Actrice, Productrice
Photo de Catherine Deneuve.

Informations personnelles

  • Nom de naissance: Catherine Fabienne Dorléac
  • Date de naissance: 22 octobre 1943
  • Lieu de naissance: Paris (France)
  • Taille: 1.68 m
  • Nationalité: Française

Biographie

 

Catherine Dorléac, dite Catherine Deneuve, est une actrice française, née le  à Paris.

Considérée comme l’une des plus grandes actrices françaises de sa génération et de la seconde partie du XXème siècle, elle est l’égérie de réalisateurs comme Jacques Demy, François Truffaut ou André Téchiné. Elle compte dans sa filmographie plusieurs autres grands noms de l’histoire du cinéma, comme Luis Buñuel, Roman Polanski, Mauro Bolognini, Robert Aldrich, Marco Ferreri, Dino Risi, Tony Scott, Manoel de Oliveira, Raoul Ruiz, Hirokazu Kore-eda ou encore Lars von Trier.

Elle obtient deux Césars de la meilleure actrice (pour Le Dernier Métro (1980) et pour Indochine (1992)), une nomination à l’Oscar de la meilleure actrice (pour Indochine) et un prix d’interprétation dans les trois plus grands festivals de cinéma Cannes, Venise et Berlin.

 

Famille

Le père de Catherine Dorléac est l’acteur Maurice Dorléac (1901-1979). Il travaille au théâtre et au cinéma mais également comme directeur de doublage à la Paramount Pictures. Sa mère, Renée Simonot (née en 1911 et dont Catherine utilise le véritable patronyme, « Deneuve », Simonot n’étant qu’un nom de scène), est une ancienne pensionnaire du théâtre de l’Odéon où, sa grand-mère avait été souffleuse.

Née dans le 17ème arrondissement de Paris, elle est la troisième des quatre filles de la famille ; ses trois sœurs sont Danielle (née le ) (fille du comédien Aimé Clariond), Françoise (l’actrice Françoise Dorléac, née le , morte le  dans un accident de voiture sur l’autoroute Esterel-Côte d’Azur) et Sylvie (née le ).

Comme sa sœur Françoise, alors petite fille, elle double des voix d’enfant dans des films de la Paramount.

 

Débuts au cinéma

Catherine Deneuve débute au cinéma sous le nom de Catherine Dorléac avec un petit rôle dans Les Collégiennes (1957), un film d’André Hunebelle. « Je joue en uniforme de collège, et c’est là que j’apprends à nouer des cravates », dira-t-elle.

Quatre ans plus tard, sa sœur Françoise lui dit : « Tu sais, ce serait amusant que tu fasses des essais. Je dois tourner cet été un film qui s’appelle Les portes claquent (1960) et le réalisateur, Jacques Poitrenaud, cherche une jeune fille pour jouer ma sœur. Tu devrais y aller ». Après avoir obtenu l’accord de ses parents, elle passe des essais et elle est choisie pour le rôle. Elle n’est cependant pas intéressée par le métier. Cet épisode l’amène pourtant à interrompre ses études, au cours de sa classe de seconde.

Le réalisateur Mel Ferrer lui trouve une ressemblance avec Audrey Hepburn et l’engage pour tourner L’Homme à femmes (1960), avec Danielle Darrieux. Les critiques saluent sa performance.

« La révélation du film, c’est une petite personne exquise qui s’appelle Catherine Deneuve.

Discrète, sans être empaillée, proprette sans être banale, ingénue sans être niaise, et jolie si jolie, sans en avoir l’air de le savoir. Elle devrait être, d’ici trois mois, la proie favorite des metteurs en scène, fatigués du style Saint-Germain-des-Prés. »

— France Roche, France-Soir (1960).

En 1962, elle rencontre Roger Vadim à l’Épi Club de Montparnasse. « Ce fut le coup de foudre. Vadim m’apprit à devenir femme, à me faire une personnalité et à vivre dans le bonheur ».

Il lui offre un rôle dans Le Vice et la Vertu (1962). Elle vit ensuite avec le cinéaste, de quinze ans son aîné, dont elle a un fils, Christian, né le .

 

Avec Jacques Demy

Catherine Deneuve incarne le premier rôle féminin du film entièrement chanté de Jacques Demy, Les Parapluies de Cherbourg (1964), récompensé par la Palme d’or au Festival de Cannes et par le Prix Louis-Delluc. Révélation de l’année 1964, elle devient l’incarnation de l’idéal féminin.

La rencontre avec Jacques Demy est un tournant dans sa carrière, puisqu’elle devient l’un des visages les plus emblématiques de l’univers poétique, enchanté et grave du réalisateur.

Elle tourne alors encore trois films sous sa direction : Les Demoiselles de Rochefort (1967), Peau d’âne (1970) et L’Événement le plus important depuis que l’homme a marché sur la Lune (1973). En revanche, elle renoncera au rôle d’Edith dans Une chambre en ville (1982), parce que Jacques Demy refuse qu’elle chante elle-même les dialogues. Cela entraîne la suspension du projet. Le film sera tourné sept ans plus tard avec Dominique Sanda dans le premier rôle.

 

Années 1960

En 1965, Roman Polanski propose à Catherine Deneuve le rôle principal dans l’adaptation qu’il compte faire de la pièce de théâtre de Roland Dubillard, Naïves Hirondelles mais elle refuse, considérant qu’il s’agit d’un rôle d’idiote. Néanmoins, elle regrette sa décision et accepte une nouvelle offre du réalisateur pour jouer dans son prochain film, Répulsion (1965).

Son personnage, Carol, est une manucure qui souffre d’une schizophrénie qui la conduit finalement à la folie meurtrière. La seule réserve qu’elle émet porte sur le fait de tourner nue et elle exige de jouer en chemise de nuit. Lors de sa sortie, le film est un succès critique et public.

Elle accepte ensuite, par amitié pour Agnès Varda de faire une apparition dans son film Les Créatures (1966). Le film est un échec cuisant, ce qui empêche Varda de faire d’autres films en France. Deneuve déclare à ce sujet : « Les Créatures a été accueilli de façon très injuste, car on ne s’est pas seulement contenté d’assassiner le film, mais aussi Agnès Varda qui n’a rien pu faire depuis en France !

Mais je préfère ne pas en parler, car cela me rendrait très agressive à l’égard de gens qui font de la critique de façon très méprisable ».

Elle retrouve Jacques Demy pour le film musical Les Demoiselles de Rochefort (1967) dans lequel elle donne la réplique à sa sœur Françoise Dorléac autour d’une distribution internationale comprenant Gene Kelly, George Chakiris et Danielle Darrieux. Le film raconte l’histoire de sœurs jumelles, professeurs de danse et de musique, qui rêvent de monter à Paris et qui saisissent l’occasion lorsqu’une troupe de forains passe en ville. Leur but est de chercher l’amour idéal.

Bien qu’elles ne soient pas très proches dans la vraie vie, le film a beaucoup contribué, selon Deneuve à les rapprocher. Les voix chantées des deux actrices sont doublées dans le film par Anne Germain et Claude Parent. Bien qu’elle adore le film, celui-ci reste pour Deneuve un souvenir malheureux. En effet, Françoise Dorléac meurt dans un accident de voiture le . Pour Catherine, la perte de sa sœur représente « la déchirure la plus importante de sa vie ».

Avant la mort de celle-ci, Catherine Deneuve commence par refuser le scénario qu’elle reçoit pour l’adaptation du roman de Joseph Kessel, Belle de jour (1967), mais change d’avis lorsqu’elle apprend que le réalisateur est Luis Buñuel. Aux côtés de Michel Piccoli, Pierre Clémenti et Francis Blanche, elle interprète l’épouse d’un interne en médecine qui, malgré sa richesse, se livre à la prostitution occasionnelle. Le tournage est pour elle extrêmement difficile.

En effet, les producteurs, Robert et Raymond Hakim, refusent qu’elle parle avec Buñuel et servent d’intermédiaire. « Sur Belle de jour, on a eu affaire à des producteurs à l’ancienne et qui tenaient à ce que les acteurs restent dans leur coin et ne communiquent pas avec leur réalisateur. Privée de ce dialogue-là, j’ai vécu des moments vraiment douloureux ». Le film remporte le Lion d’Or à la Mostra de Venise et marquera l’histoire du cinéma. Selon François Truffaut, le film « coïncidait merveilleusement avec la personnalité un peu secrète de Catherine et les rêves du public. C’était un film formidablement mystérieux qui lui convenait parfaitement ».

À la suite de la mort de sa sœur, Catherine Deneuve n’a qu’un seul but en tête : travailler. Elle écrit par la suite : « Très longtemps, je me suis sentie comme un zombie. Je n’ai pas arrêté de travailler, j’ai tourné des films, c’est vrai, mais ce sont des souvenirs assez flous, je n’étais pas du tout en état d’analyser les raisons pour lesquelles je faisais les choses, j’étais anesthésiée. »

Au moment de l’accident, elle a déjà accepté de participer au tournage de Benjamin ou les Mémoires d’un puceau (1968) de Michel Deville et se doit de continuer. Avec, entre autres, Michèle Morgan et Michel Piccoli, le film se déroule dans la France libertine du milieu XYIIIème siècle et raconte l’éducation sentimentale et sexuelle d’un jeune homme élevé jusque-là loin des femmes. Grand succès, le film remporte le Prix Louis-Delluc.

Son film suivant, Manon 70 (1968), est une adaptation contemporaine du roman-mémoires de l’abbé Prévost, Manon Lescaut. Même si elle considère que le film est raté, elle refuse de le renier. « J’ai beaucoup d’estime pour Jean Aurel (le réalisateur). Si Manon n’est pas une grande réussite, c’est sans doute parce que le metteur en scène n’était pas au meilleur de sa forme. Ni moi non plus. Je ne considère pas Manon comme un échec, ou si c’en est un, je ne veux en considérer que l’aspect instructif ».

Après une adaptation du roman de Françoise Sagan, La Chamade dans lequel elle joue une femme qui aime vivre dans l’oisiveté grâce à l’argent de son amant, Catherine Deneuve est dirigée par François Truffaut dans La Sirène du Mississipi (1968) et donne la réplique à Jean-Paul Belmondo. Elle interprète une chanteuse de cabaret, qui, après s’être mariée à un homme riche, lui vole son argent et s’enfuit.

Le film est particulier et difficile pour Deneuve, puisqu’il est tourné chronologiquement et Truffaut écrit les dialogues au fur et à mesure du tournageLa Sirène est un échec, ce qui affecte beaucoup son réalisateur et son actrice. « L’échec du film m’a beaucoup attristée : un sujet très romanesque, une histoire d’amour… J’adorais ce film. Mais il était tellement contre les lois du genre, contre mon image habituelle et surtout celle de Belmondo. Le public n’a apparemment pas accepté que Belmondo joue un homme faible, qui subit. C’était une série noire vraiment noire. Mais je considère que c’est un film important ». Elle entretient avec le réalisateur une histoire d’amour discrète qui se prolonge au-delà du tournage. Elle le quitte brusquement, ce qui le plonge dans une dépression profonde.

La même année,elle tourne sous la direction de Terence Young dans Mayerling (1968), l’histoire d’amour entre Rodolphe d’Autriche et Marie Vetsera. Le film est un succès considérable. Cependant, bien qu’elle ne regrette pas de l’avoir tourné, elle estime qu’il est trop commercial. « Il y avait des choses à dire, il y avait certainement des images plus fortes à montrer. Quand il y a beaucoup d’argent, il y a tout de suite trop de choses à respecter. La liberté a un prix ».

Elle joue ensuite dans un autre film américain, Folies d’avril (1969), une comédie avec Jack Lemmon. « Tourner une comédie américaine, sur le rythme des studios US, avec un acteur tel que Lemmon, c’est une expérience précieuse. Lemmon est l’invention, la finesse, l’amitié même. Mais c’est aussi un grand professionnel, qui ne laisse rien au hasard, qui n’est jamais pris au dépourvu quand il doit se perfectionner lui-même. Il a ceci de précieux : il sait vous entraîner dans son rythme, tout en respectant votre personnalité. Il ne dévore jamais ses partenaires. Et pour une débutante à Hollywood, c’est infiniment précieux ». Le film est globalement un échec, car mal distribué selon l’actrice.

 

Années 1970

Buñuel l’invite alors à jouer le rôle-titre de son prochain film, Tristana (1970). Malgré leur collaboration difficile sur Belle de jour, Deneuve accepte et se rend en Espagne pour interpréter une jeune femme recueillie par un notable de Tolède et qui finit aigrie, malade et amputée d’une jambe. Le tournage est merveilleux pour Deneuve. « Tristana est un de mes grands souvenirs. Le tournage s’est très bien passé. Buñuel était revenu en Espagne et j’étais attirée par le mystère de ce personnage féminin, son comportement, ses pulsions ».

Pour la troisième fois, elle retrouve Jacques Demy pour le film musical Peau d’âne (1970) inspiré du conte éponyme de Charles Perrault. Le film tient une place particulière dans sa carrière et est un succès considérable avec 2,2 millions d’entrées.

« J’y allais les yeux fermés. Heureuse de retrouver cet univers. Un univers où toutes les relations interdites sont transfigurées. Jacques savait créer le merveilleux avec un rien, son regard le suscitait. Où que j’aille, le film m’a poursuivie. Il y a des rôles qu’on oublie. Mais, là, c’est le film lui-même qui ne m’a jamais quittée. Souvent, des amis me demandaient si j’en avais une copie. Mais, pour moi aussi, le film avait disparu. Si bien que je suis la première enchantée de pouvoir le redécouvrir dans ses couleurs d’origine ! »

— Catherine Deneuve, « Catherine Deneuve nous conte Peau d’âne »

De retour à Paris après un bref séjour à Londres au cours duquel Roman Polanski lui présente Marcello Mastroianni elle lit le scénario de Ça n’arrive qu’aux autres (1971) que Nadine Trintignant a déposé à son intention chez sa concierge. Devant cette histoire celle d’un couple qui doit faire face à la perte d’un enfant qu’elle trouve magnifique, elle accepte et suggère même Mastroianni pour lui donner la réplique. Les deux acteurs tombent amoureux sur le tournage.

Ils s’illustrent tous les deux ensuite dans Liza (1972) de Marco Ferreri. Elle joue le rôle-titre: une femme qui vient perturber l’existence d’un homme retiré du monde. L’expérience est entièrement nouvelle pour Deneuve, qui avec Ferreri, apprend à être totalement décontractée.

Enceinte de cinq mois de sa fille Chiara, elle accepte ensuite de participer au film de Jean-Pierre Melville, Un flic (1972). Pour le réalisateur et son actrice, le but est de faire connaissance avant un prochain film qu’ils comptent faire. Malheureusement, Melville meurt peu de temps après, en 1973.

Pour son film suivant, L’Événement le plus important depuis que l’homme a marché sur la Lune (1973), elle joue de nouveau face à Mastroianni et elle est pour la quatrième et dernière, dirigée par Jacques Demy. Le scénario, qui raconte l’histoire d’un homme enceint, ne la satisfait pas.

De plus, elle est déçue par sa performance et est agacée chaque fois qu’elle revoit le film.

Elle retrouve ensuite Ferreri pour Touche pas à la femme blanche ! (1974), toujours avec Mastroianni. Le film est une parodie de western, de la bataille de Little Big Horn (1876) et son célèbre général Custer, tournée dans le chantier du futur Forum des Halles, dans le centre de Paris.

Deneuve s’amuse sur le tournage et estime que Ferreri, malgré son caractère bien trempé, est l’un des seuls cinéastes à créer de très beaux personnages féminins.

Elle est ensuite dirigée par le fils de Luis Buñuel, Juan Luis Buñuel pour La Femme aux bottes rouges (1974). Le film est un échec mais il reste apprécié de l’actrice.

Elle devient ensuite expérience qui restera unique dans sa carrière – coproductrice du film Zig-Zig (1975) de László Szabo, dans lequel elle joue aux côtés de Bernadette Lafont. Bien que le film soit un échec critique et commercial, elle reste cependant très attachée à ce film.

Elle est ensuite l’héroïne La Grande Bourgeoise (1974) de Mauro Bolognini puis de L’Agression (1975) de Gérard Pirès dans lequel elle croise le jeune acteur Daniel Auteuil. C’est sous la direction de Jean-Paul Rappeneau qu’elle fait une nouvelle comédie, Le Sauvage (1975).

Le film, dans lequel elle vient perturber l’existence d’un parfumeur (joué par Yves Montand), est tourné au Venezuela, ce qui l’empêche de voir les rushes. Mais contrairement à Belle de jour, cela ne lui pose aucun problème. Ce film, qui fut un succès aussi bien critique que commercial. Il révèle le vrai talent comique de l’actrice alors jusque-là, mésestimé. Jean-Paul Rappeneau utilise l’impressionnant débit de paroles de l’actrice comme un élément rythmique, indispensable pour son film.

Elle accepte ensuite la même année, un nouveau film américain, La Cité des dangers (1975), avec Burt Reynolds. Elle se méfie tout d’abord du réalisateur Robert Aldrich dont la réputation avec les femmes n’est plus à faire. Il se montre charmant avec elle et Catherine Deneuve expérimente une nouvelle technique, la préparation avant le tournage, ce qui lui facilite grandement les choses.

Pour Claude Lelouch, elle joue une femme qui fait la connaissance de son fils après seize ans passés en prison, dans Si c’était à refaire (1976), puis, elle joue dans deux autres films italiens, l’un avec Ugo Tognazzi et Jodie FosterLa Cabine des amoureux (1977), l’autre sous la direction de Dino Risi, Âmes perdues (1977).

Elle signe sans scénario définitif pour Il était une fois la Légion (1977) de Dick Richards avec Gene Hackman. Elle regrette rapidement sa décision et refuse de parler du film ou du réalisateur dans ses interviews parce qu’elle n’aime pas dire quelque chose de désagréable sur quelqu’un.

Cette même année, elle se voit proposer de donner la réplique à Philippe Noiret dans Coup de foudre que doit réaliser Robert Enrico. Le film, extrêmement coûteux, est arrêté au bout d’une semaine de tournage. Parce que c’est un projet qu’elle aime beaucoup, Catherine Deneuve se sent frustrée et ne tourne plus pendant près d’un an.

Ensuite, elle partage la vedette avec Jean-Louis Trintignant, Claude Brasseur et Michel Serrault dans L’Argent des autres (1978) de Christian de Chalonge. Elle se voit ensuite offrir par un jeune réalisateur, Hugo Santiago, le rôle principal de Écoute voir (1979). Elle y joue une femme détective privé qui, engagée par un jeune châtelain et savant émérite (joué par Sami Frey), enquête sur de mystérieux individus membres d’une étrange secte. Elle considère le film comme raté et trouve son jeu trop sérieux. Néanmoins, elle considère avoir enrichi son expérience grâce au film et ne le considère pas à regret.

Le film suivant est Ils sont grands, ces petits, une comédie de Joël Santoni. Claude Brasseur dans lequel elle lui donne la réplique en tant que frère et sœur essayant de déjouer les plans d’un promoteur immobilier pour sauver leur propriété.

Le tournage se déroule à Nice ce qui est un vrai bonheur pour l’actrice qui considère le film comme une « vraie comédie » comme elle n’en a pas fait depuis un moment.

Elle retrouve ensuite Claude Lelouch pour le film À nous deux (1979) dans lequel elle a pour partenaires Jacques Dutronc et Jacques Villeret. Puis Yves Robert la dirige dans une autre comédie qu’elle adore, Courage fuyons (1979)

 

Années 1980

Claude Berri lui offre ensuite le rôle principal de Je vous aime (1980) où elle joue face à Gérard Depardieu, Jean-Louis Trintignant, Alain Souchon et Serge Gainsbourg (avec lequel elle chante le titre Dieu fumeur de havanes).

François Truffaut souhaite renouveler leur collaboration et lui confier un « rôle de maturité. » Il écrit donc le scénario du film Le Dernier Métro (1980) à propos d’une femme comédienne qui tombe amoureuse de son partenaire engagé dans la Résistance. De tous ses films, Le Dernier Métro est celui dont elle déclare, en 1984, être la plus fière. Le film est un gros succès et elle remporte à cette occasion son premier César de la meilleure actrice.

Elle joue par la suite la femme d’Yves Montand dans Le Choix des armes (1981) de Alain Corneau. C’est à cette époque qu’elle se sent lasse du cinéma et envisage de mettre un terme à sa carrière. Jacques Demy, à qui elle doit son succès grâce au film Les Parapluies de Cherbourg (1964), lui propose de tenir le rôle principal de son nouveau film Une chambre en ville (1982) au côté de Gérard Depardieu. Mais celle-ci refuse de se faire doubler par Anne Germain et souhaite chanter elle-même les chansons. À cause de cela, elle renonce au rôle, entrainant avec elle l’annulation de Depardieu. Le film sortira finalement, mais sans les deux acteurs.

Elle rencontre alors le réalisateur André Téchiné avec qui elle va collaborer à plusieurs reprises au cours de sa carrière. Leur premier film ensemble est Hôtel des Amériques (1981), une histoire d’amour pessimiste avec Patrick Dewaere. Le fait que le film soit un échec commercial lors de sa sortie l’affecte mais ne la surprend pas.

Alain Delon joue de nouveau avec elle pour Le Choc (1982). Le tournage est, pour elle, difficile. En effet, elle ne s’entend pas avec le réalisateur, Robin Davis et Delon se trouve obligé de réaliser les scènes où elle apparaît.

Elle se rend ensuite en Afrique pour les besoins de la comédie de Philippe de Broca, L’Africain (1983), avec Philippe Noiret.

La même année, elle interprète le rôle d’une femme vampire, aux côtés de David Bowie et Susan Sarandon, dans un film fantastique de Tony Scott, Les Prédateurs (1983).

Elle crée en 1985 la société Deneuve SA, chargée de commercialiser son nom et de valoriser son image à travers le monde. Cette société lance des produits de luxe sous son égide qui connaissent un échec commercial.

La même année, elle prête ses traits à la sculpture de Marianne, symbole de la République française. Cette désignation, suite à un sondage organisé par Pierre Bonte et le magazine VSD, fait l’objet de controverses.

 

Années 1990

Son interprétation remarquée d’une propriétaire de plantation d’hévéas dans l’Indochine (1992) française vue par Wargnier lui vaut un nouveau César en 1993 et également une première nomination à l’Oscar de la meilleure actrice. Elle reçoit ensuite la Coupe Volpi pour la meilleure interprétation féminine à la Mostra de Venise en 1998 pour son rôle de joaillière alcoolique dans Place Vendôme (1998) de Nicole Garcia.

Considérée dans le monde entier comme l’une des plus belles femmes et l’une des grandes actrices françaises de ces quarante dernières années, elle jouit d’une notoriété internationale et d’une filmographie exceptionnelle. La plupart des grands réalisateurs européens ont fait appel à elle, associant définitivement son nom à l’histoire du cinéma de la seconde moitié du XXème siècle.

En 1994, elle est vice-présidente du jury de Clint Eastwood, lors du 47ème Festival de Cannes. Les autres jurés sont Pupi Avati (Italie), Guillermo Cabrera Infante (Cuba), Shin Sang-ok (Corée du Sud), Kazuo Ishiguro (Grande-Bretagne), Alexandre Kaïdanovski (Russie), Lalo Schifrin (Argentine) puis Marie-Françoise Leclère et Alain Terzian (France). Le jury attribue la Palme d’or à Pulp Fiction (1994) de Quentin Tarantino.

L’Unesco la choisit comme ambassadrice à la préservation du patrimoine cinématographique en 1999.

 

Années 2000

Elle reçoit en 2002, en compagnie des sept autres actrices de Huit Femmes, l’Ours d’argent de la meilleure contribution artistique lors de la 52ème Berlinale et le Prix de la meilleure actrice européenne aux European Film Awards.

En 2005, elle se voit décerner la Palme d’or d’honneur du 58ème Festival de Cannes pour l’ensemble de sa carrière. En 2008, elle reçoit le Prix Spécial du 61ème Festival de Cannes pour son rôle dans Un conte de Noël (2008) d’Arnaud Desplechin et pour l’ensemble de sa carrière. Cette récompense lui est attribuée par le jury présidé par Sean Penn et composé notamment de Natalie Portman, Alfonso Cuaron et Marjane Satrapi. Elle partage la distinction, ex æquo, avec Clint Eastwood.

Elle préside le jury de la 63ème Mostra de Venise en 2006. Les autres membres du jury sont Bigas Luna (Espagne), Paulo Branco (Portugal), Park Chan-wook (Corée du Sud), Cameron Crowe (États-Unis), Tchoulpan Khamatova (Russie) et Michele Placido (Italie). Son jury attribue le Lion d’or au film Still Life (2006), réalisé par Jia Zhangke.

 

Années 2010-2020

Elle retrouve François Ozon dans Potiche (2010) et fait montre à nouveau de son talent pour la comédie. En octobre 2014 elle préside le jury du 25ème Festival du film britannique de Dinard. Son jury récompense de l’Hitchcock d’or le film The Goob (2014) de Guy Myhill. Les comédiennes Suzanne Clément et Léa Drucker figurent parmi les neuf membres de son jury.

Le , elle reçoit le Prix Lumière du Festival Lumière de Lyon, qui récompense une personnalité du cinéma pour l’ensemble de sa carrière.

À l’approche de la fin de la décennie, elle maintient un rythme de tournage important. Ainsi, elle tient le haut de l’affiche dans quatre films : La Dernière Folie de Claire Darling (2018) de Julie Bertuccelli, L’Adieu à la nuit (2019) présenté hors compétition au 69ème Festival de Berlin d’André Téchiné, Fête de famille (2019) de Cédric Kahn, et La Vérité (2019) d’Hirokazu Kore-eda (film d’ouverture de la 76ème Mostra de Venise).

Elle préside le jury du 45ème Festival du cinéma américain de Deauville, en .

Le , durant le tournage du film De son vivant, elle est victime d’un accident vasculaire cérébral. Elle est immédiatement prise en charge dans l’établissement où elle tournait, l’hôpital de Gonesse, puis à la Fondation Adolphe-de-Rothschild. Sa convalescence est plus longue que prévue et le projet de reprise du tournage du film est envisagé seulement pour l’été 2020.

 

Vie personnelle et familiale

Elle a vécu avec le réalisateur Roger Vadim, dont elle a eu un fils, Christian (né le ).

Le , elle épouse à Londres le photographe David Bailey, dont elle se sépare en 1967, mais le divorce n’est prononcé qu’en 1972. Les témoins étaient Mick Jagger et Françoise Dorléac. Elle vit par la suite avec Marcello Mastroianni, avec qui elle a une fille, Chiara (née le , elle-même actrice), puis avec l’homme d’affaires Bertrand de Labbey, qui reste son agent et avec l’homme de médias Pierre Lescure dans les années 1980.

Catherine Deneuve vit à Paris dans le quartier Saint-Sulpice. Elle est propriétaire d’un logement dans les immeubles Walter. Elle a été aussi propriétaire d’une maison à Guainville (Eure-et-Loir), vendue en 2018.

Elle est longtemps habillée par Yves Saint Laurent, avec qui elle entretient une intense amitié, ce dernier la surnommant même son « porte-bonheur ». En janvier 2019, elle se sépare d’une partie de sa garde robe signée du créateur à l’occasion d’une vente aux enchères à Paris et sur Internet.

 

Approche de son travail d’actrice

Après avoir, entre autres, travaillé avec Michel Deville, Claude Lelouch, Élie Chouraqui, Jean-Pierre Mocky et Philippe Labro, Catherine Deneuve décide d’internationaliser à nouveau sa carrière. Elle avait auparavant déjà tourné avec Stuart Rosenberg et Robert Aldrich aux États-Unis ou encore Marco Ferreri, Sergio Citti, Mauro Bolognini et Dino Risi en Italie. Plus tard, elle est dirigée notamment à deux reprises par Manoel de Oliveira et une seule fois par Lars von Trier qui lui offre un second rôle remarqué dans Dancer in the Dark (2000).

Après Hôtel des Amériques, elle poursuit sa collaboration avec André Téchiné qui la montre sous un nouveau jour dans Le Lieu du crime (1986), Ma saison préférée (1993), Les Voleurs (1996) et Les Temps qui changent (2004) entre autres. Chez Téchiné, Deneuve abandonne son statut de star pour jouer des rôles de femmes fragilisées par la vie, en proie au temps qui passe et à une certaine incapacité au bonheur.

Catherine Deneuve est une star respectée qui alterne aussi bien les films grand public que des œuvres d’auteur artistiquement ambitieuses.

Faisant le distinguo entre « vouloir être regardée » et « subir le regard des autres », Catherine Deneuve a toujours refusé de jouer au théâtre, évoquant sa peur du public et du rapport frontal avec les spectateurs : « Je sais que c’est en contradiction avec mon métier, mais un regard posé sur moi me gêne. C’est sans doute pour ça d’ailleurs que je ne veux pas faire de théâtre. Tous les acteurs que je connais, et qui font du théâtre, me disent que c’est un moment extraordinaire et merveilleux, en dépit du trac, quand ils montent sur scène. Moi, ça me semble une chose impossible, surhumaine. »

Lorsque l’actrice se décide enfin, en 2009, à monter sur scène pour une lecture de Je me souviens de Georges Perec lors d’un festival culturel en Toscane, elle est sifflée par le public. Les manifestations de mécontentement qui nécessiteront l’intervention de la police — ne visaient pas la qualité de son jeu, mais le fait que le spectacle soit proposé en langue française sans sous-titres, alors que les spectateurs ne s’y attendaient pas.

Sa défiance naturelle vis-à-vis du théâtre n’est cependant pas qu’anecdotique. L’actrice peut être considérée comme l’archétype de l’actrice de cinéma (en opposition à l’actrice de théâtre), et plus encore de la star l’une des rares actrices françaises à pouvoir revendiquer ce statut. Le cinéaste Benoît Jacquot dit d’elle qu’elle « possède une puissance cinématographique à peu près sans égale ». Son jeu est de nature plutôt minimaliste, préférant en faire moins que trop. Arnaud Desplechin dit à ce sujet : « Dans ses manuscrits, Henri Beyle raturait chacune de ses phrases qui avait le mauvais goût de faire douze pieds ; il préférait retrancher un peu, ou ajouter une conjonction fade, pour obtenir neuf pieds ou treize, plutôt que la pompe d’un alexandrin et son hémistiche attendu. Voilà comment joue Catherine Deneuve. »

Bien qu’elle ne possède pas la formation académique d’autres comédiennes (elle n’est jamais allée au Conservatoire, contrairement à nombre de ses consœurs dont sa propre sœur), son jeu reste technique. Elle aime les contraintes et dit se sentir plus libre quand la scène à interpréter exige un plan séquence, de longs travellings ou des mouvements de caméra compliqués.

Sa voix (« la plus belle du cinéma français, avec celle de Jeanne Moreau, précise, grave comme il faut », a écrit Erik Orsenna) est aussi l’un de ses outils privilégiés. L’actrice est connue pour son phrasé rapide et ses brusques changements de rythme. Le cinéaste Jean-Paul Rappeneau dit d’elle qu’elle est « la personne capable de dire le plus de mots dans le moins de secondes possible tout en ne perdant pas une seule syllabe » et André Téchiné précise que « dans certains films, ses partenaires et, parfois, ses metteurs en scène ont du mal à la suivre.

 

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Dans les années 1970, Catherine Deneuve est l’égérie du parfum Chanel No 5.

En 1987, elle tourne dans le spot publicitaire pour la privatisation de la Compagnie financière Suez. La même année, elle crée sa propre marque de parfum, dont le logo est dessiné par Pierre Katz (designer) et lance le parfum Deneuve, qui remporte un FiFi Award.

En 1992, elle est l’égérie de la campagne publicitaire de la nouvelle ligne de soins d’Yves Saint Laurent (le soin précurseur de beauté).

En 2012, elle apparait dans un spot de l’agence Publicis, pour Orange et le Cinéday.

En 2014, à l’occasion de la campagne printemps-été de Louis Vuitton, rendant hommage aux muses de Marc Jacobs, elle apparaît dans une interview où elle raconte l’histoire qui la lie à son sac (modèle NN14).

 

Distinctions

Oscars

  • 1993 : nomination à l’Oscar de la meilleure actrice pour Indochine

 

BAFTA

  • 1967 : nomination au BAFTA de la meilleure actrice pour Belle de jour

 

Césars

  • 1976 : nomination au César de la meilleure actrice pour Le Sauvage
  • 1981 : César de la meilleure actrice pour Le Dernier Métro
  • 1982 : nomination au César de la meilleure actrice pour Hôtel des Amériques
  • 1988 : nomination au César de la meilleure actrice pour Agent trouble
  • 1989 : nomination au César de la meilleure actrice pour Drôle d’endroit pour une rencontre
  • 1993 : César de la meilleure actrice pour Indochine
  • 1994 : nomination au César de la meilleure actrice pour Ma saison préférée
  • 1997 : nomination au César de la meilleure actrice pour Les Voleurs
  • 1999 : nomination au César de la meilleure actrice pour Place Vendôme
  • 2007 : nomination au César de la meilleure actrice dans un second rôle pour Palais Royal !
  • 2011 : nomination au César de la meilleure actrice pour Potiche
  • 2014 : nomination au César de la meilleure actrice pour Elle s’en va
  • 2015 : nomination au César de la meilleure actrice pour Dans la cour
  • 2016 : nomination au César de la meilleure actrice pour La Tête haute

 

David di Donatello

  • 1981 : David di Donatello de la meilleure actrice étrangère pour Le Dernier Métro

 

Festival de Berlin

  • 1998 : Ours d’or d’honneur pour l’ensemble de sa carrière (Festival de Berlin 1998)
  • 2002 : Ours d’argent de la meilleure contribution artistique pour Huit femmes (Festival de Berlin 2002)

 

Festival de Cannes

  • 2005 : Palme d’honneur (Festival de Cannes 2005)
  • 2008 : Prix du 61ème Festival de Cannes pour l’ensemble de sa carrière (avec Clint Eastwood) (Festival de Cannes 2008)

 

Festival de Venise

  • 1998 : Coupe Volpi pour la meilleure interprétation féminine pour Place Vendôme (Festival de Venise 1998)

 

European Film Awards

  • 2002 : Prix du cinéma européen pour la meilleure actrice pour Huit femmes
  • 2013 : Lifetime Achievement Award

 

Autres

  • En 1981, le rosiériste français Meilland honore l’actrice en baptisant une de ses obtentions Catherine Deneuve
  • 1998 : Prix d’honneur du 25ème Festival du film de Bruxelles
  • 1999 : Prix pour l’ensemble de sa carrière (Le Caire)
  • 2003 : Prix pour l’ensemble de sa carrière (Las Palmas)
  • 2006 : Prix pour l’ensemble de sa carrière (Bangkok)
  • 2009 : Médaille d’honneur de l’Académie de France à Rome, le 22 avril, à la Villa Médicis, des mains de Frédéric Mitterrand
  • 2011 : Prix d’Honneur du 35ème Festival des films du Monde de Montréal
  • 2012 : Chaplin Award décerné par la Film Society of Lincoln Center, basée au Lincoln Center for the Performing Arts de New York
  • 2015 : Prix pour l’ensemble de sa carrière décerné par le Festival international du film d’Antalya
  • 2016 : Prix Lumière du Festival Lumière pour l’ensemble de sa carrière (Lyon)
  • 2018 : Prix Praemium Imperiale (Tokyo)
Source: Wikipédia

 

Filmographie

Trailers & Videos

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Photo de Catherine Deneuve.

Bande annonce 8 femmes (2002)

Actrice, Productrice

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