Acteur, Producteur
Photo de Jean-Paul Belmondo.

Informations personnelles

  • Nom de naissance: Jean-Paul Charles Belmondo
  • Date de naissance: 9 avril 1933
  • Lieu de naissance: Neuilly-sur-Seine (France)
  • Taille: 1.76 m
  • Nationalité: Français
  • Date de décès: 6 septembre 2021 (à 88 ans)

Biographie

 

Jean-Paul Belmondo, né le  à Neuilly-sur-Seine, est un acteur français. Il a également été producteur de cinéma et directeur de théâtre.

Alternant dans les premières années de sa carrière les films populaires et d’Art et Essai avant de pencher nettement pour la première catégorie, il est rapidement devenu l’une des plus grandes vedettes du cinéma français, champion incontesté du box-office au même titre que Louis de Funès et Alain Delon à la même époque. En cinquante ans de carrière, il a attiré dans les salles près de 130 millions de spectateurs : entre 1969 et 1982, il a joué à quatre reprises dans le film le plus vu de l’année en France Le Cerveau (1969), Peur sur la ville (1975), L’Animal (1977), L’As des as (1982), égalant le record de Fernandel et n’étant dépassé sur ce point que par Louis de Funès.

Il a tourné sous la direction de grands réalisateurs français, tels Alain Resnais, Louis Malle, Philippe de Broca, Henri Verneuil, Jean-Luc Godard, Claude Chabrol, François Truffaut, Claude Sautet, Jean-Pierre Melville, Claude Lelouch, Jean-Paul Rappeneau, Georges Lautner ou encore Gérard Oury, ainsi qu’avec quelques réalisateurs étrangers comme Vittorio De Sica, Mauro Bolognini ou Peter Brook. Un grand nombre de ses films sont devenus des classiques du cinéma français, comme À bout de souffle (1960), Un singe en hiver (1962), L’Homme de Rio (1964), Borsalino (1970), Le Casse (1971), Le Magnifique (1973), Flic ou Voyou (1979) ou Le Professionnel (1981), Joyeuses Pâques (1984).

À partir du milieu des années 1980, il est moins présent au cinéma et se produit surtout au théâtre. Il obtient cependant en 1989 le César du meilleur acteur pour son rôle dans Itinéraire d’un enfant gâté (1988), qu’il refuse. Depuis le début des années 2000, des problèmes de santé l’ont contraint à se retirer du cinéma et des planches, si l’on excepte un film sorti en 2009. Pour l’ensemble de sa carrière, il reçoit une Palme d’honneur au cours du festival de Cannes 2011 puis, lors de la cérémonie des Césars 2017, un hommage lui est rendu en sa présence, où le public lui fait une longue ovation debout.

 

Jeunesse et formation

Jean-Paul Belmondo naît à Neuilly-sur-Seine. Son père, Paul Belmondo (1898-1982), d’origine piémontaise et sicilienne, né à Alger, département d’Alger, est un sculpteur de renom et sa mère, Sarah Rainaud-Richard (1901-1997) une artiste-peintre. Durant l’enfance de Jean-Paul Belmondo, la famille connaît quelques privations, Paul Belmondo ayant du mal à vivre de son art pendant la Seconde Guerre mondiale et l’occupation allemande.

Indiscipliné, peu enclin aux études, Jean-Paul Belmondo découvre très jeune le plaisir du sport, le cyclisme, le football (au lycée, il est gardien de but), puis la boxe qu’il va longtemps pratiquer en amateur, et brièvement en professionnel durant son adolescence avec quatre victoires et un match nul en neuf combats. En 1948, il admire Les Femmes savantes dans une nouvelle présentation qui marquait les débuts de Denise Gence dans la Maison de Molière. À seize ans, il est atteint d’une primo-infection de la tuberculose, ses parents l’envoient en Auvergne à Allanche. Dans le calme et l’air vivifiant, le jeune homme décide de devenir comédien.

De retour d’Auvergne, il suit les cours de Raymond Girard et débute au théâtre en 1950 en interprétant La Belle au Bois Dormant dans les hôpitaux de la ville de Paris. Pendant six mois, Raymond Girard va l’aider à préparer le concours du Conservatoire national supérieur d’art dramatique, où il est recalé, mais admis en tant qu’auditeur libre en 1951. En janvier 1952, il repasse l’examen d’entrée mais échoue de nouveau. C’est seulement en octobre 1952 qu’il est enfin admis. Pierre Dux dont il est l’élève déclare un jour, « qu’avec la tête qu’il a, il ne pourrait jamais prendre une femme dans ses bras, car cela ne serait pas crédible ». Jean-Paul Belmondo y reste quatre ans et y rencontre notamment la « bande du Conservatoire » : il se lie d’amitié avec Jean RochefortJean-Pierre Marielle, Bruno Cremer, Pierre Vernier et Michel Beaune. Il participe également à des spectacles théâtraux sous la direction de Michel Galabru. En 1953, il fait la connaissance d’Élodie Constant, danseuse sous le nom de « Renée Constant », qui devient sa compagne. Le couple mène une vie « de bohème », ce qui n’empêche pas les deux jeunes gens d’avoir une fille, Patricia, en 1954.

Les professeurs de Jean-Paul Belmondo continuent de ne pas tenir son talent en haute estime. En 1956, lors du concours de sortie du Conservatoire, il interprète un texte de Georges Feydeau : le public l’acclame, mais le jury le boude et lui décerne un simple accessit, lui interdisant ainsi l’entrée à la Comédie-Française. Les camarades de Belmondo le portent en triomphe pour le soutenir, tandis qu’il adresse un bras d’honneur au jury. L’acteur et enseignant au Conservatoire Henri Rollan lui dit alors : « Le professeur ne t’approuve pas, mais l’homme te dit bravo ».

 

Années 1950 : les débuts

En 1953, Jean-Paul Belmondo fait ses vrais débuts sur les planches dans deux pièces au Théâtre de l’Atelier, Médée de Jean Anouilh et Zamore de Georges Neveux dans des mises en scène d’André Barsacq. Le jeune acteur se réjouit de jouer dans une pièce d’Anouilh, pour laquelle il est par ailleurs crédité sous le nom de Jean-Paul Belmond : mais la tragédie s’avère un échec public, ce qui conduira Belmondo à déclarer « Médée est le premier bide de Jean Anouilh, et je joue dedans ! ».

En 1956 Belmondo joue dans le film Les Copains du dimanche, qui ne trouve pas de distributeur, et ne sortira qu’en 1967 : déçu du sort réservé au film, il retourne sur les planches, où il interprète des pièces de Feydeau et de George Bernard Shaw. Sa carrière cinématographique débute vraiment avec un petit rôle, dans Sois belle et tais-toi (1958), réalisé par Marc Allégret : Belmondo y croise Alain Delon, également débutant. La même année, Jean-Paul Belmondo est envisagé pour tenir l’un des rôles principaux du film Les Tricheurs (1958) : le réalisateur Marcel Carné hésite cependant entre lui et Laurent Terzieff. Après une longue indécision, Carné finit par choisir Terzieff, qu’il juge plus crédible pour un rôle d’intellectuel : il embauche cependant Belmondo pour tenir le rôle de l’un des acolytes du personnage de Terzieff, ce qui permet au jeune comédien d’apparaître régulièrement tout au long du film, et d’améliorer sa situation financière en touchant un bon cachet.

Belmondo retrouve ensuite Marc Allégret pour les besoins du film Un drôle de dimanche (1958), avec Bourvil et Danielle Darrieux. Jean-Luc Godard, alors critique aux Cahiers du cinéma, juge le film exécrable, mais loue le talent de Belmondo en qui il voit « le Michel Simon et le Jules Berry de demain ». Godard l’embauche ensuite pour jouer dans son court métrage Charlotte et son jules (1961) : Belmondo inaugure ainsi une période de collaboration au mouvement dit de la Nouvelle Vague. Toujours en 1958, Belmondo est rappelé sous les drapeaux pour servir lors de la guerre d’Algérie, ce qui l’oblige à abandonner les représentations d’Oscar. Une fois démobilisé, il revient en France métropolitaine et se remet en quête de rôles, tout en décidant de se marier.

Le  dans le 14ème arrondissement de Paris, il épouse Renée Constant, dite Élodie Constant, sa compagne depuis plusieurs années. Ayant déjà une fille, Patricia, née en 1954, le couple a par la suite deux autres enfants :

  • Florence (1960) qui a trois enfants : Annabelle (1988), Christopher (1993) et Nicholas (1997) ;
  • Paul (1963) qui a trois enfants : Alessandro (1991), Victor (1993) et Giacomo (1998).

Belmondo tient l’année suivante son premier rôle important dans À double tour (1959), de Claude Chabrol. Le film connaîtra une carrière commerciale moyenne : Belmondo enchaîne avec un autre film de la Nouvelle Vague, À bout de souffle (1960), de Jean-Luc Godard, qu’il considère comme moins important que celui de Chabrol. Enthousiasmé par les conditions de travail avec Godard, il tourne ensuite Classe tous risques (1960), film policier réalisé par Claude Sautet, dont il partage la vedette avec Lino Ventura.

Avant même la sortie des films de Godard et Sautet, Belmondo achève la décennie en interprétant le rôle de d’Artagnan dans Les Trois Mousquetaires (1959), dramatique télévisée réalisée par Claude Barma, tournée et diffusée en direct pour Noël 1959. Bien qu’en retirant un surcroît de notoriété, il n’apprécie guère ce premier tournage télévisuel, du fait des cadences imposées aux comédiens par les conditions du direct.

 

Années 1960 : le vedettariat

1960 est l’année de la révélation pour Jean-Paul Belmondo : À bout de souffle (1960) sort en mars et remporte un triomphe public et critique, s’imposant comme l’un des films-phares de la Nouvelle Vague. Quant à Jean-Paul Belmondo, il a enfin surmonté les réticences que les tournages de cinéma lui inspiraient en tant que jeune acteur de théâtre. Le mois suivant sort Classe tous risques (1960) : si le film de Sautet, sorti peu après celui de Godard, est éclipsé par ce dernier, il bénéficiera ensuite de multiples rediffusions télévisées. Très actif au cours des années 1960, durant lesquelles il tourne 34 films, Jean-Paul Belmondo devient une figure de premier plan du cinéma français, et s’affirme rapidement comme un interprète aux multiples facettes, capable de tenir des rôles variés sous la direction des plus grands réalisateurs : il se distingue également comme un acteur très physique, appréciant de tourner sans doublure des scènes mouvementées.

Peu avant la sortie des films de Godard et Sautet, il tourne Moderato cantabile (1960), réalisé par Peter Brook d’après Marguerite Duras, film médiocrement accueilli malgré sa sélection au festival de Cannes 1960. Une fois révélé, il tourne dans plusieurs films italiens, dont La Viaccia (1961), de Mauro Bolognini, avec Claudia Cardinale, et La Ciociara (1960), de Vittorio De Sica, avec Sophia Loren. Il retrouve ensuite Jean-Luc Godard pour Une femme est une femme (1961), avant de tourner Léon Morin, prêtre (1961) sous la direction de Jean-Pierre Melville, film accueilli tièdement par le public et la critique. Après un second film avec Melville, le polar Le Doulos (1962), Jean-Paul Belmondo s’impose en héros d’aventures avec un film de cape et d’épée réalisé par Philippe de Broca : Cartouche (1962) est un triomphe en salles, dépassant les trois millions d’entrées.

Puis il joue dans Un singe en hiver (1962) réalisé par Henri Verneuil d’après le roman d’Antoine Blondin, et dont il partage l’affiche avec Jean Gabin. Très impressionné à l’idée de côtoyer Gabin, Belmondo s’entend finalement à merveille avec son partenaire. La fraternité tardive (ils ne se parlaient guère au début du tournage) entre les deux acteurs se retrouve chez les personnages du film, le dialogue de Michel Audiard faisant dire à Gabin, à l’adresse de Belmondo : « Môme, t’es mes vingt ans ! ». Si le film obtient un succès commercial inférieur à celui escompté, il est apprécié de Blondin, et Audiard le considère à l’époque comme sa plus belle réussiteUn singe en hiver montre en outre un Belmondo capable de tenir tête à l’écran à un grand comédien de la génération précédente. Après plusieurs autres films parmi lesquels L’Aîné des Ferchaux (1963) de Jean-Pierre Melville, d’après Georges Simenon – il retrouve Philippe de Broca pour les besoins de L’Homme de Rio (1964), film d’aventures au rythme endiablé, dont il partage la vedette avec Françoise Dorléac (sœur de Catherine Deneuve). L’Homme de Rio est pour Belmondo un nouveau triomphe commercial, approchant les cinq millions d’entrées en France. Ce mariage d’humour et d’action allie de surcroît succès critique et public. Le 5 novembre 1963, Jean-Paul Belmondo est par ailleurs élu président du Syndicat français des acteurs.

Les succès s’enchaînent, allant du film d’aventures Cent mille dollars au soleil (1964), d’Henri Verneuil au film dramatique Week-end à Zuydcoote (1964), du même réalisateur. Il retrouve ensuite Philippe de Broca pour Les Tribulations d’un Chinois en Chine (1965), comédie d’aventures à grand spectacle : sur le tournage, il tombe amoureux de sa partenaire Ursula Andress ; son épouse demandera le divorce l’année suivante et la presse internationale rend abondamment compte de la liaison entre les deux acteurs; ils vivent alors dans une maison située sur l’île des Corbeaux, le long de la Marne. Puis il joue aux côtés d’Anna Karina dans Pierrot le fou (1965), qui marque l’apogée de sa collaboration avec Jean-Luc Godard, et remporte un succès à la fois critique et public. Jean-Paul Belmondo envisage à l’époque, poussé par Ursula Andress, de tenter l’aventure du cinéma américain, mais y renonce finalement, ne se sentant pas à l’aise à Hollywood. Il alterne les œuvres de pur divertissement, comme Le Cerveau (1969), de Gérard Oury, et les films plus sombres comme La Sirène du Mississipi (1969), de François Truffaut : ce dernier film, sorti en juin 1969, est médiocrement accueilli par un public sans doute déçu de ne pas retrouver l’image de héros positif et désinvolte qui a tant fait pour le succès de l’acteur au cinéma. Jean-Paul Belmondo achève la décennie en donnant la réplique à Annie Girardot dans Un homme qui me plaît (1969), film de Claude Lelouch, qui ne rencontre pas son public.

Il acquiert le surnom de « Bebel », en lien avec le personnage « Pepel » joué par Jean Gabin dans le film Les Bas-fonds (1936) ; à la suite d’une faute de frappe, Pepel est devenu Bebel et le surnom est resté.

 

Années 1970-1980 : l’apogée du succès

Jean-Paul Belmondo entame la décennie 1970 avec Borsalino (1970), film policier réalisé par Jacques Deray, dans lequel il partage la vedette avec son rival au box-office, Alain Delon. Le film remporte un triomphe commercial, approchant les cinq millions d’entrées. La collaboration Delon-Belmondo est cependant ternie par un procès opposant les deux acteurs à la sortie du film, Delon, producteur du film, ayant contrevenu aux modalités prévues en faisant figurer son nom deux fois sur l’affiche. Belmondo obtient finalement gain de cause.

En 1971, l’acteur fonde une maison de production, Cerito Films, dans le but de gérer plus efficacement sa carrière et de s’investir dans ses films de manière plus personnelle.

Durant les années 1970, Jean-Paul Belmondo tourne à un rythme soutenu, enchaînant les succès publics sous la direction de metteurs en scène comme Philippe de Broca, Henri Verneuil, Claude Chabrol ou José Giovanni : Les Mariés de l’an II (1971), Le Casse (1971), Docteur Popaul (1972), La Scoumoune (1972), Le Magnifique (1973). En 1972, il commence une histoire d’amour avec l’actrice italienne Laura Antonelli.

En 1974, Belmondo connaît cependant une déception (en tant que producteur et acteur) avec Stavisky (1974) d’Alain Resnais : si le film, contrairement à ce qui a pu être dit, n’est pas un four commercial, il remporte un succès bien moindre que celui auquel l’acteur est habitué. Belmondo, qui apprécie Stavisky, vit de surcroît très mal l’accueil médiocre réservé au film et à son réalisateur lors du festival de Cannes 1974. Dans les années suivantes, l’acteur préfèrera s’en remettre à des cinéastes plus « commerciaux »Stavisky est souvent considéré comme ayant nettement modifié la carrière de Jean-Paul Belmondo, qui s’oriente désormais presque exclusivement vers le cinéma de divertissement.

Jean-Paul Belmondo remporte un très gros succès avec Peur sur la ville (1975) d’Henri Verneuil, dans lequel il exécute des cascades risquées, dont une scène où il apparaît suspendu à un hélicoptère au-dessus du vide. Belmondo retire du tournage quelques blessures, qui ajoutent à sa réputation. Si le succès public est plus que jamais au rendez-vous, son succès critique commence à décroître : il déclarera plus tard, « Pour l’intelligentsia parisienne, j’étais devenu un cascadeur, je ne savais plus jouer la comédie ». Belmondo enchaîne polars, films d’aventures, comédies : L’Incorrigible (1975) de Philippe de Broca, dans lequel il s’amuse à camper un « anti-superman »L’Alpagueur (1976) de Philippe Labro, Le Corps de mon ennemi (1976) d’Henri VerneuilL’Animal (1977) de Claude Zidi. À la même époque, un projet de nouvelle collaboration avec Jean-Luc Godard une adaptation du livre L’Instinct de mort de Jacques Mesrine tourne court, et une polémique par voie de presse oppose ensuite l’acteur et le cinéaste.

Entre 1978 et 1983, la carrière de Jean-Paul Belmondo connaît son apogée commerciale, chacun des films de l’acteur s’avérant un succès public. Il enchaîne trois films réalisés par Georges Lautner : Flic ou Voyou (1979), qui dépasse, pour la première fois dans la carrière de Belmondo, le million d’entrées sur Paris-périphérieLe Guignolo (1980), dans lequel il réédite sa cascade en hélicoptère, et Le Professionnel (1981), ce dernier film dépassant les cinq millions d’entrées en France. Il dépasse encore le score du Professionnel avec L’As des as (1982), réalisé par Gérard Oury, qui triomphe commercialement malgré des rapports de plus en plus tendus avec la critique, à laquelle Belmondo n’a pas souhaité montrer le film.

L’année suivante, Le Marginal (1983), polar réalisé par Jacques Deray, est un nouveau triomphe commercial. Mais Les Morfalous (1984) d’Henri Verneuil, tout en remportant un score très enviable, perd un million de spectateurs par rapport aux précédents succès de Belmondo. Les films de l’acteur font désormais l’objet de critiques sur leur caractère répétitif. Ce trait se ressent en particulier sur la publicité de ses films policiers, de plus en plus centrée sur un Belmondo qui, unique point de mire, affecte sur de nombreuses affiches une pose de justicier, ou de « superflic », immuable. Belmondo décide alors d’infléchir son image en revenant à la comédie pure, dans Joyeuses Pâques (1984), réalisé par Georges Lautner d’après la pièce de théâtre de Jean Poiret. Tout en souhaitant se renouveler au cinéma, Belmondo manifeste également ainsi son envie de remonter sur les planches.

Jean-Paul Belmondo tourne Hold-up (1985), comédie policière d’Alexandre Arcady. Sur le tournage de ce film qui dépassera les deux millions d’entrées, il se blesse sérieusement en exécutant une cascade : à cinquante-deux ans, le temps des films d’action semble révolu pour lui.

 

Années 1980-1990 : retour au théâtre

Le Solitaire (1987), film policier réalisé par Jacques Deray, est un échec commercial selon les critères habituels de Belmondo. C’est en effet la première fois, depuis 1963, qu’un film dont il tient la vedette attire moins d’un million de spectateurs dans les salles. L’acteur déclarera plus tard « Le Solitaire a été le polar de trop. J’en avais marre et le public aussi ».

La même année, Robert Hossein lui propose de remonter sur scène. Belmondo saisit l’occasion et, près de 30 ans après avoir quitté les planches, interprète Kean de Jean-Paul Sartre d’après Alexandre Dumas, au Théâtre Marigny, de février à juin 1987, reprenant ensuite la pièce en septembre pour une prolongation de deux mois et demi. Enthousiasmé par ce succès, Jean-Paul Belmondo se dit ravi d’avoir retrouvé sa vocation d’origine.

Il crée le prix Paul Belmondo devant récompenser un sculpteur contemporain pour la qualité de son œuvre. En 1989 le lauréat est Cyril de La Patellière.

Claude Lelouch lui offre le rôle principal d’Itinéraire d’un enfant gâté (1988). Belmondo, ravi d’interpréter un rôle de composition qui lui permet de s’écarter de son image cinématographique habituelle, retrouve avec ce film le succès commercial. Sa prestation lui vaut également d’obtenir le César du meilleur acteur, lors de la 14ème cérémonie des César en 1989. Il avait pourtant précisé, dès l’annonce de sa nomination, ne pas être intéressé par le prix, mais l’Académie passe outre en le lui décernant. Il ne monte pas sur la scène pour recupérer la statuette. César, le concepteur du trophée, avait peu bien parlé du travail de son père Paul Belmondo, sculpteur lui aussi.

Jean-Paul Belmondo s’éloigne ensuite du cinéma pour plusieurs années : il retrouve Robert Hossein pour une mise en scène de Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand. Le spectacle, joué à partir de février 1989 (un mois avant la sortie du film tiré de la pièce, interprété par Gérard Depardieu), remporte un grand succès – attirant plus de deux cent mille spectateurs – et réalise en 1991 une tournée internationale, allant jusqu’au Japon. À son retour de tournée, Belmondo vend à Canal+ sa maison de production et fait l’acquisition du Théâtre des Variétés, dont il assure la direction.

Il ne revient à l’écran qu’en 1992, pour les besoins de L’Inconnu dans la maison, réalisé par Georges Lautner, puis laisse passer trois ans avant de tourner Les Misérables (1995) de Claude Lelouch, libre adaptation du roman de Victor Hugo dont une partie de l’action est transposée au vingtième siècle. Les deux films ne remportent pas un grand succès public, surtout pour ce qui est du film de Lautner. L’acteur est désormais surtout actif sur les planches, où il est l’interprète de grosses productions théâtrales, comme Tailleur pour dames et La Puce à l’oreille, de Georges Feydeau, mis en scène par Bernard Murat. Le film Désiré (1996), réalisé par Bernard Murat d’après la pièce de Sacha Guitry, est un échec public, victime notamment d’un circuit de distribution réduit.

Patrice Leconte met en scène Jean-Paul Belmondo et Alain Delon dans Une chance sur deux (1998), comédie policière jouant ouvertement sur la nostalgie des anciens films du duo de Borsalino (1970) Belmondo y exécute à nouveau, à 65 ans, une cascade accroché à un hélicoptère. Ce film, où les deux vétérans donnent la réplique à Vanessa Paradis, obtiendra finalement un score inférieur à celui escompté, dépassant à peine le million d’entrées.

La même année, Jean-Paul Belmondo interprète sur scène Frédérick ou le boulevard du crime, d’Éric-Emmanuel Schmitt. Il donne également son accord à Cédric Klapisch pour interpréter, aux côtés de Romain Duris, l’un des rôles principaux de Peut-être (1999). Si cette fable de science-fiction ne remporte qu’un succès d’estime, Belmondo apprécie l’expérience du tournage. Fin novembre 1999, Jean-Paul Belmondo est hospitalisé à Brest à l’hôpital de La Cavale blanche, après avoir subi un malaise pendant une représentation de la tournée de Frederick ou le Boulevard du Crime. Il doit ensuite observer un strict repos.

 

Années 2000-2010

À partir de 2000, Jean-Paul Belmondo ne monte plus sur les planches. Au cinéma, il fait une apparition dans Les Acteurs (2000), de Bertrand Blier. Amazone (2000), tourné l’année précédente sous la direction de son vieux complice Philippe de Broca et se révèle être un désastre commercial.

En 2001, il tourne pour la télévision, plus de quarante ans après sa précédente expérience, dans le téléfilm L’Aîné des Ferchaux (2001). Belmondo tient le rôle tenu par Charles Vanel dans l’adaptation cinématographique de Jean-Pierre Melville tandis que le rôle naguère tenu par Belmondo est interprété par Samy Naceri. Il envisage de tourner ensuite pour la télévision une adaptation du Lion de Joseph Kessel qui sera finalement interprétée par Alain Delon. Mais, le 8 août 2001, un mois avant la diffusion de L’Aîné des Ferchaux, et alors qu’il se trouvait en vacances en Corse chez son ami Guy Bedos à Lumio, près de Calvi, Belmondo est victime d’un accident vasculaire cérébral. Il est héliporté d’urgence à l’Hôpital Falconaja de Bastia. Bien que son état soit jugé sérieux, il est transféré dans la soirée vers l’Hôpital Saint-Joseph de Paris. Son accident de santé, qui le tient ensuite éloigné des plateaux comme des planches, est suivi d’une longue rééducation.

Le , il épouse à Paris sa compagne Natty à la mairie du 6ème arrondissement. Natty Tardivel est une ancienne coco-girl de Stéphane Collaro qu’il a rencontrée en 1989 et qui partageait sa vie depuis 13 ans. Michel Drucker est l’un des témoins de ce mariage. Parmi les invités, on peut citer : Claude Lelouch, Francis Huster, Bernard-Henri Lévy, Robert Hossein, Jean Rochefort, Jean-Claude Brialy et Jean-Pierre Marielle. Le , à 70 ans, Jean-Paul Belmondo est père pour la quatrième fois d’une petite fille, Stella.

En avril 2007, il est promu commandeur de la Légion d’honneur.

Il retrouve en 2008, après sept ans d’absence, les plateaux de cinéma sous la direction de Francis Huster pour un remake de Umberto D. (1952) de Vittorio De Sica : Un homme et son chien (2009), drame dans lequel il interprète un homme qui se retrouve du jour au lendemain à la rue. Le film n’est cependant pas un succès public.

En 2008, il se sépare de sa femme Natty. Il vit ensuite avec Barbara Gandolfi, femme d’affaires belge et ex-mannequin, ayant notamment à son actif une participation à la version flamande de L’Île de la tentation ainsi que les couvertures de Playboy et de P Magazine. La vie privée de l’acteur et les activités de sa nouvelle compagne suscitent l’intérêt de certains médias et entraînent des tensions au sein de sa famille. Fin juin 2010, Barbara Gandolfi est accusée dans la presse de profiter de Jean-Paul Belmondo par abus de faiblesse et escroquerie.

En 2011, lors du festival de Cannes, il reçoit une Palme d’honneur pour l’ensemble de sa carrière. Il apparaît au festival accompagné de Barbara Gandolfi. Un documentaire lui est consacré à cette occasion, Belmondo, itinéraire…, avec une diffusion simultanée sur France 2 et sur la Croisette.

Le , à Bruxelles, c’est pour l’ensemble de sa carrière qu’il reçoit la médaille de chevalier de l’Ordre de Léopold en même temps qu’un Coq de Cristal.

En juillet 2012, Claude Lelouch annonce le retour de l’acteur dans son prochain film Les Bandits manchots, projet qui n’a pas abouti à ce jour.

Le , Jean-Paul Belmondo annonce, par le biais de son avocat, qu’il se sépare de sa compagne Barbara Gandolfi.

Le , un hommage est rendu à l’acteur lors de l’ouverture du cinquième Festival Lumière de Lyon, avec la projection du film Un singe en hiver (1962). L’acteur, accompagné de son fils Paul, est ovationné par environ quatre mille cinq cents spectateurs ainsi que par les invités comme Quentin TarantinoJean RochefortPierre RichardJean-Pierre MarielleCharles GérardBertrand Tavernier

Le , Jean-Paul Belmondo annonce sur RTL sa retraite définitive du cinéma et du théâtre. En avril de la même année, à l’occasion de ses 82 ans, il revient sur cette déclaration et confie au Parisien qu’il aimerait bien rejouer. En octobre 2015, il apparaît à nouveau en public lors de la soirée d’ouverture du Festival Lumière.

Lors de la Mostra de Venise 2016, il se voit remettre des mains de la comédienne Sophie Marceau le Lion d’or pour la carrière. Le réalisateur polonais Jerzy Skolimowski est également récompensé.

En février 2017, lors de la 42ème cérémonie des César , un hommage est rendu par l’Académie des César à Jean-Paul Belmondo pour l’ensemble de sa carrière sous forme de montage vidéo rétrospectif.

 

Distinctions

Récompenses

  • Prix du Brigadier pour Kean de Jean-Paul Sartre, Théâtre Marigny en 1987
  • César du meilleur acteur pour Itinéraire d’un enfant gâté lors des Césars 1989
  • Prix Coq de la Communauté française de Belgique spécial. L’acteur l’oublie ensuite dans les coulisses du Palais des beaux-arts de Bruxelles en 2012

 

Nominations

  • BAFTA du meilleur acteur pour Léon Morin, prêtre lors des BAFTA 1963
  • BAFTA du meilleur acteur pour Pierrot le fou lors des BAFTA 1967

 

Hommages

  • Palme d’honneur (hommage) lors du Festival de Cannes 2011
  • Lion d’or pour la carrière (hommage) lors du Festival de Venise 2016
  • Hommage de l’Académie des César pour l’ensemble de sa carrière, lors de la cérémonie des César 2017.

 

Décorations

  •  Commandeur de la Légion d’honneur (2007)
  •  Grand officier de l’ordre national du Mérite (2017)
  •  Commandeur de l’ordre des Arts et des Lettres (2006)
  •  Chevalier de l’ordre de Léopold (Belgique, 2012)
Source: Wikipédia

 

Filmographie

Trailers & Videos

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Photo de Jean-Paul Belmondo.

Bande annonce: Un singe en hiver (1962)

Acteur, Producteur

Bande annonce Joyeuses Pâques (1984)

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