Acteur, Réalisateur, Scénariste
Photo de François Truffaut.

Informations personnelles

  • Nom de naissance: François Roland Truffaut
  • Date de naissance: 6 février 1932
  • Lieu de naissance: Paris (France)
  • Taille: 1.68 m
  • Nationalité: Français
  • Date de décès: 21 octobre 1984 (à 52 ans)

Biographie

 

François Truffaut, né le  à Paris et mort le  à Neuilly-sur-Seine, est un cinéaste français, initialement critique de cinéma de la revue les Cahiers du cinéma, puis figure majeure de la Nouvelle Vague. Réalisateur et scénariste, il a aussi été producteur et est apparu comme acteur dans divers films. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur le cinéma.

 

L’enfance des quatre cents coups

Enfant non désiré (1932-1944)

François Truffaut naît le 6 février 1932 de père inconnu. Sa mère, Jeanine de Monferrand, secrétaire au journal L’Illustration, confie son bébé à une nourrice, au terme d’une grossesse cachée.

Sa mère épouse le 9 novembre 1933 Roland Truffaut, dessinateur dans un cabinet d’architecte-décorateur, qui reconnaît l’enfant à l’état civil. Celui-ci est confié le plus souvent à sa grand-mère, Geneviève de Monferrand, qui habite rue Henry-Monnier dans le 9ème arrondissement de Paris.

François Truffaut va à l’école maternelle de la rue Clauzel puis au lycée Rollin, avenue Trudaine, théâtre de ses premiers « 400 coups ».

Dès 1939, le jeune François Truffaut, passionné de lecture, fréquente aussi les cinémas, le soir et souvent pendant les heures de classe. Il collectionne près de trois cents dossiers constitués d’articles de journaux découpés et de photographies volées dans les cinémas sur les cinéastes, Renoir, Gance, Cocteau, Vigo, Clair, Allégret, Clouzot, Autant Lara… En 1943, il trouve un complice de ces escapades en son voisin de classe de l’école de la rue Milton, Robert Lachenay.

À douze ans, en 1944, il retrouve définitivement le deux pièces de ses parents, 33 rue de Navarin. Il n’a pas de chambre et dort dans le couloir. Ses parents passent habituellement leurs week-ends à Fontainebleau, sans lui. La découverte du journal de son père lui apprend la vérité sur sa naissance.

 

L’adolescence mal aimée de l’après guerre (1945-1948)

À partir de 1946, ayant quitté l’école, il vit de petits boulots, coursier, magasinier, soudeur à l’acétylène dans une usine, puis grainetier. Il découvre le cinéma américain avec son ami Robert Lachenay, fréquente assidûment les cinéclubs et finit par rencontrer le critique de cinéma André Bazin qui anime un Centre d’initiation cinématographique dans le cadre d’un programme gouvernemental, Travail et Culture.

Encouragé par celui-ci, il ouvre un ciné-club, Cinéaste, en 1948 avec Lachenay, dans une salle du boulevard Saint-Germain. Le programme mirifique de la seconde séance n’est pas honoré et les billets doivent être remboursés. L’affaire finit au poste. Le beau-père de François Truffaut fait l’objet d’une enquête de police qui amène le commissaire à décider de placer l’adolescent dans le Centre d’observation des délinquants mineurs de Villejuif.

Le cinéaste transposera les épisodes de cette enfance, où la littérature aura été une évasion salutaire, dans Les Quatre Cents Coups (1959) à travers le personnage autobiographique d’Antoine Doinel. Quand celui-ci « sèche » son cours de gymnastique pour lire La Recherche de l’absolu, c’est le jeune Truffaut grand lecteur de Balzac qui ressurgit. De même dans Baisers volés, le héros nourrit un amour de roman pour le personnage de Fabienne Tabard, jusqu’à ce que celle-ci le rappelle à une réalité moins bourgeoise et plus subversive : « Moi aussi, dit-elle, j’ai lu Le Lys dans la vallée, mais je ne suis pas Madame de Mortsauf et vous n’êtes pas Félix de Vandenesse.

 

Entre écriture et cinéma

Critique à l’ombre de Bazin (1949-1955)

À sa sortie des cinq mois de maison de redressement, en 1949, André Bazin le fait travailler à la section cinématographique de Travail et Culture et lui ouvre les portes de quelques magazines. Truffaut rédige ses premiers articles dès 1950 mais à la suite d’une déception amoureuse, déception infligée par celle qui deviendra le personnage de Colette, François s’engage dans l’armée en 1951 pour se faire tuer en Indochine. Envoyé en Allemagne, il prolonge une permission à Paris au-delà du terme de celle-ci, et fait de la prison militaire pour désertion. Grâce à André Bazin il se fait réformer pour instabilité caractérielle, Bazin l’héberge chez lui, à Bry-sur-Marne, et lui trouve, en 1952, un poste au service cinématographique du ministère de l’Agriculture. Son contrat de quelques mois n’est pas renouvelé.

François Truffaut publie des articles dans les Cahiers du cinéma puis entre à la revue Arts en 1953. Au sein de ces revues, il forme avec Claude Chabrol, Jacques Rivette, Jacques Demy, Éric Rohmer, Jean-Luc Godard la jeune garde autour d’André Bazin. En 1954, il publie dans les Cahiers « Une certaine tendance du cinéma français », un texte pamphlétaire contre les cinéastes de « qualité française ». L’article vise notamment les scénaristes Jean Aurenche et Pierre Bost, et le réalisateur Claude Autant-Lara. Il défend le cinéma d’auteur contre le cinéma de consommation avec une grande intransigeance, dogmatisme de jeunesse qu’il confiera regretter dans des propos recueillis en 1984 par Bert Cardullo.

Il réalise un bout d’essai, Une visite (1955), son premier film, et a l’idée d’un scénario qui deviendra À bout de souffle (1960). L’année suivante, il réalise ses premières interviews d’Alfred Hitchcock, et publie, à côté d’un hommage dévot à Jean Cocteau, une nouvelle, Antoine et l’orpheline, dans la revue La Parisienne.

 

Roché et l’assistant de Rossellini (1956)

En 1956, il est embauché comme assistant du réalisateur Roberto Rossellini, « l’homme le plus intelligent que j’aie connu », pour trois films qui n’aboutissent pas.

Il est déjà un lecteur assidu des romans policiers traduits en français de William Irish quand Henri-Pierre Roché, qui le connaît par les Hussards de la revue La Parisienne, l’invite dans sa maison de Meudon. Le collectionneur a remarqué un des articles du critique où celui-ci parle, en termes pertinents et élogieux, de son livre Jules et Jim, premier roman alors sans succès. Le jeune homme de vingt quatre ans est fasciné par l’écriture cinématographique de l’élève de Peter Altenberg.

De son côté, l’ex Dada, ami des surréalistes, est à la recherche d’un héritier spirituel par lequel il puisse transmettre une « morale neuve » affranchie des contraintes morales et sociales. Le romancier a commencé de tirer un scénario de son Jules et Jim et projette d’en faire autant de ses Deux Anglaises et le continent. Il cherche son cinéaste et incite le jeune homme à réaliser des films d’après ses deux romans. Truffaut s’y emploiera après la mort de l’écrivain, à partir des archives manuscrites prêtées par la veuve.

Les deux hommes, à une génération d’écart, partagent la même expérience adolescente d’une amitié gémellaire fondée sur l’échange des femmes, avec Jo Samarin pour Roché, Robert Lachenay pour Truffaut. Pour l’un et l’autre, cette éducation sentimentale a donné lieu à un travail d’écriture. Une amitié, interrompue par la mort de l’écrivain trois ans plus tard mais exceptionnelle, naît entre eux autour de l’expérience de l’enfance, des femmes, de l’écriture.

Cette rencontre conforte l’apprenti cinéaste dans la position qu’il défend avec violence contre le cinéma français de l’époque, dans les Cahiers du cinéma, celle qui prône le cinéma d’auteur et, dans la lignée des idées d’André Bazin, la narrationsubjective qui jette un regard objectif, en usant de la profondeur de champ et du plan séquence, tout en respectant la continuité du cours de la vie. Truffaut trouve dans l’écriture impressionniste de Roché l’idéal littéraire dont il fera son propre procédé cinématographique, celui de l’ellipse jusqu’au vif essentiel tel qu’il saura l’exprimer dans son art poétique qu’est La Nuit américaine (1973):

« Les films sont plus harmonieux que la vie, Alphonse. Il n’y a pas d’embouteillages dans les films, il n’y a pas de temps morts. Les films avancent comme des trains, tu comprends ? Comme des trains dans la nuit. »

Jules et Jim, roman de la révolution sexuelle, restera son livre de chevet, relu au moins deux fois par an.

 

Producteur de cinéma (1957-1958)

François Truffaut se marie le 29 octobre 1957 avec Madeleine, fille d’Ignace Morgenstern, propriétaire de la société de distribution cinématographique Cocinor. Il en aura deux filles, Laura, née le 22 janvier 1959, et Éva, née le 28 juin 1961. Avec les fonds de son beau père, il se lance dans la réalisation et fonde une société de production, Les Films du Carrosse, ainsi nommée en hommage à Jean Renoir et son film Le Carrosse d’or (1953).

Comme par un renoncement à la carrière d’écrivain, qu’il ne cessera d’envier et de célébrer à travers ses films, il adapte le roman d’un autre collègue de la revue La Parisienne, le jeune Maurice Pons. Les Mistons (1958), court-métrage narrant l’errance d’une bande d’adolescents qui regardent et tracassent un couple d’amoureux.

Comme la plupart de ses camarades de la nouvelle vague, c’est sans expérience professionnelle que Truffaut se lance dans la réalisation. Son expérience d’assistant réalisateur de Rossellini ne l’a guère formé. L’assistant réalisateur est en effet le plus souvent cantonné à des taches subalternes et est constamment empêché de voir comment le film se fait. Sa conception du métier est moins celle d’un technicien du cinématographe que celle d’un auteur, à l’instar de Cocteau, s’exprimant par images et scènes dialoguées. Selon lui, il est possible d’apprendre plus en regardant des milliers de films et en rédigeant des critiques à leur propos qu’en étant assistant d’un réalisateur. À la différence d’un Jean-Luc Godard, il ne prétend pas faire une révolution dans le cinéma et conserve une conception classique de la manière de faire des films. Il prétend surtout faire des films personnels et sincères.

En 1958, il est interdit de festival de Cannes, sans doute à cause des critiques virulentes qu’il a publiées.

 

La Nouvelle vague

Le début de la saga Antoine Doinel (1959)

Truffaut tourne Les Quatre Cents Coups (1959). Le film avait d’abord été imaginé comme un court métrage d’une vingtaine de minutes qui se serait intitulé Antoine prend la fuite. L’intrigue était alors centrée sur l’épisode où Antoine, après avoir fait l’école buissonnière, raconte à son instituteur que sa mère est morte et prend la fuite après que ses parents ont découvert son mensonge. Pour le scénario du long métrage, Truffaut collabore avec Marcel Moussy. Il recrute Jean-Pierre Léaud dans le rôle d’Antoine Doinel après avoir passé une annonce dans le quotidien France-Soir.

Le film remporte le prix de la mise en scène au festival de Cannes la même année et devient un succès, ouvrant la porte au mouvement de la Nouvelle Vague et à sa carrière mondiale. Avec 3,6 millions d’entrées, le film est un immense succès public.

Le personnage d’Antoine Doinel réapparaîtra en 1962 avec Antoine et Colette, court métrage réalisé dans le cadre du film collectif L’Amour à vingt ans. Le film montre Antoine Doinel en adolescent timide, qui aime maladroitement une jeune fille, Colette, jusqu’à ce qu’il s’aperçoive qu’elle en aime un autre.

Truffaut retrouvera Jean-Pierre Léaud et le personnage d’Antoine Doinel dans Baisers volés (1968). Avec Claude de Givray et Bernard Revon, il imagine la vie d’un jeune homme d’une vingtaine d’années qui rentre du service militaire et se cherche un métier. Il est à la fois romantiquement amoureux d’une jeune fille de son âge, Christine (Claude Jade), et fasciné par une femme mariée, Mme Tabard (Delphine Seyrig).

Dans Domicile conjugal (1970), Truffaut racontera la vie conjugale du couple Antoine et Christine Doinel. Le film rassemblera un million de spectateurs.

Truffaut réalisera le dernier épisode de la saga « Antoine Doinel », l’Amour en fuite (1979). Le film raconte la séparation du couple Antoine et Christine et contient en flashback des scènes issues des films précédents. Truffaut exploite ici le privilège rare d’avoir pu filmer le même acteur à différents âges de la vie. Avec 430 000 entrées, le succès public est mitigé.

 

Des succès en plus de Doinel et un échec (1960-1967)

Le succès des Quatre Cents Coups (1959) permet à Truffaut l’année suivante de venir au secours (via Les Films du Carrosse) de Jean Cocteau, à court de producteur durant le tournage du Testament d’Orphée (1960). La même année, il signe le Manifeste des 121.

Après Les Quatre cents coups, Truffaut filme Charles Aznavour et Marie Dubois dans Tirez sur le pianiste (1960), adaptation d’un roman noir de David Goodis. Il y fait le portrait d’un pianiste raté et ravagé par le doute. Pour la musique, il s’adresse au compositeur Georges Delerue, élève de Darius Milhaud qui a écrit la musique de Hiroshima mon amour et écrira pour d’autres celles du Mépris (1963) et de Diên Biên Phu (1992). Entre eux naît une grande complicité, amitié qui se traduira par une collaboration renouvelée.

Comme souvent dans sa carrière, Truffaut réalise le film en réaction à son film précédent. Alors que Les Quatre Cents Coupsétait un film très « français », Tirez sur le pianiste est plus influencé par le cinéma américain. Le film est aussi fait en réaction à sa nouvelle notoriété. Truffaut, qui vient de passer brutalement de l’ombre à la lumière avec le succès fulgurant des Quatre Cents Coups, raconte ici l’histoire d’un homme qui passe de la célébrité à l’anonymat. Le succès de son précédent film a paradoxalement déçu Truffaut qui voit son film apprécié par des gens qui n’aiment pas vraiment le cinéma. En réaction, il souhaite faire un film pour cinéphiles. Le résultat est un échec commercial et Truffaut cesse de soutenir « les copains ». La rupture et les insultes l’affectent profondément

Son troisième film, Jules et Jim (1962), adapté du roman homonyme d’Henri-Pierre Roché, raconte l’histoire d’un pur amour à trois. Le film est de nouveau un grand succès public avec 1,5 million d’entrées. À partir de là, ses films sont vendus à l’étranger par Alain Vannier. Avec ses trois premiers longs métrages, François Truffaut s’est déjà imposé comme un grand réalisateur. En 1963, Les Films du Carrosse coproduisent Mata Hari, agent H 21 (1964), et Truffaut participe à la rédaction des dialogues et du scénario.

Il a avec l’actrice Liliane David une liaison, dont il s’inspire en 1964 pour le film La Peau douce (1964). Il divorce la même année de Madeleine Morgenstern. Séducteur compulsif dès le soir tombé, comme il s’est trouvé décrit dans le journal d’Henri-Pierre Roché qui lui inspirera l’idée de L’Homme qui aimait les femmes (1977), Truffaut est en effet amoureux de toutes ses vedettes féminines comme autant d’icônes :

« Le travail du metteur en scène consiste à faire faire de jolies choses à de jolies femmes. »

La célébrité redoublée par Jules et Jim lui vaut, en 1965, d’être le sujet exclusif d’une émission de télévision, Cinéastes de notre temps. Il réalise l’année suivante Fahrenheit 451 (1966), film de science-fiction et apologie de la littérature adapté du célèbre roman de Ray Bradbury dont le rôle principal est initialement prévu pour Paul Newman et Terence Stamp.

 

Révolution personnelle et scission (1968-1970)

En février 1968, Truffaut prend la défense d’Henri Langlois, que les autorités veulent démettre de ses fonctions de directeur de la cinémathèque française. Il se retrouve à la tête du Comité de défense de la Cinémathèque.

Truffaut engage un détective privé pour retrouver son père biologique. Il découvre qu’il s’agit de Roland Lévy, un dentiste né à Bayonne en 1910 de Gaston Lévy et de Berthe Kahn. C’est un descendant, du côté paternel, d’une famille séfarade portugaise réfugiée à Bayonne dès le XVIIème siècle, les Lévi Alvarès. Durant l’entre-deux-guerres, Roland Lévy poursuit des études à Paris, où il habite rue de la Tour-d’Auvergne. C’est là qu’il fréquente Janine de Montferrand, qui met au monde leur fils hors mariage. À l’arrivée des troupes allemandes, il part pour Troyes et échappe aux décrets contre les juifs. Il épouse Andrée Blum en juillet 1949. En 1954, il ouvre un cabinet dentaire dans le centre-ville de Belfort, boulevard Carnot. En 1959, le couple se sépare après avoir eu deux enfants.

Au cours de cette même année, Truffaut fait une demande en mariage à la famille de son actrice préférée et sa cadette de seize ans, Claude Jade, « la petite fiancée du cinéma », encore mineure, qui a tourné dans Baisers volés (1968). Mais il ne se présente pas à la cérémonie, fuyant un second mariage dans ses activités professionnelles et politiques liées à l’affaire Langlois. La question de l’engagement politique du cinéaste lors de mai 68 est l’occasion d’une scission entre les anciens amis de la Nouvelle Vague, François Truffaut défendant la position modeste d’un homme accomplissant sans hypocrisie son métier à l’adresse du spectateur plutôt qu’au service d’une cause que celui-ci n’a pas achetée avec son billet. Truffaut et Claude Jade resteront d’excellents amis et il la fera tourner dans Domicile conjugal (1970) et L’Amour en fuite (1979).

François Truffaut réalise La Sirène du Mississipi (1969) avec Catherine Deneuve et Jean-Paul Belmondo. Le public est à nouveau au rendez-vous avec 1,2 million d’entrées. À partir de ce tournage, le cinéaste entretient avec sa vedette féminine une histoire d’amour discrète. Il réalise ensuite L’Enfant sauvage (1970), « le plus anthropologique de ses films. ». Le film rassemble 1,4 million de spectateurs.

La rupture avec Catherine Deneuve à la fin de l’année 1970 plonge l’homme à femmes qu’est François Truffaut dans une dépression grave. Le second roman d’Henri-Pierre Roché, Deux Anglaises et le continent, est le seul livre qu’il emmène à la clinique, où il est soigné par une cure de sommeil.

 

Gloire interrompue

Les films de la maturité (1971-1976)

Truffaut retrouve l’œuvre d’Henri-Pierre Roché et porte à l’écran le second roman de l’auteur, Les Deux Anglaises et le continent (1971). Le succès public est moins grand (400 000 entrées en France).

Dans Une belle fille comme moi (1972), il raconte l’histoire d’un sociologue, incarné par André Dussollier, fasciné par son objet d’étude, la criminelle Camille Bliss (Bernadette Lafont). À l’encontre de toute morale, Camille Bliss fait accuser le sociologue du meurtre de son compagnon et échappe à la prison tandis que le sociologue termine enfermé en prison. Le film rassemble 680 000 spectateurs.

Avec La Nuit américaine (1973), François Truffaut réalise un film sur le cinéma à l’ancienne. Il y montre un film en train de se faire et incarne lui-même le rôle du réalisateur tandis que Jean-Pierre Léaud incarne l’acteur principal du film. Le film rassemble 820 000 spectateurs. En 1973, à l’occasion de la sortie de La Nuit américaine, il se brouille définitivement avec Jean-Luc Godard par lettres interposées.

Puis, il réalise L’Histoire d’Adèle H. (1975) avec Isabelle Adjani dans le rôle-titre. Le film rassemble 750 000 spectateurs.

Après Les Quatre Cents Coups (1959) et L’Enfant sauvage (1970), il revient au thème de l’enfance avec L’Argent de poche (1976). Le film rencontre un grand succès public (1,8 million d’entrées).

Fasciné par le journal intime d’Henri-Pierre Roché, François Truffaut demande à Michel Fermaud de lui confier des anecdotes pour le scénario de L’Homme qui aimait les femmes (1977). Le film sorti en 1977 rassemble 950 000 spectateurs en salles.

Il réalise ensuite un film sur la mort, La Chambre verte (1978), adapté du roman L’Autel des morts de l’écrivain américain Henry James. Il y incarne un personnage étrange et hanté par la mort, qui préfère la compagnie de ses amis morts à celle des vivants. Le film déroute le public (150 000 entrées).

 

Le cinéaste populaire (1977-1982)

Il accepte de jouer dans Rencontres du troisième type (1977) de Steven Spielberg, dans le rôle du scientifique français Lacombe (inspiré de Jacques Vallée). Spielberg est en effet un grand passionné de la filmographie de Truffaut et veut absolument que ce dernier vienne jouer dans son film. Comme Truffaut n’est pas parfaitement bilingue, Spielberg accepte qu’il parle en français et que ses propos soient traduits par un collègue dans la version originale.

Le dernier volet de la saga Doinel, L’Amour en fuite (1979), réunit Jean-Pierre Léaud et Claude Jade une dernière fois.

Le Dernier Métro est en 1980 un immense succès populaire (3,3 millions d’entrées) salué par dix Césars.

Après cette évocation de l’engagement amoureux de Margaret Kelly contre les persécutions des Juifs durant la guerre, Truffaut revient dans La Femme d’à côté (1981) à une histoire intime, simple, une relation de couple d’apparence banale, avec un parti pris de recul et de neutralité. Au début, Bernard est un homme monolithique, sûr de lui, responsable, avec une vie de famille et un métier. L’apparition de Mathilde va ressusciter une passion ancienne et sa puissance possessive va inexorablement fragiliser Bernard, jusqu’à lui faire perdre tous ses repères, familiaux, sociaux, professionnels. Le film rassemble 1 million de spectateurs.

L’actrice principale, Fanny Ardant, avec qui il aura une fille, sera son dernier amour.

Au début des années 1980, il a le projet d’adapter avec son scénariste Jean Gruault le roman de Paul Léautaud Petit ami, récit de la tentation incestueuse entre un fils et sa mère. Ce projet est finalement abandonné. Il travaille ensuite avec Jean Gruault à l’écriture d’une saga qui représente à travers le parcours de personnages de la France du début du xxème siècle la Belle Époque, déjà évoquée dans les deux adaptations de Roché. Gavin Millar le réalisera en 1995 pour la télévision sous la forme d’une mini-série.

Après l’élection de François Mitterrand à la présidence de la République en 1981, soutenu sans ferveur par le réalisateur, Jack Lang l’invite à rencontrer le président des États-Unis, Ronald Reagan, à Yorktown. Truffaut refuse à la dernière minute en raison d’un problème de planning et provoque l’ire du ministre de la culture.

 

La maladie (1983-1984)

Son dernier film, Vivement dimanche ! (1983), avec la même Fanny Ardant, est un nouveau succès public (1,15 million d’entrées).

En juillet 1983, il loue la maison que possède en bordure de la ville de Honfleur, en Normandie, Michel Berger, lui-même en pleine composition de la bande originale du film Rive droite, rive gauche (1984) de Philippe Labro. Il doit y passer tout l’été avec Fanny Ardant, enceinte, et travailler sur ses scénarios, notamment La Petite Voleuseet Belle Époque, mais il est pris d’une attaque violente qui le conduit aux urgences : il vient d’avoir la première manifestation de sa tumeur cérébrale.

En mars 1984, il apparaît, marqué par la maladie, dans l’émission Apostrophes que Bernard Pivot lui consacre à l’occasion de la réédition, sous le titre Hitchcock/Truffaut, du livre qu’il avait publié sur son maître 18 ans plus tôt, en 1966.

L’intervention chirurgicale ayant été trop tardive, il meurt le  à l’hôpital américain de Paris de Neuilly-sur-Seine. Il est incinéré au cimetière du Père-Lachaiseet ses cendres sont déposées au cimetière de Montmartre à Paris.

 

Postérité

En novembre 1996, Serge Toubiana et Antoine de Baecque publient une importante biographie de François Truffaut.

Du 20 novembre au 20 décembre 1996, Marie-Paule André met en scène l’acteur Robin Renucci dans des lectures de la correspondance de Truffaut au théâtre du Rond-Point.

Éva Truffaut, l’une des filles de Truffaut, déclare avoir retrouvé, en 2003, les bobines du dernier film de son père, et produit, avec Elisabeth Butterfly, un canular-hommage radiophonique Le Journal d’Alphonse, ultime épisode du cycle Doinel, avec les personnages de Christine Doinel jouée par Claude Jade et de son fils Alphonse interprété par Stanislas Merhar pour l’Atelier de Création Radiophonique de France Culture. Le texte de ce Journal est publié en 2004.

En octobre 2014, la Cinémathèque française lui dédie une importante exposition rétrospective.

 

Hommage

Un lycée porte son nom à Challans en Vendée.

 

Prix et nominations

  • Festival de Bruxelles 1958 : prix de la mise en scène pour Les Mistons
  • Festival de Cannes 1959 : Prix de la mise en scène pour Les Quatre Cents Coups
  • Oscars 1974 : Oscar du meilleur film étranger pour La Nuit américaine
  • Césars 1976 : nomination au César du meilleur réalisateur pour L’Histoire d’Adèle H.
  • Césars 1981 : César du meilleur réalisateur pour Le Dernier Métro
  • Césars 1981 : César du meilleur film pour Le Dernier Métro
  • Césars 1981 : César du meilleur scénario original ou adaptation pour Le Dernier Métro
  • Césars 1984 : nomination au César du meilleur réalisateur pour Vivement dimanche !
Source: Wikipédia

 

x
Aller à la barre d’outils