Agnès Varda, née le 30 mai 1928 d’un père grec et d’une mère française, fuit la Belgique en 1940 pour s’installer avec sa famille à Sète où elle vit son adolescence.
Venue à Paris, elle étudie la photographie à l’École des beaux-arts et l’histoire de l’art à l’École du Louvre. Jean Vilar, dont elle connait la femme depuis son adolescence sétoise, lui offre un emploi de photographe au TNP (Théâtre national populaire) qu’il dirige alors. De sa liaison avec Antoine Bourseiller naît Rosalie Varda, future costumière de cinéma.
En 1954, avec peu de moyens, elle tourne son premier long métrage de fiction, La Pointe courte (1955) joué par Philippe Noiret et Silvia Monfort et monté par Alain Resnais. Ce film fera date. Il apporte un souffle de liberté sur le cinéma français, comme l’écrit la Revue belge du cinéma : « Tout le nouveau cinéma est en germe dans La Pointe courte film d’amateur, tourné en 35 mm, avec des moyens de fortune, hors du circuit économique traditionnel. Chronique néo-réaliste d’un village de pêcheurs et dialogue d’un couple qui fait le point. Toutes les caractéristiques de la jeune école du cinéma se trouvent réunies dans La Pointe courte et Alain Resnais, qui en fut le monteur, n’a jamais caché l’influence que ce film a eu sur lui. »
Elle rencontre le réalisateur Jacques Demy, son futur époux, au Festival de Tours en 1958. Ils seront les parents de Mathieu Demy et Jacques Demy adoptera Rosalie Varda.
Elle réalise Cléo de 5 à 7 (1962), un film sur une belle chanteuse qui erre dans Paris, se croyant mortellement malade. Puis, avec Les Créatures (1966) et Le Bonheur (1965), elle produit d’autres films qui font d’elle, dans les années 1960, l’une des premières représentantes du jeune cinéma français. Aux côtés de la Nouvelle Vague, on parle plutôt, à son sujet, comme de Jacques Demy, de Chris Marker ou d’Alain Resnais, de cinéma de la « Rive gauche », afin de marquer une différence sociologique et politique.
Entre 1968 et 1970, elle séjourne à Los Angeles, où elle réalise un film hippie-hollywoodien, Lions Love (1970), ainsi que plusieurs courts documentaires. De retour en France, elle tourne un film féministe et optimiste : L’une chante, l’autre pas (1977). Elle est l’une des femmes qui signent en 1971 le manifeste des 343 en France.
Puis, repartie à Los Angeles entre 1979 et 1981, elle tourne un documentaire très remarqué sur les peintures murales, Mur murs (1982), et une fiction inspiré de sa vie à Venice Documenteur (1981). Durant son premier voyage, elle fait connaissance de Jim Morrison, chanteur du groupe The Doors ; ce dernier avait par ailleurs obtenu un diplôme en cinématographie à l’UCLA en 1965. Elle fut l’une des rares personnes à l’avoir vu mort chez lui et à avoir assisté à son enterrement au cimetière du Père-Lachaise.
En 1983, elle est membre du jury des longs métrages du 40ème Festival de Venise.
Sans toit ni loi (1985), mettant en vedette Sandrine Bonnaire, lui vaut le Lion d’or à la Mostra de Venise 1985. En 1987, elle filme les états d’âme de Jane Birkin, qui, venant de franchir la barre des 40 ans, vit de douloureux moments professionnels ; Varda en fait deux films de fiction : Jane B. par Agnès V. (1988) et Kung-Fu Master (1988), aussi connu sous le titre du Petit Amour.
Après la mort de Jacques Demy en 1990, elle lui rend hommage avec trois films : Jacquot de Nantes (1981), une fiction et deux documentaires : Les demoiselles ont eu 25 ans (1993) et L’Univers de Jacques Demy (1995).
Pour le centième anniversaire du cinéma, avec l’appui de plusieurs vedettes, elle crée Les Cent et Une Nuits de Simon Cinéma (1995), une fantaisie faite de clins d’œil et de références au cinéma, mais qui est un échec.
Elle est membre du jury des longs métrages au festival de Cannes 2005 et la Cinémathèque québécoise lui rend hommage avec une rétrospective filmographique et une exposition photographique.
Elle réalise les multiples suppléments pour la sortie du DVD de collection Cléo de 5 à 7 (1962) et Daguerréotypes (1975).
En 2006, elle est invitée, « vieille cinéaste, jeune plasticienne », à investir la Fondation Cartier pour l’art contemporain dans une exposition qu’elle intitule L’Île et Elle.
En 2007, en hommage à Jean Vilar, elle expose ses photos au festival d’Avignon.
Dans le long-métrage autobiographique Les Plages d’Agnès (2008), elle revient sur sa vie et sur son travail, et obtient le César du meilleur film documentaire lors de la 34ème cérémonie des César.
Le , elle reçoit un prix Henri-Langlois d’honneur pour l’ensemble de sa carrière, à l’occasion des Rencontres internationales du cinéma de patrimoine et de films restaurés de Vincennes ; et le , elle devient commandeur de la Légion d’honneur.
Elle est, depuis le 22 septembre 2010, docteur honoris causa de l’Université de Liège.
Elle est élevée à la dignité de grand-croix de l’ordre national du Mérite en 2013.
Elle a reçu le Léopard d’honneur lors du 67ème Festival international du film de Locarno.
En 2015, la palme d’honneur du festival de Cannes lui est décernée. Elle le reçoit comme un prix de « résistance et d’endurance », dit-elle dans son discours.
Juste après Cannes, un projet avec le photographe JR (artiste) soulève la polémique. Leur projet au titre évocateur AV et JR deux artistes en goguette va engendrer incompréhension et critiques acerbes. Le projet, porté par des artistes reconnus, fait appel à la générosité publique d’une plateforme de financement participatif KissKissBankBank type de financement habituellement réservé pour le lancement de nouveaux artistes. Les medias qualifient le projet et sa démarche, au mieux de candide et maladroite, au pire de condescendante et démagogique. Le projet débouche pourtant au final sur le long-métrage documentaire Visages, villages, qui reçoit L’Œil d’or (prix du documentaire) au festival de Cannes 2017 puis, lors de sa sortie en début d’été de la même année, un accueil favorable à la fois critique et spectateurs.
Titre
Note
Drame
Cléo de 5 à 7 (1962)
Comédie
Le bonheur (1965)
Drame, Romantique
Les créatures (1966)
Drame, Fantastique
Lions Love (1969)
Comédie
L’une chante, l’autre pas (1977)
Drame
Documenteur (1981)
Drame
Sans toit ni loi (1985)
Drame, Romantique
Jane B. par Agnès V. (1988)
Biographie
Kung-fu master! (1988)
Drame, Romantique
Jacquot de Nantes (1991)
Biogrphie, Drame
Les cent et une nuits de Simon Cinéma (1995)
Comédie, Romantique, Histotique
Titre
Note
Du côté de la côte (1958)
Historique
Elsa la rose (1966)
Court métrage
Loin du Vietnam (1967)
Drame, Guerre
Black Panthers (1969)
Court métrage
Daguerréotypes (1976)
Portrait
Mur murs (1981)
Court métrage
Les dites cariatides (1984)
Court métrage
Les demoiselles ont eu 25 ans (1993)
Musical
L’univers de Jacques Demy (1995)
Biographie
Les glaneurs et la glaneuse (2000)
Drame
Les glaneurs et la glaneuse… deux ans après (2002)
Drame
Ydessa, les ours et etc. (2004)
Court métrage
Cinévardaphoto (2004)
documentaire
Quelques veuves de Noirmoutier (2006)
Documentaire
La Rue Daguerre en 2005 (2005)
Documentaire
Les plages d’Agnès (2008)
Biographie
Visages, Villages (2017)
Documentaire
Titre
Note
O saisons, ô châteaux (1958)
Documentaire
L’opéra-mouffe (1962)
Drame, Romantique
La cocotte d’azur (1958)
Documentaire
Les fiancés du pont Mac Donald (1961)
Comédie, romantique
Uncle Yanco (1967)
Documentaire
Salut les Cubains (1971)
documentaire, Animation
Réponse de femmes: Notre corps, notre sexe (1975)
Documentaire
Plaisir d’amour en Iran (1976)
Romantique
Ulysse (1983)
Documentaire
7p., cuis., s. de b., … à saisir (1984)
Thriller
Histoire d’une vieille dame (1985)
Documentaire
T’as de beaux escaliers, tu sais (1986)
Documentaire
Le lion volatil (2003)
Romantique
Der Viennale ’04-Trailer (2004)
Court métrage
Titre
Note
Nausicaa (1970)
Film TV
Daguerréotypes (1976)
Documentaire
Une minute pour une image (1983)
Documentaire
Agnès de ci de là Varda (2011)
Mini série TV, Documentaire