Nicole Kidman est une actrice et productrice de cinéma australo-américaine, née le à Honolulu sur l’ île Hawaï aux États-Unis.
Considérée comme l’une des plus grandes actrices de sa génération, elle est reconnue pour l’intensité dramatique de ses compositions, sa capacité à s’effacer derrière ses personnages et l’audace de ses choix, alternant entre films populaires et cinéma indépendant. Elle a ainsi remporté de multiples récompenses, parmi lesquelles un Oscar, six Golden Globes, deux Emmy Awards, un BAFTA, un Ours d’argent, le Prix anniversaire du Festival de Cannes pour l’ensemble de son œuvre, et possède une étoile sur le Hollywood Walk of Fame.
Au cours de sa carrière, elle interprète de nombreux rôles marquants, notamment dans Prête à tout (1995) de Gus Van Sant, film qui la révèle au grand public et où elle tient le rôle d’une jeune journaliste obsédée par la célébrité. Ses compositions mémorables incluent le rôle d’une femme dont le mariage est en difficulté dans le sulfureux dernier film de Stanley Kubrick, Eyes Wide Shut (1999), son interprétation d’une danseuse de cabaret dans le film musical de Baz Luhrmann, Moulin Rouge (2001), pour lequel elle reçoit sa première nomination à l’Oscar, ou encore sa performance inquiétante dans le thriller d’Alejandro Amenábar, Les Autres (2001). Son incarnation de Virginia Woolf dans The Hours en 2002 lui vaut l’Oscar, le Golden Globe, le BAFTA et l’Ours d’argent de la meilleure actrice.
Elle a tourné avec, entre autres, Gus Van Sant, Stanley Kubrick, Baz Luhrmann, Stephen Daldry, Jane Campion, Anthony Minghella, Tony Scott, Ron Howard, Noah Baumbach, Sydney Pollack, Sofia Coppola, Jonathan Glazer, John Cameron Mitchell ou encore Joel Schumacher. Elle collabora également avec des cinéastes étrangers comme le Danois Lars von Trier, l’Hispano-Chilien Alejandro Amenábar, le Sud-coréen Park Chan-wook, le Français Olivier Dahan, l’Allemand Werner Herzog ou encore le Grec Yórgos Lánthimos.
Devenue l’une des actrices les plus célèbres et les mieux payées d’Hollywood, Nicole Kidman est dirigée par les plus grands réalisateurs et s’essaie à différents genres, passant du drame historique d’Anthony Minghella, Retour à Cold Mountain (2003), au drame expérimental de Lars von Trier, Dogville (2003), du film fantastique À la croisée des mondes : La Boussole d’or (2007) à la fresque de Baz Luhrmann, Australia (2008), du drame intimiste Rabbit Hole (2010) au thriller sulfureux de Lee Daniels, Paperboy (2012). Son interprétation d’une femme victime de violences conjugales dans la série Big Little Lies (2017) lui vaut deux Emmy Awards et le Golden Globe de la meilleure actrice dans une mini-série ou un téléfilm.
Depuis plusieurs années, Nicole Kidman met sa notoriété au service de la défense des droits des femmes et des enfants. Elle est devenue ambassadrice de bonne volonté pour l’Unicef en 1994 et pour l’UNIFEM en 2006. Divorcée de l’acteur Tom Cruise, elle se remarie avec le chanteur country Keith Urban.
Nicole Mary Kidman est l’aînée de deux enfants. Sa sœur, Antonia Kidman, deviendra journaliste. Son père, le Dr Anthony David Kidman est biochimiste, psychologue et écrivain. Il possède un cabinet à Lane Cove, en Nouvelle-Galles du Sud, en Australie. Sa mère, Janelle Ann Glenny, est enseignante dans une école d’infirmières et membre de la Women’s Electoral Lobby. Elle édite les livres de son mari. À la naissance de Nicole Kidman en 1967, son père est professeur invité au National Institute of Mental Health des États-Unis. La famille retourne en Australie lorsque la petite Nicole a 4 ans. Ses parents habitent North Shore, près de Sydney. Nicole Kidman a des ascendants irlandais par ses aïeux, James et Bridget Callachor, établis à Sydney en 1842.
Élevée dans la religion catholique, elle fait ses études à l’école publique de Lane Cove puis au North Sydney Girls’ High School, des écoles religieuses destinées aux filles de la bonne société. Elle se découvre très jeune une véritable passion pour la danse classique, avant de se tourner vers le théâtre qui lui permet de combattre sa timidité (elle est complexée par sa chevelure rousse et frisée, et sa grande taille : 5 pieds 10 pouces à l’âge adulte, soit environ 1,78 m). La réalisatrice Jane Campion la repère sur scène dès l’âge de treize ans et veut la faire jouer dans un court-métrage mais l’école lui interdit de s’absenter. Elle suit des cours au Victorian College of the Arts de Melbourne puis, avec Naomi Watts, au Phillip Street Theatre de Sydney avant de postuler avec succès à l’Australian Theatre for Young People.
Nicole Kidman fait ses débuts au cinéma à l’âge de 16 ans lorsqu’elle décroche un rôle dans le drame australien Bush Christmas (1983), qui rencontre un certain succès dans son pays d’origine. La même année, elle figure au générique du Gang des BMX (1983) et tient un second rôle dans la série télévisée Diligence Express (1985). Elle continue à mener sa carrière en Australie en apparaissant dans plusieurs films pour le cinéma et la télévision avant de tenter l’aventure hollywoodienne. Elle joue dans le téléfilm Une Australienne à Rome (1987) du prolifique réalisateur italien Sergio Martino dans le cadre d’un projet européen concernant le handicap.
Nicole Kidman joue sous la direction de Phillip Noyce dans le thriller australo-américain Calme blanc (1989), pour lequel elle donne la réplique à Sam Neill et Billy Zane. Variety écrit : « Tout au long du film, Kidman est excellente. Elle donne à son personnage une réelle ténacité et énergie ». Le critique Roger Ebert souligne de son côté l’alchimie entre les personnages et estime que « Kidman et Zane génèrent une véritable haine palpable dans leurs scènes ensemble ». Après avoir vu le film, Tom Cruise impose Nicole Kidman pour être sa partenaire l’année suivante dans le film d’action Jours de tonnerre (1990) de Tony Scott. Les deux acteurs tombent amoureux pendant le tournage, mais Nicole Kidman est en couple avec l’acteur australien Marcus Graham et Tom Cruise marié avec la productrice Mimi Rogers. Ce dernier divorce pour épouser Nicole Kidman le jour du Réveillon de Noël 1990, faisant de leur couple l’un des plus médiatisés d’Hollywood. Ils se retrouvent devant la caméra de Ron Howard deux ans plus tard avec la fresque Horizons lointains (1992).
La même année, Nicole Kidman est nommée pour la première fois de sa carrière aux Golden Globes, dans la catégorie « meilleure actrice dans un second rôle », pour sa performance dans Billy Bathgate (1991), où elle joue face à Dustin Hoffman. Elle joue une manipulatrice dans le thriller psychologique Malice (1993), face à Alec Baldwin et Bill Pullman, et apparaît aux côtés de Michael Keaton dans le drame My Life (1993).
En raison de la célébrité de son mari, la critique et le public considèrent l’actrice principalement comme étant « Madame Cruise ». Afin de se défaire de cette image, Nicole Kidman cherche à s’imposer comme actrice à part entière et voit, dans le scénario de Prête à tout (1995), le moyen d’y parvenir. Elle réussit à convaincre le réalisateur Gus Van Sant, d’abord réticent, de lui confier le rôle principal, celui de Suzanne Stone, une jeune femme qui, pour atteindre son rêve de devenir une star du petit écran, ira jusqu’à manipuler un adolescent pour assassiner son mari. Pour se préparer à jouer le personnage, l’actrice passe trois jours entiers enfermée dans une chambre d’hôtel avec Tom Cruise, la télévision allumée en permanence. Le film permet à Nicole Kidman d’être reconnue comme une grande actrice. Elle devient plébiscitée à Hollywood et remporte, grâce à sa performance, son premier Golden Globe, dans la catégorie « meilleure actrice dans un film musical ou une comédie ». Lorsque les nominations pour les Oscars sont annoncés, son nom ne figure pas sur la liste des nommées dans la catégorie « Oscar de la meilleure actrice ». Elle reçoit alors un télégramme de la part de Sean Penn, lui affirmant : « Vous avez été volée ».
La même année, Nicole Kidman joue dans le film de super-héros Batman Forever (1995), réalisé par Joel Schumacher, troisième volet de la saga Batman, avec Val Kilmer dans le rôle-titre. Le film est un grand succès commercial, avec plus de 336 millions de dollars de recettes. Nicole Kidman tient le rôle principal du drame intimiste de Jane Campion, Portrait de femme (1996), d’après le roman éponyme de Henry James, avec également John Malkovich et Mary-Louise Parker. L’actrice joue ensuite face à George Clooney dans le film d’action, Le Pacificateur (1997), puis face à Sandra Bullock dans la comédie fantastique, Les Ensorceleuses (1998). Si le film est un échec commercial, il devient culte.
Nicole Kidman joue dans Eyes Wide Shut (1999), le film testament de Stanley Kubrick, un thriller psychologique pour lequel elle donne la réplique à Tom Cruise une troisième et dernière fois. Le film, une adaptation de la nouvelle de l’écrivain autrichien Arthur Schnitzler, La Nouvelle rêvée, est un voyage entre le réel et l’imaginaire, et suit l’errance dans la nuit d’un médecin, obsédé par la révélation de sa femme d’avoir failli céder à la tentation d’un autre et à la recherche de ses propres fantasmes. Le tournage a lieu dans le plus grand secret à Londres et dure quinze mois, en raison de la personnalité méticuleuse et perfectionniste du réalisateur, comme le confirmera l’actrice : « Stanley ne se pressait pas. Le temps était ce qu’il y avait de plus important pour lui. Il était prêt à renoncer à certains extérieurs pour économiser de l’argent, mais pas à sacrifier du temps ». Eyes Wide Shut est également l’un des tournages les plus éprouvants de sa carrière : « Tous les deux, nous devions affronter la jalousie et le sexe c’était toujours là, dans un coin de notre tête. Nous avons tourné pendant dix mois et demi mais sommes restés là pendant un an et demi. C’était vraiment un drôle de truc d’avoir ça à l’esprit tout le temps, jour après jour. On ne s’en débarrasse jamais complètement. Stanley non plus ». Le film est un succès, avec plus de 205 millions de recettes, et l’actrice se voit acclamée par la critique pour sa performance. Variety écrit : « Kidman est sensationnelle et lumineuse par la façon dont elle habite son personnage ». Eyes Wide Shut lui permet également de sortir définitivement de l’ombre de son mari :
« C’était la première fois que ma sensualité se trouvait au centre d’un film, pas un élément périphérique, c’était le sujet du film, et c’était l’idée de Kubrick. »
Pendant son temps libre sur le tournage d’Eyes Wide Shut, Nicole Kidman voit plusieurs pièces de théâtre. Elle rencontre le dramaturge David Hare ainsi que le metteur en scène Sam Mendes et leur parle de son désir de jouer sur scène. Sam Mendès demande alors à Hare d’adapter la pièce de Arthur Schnitzler, La Ronde, qu’il rebaptise The Blue Room. Nicole Kidman a pour seul partenaire l’acteur britannique Iain Glen et les deux doivent jouer chacun cinq personnages. Kidman interprète une jeune femme naïve, une fille au pair, une épouse, un mannequin et une actrice. La pièce, jouée en 1998 au théâtre Donmar Warehouse de Londres, est un triomphe et la performance de l’actrice est célébrée aussi par la presse que le public. La critique devenue célèbre du The Daily Telegraph la décrit comme du « pure theatrical Viagra ».
La même année, Alejandro Amenábar lui offre le rôle principal de son thriller Les Autres (2001). L’actrice commence par refuser d’interpréter Grace Stewart, une femme dont les deux enfants craignent la lumière du jour et qui est persuadée que sa maison est hantée par un esprit. Le personnage est une mère infanticide et Nicole Kidman décline tous les rôles qui lui demandent d’être violente envers un enfant. Amenábar parvient finalement à la convaincre et l’actrice choisit de rendre son personnage fragile afin que le spectateur puisse comprendre son acte : « J’ai trouvé la motivation en me mettant du point de vue de Grace qui décide d’ôter la vie de ses enfants parce qu’elle estime que le monde est un endroit trop cruel pour eux ». Le film est un grand succès et Nicole Kidman, qui obtient des avis élogieux de la part de la critique, se voit proposer pour un Golden Globe et un BAFTA. La même année, l’actrice apparaît dans le drame intimiste Nadia (2001) avec également Vincent Cassel et Mathieu Kassovitz. Elle y joue le rôle-titre et apprend pour l’occasion à parler le russe. Le film connaît un succès modéré mais Nicole Kidman est applaudie par la critique.
Elle partage l’affiche du film de Stephen Daldry, The Hours (2002) avec Meryl Streep et Julianne Moore. Elle y interprète la romancière Virginia Woolf durant les années 1920 au moment où, accablée par la maladie mentale, elle commence l’écriture de son roman, Mrs Dalloway. Nicole Kidman accepte de tourner le film en raison des parallèles qu’elle voit entre sa vie et celle de Woolf. La scène où son personnage fuit le domicile conjugal et une vie qui lui est devenue insupportable la touche particulièrement : « Je me souviens mot pour mot de ce qu’elle dit à ce moment : « Je mène une existence que je n’ai plus le moindre désir de poursuivre. J’habite dans une ville où je n’ai plus la moindre volonté de vivre. » Je m’en souviens car, jamais, les mots placés dans la bouche d’un de mes personnages n’avaient à ce point semblé m’appartenir ». Pour jouer Woolf, Kidman porte un faux nez et apprend à écrire de la main droite. En pleine dépression au moment du tournage, elle avoue plus tard avoir eu des idées de suicide. C’est en tournant la scène où Woolf met fin à ses jours que Kidman choisit de vivre : « À cette époque, j’étais au plus bas et jouer Woolf m’a permis d’apprécier la vie. » Le film est un succès aussi bien critique que commercial. Nicole Kidman remporte plusieurs prix pour sa prestation, un Ours d’argent de la meilleure actrice, qu’elle partage avec Streep et Moore, un BAFTA, son troisième Golden Globe, dans la catégorie « meilleure actrice dans un film dramatique », et devient la première actrice australienne à recevoir l’Oscar de la meilleure actrice. Lors de son discours de remerciements à la 75ème cérémonie des Oscars en 2003, Nicole Kidman rappelle l’importance de l’art, alors que la Guerre d’Irak a débuté quelques jours plus tôt :
« Pourquoi venons nous aux Oscars à un moment où le monde est dans une telle agitation ? Parce que l’art est important. Et parce qu’il faut croire en ce que l’on fait, il faut l’honorer et c’est une tradition qui doit être perpétuée ».
La même année, elle joue aux côtés d’Anthony Hopkins dans le drame La Couleur du mensonge (2003), réalisé par Robert Benton. Le film est présenté hors compétition à la Mostra de Venise et reçoit des critiques mitigées. Kidman tient l’un des rôles principaux du drame historique, Retour à Cold Mountain (2003), de Anthony Minghella, avec également Jude Law et Renée Zellweger. Le tournage a lieu en Roumanie et est une expérience « profonde » et « magique » pour elle malgré les conditions extrêmes auxquelles l’équipe doit faire face. Le réalisateur se voit contraint de couper certaines scènes à cause de pluies torrentielles et une inondation du plateau. L’équipe doit également tourner en hiver sous des températures pouvant atteindre les – 40 degrés. Le film est un succès critique et public avec 173 millions de dollars de recettes. Pour sa prestation, Nicole Kidman reçoit une nouvelle nomination pour un Golden Globe, dans la catégorie « meilleure actrice dans un film dramatique ».
L’actrice se voit proposer le rôle principal du drame Birth (2004). L’histoire est celle d’Anna, une jeune femme perturbée par un garçon de dix ans qui prétend être la réincarnation de son défunt mari. Bien qu’elle aime le scénario, Nicole Kidman n’est pas sûre de vouloir faire le film mais change d’avis lorsqu’elle découvre que Jonathan Glazer, dont elle admire le précédent film Sexy Beast (2000), doit en être le réalisateur. Le film suscite la controverse à la Mostra de Venise, où il est présenté en compétition, en raison d’une scène où le personnage de Kidman prend un bain avec le jeune garçon. L’actrice déclare alors à la conférence de presse : « Ce n’est pas que je voulais faire un film où j’embrasse un garçon de dix ans. Je voulais faire un film où l’on comprend l’amour ». Alors que le film divise la critique, la performance de l’actrice est à nouveau saluée et lui permet d’être proposée pour la septième fois de sa carrière aux Golden Globes, dans la catégorie « meilleure actrice dans un film dramatique ». Les Inrocks écrivent dans leur critique du film : « Nicole Kidman se révèle une fois de plus absolument géniale. Elle est aujourd’hui la plus grande star du cinéma mondial et aussi une des plus grandes actrices contemporaines, alignant les performances remarquables mais surtout, ce qui est encore plus précieux, choisissant les bons films et les vrais cinéastes ».
L’actrice doit ensuite refuser la proposition de Martin Scorsese d’incarner Katharine Hepburn dans son film Aviator (2004). Nicole Kidman s’est en effet déjà engagée sur la comédie fantastique Et l’homme créa la femme (2004), seconde adaptation du roman satirique d’Ira Levin, Les Femmes de Stepford, décision qu’elle ne tarde pas à regretter. L’actrice, tout comme ses partenaires Christopher Walken, Glenn Close et Bette Midler, ne s’entend pas avec le réalisateur Frank Oz. À la suite de projections test désastreuses, le film est réécrit et de nouvelles scènes sont tournées. Mécontente du nouveau scénario, Nicole Kidman songe même à quitter le projet. Le film reçoit un accueil désastreux de la part de la critique et n’obtient pas le succès commercial escompté. L’année suivante, l’actrice joue sous la direction de Sydney Pollack dans le thriller politique L’Interprète (2005) et donne pour l’occasion la réplique à Sean Penn. Elle y tient le rôle d’une interprète à l’ONU traquée par des tueurs après avoir surpris une conversation révélant un complot contre un chef d’État africain. Le film reçoit des critiques mitigées mais est un succès public. La même année, Nicole Kidman reprend le rôle d’Elizabeth Montgomery dans l’adaptation au cinéma de Ma sorcière bien-aimée (2005). Le scénario narre l’histoire d’Isabel, une jeune sorcière déterminée à vivre sans sorcellerie et à qui un jeune acteur, joué par Will Ferrell, propose de jouer à ses côtés dans le remake de la série Ma sorcière bien-aimée. Le film reçoit en majorité des critiques négatives et n’obtient pas le succès escompté au box-office.
À la suite de l’échec relatif de ses derniers films, l’actrice est surnommée « poison du box-office » par la presse. Variety constate, qu’à l’instar de George Clooney, Brad Pitt ou Angelina Jolie, son nom ne garantit plus les entrées en salles pour les studios et ce, malgré son immense popularité. Après l’échec d’Invasion, dont elle refuse d’assurer la promotion, Nicole Kidman confie dans un entretien avec USA Today avoir beaucoup tourné, sans beaucoup de discernement, pour compenser son divorce d’avec Tom Cruise et déclare à propos de ses derniers films : « On ne sait jamais ce qu’un film va donner. On donne tout ce qu’on peut pour qu’il soit bon, mais le temps est trop précieux pour qu’on le passe à agoniser sur les films qui n’ont pas marché ». Nicole Kidman joue dans le film À la croisée des mondes : La Boussole d’or (2007), réalisé par Chris Weitz et adapté du livre Les Royaumes du Nord, premier tome de la trilogie À la croisée des mondes écrite par Philip Pullman. N’étant pas fan du genre fantastique, elle commence par refuser d’interpréter la méchante Marisa Coulter. Weitz et Pullman lui font alors parvenir chacun une lettre lui demandant de reconsidérer le rôle et l’actrice, saisissant la complexité du personnage, finit par accepter. L’accueil critique du film est mitigé mais le jeu de Nicole Kidman est une nouvelle fois salué. Pour The Guardian, l’actrice est « à son meilleur dans ce genre de rôle : sculpturale, élégante, séduisante, avec une certaine froideur », tandis que The New York Times estime qu’elle est une « déesse de glace parfaite » et loue sa grande beauté. Malgré plus de 372 millions de dollars de recettes, le film n’est pas le succès commercial escompté par le studio New Line Cinema, qui abandonne l’idée d’en faire une suite.
Le seul film dans lequel apparaît Nicole Kidman l’année suivante est la fresque Australia (2008), pour laquelle elle retrouve le réalisateur Baz Luhrmann. L’actrice donne son accord sans même avoir lu le scénario. L’histoire se déroule dans le nord de l’Australie et narre la romance entre une aristocrate anglaise, qu’elle incarne, et un cow boy, joué par Hugh Jackman au moment où les japonais s’apprêtent à bombarder Darwin pendant la Seconde Guerre mondiale. Pour les besoins du film, Kidman apprend à rassembler un troupeau et à castrer des jeunes taureaux. L’expérience se révèle épuisante pour l’équipe en raison des longues journées de travail et des conditions extrêmes de tournage. Nicole Kidman, comme Hugh Jackman, s’évanouit même au cours d’une scène à cheval en raison de la chaleur. L’actrice sauve également la vie de son partenaire en lui enlevant un scorpion venimeux de la jambe. Annoncé comme le nouveau Autant en emporte le vent (1939), Australia reçoit un accueil mitigé de la part de la critique lors de sa sortie et engendre plus de 211 millions de dollars de recettes au niveau mondial. L’année suivante, Nicole Kidman tourne dans le film musical de Rob Marshall, Nine (2009), adapté du Huit et demi (1963) de Federico Fellini. Elle y joue un rôle écrit spécialement pour elle, celui d’une star de cinéma inspirée par Anita Ekberg dans La dolce vita (1960). Le film n’est pas un succès mais Nicole Kidman partage une nomination pour le Screen Actors Guild Award de la meilleure distribution avec ses partenaires du film, Daniel Day-Lewis, Marion Cotillard, Penélope Cruz, Judi Dench ou encore Sophia Loren.
L’année suivante, Nicole Kidman souhaite tourner un film léger après Rabbit Hole (2010) et fait une apparition dans Le Mytho (2011), une comédie avec Adam Sandler et Jennifer Aniston. Elle retrouve ensuite Joel Schumacher pour le thriller Effraction (2011) où elle joue face à Nicolas Cage. L’actrice estime être « arrivée à un stade de ma carrière où j’ai envie de me mettre davantage en danger » et cherche des « rôles forts » pour « être bousculée et poussée au-delà de mes limites ». Ainsi, elle accepte de jouer sous la direction de Lee Daniels pour le film policier Paperboy (2012), dans lequel elle interprète une nymphomane amoureuse d’un prisonnier, condamné à mort, qu’elle tente de sauver avec l’aide de deux journalistes : « Je trouve formidable que Lee ait pris le risque et m’ait crue capable de le faire, car la plupart des réalisateurs ne penseraient pas que je puisse jouer un tel personnage ». Le réalisateur prévient son actrice que le tournage sera difficile et lui fait tourner dès le premier jour une brutale scène de sexe avec John Cusack, mimer une fellation au parloir d’une prison le deuxième jour et uriner sur Zac Efron le troisième. Nicole Kidman s’immerge intensément dans son personnage, au point de ne plus se rappeler la scène avec Cusack avant de voir le film terminé. Elle refuse cependant de prendre du poids et de dire le mot « nègre », ayant un fils afro-américain. Le film suscite la controverse en raison de son caractère sulfureux lors de sa présentation en compétition officielle au Festival de Cannes 2012. La performance de Nicole Kidman suscite les louanges de la critique et lui permet d’être proposée pour un Screen Actors Guild Award et un Golden Globe de la meilleure actrice dans un second rôle. La presse salue également son incarnation de la correspondante de guerre Martha Gellhorn dans Hemingway and Gellhorn (2012), film biographique retraçant la vie de cette dernière avec l’écrivain Ernest Hemingway, incarné par Clive Owen. The Hollywood Reporter la trouve « remarquable » et ajoute, en faisant référence à son incarnation de Virginia Woolf dans The Hours, qu’elle « excelle à interpréter les écrivains du 20ème siècle ».
L’année suivante, Nicole Kidman incarne Grace Kelly, actrice américaine devenue princesse de Monaco, dans le film biographique Grace de Monaco (2014). Deux ans plus tôt, elle est emballée par la lecture du scénario et demande à son agent de prendre contact avec le réalisateur Olivier Dahan. Ce dernier s’apprête à faire son choix parmi une dizaine d’actrices, dont Charlize Theron, Gwyneth Paltrow et Jessica Chastain, et n’est pas convaincu que Kidman soit l’interprète idéale pour jouer le rôle-titre. Il accepte tout de même de la rencontrer et décide de lui offrir le rôle après avoir vu les similitudes entre sa vie et celle du personnage. L’histoire, située en 1962 sur fond de conflit fiscal entre Monaco et la France, évoque, de manière fictive, le conflit intérieur de Grace Kelly sur le choix entre son devoir de princesse et sa carrière d’actrice. Pour se préparer au rôle, Nicole Kidman, qui se dit fascinée par le personnage et honorée de pouvoir l’interpréter, revoit en boucle tous les films dans lesquels a joué Kelly et lit une dizaine de biographies. Le film est dans l’ensemble mal accueilli par la critique lors de sa présentation au Festival de Cannes 2014 et Nicole Kidman elle-même reconnaît sa déception quant au résultat final. La même année, l’actrice est à l’affiche du thriller psychologique Avant d’aller dormir (2014) de Rowan Joffé pour lequel elle retrouve Colin Firth. Elle y joue le rôle d’une femme amnésique qui, à la suite d’un accident de voiture, ne se rappelle plus ce qu’elle a fait la veille. Sa performance est saluée par la presse, à l’instar de The Guardian qui qualifie son jeu « de premier ordre » alors qu’elle doit exprimer « à la fois incertitude et paranoïa ». Nicole Kidman tient le rôle de Millicent Clyde, une taxidermiste, qui poursuit un petit ours pour l’empailler, dans le film pour enfant Paddington (2014) avec Hugh Bonneville, Sally Hawkins et Ben Wishaw qui prête sa voix à l’ourson en version originale. Pour les besoins du tournage, Kidman assure la plupart de ses cascades et apprend à lancer des couteaux. Le film reçoit de très bonnes critiques et connaît un grand succès commercial.
La même année, l’actrice fait son retour au théâtre, dix-sept ans après The Blue Room, dans Photograph 51. Dans cette pièce écrite par Anna Ziegler et mise en scène par Michael Grandage, elle prête ses traits à la biologiste britannique Rosalind Franklin, qui a participé de manière déterminante à la découverte de la structure de l’ADN. Jouer Franklin est pour Kidman une manière de rendre hommage à son père, biochimiste renommé, disparu un an plus tôt. La pièce, jouée du 5 septembre au au Théâtre Noël Coward de Londres, est acclamée par la critique, tout comme la performance de Nicole Kidman que The New York Times décrit comme « proche de la perfection ». The Guardian estime qu’elle est « intelligente, réussissant à rendre aussi bien l’humanité, le côté chaleureux de la scientifique que sont agitation vis-à-vis du sexisme qu’elle rencontrait dans sa vie professionnelle. Il s’agit véritablement d’une performance remarquable dans laquelle Kidman nous rappelle que les scientifiques sont souvent animés par la passion ». L’actrice se voit décerner le Prix Natasha Richardson de la meilleure actrice par le quotidien londonien Evening Standard pour sa performance dans la pièce.
Nicole Kidman tient ensuite l’un des rôles principaux de la série Big Little Lies (2017-2019), aux côtés de Reese Witherspoon, Shailene Woodley et Laura Dern. L’actrice est également productrice exécutive de cette adaptation du roman Petits secrets, grands mensonges de Liane Moriarty dont elle est, avec Reese Witherspoon, à l’initiative. La série est composée de quatorze épisodes. L’intrigue se concentre sur trois mères de familles dont les vies, en apparence parfaites, sont bouleversées par un meurtre. Nicole Kidman y incarne Celeste Wright, une femme enfermée dans une relation abusive, victime de violences physiques et psychologiques de la part de son mari. L’actrice s’immerge intensément dans son rôle et ressort profondément marquée par les scènes violentes qu’elle doit jouer : « Je me souviens avoir été étendue sur le sol dans le dernier épisode, en sous-vêtements, et j’avais été particulièrement maltraitée. Je suis juste restée sur le sol, je ne pouvais pas me lever, je ne voulais pas me lever. Je me souviens que le réalisateur est venu et m’a couverte d’une serviette entre les prises. Je me sentais complètement humiliée et dévastée. Et en colère à l’intérieur ». Réalisée par Jean-Marc Vallée, Big Little Lies est acclamée par la critique et rencontre un grand succès lors de sa diffusion sur la chaîne HBO et dans le reste du monde. La série permet à Nicole Kidman de remporter deux Primetime Emmy Awards : celui de la meilleure mini-série ou du meilleur téléfilm et celui de la meilleure actrice dans une mini-série ou un téléfilm pour sa performance. Lors de la remise de ce dernier prix, l’actrice dénonce les violences domestiques qu’elle qualifie de « maladie compliquée, insidieuse, qui existe bien plus souvent que ce que nous voulons nous avouer. Elle est remplie de honte et empreinte de secret ». Elle est également récompensée par un Golden Globe (le quatrième de sa carrière), celui de la meilleure actrice dans une mini-série ou un téléfilm. En recevant cette distinction, Kidman célèbre la « puissance des femmes » et déclare dans son discours : « Je suis persuadée et j’espère vraiment que nous pouvons provoquer des changements grâce aux histoires que nous racontons et à la façon dont nous les racontons ».
La même année, Nicole Kidman présente quatre œuvres lors du 70ème Festival de Cannes : deux films en compétition (Mise à mort du cerf sacré et Les Proies), un film hors-compétition (How to Talk to Girls at Parties), ainsi que la série Top of the Lake: China Girl, présentée en séance spéciale. Le soir du palmarès, le jury présidé par Pedro Almodóvar lui attribue le Prix anniversaire du Festival de Cannes pour l’ensemble de son œuvre. Dans Mise à mort du cerf sacré, l’actrice incarne, sous la direction de Yórgos Lánthimos, la femme d’un chirurgien, joué par Colin Farrell, qui prend sous son aile un adolescent perturbé et se retrouve conduit à un impensable sacrifice. Le film, qu’elle juge « profondément dérangeant » et dont le tournage s’est révélé être une « expérience vraiment éprouvante », permet à Nicole Kidman de travailler avec un cinéaste qui, selon elle, n’a « pas peur de repousser les limites, de défricher des territoires interdits ». L’actrice reçoit des critiques positives pour sa performance, à l’image de Vanity Fair, qui estime que cette « tragédie grecque d’une violence inouïe où chaque plan provoque un vertige » Nicole Kidman « prouve une nouvelle fois que la déesse du malaise et de la stupéfaction, c’est elle. Comme une couronne posée sur son grand front de biche ». L’actrice donne une nouvelle fois la réplique à Colin Farrell dans Les Proies (2017) de Sofia Coppola, seconde adaptation éponyme du roman de Thomas P. Cullinan, dans lequel elle joue la directrice d’un pensionnat pour jeunes filles durant la Guerre de Sécession. La prestation de Nicole Kidman est jugée à la fois « magistrale » et « remarquable » par la presse. Le film est également bien reçu, à l’image de Numéro qui voit dans Les Proies un « film aussi sensible et fascinant que les précédentes œuvres de cette cinéaste d’exception ». L’actrice retrouve ensuite le réalisateur de Rabbit Hole, David Cameron Mitchell, pour la comédie de science-fiction How to Talk to Girls at Parties (2017), dans laquelle elle interprète une extraterrestre punk, avant de tenir des seconds rôles, d’abord dans la série Top of the Lake: China Girl (2017), qui marque ses retrouvailles avec Jane Campion, plus de vingt ans après Portrait de femme, puis dans la comédie The Upside (2017), remake du film français Intouchables (2011), qu’elle accepte afin d’avoir l’occasion de jouer avec Bryan Cranston.
Elle s’illustre ensuite dans Boy Erased (2018), adaptation de l’histoire vraie de Garrard Conley qui, à dix-neuf ans, s’est vu contraint de suivre une thérapie de conversion censée le rendre hétérosexuel. Le film est acclamé par la critique, récoltant des notes élogieuses allant de 89% sur Rotten Tomatoes, jusqu’à 95% sur PostTrak et est un succès, avec plus de 11 millions de dollars récoltés. La même année, l’actrice retrouve l’univers DC Comics, plus de vingt ans après Batman Forever. Alors qu’elle avait du refuser un rôle dans Wonder Woman (2017) afin de se consacrer pleinement à la série Big Little Lies, Nicole Kidman accepte de jouer le personnage de la reine Atlanna dans Aquaman (2018), réalisé par James Wan avec qui elle souhaite travailler depuis longtemps. Le film est un énorme succès, dépassant les prédictions du studio, en amassant plus de 1 milliard de dollars de recettes pour l’instant, tout en étant acclamé par la critique pour ses effets spéciaux spectaculaires, ses jeux d’acteurs et son ambition.
La mini-série Big Little Lies ayant connu un grand succès, la chaîne HBO lance la production d’une seconde saison. Nicole Kidman y reprend le rôle de Celeste Wright, toujours aux côtés de Reese Witherspoon, Shailene Woodley, Zoe Kravitz et Laura Dern. Meryl Streep accepte de rejoindre le casting, sans même lire le scénario, dans le rôle de la belle-mère de Kidman. Également co-productrices de la série, Kidman et Witherspoon voient leurs salaires respectifs passer de 250.000–350.000 à 1 million de dollars par épisode. Diffusée en 2019, cette second saison est globalement bien reçue, bien que jugée décevante en comparaison de la première. Elle rencontre toutefois un grand succès d’audience malgré la polémique entourant les coulisses de tournage dévoilée pendant sa diffusion. Un article d’Indiewire affirme que la réalisatrice Andrea Arnold aurait perdu le contrôle créatif du projet et vu ses images être remontées en post-production par Jean-Marc Vallée, réalisateur de la première saison et producteur délégué sur la seconde. Nicole Kidman et Reese Witherspoon estiment cependant que « dans nos esprits, il n’y a pas de controverse » et jugent « qu’il y a eu beaucoup de fausses informations et de sources non vérifiées dans cette histoire », avant de défendre la réalisatrice. Selon Nicole Kidman, Andrea Arnold a fait « un beau travail. Il y a un même vocabulaire cinématographique, mais les performances sont exploitées différemment et ça se sent ».
A partir de l’année 2019, l’actrice australienne se fait rare au cinéma bien qu’elle soit une des têtes d’affiche du thriller Scandale (2019) aux côtés de Charlize Theron et Margot Robbie. Le film est centré sur les expériences de divers membres du personnel féminin de Fox News et leurs altercations avec le fondateur de la chaîne, Roger Ailes. Elle y incarne Gretchen Carlson, une journaliste de télévision. Et qu’elle tienne un rôle mineur dans l’adaptation cinématographique du roman à succès Le Chardonneret (2019) aux cotés de l’acteur Ansel Elgort et de l’actrice Sarah Paulson.
Son nom est ensuite un temps évoqué pour le rôle inédit de la baronne Von Hellman dans le film dramatique en prise de vues réelles adapté des 101 Dalmatiens (1961) : Cruella (2021) par le réalisateur australien Craig Gillespie avec Emma Stone en tête d’affiche. L’actrice refuse très rapidement le rôle pour des raisons inconnues et il est finalement offert à Emma Thompson, autre grande actrice déjà spécialisée dans l’univers Disney.
Elle est ensuite annoncée dans la comédie-musicale The Prom (2020), qui signe sa troisième incursion dans ce genre. Le film, produit par la plateforme de streaming Netflix, lui permet de jouer au côté de la chanteuse Ariana DeBose dont c’est le premier grand rôle au cinéma, James Corden, mais aussi l’actrice oscarisée Meryl Streep. Vers la fin de l’année, on apprend que toutes deux sont nommées aux Golden Globes, en tant que meilleure actrice dans un second rôle dans une série, une mini-série ou un téléfilm pour Streep, et à ceux de meilleure série et meilleure actrice dans une série dramatique pour la seconde.
Elle est ensuite annoncée dans la distribution du film The Northman (2022) de Robert Eggers, ce qui lui permet de collaborer à nouveau avec Alexander Skarsgård, qui incarnait déjà son mari dans la première saison de Big Little Lies, mais aussi de jouer aux côtés du frère de ce dernier, Bill Skarsgård, Anya Taylor-Joy et de donner la réplique à Willem Dafoe. La même année, elle tourne dans la mini-série The Undoing, aux côtés de Hugh Grant, diffusée en France au mois d’octobre 2020 sur OCS. Elle y incarne la femme d’un oncologue en plein tourment à la suite de la mise en accusation de son mari dans une affaire de meurtre. Pour l’occasion, l’actrice s’investit pleinement, allant coproduire la fiction avec sa société de production Blossom Films et réinterprétant la chanson Dream a Little Dream of Me popularisée par la chanteuse Doris Day dans les années 1960.
The Undoing est globalement très bien accueillie par la critique. En France, le magazine Télérama trouve que la série « se révèle aussi élégante que haletante. » tandis que Le Figaro pense que cette fiction « est le thriller psychologique le plus sombre, le plus chic, le plus new-yorkais et le plus intelligent de ces dernières années. » Elle se retrouve à nouveau nommé aux Goldens Globes dans la catégorie meilleure actrice dans une mini-série ou un téléfilm et au Satellite Award de la meilleure actrice dans une mini-série ou un téléfilm, prix qui échoient finalement pour le premier à l’actrice Anya Taylor-Joy pour son rôle dans Le Jeu de la Dame, et pour le second à Cate Blanchett pour la mini-série historique Mrs. America.
Dans le même temps, elle fait part de son envie de signer pour une troisième saison à la série Big Little Lies alors qu’au départ elle n’était pas friande à cette idée. Elle confie alors que le scénariste David E. Kelley et l’écrivaine Liane Moriarty ont une très bonne idée pour développer à nouveau l’arc narratif des personnages.
Elle confirme très rapidement sa présence à la suite d’Aquaman (2018), Aquaman and the Lost Kingdom (2022) et retrouve peu de temps après le scénariste David E. Kelley pour une nouvelle mini-série intitulée Nine Perfect Strangers (2021) alors commandée pour la plateforme Hulu en association avec Amazon Prime. Dans cette nouvelle fiction inspirée d’un autre roman de Liane Moriarty : Nicole Kidman y interprète Masha, une gourou du bien être aux méthodes troubles. L’actrice est entourée dans cette nouvelle aventure par une distribution de choix puisque la mini-série réuni les actrices Melissa McCarthy, Samara Weaving et les acteurs Luke Evans, Bobby Cannavale et Michael Shannon dont elle a failli pendant un temps annuler le tournage.
Durant la promotion de la mini-série en juillet 2021, l’actrice s’est exprimée sur un des buts de la série : « Une partie de ma mission est de donner des chances aux créatifs, en particulier aux femmes, qui n’en ont pas vraiment eu l’occasion ; c’est mon plus grand frisson. » Elle confiera aussi en interview que l’autrice du roman qui servit de support à la création de cette nouvelle saga s’est inspirée d’elle-même pour créer le personnage de Masha. Nicole Kidman considère que ce personnage fus l’un des plus complexes qu’elle ai eu à jouer à la télévision : « J’aime ce personnage qui semble être malveillante et qui est en réalité l’opposé.Cette dualité se retrouvait dans chacun des patients et soignants de Tranquillum House. C’était passionnant en temps qu’acteur et producteur de plonger dans cet univers et de constituer une troupe pour habiter ces rôles: une romancière ménopausée lâchée par son éditeur qui pense que sa vie est fini, une femme divorcée qui se sent abandonnée par ses enfants. Même si certains prétendent avoir été forcés contre leur gré à Tranquillum House, ils ont quand même signé ».
Cependant si le succès pour ses deux précédentes séries avait su conquérir le public, ce dernier tout comme la presse se trouve moins favorable à celle-ci la trouvant pour beaucoup artificielle, et mal-jouée.
Elle opère ensuite son grand retour au cinéma dans Being The Ricardos (2021), troisième réalisation d’Aaron Sorkin revenant sur la relation tumultueuse entre l’actrice Lucille Ball (rôle d’abord proposé à Cate Blanchett avant qu’elle ne se retire du projet) et son compagnon à l’écran et à la vie Desi Arnaz, joué alors par Javier Bardem. Pour ce film biographique l’actrice australienne se métamorphose complètement physiquement comme elle avait pu le faire précédemment pour le rôle de Virginia Woolf dans The Hours (2002). Le choix de l’actrice est sujet à polémique aux États-Unis. En effet, les fans du programme I Love Lucy ne comprennent pas pourquoi cette dernière fut choisie. Elle est soutenue dans cette polémique par Aaron Sorkin et la fille des deux acteurs évoqués dans le biopic.
Son interprétation, jugée « brillante » par l’ensemble des critiques, se trouve bientôt l’être par les spécialistes. Dans un contexte politique, social et sanitaire toujours tendu, Nicole Kidman se trouve à nouveau en lice pour le Golden Globe de la meilleure actrice, prix qu’elle remportera haut la main mais qu’elle ne pourra venir recevoir en partie à cause de la grave crise au sein de la Hollywood Foreign Press Association qui organise l’évènement. Toutefois, l’actrice n’oubliera pas d’éclater sa joie dans un long post sur ses réseaux sociaux ou elle remerciera principalement l’équipe du film, ainsi que sa famille et son époux. Quelques mois plus tard, elle se retrouve à nouveau en lice pour un nouvel Oscar dans la catégorie : meilleure actrice.
En 2015, Marty Rathbun, ancien scientologue, déclare dans le documentaire Going Clear avoir été chargé par la Scientologie de faciliter la séparation entre les deux acteurs. Depuis le début de leur relation, Nicole Kidman est vue comme une « source potentielle de problème » par la secte en raison de sa religion catholique et du fait que son père soit psychologue, discipline à laquelle s’oppose la Scientologie. Toujours d’après Marty Rathbun, Nicole Kidman réussit à convaincre son mari de s’éloigner de la secte pendant le tournage d’Eyes Wide Shut (1999). La Scientologie décide alors de mener une « campagne agressive » contre Kidman pour mettre fin à son mariage, engage un détective privé pour la suivre et fait mettre son téléphone sur écoute. Marty Rathbun estime également qu’après avoir convaincu Tom Cruise de divorcer, la Scientologie aurait réussi à retourner les deux enfants adoptés du couple contre leur mère. Nicole Kidman ne s’est jamais exprimée publiquement sur la Scientologie et refuse d’en parler par respect pour ses enfants.
En janvier 2005, Nicole Kidman rencontre le chanteur et guitariste de country australien, Keith Urban, au G’Day USA, un événement honorant les Australiens. Leur relation débute six mois plus tard et le couple se marie le dans une chapelle de Manly, la Cardinal Cerretti Memorial Chapel, à Sydney. Au cours d’une interview réalisée en 2015, Nicole Kidman déclare : « On ne savait pas grand-chose l’un de l’autre. On a appris à se connaître pendant notre mariage. » Elle considère Urban comme étant « l’amour de sa vie. » Nicole Kidman donne naissance à une fille Sunday à Nashville le . Le couple annonce en février 2011 la naissance de leur deuxième fille, Faith, née le à Nashville d’une mère porteuse. Nicole Kidman et Keith Urban résident principalement à Nashville et possèdent une propriété à Sydney.
En novembre 2017, elle fait partie, avec son mari Keith Urban, des nombreuses personnalités citées dans les Paradise Papers.
Le critique Roger Ebert distingue « deux Kidman » : « la star glamour de Moulin Rouge et Nine, et l’actrice aux choix risqués et audacieux de Birth, The Hours et Eyes Wide Shut ». Ebert estime également que « la célébrité a assombri son image; si elle était moins glamour, elle serait plus encensée. L’âge sera pour elle un véritable atout ». L’année 2017 marque un véritable tournant dans la carrière de Nicole Kidman. Le succès critique et public de Big Little Lies amène plusieurs journaux à s’interroger sur les difficultés rencontrées par l’actrice tout au long de sa carrière afin d’être prise au sérieux, malgré son talent et sa capacité à se réinventer. The Washington Post estime qu’elle appartient au « panthéon des grandes actrices » et conclut : « Son génie est tout aussi stratégique que technique, dans la façon dont elle met à profit sa célébrité, avec goût et sophistication. Grâce à ses dons techniques et physiques surnaturels, elle aurait pu facilement somnoler au cours des trente dernières années. Au lieu de cela, elle a choisi de garder les yeux grands ouverts ».
Il est possible d’analyser sa carrière grâce à certains thèmes qui reviennent régulièrement dans ses rôles : « une œuvre qui est la sienne, traverse celles de tous les cinéastes qui l’ont dirigée, et constitue un texte propre, extrêmement articulé. » Un premier thème qui revient régulièrement est celui de la femme vue comme une sorcière, ce thème étant en rapport avec le mythe de la femme au foyer parfaite. Prête à tout (1995) est un film qui a des allures de conte de fée où la psychopathe qu’elle incarne envoute un adolescent pour lui faire tuer son mari avant de finir dans un lac glacé, « cercueil de glace qui n’est pas sans évoquer Blanche-Neige. » Dans Les Ensorceleuses (1998) elle incarne une sorcière responsable de la mort de plusieurs hommes, dans À la croisée des mondes : La Boussole d’or (2007) elle est une « magicienne maléfique » alors que dans Ma sorcière bien-aimée elle joue une sorcière qui essaye de rester une femme au foyer aussi ordinaire que possible à la demande de son mari. Enfin dans Les Autres (2001), elle est une mère de famille qui se révèle finalement infanticide et déjà morte. « Peu d’actrices ont à ce point réfléchi sur l’identité féminine comme pure construction fabuleuse …, monstrueuse dans son obsession de se conformer à une norme, puis aux confins de la criminalité et de la folie, lorsqu’elle sort des gonds de cette norme. »
En 2010, à l’occasion de la sortie de Rabbit Hole, le magazine Entertainment Weekly publie « The return of Nicole Kidman’s face ». L’article revient sur certaines critiques reprochant à l’actrice son visage devenu figé comme lorsque David Edelstein, écrivant pour le magazine New York en 2008 au moment de la sortie d’Australia, regrettait que son front soit « immobile ». Dans sa critique de Rabbit Hole, Edelstein parle de Kidman comme d’une « révélation » et se réjouit que son visage soit redevenu naturel. En 2011, Kidman déclare à ce sujet : « J’ai essayé le Botox. Et je n’ai pas aimé le résultat. Je n’utilise donc plus cette substance. D’ailleurs, le fait de ne plus faire d’injections sert beaucoup mieux mon jeu d’actrice ».
Parallèlement à son métier d’actrice, Kidman est l’égérie de plusieurs marques. En 2004, elle succède entre autres à Marilyn Monroe et Catherine Deneuve et devient le nouveau visage du parfum No 5 de Chanel. Retenue « pour son exceptionnelle élégance et pour sa capacité à incarner l’esprit et la modernité de la griffe », Kidman joue également dans un court-métrage promotionnel de trois minutes réalisé par Baz Luhrmann pour un cachet record de 12 millions de dollars. La publicité, qui la montre en star de cinéma oppressée et fuyant la célébrité, est la plus chère de l’histoire avec un budget de 47 millions de dollars entièrement financé par Chanel. En 2005, Kidman devient l’ambassadrice d’Omega. Elle apparaît dans plusieurs campagnes et participe régulièrement à des événements organisés par la marque d’horlogerie suisse. En 2007, Kidman accepte de jouer dans des spots publicitaires pour Nintendo visant à promouvoir le jeu vidéo Programme d’entraînement cérébral avancé du Dr Kawashima : Quel âge a votre cerveau ?. Elle est choisie par la marque pour « son immense popularité auprès d’un large public mais aussi pour son image de femme intelligente, pleine de vie et sincère. » En 2009, Kidman devient la nouvelle égérie de la marque de boisson Schweppes. Pour la campagne de publicité axée sur le thème de la séduction et la sensualité, le réalisateur Shekhar Kapur dirige Kidman dans un clip où on la voit délaisser son compagnon avant de s’enfermer dans sa chambre d’hôtel pour boire du Schweppes. Elle prononce alors le slogan devenu culte, « What did you Expect ? » (« À quoi vous attendiez-vous ? »).
Depuis plusieurs années, Nicole Kidman met sa notoriété au service de diverses causes humanitaires à travers le monde. Elle devient ambassadrice de bonne volonté pour l’Unicef en 1994 et s’attache à mettre en lumière la condition des enfants défavorisés. En 2006, elle est nommée ambassadrice pour l’UNIFEM (« Fonds de développement des Nations unies pour la femme ») et consacre ses efforts à la sensibilisation de l’atteinte aux droits fondamentaux des femmes. Dans le cadre de ses fonctions, Kidman effectue de nombreux déplacements, notamment au Kosovo en 2006, pour rencontrer des victimes de la violence sexuelle et faire entendre leur voix. En 2007, elle devient la porte-parole internationale de l’initiative « Dites NON – Tous UNIS pour mettre fin à la violence contre les femmes ». La campagne, qui recueille plus de cinq millions de signatures, réclame des gouvernements qu’ils mettent en œuvre des mesures de protection des femmes.
En 2009, elle apparaît devant le Comité des affaires étrangères du Sénat des États-Unis afin de faire adopter l’International Violence Against Women Act (IVAWA). L’objectif de cette législation est d’influencer la politique étrangère des États-Unis vis-à-vis des pays où les droits des femmes ne sont pas respectés. Kidman évoque alors les viols systématiques dans les conflits ethniques, les mariages forcés à un très jeune âge ainsi que la violence au foyer, et déclare « La violence contre les femmes et les filles est peut-être l’une des violations des droits de l’homme les plus répandues dans le monde. Elle ne connaît ni frontière, ni race, ni classe. Je suis loin d’être une experte mais je me fie aux gens que j’ai rencontrés pour faire avancer cette cause ».
En 2010, à la suite du séisme dévastateur qui a frappé Haïti, Kidman, avec Keith Urban, finance la construction d’une école à Port-au-Prince pour les enfants haïtiens. En juillet de la même année, soit six mois après la catastrophe, elle effectue un voyage humanitaire en Haïti afin d’apporter son soutien à la population et témoigne : « Pendant ce voyage, j’ai vu de mes propres yeux à quel point ce désastre humanitaire affectait les femmes et les filles du pays. Le manque d’abris et de sécurité les rend plus vulnérables à la violence, en particulier les violences sexuelles. Malgré tout, j’ai tout de même remarqué la détermination et la résilience des hommes et des femmes d’Haïti pour reconstruire leur pays. J’ai visité un abri pour femmes et filles qui ont été victimes de violences sexuelles, où d’autres femmes se battent pour être sûres qu’elles aient un suivi médical et légal, du conseil. Mais ceci doit être élargi et elles ont besoin de notre aide ».
Pour son action humanitaire, Kidman bénéficie d’une grande reconnaissance. En 2004, elle est récipiendaire du Citizen of the World Award, attribué par l’United Nations Correspondents Association. En 2012, elle se voit décerner le Prix de l’aide humanitaire de la « Kuwait-America Foundation » et, en 2013, la Cinema for Peace Foundation lui attribue un prix spécial honorifique pour le travail qu’elle a réalisé au nom des femmes autour du monde.
Elle s’est ainsi vu remettre l’Oscar de la meilleure actrice en 2003 pour sa performance dans The Hours, ainsi qu’un BAFTA et un Ours d’argent. Nommée à quinze reprises aux Golden Globes, elle en a reçu six : celui de la meilleure actrice dans un film musical ou une comédie pour Prête à tout en 1996 et Moulin Rouge en 2002, celui de la meilleure actrice dans un film dramatique pour The Hours en 2003, celui de la meilleure actrice dans une mini-série ou un téléfilm pour sa performance dans Big Little Lies en 2018, série qui lui a également valu le Golden Globe de la meilleure mini-série ou du meilleur téléfilm en tant que productrice, et celui de la meilleure actrice dans un film dramatique pour Being the Ricardos en 2022.
Elle a notamment obtenu deux Emmy Awards : celui de la meilleure actrice dans une mini-série ou un téléfilm et celui de la meilleure mini-série ou du meilleur téléfilm.
Depuis le , une étoile lui est attribuée sur le Hollywood Walk of Fame au 6800 Hollywood Boulevard. En 2017, elle reçoit le Prix anniversaire du Festival de Cannes pour l’ensemble de son œuvre.
Nom du film
Evaluations
Super Héros