Acteur
Harrisson Ford

Informations personnelles

  • Date de naissance: 13 juillet 1942
  • Lieu de naissance:  Chicago (États-Unis)
  • Taille: 1.85 m
  • Nationalité: Américain

Biographie

 

Éducation

Harrison Ford naît en 1942 à Chicago d’un père catholique, Christopher Ford (1906-1999), et d’une mère juive, Dorothy Nidelman (1917-2004). Son grand-père paternel, John Fitzgerald Ford, est irlandais et sa grand-mère, Florence Veronica Niehaus, est allemande. Ses grands-parents maternels, Harry Nidelman et Anna Lifschutz, sont des immigrésjuifs venus de Minsk, en Biélorussie. Sa mère est actrice de radio, avant de se consacrer à son foyer, tandis que son père est un directeur publicitaire faisant occasionnellement l’acteur de radio comme sa femme.

Harrison et son frère Terence, né en 1945, grandissent dans une famille de la classe moyenne. Christopher et Dorothy Ford élèvent leurs enfants en « inventant » une éducation basée sur la combinaison de leurs convictions religieuses et culturelles respectives. Aujourd’hui, quand il est question de savoir quelle est sa religion, Harrison Ford répond avec humour : « démocrate ». Il dit également qu’il se sent « Irlandais en tant que personne mais Juif en tant qu’acteur ».

 

Scolarité

Harrison Ford débute sa scolarité à l’école élémentaire Graeme Stewart. Celui que ses copains appellent « Harry », est admis à la Maine East High School en 1956. Élève moyen, il participe néanmoins à toutes sortes de clubs au sein de l’établissement : président du club de sciences sociales, membre du club de modélisme ferroviaire, représentant du club des garçons de l’école et délégué de classe. À cette période, il effectue également ses premières performances publiques en étant la voix de la radio du collège qui vient d’être créée. Par ailleurs, il intègre la troupe de danse de l’école ainsi que l’équipe de gymnastique pour une brève période.

En 1960, il quitte le lycée diplômé et intègre sous la pression de ses parents le Ripon College, dans le Wisconsin. Il fait partie de la fraternité Sigma Nu et étudie la littérature anglaise et la philosophie mais ses résultats sont catastrophiques. En troisième année, le mauvais élève qu’il est prend part aux cours d’art dramatique, pensant ainsi saisir l’opportunité d’obtenir facilement de bonnes notes : c’est le déclic, Harrison sait désormais ce qu’il veut faire de sa vie professionnelle. En 1964, à trois jours de la remise des diplômes, il apprend qu’il ne sera pas diplômé à cause de ses absences répétées. Il rentre en Illinois avec un sentiment mêlant honte et humiliation.

 

Débuts

Malgré leur scepticisme vis-à-vis de la voie choisie par leur fils, ses parents l’encouragent. Sachant que ce n’est pas dans le Wisconsin qu’il pourra lancer sa carrière, Harrison décide de se rendre à Hollywood avec Mary Marquardt, une comédienne qu’il a rencontrée durant ses années universitaires et qu’il épouse en 1964.

Une fois en Californie, les rôles ne se bousculent pas. Mais après une série de castings sans résultats, Harrison Ford se voit proposer par la Columbia Pictures un contrat de 150 dollars par semaine pour faire de petites apparitions à la télévision. Durant cette période, il échappe de peu à la mort lors d’un accident de voiture quand il perd le contrôle de son véhicule et percute un poteau. Sa cicatrice au menton, aujourd’hui l’un de ses signes distinctifs, constitue une séquelle de cet évènement. Finalement en 1966, il apparaît pour la première fois sur grand écran dans Un truand avec James Coburn, dans un rôle pour lequel il n’est pas crédité au générique. La même année, il échappe à un départ pour la Guerre du Viêt Nam en simulant la folie. À la suite de cela, il écrit une lettre pseudo-philosophique aux autorités pour expliquer les raisons de son acte.

En 1967, il obtient un deuxième rôle, toujours sans être crédité au générique, dans Luv. C’est finalement dans La Poursuite des tuniques bleues, la même année, que son nom apparait pour la première fois sur l’écran. Cependant, il est crédité sous le nom de « Harrison J. Ford » pour le différencier de l’ancien acteur de films muets portant le même nom que lui. Malgré ces petits rôles, ses revenus sont modestes, ce qui est d’autant plus problématique que son épouse donne naissance à leur fils Benjamin. L’acteur accepte mal les petits rôles que la Columbia lui affecte, et il se voit dans l’impossibilité d’exprimer son jeu ainsi que sa personnalité. Son contrat est alors rompu sous prétexte de son manque de charisme et en raison de ses remarques successives sur la pauvreté des scénarios qui lui sont soumis. Il admet aujourd’hui ne pas avoir été très coopératif avec le studio, mais juge que c’est cette arrogance qui lui a permis de croire en sa carrière et de cacher sa timidité, même s’il était alors à deux doigts d’abandonner cette voie. Peu de temps après, il s’engage avec Universal Pictures avec qui il obtient des petits rôles dans des séries telles que Le Virginien ou L’Homme de fer. Mais ses petites apparitions ne sont pas suffisantes pour subvenir aux besoins de sa famille. Il recherche donc une alternative au métier d’acteur.

 

Nouveau départ

En effectuant des travaux dans sa maison, Harrison Ford décide soudainement de devenir charpentier. Il renonce à devenir acteur et apprend à travailler le bois à travers les livres qu’il emprunte à la bibliothèque locale. Il trouve son premier travail sur le chantier d’un studio d’enregistrement pour le compositeur Sergio Mendes. En parallèle de son nouveau métier, il accepte quelques petits rôles au cinéma (Zabriskie Point en 1970) ou dans des séries télévisées (Sur la piste du crime en 1969 ou Gunsmoke en 1972). Durant cette période, sa femme donne naissance à leur deuxième fils, Willard.

Au fil de ses rencontres, Harrison Ford s’est fait un ami en la personne de Fred Roos, le directeur de casting d’Universal, chez qui il fait régulièrement des travaux. Alors qu’il termine un chantier au Samuel Goldwyn Studio, Fred Roos lui présente un jeune réalisateur encore inconnu, George Lucas. Peu de temps après, ce dernier fait appel au charpentier pour faire des travaux d’aménagement chez lui. Cette rencontre est déterminante pour la carrière d’acteur de Harrison Ford.

George Lucas propose à Harrison Ford le rôle du féru de vitesse Bob Falfa dans son prochain film, American Graffiti (1972). Harrison accepte car il juge le rôle suffisamment important pour s’impliquer dans la réussite du film. Pour tourner ses scènes, il doit se couper les cheveux ; mais craignant ne pas pouvoir honorer les propositions de tournage supplémentaires qui pourraient lui parvenir, il suggère à George Lucas d’affubler Bob Falfa d’un chapeau de cow-boy. Le film sort durant l’été 1973 et engrange plus de 21 millions de dollars lors de sa première exploitation en salle. Malgré ce succès, Harrison reprend son activité de charpentier car le cachet de 600 dollars qu’il touche pour le tournage de ce film est insuffisant pour faire vivre sa famille. Cependant, sa motivation à faire carrière dans le cinéma est réanimée.

Harrison Ford reprend donc son travail tout en acceptant d’autres petits rôles. Après des travaux dans le bureau de Francis Ford Coppola, Il se voit proposer un rôle par ce dernier dans son film Conversation secrète (1974) avec Gene Hackman en vedette. Il doit tenir le rôle de Mark, mais au dernier moment, Frederic Forrest obtient le rôle ; Harrison Ford, qui récupère finalement le personnage de Martin Stett, en est furieux. Pourtant grâce à ce rôle, le jeune acteur commence à faire parler de lui à Hollywood.

Jusqu’en 1976, Harrison Ford obtient quelques rôles à la télévision et vit plutôt bien de sa double activité. Pendant des travaux effectués chez George Lucas, celui-ci lui demande de donner la réplique aux acteurs lors du casting pour son prochain film. Une audition que le réalisateur, souhaitant travailler avec de nouveaux visages, lui refuse de passer. Mais après quelques répliques, Lucas tient son acteur pour le rôle de Han Solo.

 

Consécration

Star Wars

En 1976, malgré ses réticences à voir jouer des inconnus dans le film, la 20th Century Fox accepte que Harrison Ford soit choisi pour incarner Han Solo dans ce qui sera une des plus grandes sagas du cinéma : Star Wars. Harrison Ford obtient le rôle face à la concurrence de Kurt Russell, Nick Nolte, Christopher Walken, Al Pacino ou Richard Dreyfuss. George Lucas juge Harrison Ford plus à même d’incarner un personnage disposant d’une dimension cynique qui tranche avec Luke ou Leia. C’est également un personnage plus âgé que les autres, à l’exception notable de celui joué par Alec Guinness, un acteur britannique dont la présence compense un casting composé d’acteurs inconnus. La prise de risque paraît étonnante pour un film d’une telle envergure. Pensant jouer dans un film pour enfants, les acteurs ont du mal à interpréter leur rôle sérieusement et multiplient les pitreries Star Wars.

Avec un salaire de 650 000 dollars, ce film permet enfin à Ford d’abandonner son métier de charpentier et de se concentrer pleinement sur sa carrière artistique. Malgré l’échec prématurément annoncé par la Fox, Star Wars est un énorme succès et fait de l’acteur la nouvelle coqueluche du public.

Le film donne lieu à deux suites dans lesquelles il reprend le rôle. Dans L’Empire contre-attaque (1980), son jeu de comédien prend une nouvelle dimension avec l’évolution dramatique du rôle de Han Solo, liée à la fois à sa relation amoureuse avec Leia et à sa position inconfortable face à la trahison de son ami, Lando Calrissian. Juste avant qu’il soit congelé dans la carbonite, la princesse lui déclare son amour et il doit répliquer « je t’aime aussi ! ». Voyant le résultat peu convaincant, Irvin Kershner, le réalisateur, lui demande d’improviser. Il change donc la réplique en « je sais… », qui restera indissociable de son personnage. Le fait que Solo soit plongé dans la carbonite constitue en outre une alternative pour les scénaristes si Harrison Ford refuse de jouer dans le troisième volet de la saga. En effet, George Lucas n’est pas assuré que sa vedette accepte de reprendre à nouveau le rôle après son succès dans Les Aventuriers de l’arche perdue (1981).

Sa participation est finalement confirmée. Dans Le Retour du Jedi (1983), le manque de profondeur de son personnage ne lui permet pas d’exploiter le début du film qui est pourtant consacré à sa libération. Pour compenser cette faiblesse, il souhaite une mort héroïque pour Han Solo, afin qu’il puisse retrouver la stature des épisodes précédents mais George Lucas refuse.

Trente-deux ans plus tard, il reprend le rôle de Han Solo dans le premier opus de la troisième trilogie, réalisé par J. J. Abrams, Star Wars, épisode VII : Le Réveil de la Force (2015), où il obtient finalement la mort de son personnage.

 

Indiana Jones

À la fin des années 1970, George Lucas et Steven Spielberg travaillent sur leur prochaine production : un film rendant hommage aux serials de leur enfance. Pour ce projet, Steven Spielberg pense immédiatement à Harrison Ford pour jouer le héros digne d’Allan Quatermain, mais George Lucas y est opposé. En effet, en plus de n’être toujours pas favorable à l’idée de reprendre un acteur qu’il a déjà fait jouer (« Je ne veux pas en faire mon Robert De Niro! », référence au lien qu’entretient l’acteur avec Martin Scorsese), il craint qu’une confusion soit faite entre ce nouveau personnage et Han Solo. Plusieurs acteurs sont alors approchés pour le rôle. C’est finalement Tom Selleck qui est choisi pour incarner l’aventurier mais il refuse le rôle à cause de son contrat qui le lie à la série Magnum. Après ce faux bond, Steven Spielberg persuade George Lucas qu’« Indy » est un personnage taillé pour Harrison Ford. L’acteur et le réalisateur sont mis en relation par George Lucas et malgré l’hésitation de signer pour trois films, l’acteur accepte l’offre. Indiana Jones est né.

Pour jouer l’aventurier, Harrison Ford doit apprendre à manier le fouet et se préparer physiquement pour un tournage éprouvant. Il arbore pour Indy le look-type de l’aventurier avec une barbe de trois jours et un vieux blouson de cuir, sans oublier ce qui deviendra ses signes distinctifs, le Borsalino usé et le fouet. Il campe ainsi un personnage « multi-facettes » : tantôt courageux puis romantique, drôle ou encore fragile.

Le tournage des Aventuriers de l’arche perdue (1981) est éprouvant pour toute l’équipe. Lors de la scène de bagarre contre un mécanicien nazi, l’avion roule sur la jambe de Harrison Ford. Il se retrouve avec un ligament déchiré au fin fond de la Tunisie. Mais au lieu de le soigner, on lui bande la jambe pour qu’il puisse continuer à tourner. Plus tard, il se blesse sérieusement aux côtes en voulant assurer lui-même la cascade où Indiana est tiré au sol par un camion. En ce qui concerne la scène où Indy affronte un guerrier le menaçant d’un sabre, pour laquelle était prévue un combat élaboré qui avait nécessité une longue préparation, Harrison Ford n’est pas, au moment de la tourner, en mesure de la jouer : comme beaucoup de membres de l’équipe à ce moment-là, il est malade. Pour se ménager, il propose à Steven Spielberg de tirer simplement un coup de pistolet sur l’assaillant. Le succès de cette courte scène auprès des membres de l’équipe est tel qu’elle est gardée au montage. Les Aventuriers de l’arche perdue sort sur les écrans en 1981 et connaît un grand succès. Harrison Ford réussit à surpasser la notoriété de Han Solo avec Indiana Jones et devient une star reconnue.

En 1984 sort Indiana Jones et le Temple maudit (1984). Le pendant féminin d’Indy, après Karen Allen dans Les Aventuriers, est Kate Capshaw. C’est Harrison Ford qui, sous l’influence de Steven Spielberg, la choisit pour interpréter Willie Scott.

Durant le tournage des scènes où il est mené au palais du Maharadjah, Harrison Ford commence à souffrir d’une hernie discale à force de chevaucher un éléphant. Et c’est lors du combat contre un Thug dans la chambre d’Indy que la hernie le paralyse pour de bon. Aucun soin fait sur place ne faisant effet, il est rapatrié d’urgence aux États-Unis pour se faire opérer. Lors de sa convalescence, il suit un traitement à base d’enzyme de papaye. Le remède est efficace et l’acteur fait son retour au Sri Lanka au bout de trois semaines. À la suite de cela, le tournage reprend normalement. Lors de sa sortie en salle, bien que la critique trouve le film trop noir, Indiana Jones et le Temple maudit est un succès.

Le débute le tournage de Indiana Jones et la Dernière Croisade (1989). Ce film dévoile la relation qu’entretient Indy avec son père avec comme toile de fond la quête du Graal. Alors que Harrison Ford revêt de nouveau son costume d’aventurier, son « rat de bibliothèque » de père est joué par Sean Connery. Cette confrontation père/fils permet à Harrison Ford d’exploiter et d’exprimer d’autres facettes de la personnalité de son personnage. Dans ce film on peut voir Indy adolescent et c’est Harrison Ford qui suggère un interprète. Il propose à Steven Spielberg et George Lucas le jeune acteur qui avait joué son fils dans Mosquito Coast, River Phoenix. Pour justifier ce choix il déclare : « Celui qui me ressemble le plus à cet âge, c’est River ». Sur le plateau l’ambiance est enjouée, comme pour la séquence où Indy et son père parlent à bord du Zeppelin. Harrison Ford et Sean Connery la jouent sans pantalon à cause de la chaleur qui règne. Harrison Ford, qui a pris l’habitude de faire une grande partie de ses cascades, se retrouve suspendu au canon d’un tank et contre une paroi en pierre pendant que les accessoiristes lui jettent des morceaux d’argile au fur et à mesure que l’engin avance. Il doit également recommencer maintes fois une course de cheval à cause de son chapeau qui s’envole, car il est inimaginable qu’Indiana Jones perde son chapeau. Après un tournage sans problème majeur, le film sort en mai 1989 et est, comme les précédents, un succès commercial.

Un quatrième volet est évoqué dès 1994, mais les emplois du temps surchargés de Ford, Lucas et Spielberg repoussent sans arrêt la mise en chantier du film. Après avoir hésité à faire ce nouvel épisode, Harrison Ford fini par proposer à Steven Spielberg de le faire : « Pourquoi ne pas faire un autre de ces films ? Le public est demandeur ». Il finit par convaincre George Lucas et le projet est lancé. C’est le qu’est enfin dévoilé le titre de ce nouvel opus : Indiana Jones et le Royaume du crâne de cristal (2008). L’action du film se déroule pendant la guerre froide, avec un Indiana Jones vieillissant. Malgré son âge avancé, Harrison Ford se soumet à un entraînement et un régime très stricts pour revenir en forme. Ainsi, il peut réaliser lui-même la plupart de ses cascades. Le film est présenté le en avant-première au festival de Cannes, 19 ans après la dernière aventure. Harrison Ford n’avait pas remonté les marches depuis 1989 pour Working Girl. Le box-office témoigne de l’attente suscité par le public. Avec près de 800 millions de dollars engendrés dans le monde entier, Indiana Jones et le Royaume du crâne de cristal est le plus gros succès de la série.

 

Blade Runner

Dans ce film de Ridley Scott, d’après le roman Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? de Philip K. Dick, Harrison Ford incarne Rick Deckard, un détective privé désabusé et cynique. Son interprétation y est intense tout en donnant une image vulnérable au personnage. Son ambiguïté morale est l’un des atouts du film. En effet, l’empathiequ’il manifeste lors de ses actions exécutoires envers les réplicants, rappelle justement celle de ses proies.
Le premier acteur envisagé par le scénariste Hampton Fancher est Robert Mitchum. D’autres noms viennent ensuite s’ajouter à la liste des potentiels Rick Deckard comme Dustin Hoffman, Peter Falk, Al Pacino, Nick Nolte ou Burt Reynolds. Finalement, Harrison Ford est suggéré à Hampton Fancher, qui est également producteur du film. La production contacte Steven Spielberg, qui est sur le montage des Aventuriers de l’arche perdue, pour avoir des renseignements sur l’acteur. La réponse du réalisateur est sans équivoque : « C’est une grande star maintenant ». À la suite de cela, Ridley Scott part à Londres voir les rushes du film de Steven Spielberg et trouve Harrison Ford parfait.

La vedette est intéressée par le film mais la lecture du premier scénario le laisse perplexe à cause de la présence d’une voix off racontant aux spectateurs ce qu’ils ne verront pas de l’investigation de Deckard. Il veut que l’on voie les choses plutôt qu’elles ne soient racontées. Des tensions s’établissent entre le réalisateur et son interprète principal, Ridley Scott ayant tendance à se soucier plus des décors que de ses acteurs. C’est ainsi que le personnage joué par Edward James Olmos est créé pour combler une erreur de conception : le cockpit du véhicule que Harrison Ford doit piloter se trouve être trop étroit pour lui. L’idée retenue est d’embaucher un acteur plus petit pour piloter l’engin. Edward James Olmos est l’acteur qui conduit tandis que Harrison Ford est recroquevillé sur le siège passager.

Malgré les divergences, Harrison Ford s’implique tant qu’il le peut. Dans la scène où il se bat avec Daryl Hannah, il insiste pour qu’elle ne simule pas. Elle s’exécute et lui fourre les doigts dans le nez, à tel point qu’il se retrouve en sang à la fin des prises. Finalement, c’est certainement par son mal-être au moment du tournage que Harrison Ford donne une dimension dramatique à son personnage.

Après les projections tests, l’interprétation de Harrison Ford est mal accueillie par les spectateurs. En effet, son image est celle du héros sans peur et sans reproches depuis ses rôles de Han Solo et d’Indiana Jones et les fans ne le supportent pas dans le rôle d’un personnage quelque peu lâche. Pour ces raisons (et d’autres purement commerciales), les producteurs font remonter le film pour simplifier l’histoire et éliminer des thèmes parallèles. La fin est modifiée, transformant l’esprit du dénouement original.

Malgré son désaccord, l’acteur est contraint par contrat d’enregistrer la voix off qui aiguillera le spectateur dans sa compréhension du film, ce qui est un vrai supplice pour lui. Après la lecture de six versions différentes de la narration, la lassitude du travail demandé est ressentie par sa voix monocorde que l’on entend dans le film.

Le film sort en 1982, les critiques ne sont pas tendres et c’est un échec commercial. Le rôle complètement différent de Harrison Ford par rapport aux précédents et la noirceur du film en sont les principaux facteurs. Mais il est également éclipsé par la sortie quelques jours plus tôt de E.T. l’extra-terrestre, de Steven Spielberg.

Cependant, Blade Runner gagne son statut de film culte au fil des années, grâce notamment à la sortie de versions plus proches de la vision du réalisateur (Director’s cut). Aujourd’hui, une question reste en suspens : Rick Deckard est-il un réplicant ? Ridley Scott répond par l’affirmative alors que Harrison Ford soutient le contraire.

 

Autres films

Après Star Wars, épisode IV : Un nouvel espoir (1977), Harrison Ford tourne plus régulièrement qu’auparavant grâce au statut qu’il vient d’acquérir. Il est engagé pour le film Héros qui est réalisé par Jeremy Kagan, un ami de George Lucas. Il a pour partenaire Henry Winkler et campe Ken Boyd, un jeune homme avec des rêves plein la tête. Les critiques saluent sa performance pour un personnage qu’il avoue adorer mais le film passe inaperçu et ne lui permet pas d’accentuer sa notoriété.

Le besoin d’argent se faisant de nouveau ressentir, il réussit à obtenir l’un des rôles principaux de L’ouragan vient de Navarone, la suite des Canons de Navarone. Le film, sorti en 1978 et dans lequel il partage l’affiche avec Robert Shaw, est un échec aux États-Unis, mais le nom de la nouvelle vedette attire le public en France ce qui permet à L’ouragan vient de Navarone de faire un nombre d’entrées proche du million.

L’année suivante sort Apocalypse Now (1979) de Francis Ford Coppola, où il apparait dans une seule séquence. Il interprète le Colonel Lucas qui transmet l’ordre de mission du Capitaine Willard, joué par Martin Sheen. Bien que ce film sorte en 1979, Harrison Ford a en fait tourné sa scène durant l’année 1976, avant d’être connu pour son rôle de Han Solo.

Cette même année sort Guerre et Passion de Peter Hyams. Il y interprète David Halloran, un pilote américain posté en Angleterre pendant la Seconde Guerre mondiale, qui tombe amoureux d’une infirmière anglaise et qui a pour mission d’escorter en France un agent du service de renseignements britannique s’avérant être le mari de celle-ci. Ce rôle lui permet d’expérimenter son jeu pour la première fois dans des genres romantique et dramatique.

Son film suivant est Le Rabbin au Far West, une comédie de Robert Aldrich. Initialement prévu pour John Wayne, le rôle du cow-boy Tommy est accepté par Harrison Ford sous la « gentille pression » de son fils Willard. C’est également pour lui l’occasion de retrouver les tournages américains après deux films en Angleterre. Il joue aux côtés de Gene Wilder, un acteur qui a collaboré à plusieurs reprises avec Mel Brooks. La comédie n’étant pas le domaine de prédilection du réalisateur, le film ne répond pas aux attentes qu’on y avait placées, mais attire tout de même plus que Guerre et Passion.

Il reprend ensuite son rôle de Bob Falfa pour une petite apparition non créditée dans la suite de American Graffiti. La consécration arrive par ses prestations dans la suite de la saga Star Wars puis se confirme avec les aventures d’Indiana Jones. Après le tournage de Blade Runner, il participe à celui d’E.T. l’extra-terrestre dans lequel il joue le proviseur de l’école qui convoque Elliott après le déclenchement de la rébellion en salle de classe. Dans cette scène il est filmé de dos et on ne voit pas son visage. Cette séquence est finalement coupée au montage initial et n’est pas intégrée dans la version du 20ème anniversaire du film car Steven Spielberg ne veut pas apporter trop de changement par rapport à l’original qu’il considère comme un de ses films « les plus parfaits ».

En 1985, sa carrière prend un nouveau tournant avec Witness de Peter Weir. Il met de côté les super productions à grand spectacle et campe le rôle de John Book, un policier chargé de la protection d’un jeune Amish. Avant le tournage, il prépare méticuleusement son rôle de policier en suivant quelque temps la brigade criminelle de Philadelphie avec qui il effectue des patrouilles de nuit.

En 1986, il joue de nouveau pour Peter Weir dans ce qui semble être pour lui son meilleur rôle : Allie Fox dans Mosquito Coast. Il y incarne un père de famille inventeur et maniaque qui se laisse absorber par ses idéaux. Le rôle d’un de ses fils est tenu par River Phoenix, avec qui il partagera le rôle d’Indiana Jones quelques années plus tard dans Indiana Jones et la Dernière Croisade (1989). De Mosquito Coast à À propos d’Henry, en passant par Frantic, Harrison Ford confirme son orientation prise depuis Witness avec des rôles aux caractères singuliers dans des films forts.

 

Les années 1990 : héros d’action

En 1989, il se voit proposer le rôle de Jack Ryan pour jouer dans À la poursuite d’Octobre rouge, adaptation du roman de Tom Clancy. Mais préférant le rôle du Commandant Marko Ramius, déjà réservé pour Sean Connery, il décline l’offre. Finalement, le rôle est obtenu par Alec Baldwin. C’est en 1992, après s’être désengagé d’un projet de la Paramount Pictures, qu’il récupère le rôle de l’agent de la CIA, laissé vacant par Alec Baldwin qui préfère jouer sur scène à Broadway. Harrison Ford interprète alors le héros de Tom Clancy dans le diptyque Jeux de guerre (1992) et Danger immédiat (1994) réalisé par Phillip Noyce. Le scénario de Jeux de guerre doit être réadapté pour le nouvel acteur car il faut passer d’un agent de 35 ans à un autre de 50. Ce premier film est l’occasion de mettre plus en avant le personnage de Jack Ryan et sa famille après un rôle secondaire dans Octobre Rouge. Harrison Ford impose un personnage vulnérable, l’opposé d’un héros d’action sans crainte et sans reproche, ce qui correspond à l’analyste de la CIA et au père de famille qu’est le personnage. Le scénario de Danger immédiat est lancé en même temps que celui de Jeux de guerre. Les deux films sont des succès et c’est au milieu du tournage de celui-ci que le deuxième film est confirmé.

En 1993, entre les deux aventures de Jack Ryan, Harrison Ford redonne un coup de fouet à sa carrière en tournant dans Le Fugitif de Andrew Davis, adaptation de la série télévisée homonyme. Il y incarne le docteur Richard Kimble accusé à tort du meurtre de sa femme. Une traque impitoyable, engagée par un marshal, mène Richard Kimble jusqu’à Chicago où il va tout faire pour prouver son innocence. Ford y change de look pour les scènes d’avant son échappée, et y campe un homme décidé à faire éclater un scandale lié à un laboratoire pharmaceutique.

En 1995, il reprend le rôle de Linus Larrabee dans le Sabrina de Sydney Pollack, initialement tenu par Humphrey Bogart dans le film original de Billy Wilder. Après une année sans tourner, Ennemis rapprochés sort sur les écrans en 1997. Harrison Ford y partage la vedette avec Brad Pitt dont la carrière commence réellement à prendre de l’envergure.

Cette même année sort Air Force One, réalisé par Wolfgang Petersen. Le scénario est écrit pour Kevin Costner mais celui-ci n’est pas disponible quand le film est prêt à être lancé. C’est lui qui suggère à la production le nom de Harrison Ford pour le remplacer. Une fois l’affaire entendue, Wolfgang Petersen propose Gary Oldman à son interprète principal, pour jouer le terroriste qui détourne Air Force One. Pour le rôle de la vice-présidente le réalisateur veut dès le début Glenn Close, mais il redoute un refus pour ce petit rôle. Harrison Ford étant du même avis que lui pour l’attribution de ce rôle, se charge lui-même de le proposer à l’intéressée. C’est lors d’un dîner de charité dans le Wyoming, où ils habitent tous les deux, que l’acteur fait la proposition à Close. À ce dîner se trouve également Bill Clinton qui apprécie l’idée d’une femme vice-présidente. C’est sur les encouragements du président que l’actrice accepte le rôle. Bill Clinton, très enthousiaste à propos du film, invite une petite partie de l’équipe du film, dont le réalisateur et Harrison Ford, à bord du véritable avion présidentiel afin de faire des repérages pour la reconstitution intérieure de l’avion pour le film. Pour sa scène de discours au début du film, Harrison Ford doit apprendre un texte en russe, une langue qu’il ne connaît pas malgré ses origines de Minsk. Les seules scènes qu’il partage avec Glenn Close sont des dialogues au téléphone ; généralement c’est un assistant qui donne la réplique au téléphone à l’acteur, mais Ford fait le déplacement pour le faire lui-même et ainsi donner une meilleure base de travail à l’actrice. C’est en contraste avec le film en lui-même, que le tournage se déroule dans une ambiance enjouée, au point que l’équipe surnomme le film « Air Force Fun ». Dans les scènes de bagarre, qu’il considère comme ses meilleures, l’acteur n’est pas doublé par un cascadeur. Dans la scène où il est pour la première fois face au terroriste joué par Gary Oldman, celui-ci lui assène un coup au visage. Harrison Ford insiste pour qu’il ne simule pas le coup porté. Le lendemain de cette scène, qui a nécessité treize prises (donc treize coups au visage), Harrison Ford arrive sur le plateau avec le visage marqué, obligeant Wolfgang Petersen à le filmer d’un angle permettant de cacher les séquelles. Le film met en scène le président des États-Unis, ancien soldat de la guerre du Viêt Nam et distingué par la Médaille d’honneur, faisant face à un commando terroriste russe qui détourne Air Force One. Habituellement, dans les thrillers ou les films d’action, le Président est le personnage protégé mais dans Air Force One il se change en « homme d’action », ce qui donne un aspect pro-américain au film. Après un tournage de 75 jours, le film sort lors de la période estivale et profite de son statut de blockbuster pour rencontrer un gros succès sur le sol américain.

L’été 1998 voit le retour de l’acteur dans une comédie avec 6 jours, 7 nuits d’Ivan Reitman où il interprète un pilote d’avion bougon. Dans film suivant, L’Ombre d’un soupçon de Sydney Pollack, il interprète un sergent de police qui enquête sur les circonstances de la mort de sa femme lors d’un crash aérien et découvre qu’elle était accompagnée d’un homme. Son enquête le mène jusqu’à l’épouse de ce dernier (jouée par Kristin Scott Thomas) avec qui une relation forte et particulière s’installe.

 

Les années 2000 : échecs successifs

Harrison Ford est choisi par Robert Zemeckis pour jouer dans son prochain film. Le concept très différent des autres films auxquels il a pu participer l’attire, ainsi que le soin apporté à la construction du scénario et l’originalité de son personnage. Apparences sort sur les écrans en 2000 et la vedette dévoile une nouvelle facette de son jeu d’acteur en incarnant l’un de ses rares rôles de « méchants », loin du héros des films d’actions habituels pour lui. Il tient le rôle de Norman Spencer et sa femme est interprétée par Michelle Pfeiffer ; celle-ci est prise de visions qui compromettent la tranquillité du couple. Ce thriller fantastique, qui est un hommage au cinéma d’Alfred Hitchcock, rencontre un très grand succès et permet à Harrison Ford de retrouver les sommets du box-office.

Durant cette même période, il refuse plusieurs rôles dans des films à succès tel que Traffic (2000), En pleine tempête ou encore The Patriot. Pour ce dernier, son choix est motivé par la violence montrée et notamment un infanticide.

Il faut attendre deux années avant de le revoir sur le grand écran. K-19 : Le Piège des profondeurs sort en 2002 et est réalisé par Kathryn Bigelow. Pour ce film, en plus d’être l’interprète principal, il s’essaie en tant que producteur délégué et prend sa fonction très à cœur en s’impliquant dans le développement de l’histoire et tous les autres aspects de la production. Le film, qui relate un fait historique durant la guerre froide, lui offre l’un de ses meilleurs rôles. Il joue un commandant de sous-marin nucléaire russe, le K-19, dont la prise de fonction semble contestable. La place de commandant qu’il prend au capitaine Mikhail Polenin (Liam Neeson), qui lui se retrouve second, font de lui un personnage antipathique. L’attitude de son personnage contraste avec celle de son acolyte qui est plus proche de ses hommes. Puis il se retrouve confronté au regard de son équipage à la suite d’une fuite de réacteur. Mais cette antipathie se transforme en héroïsme du fait de la tournure des évènements. Le film, malgré le grand soin apporté à la production, est le plus gros échec de Harrison Ford depuis qu’il est en haut de l’affiche.

Harrison Ford est ensuite pressenti pour interpréter le rôle de Bob Barnes dans Syriana (finalement joué par George Clooney, qui remporte un Oscar pour ce rôle), mais il refuse. Une décision qu’il regrette après coup. Suivent deux autres désillusions pour l’acteur. D’abord avec la comédie Hollywood Homicide, où il joue les vieux flics aux côtés de Josh Hartnett, qui ne rapporte que les deux tiers de son budget, puis avec Firewall qui est très mal accueilli par les critiques, malgré le retour aux rôles de héros ordinaires qui ont fait son succès. C’est finalement en retrouvant le personnage d’Indiana Jones dans Le Royaume du crâne de cristal (2008), qu’Harrison Ford retrouve le sommet du box-office.

En 2009, il partage la vedette avec Ray Liotta et Ashley Judd du drame Droit de passage, écrit et réalisé par Wayne Kramer. Tourné en 2007, le film met en avant l’histoire de personnes étrangères qui vivent illégalement sur le sol américain. Harrison Ford joue Max Brogan, un agent expérimenté de la brigade de l’immigration qui tente d’aider une jeune mère mexicaine sur le point d’être expulsée. Malheureusement, le film est très mal perçu par la critique.

En 2010, il partage l’affiche du mélodrame Mesures exceptionnelles avec Brendan Fraser, et y officie aussi en tant que producteur exécutif. Mais le film est un nouvel échec critique, mais aussi commercial. La même année, il accepte un rôle secondaire, celui d’une vedette de la télévision vieillissante, dans la comédie Morning Glory, de Roger Michell, menée par Rachel McAdams, et produite par J. J. Abrams.

 

Les années 2010 : retour aux blockbusters

Les années suivantes lui permettent de revenir vers des blockbusters : il est d’abord l’une des têtes d’affiche du western de science-fiction Cowboys et Envahisseurs avec la star Daniel Craig, et sous la direction de Jon Favreau et les conseils de Steven Spielberg en tant que producteur. Mais le long-métrage est tout juste rentable et est mal noté par la critique.

Il n’a pas plus de chance en 2013 avec La Stratégie Ender, blockbuster de science-fiction, réalisé par Gavin Hood, qui n’est guère plus rentable que son précédent film. La même année, le techno-thriller Paranoia, de Robert Luketic, est un très gros échec critique, et passe complètement inaperçu en salles. C’est dans un rôle secondaire qu’il finit par se remarquer cette même année : celui d’un vieux propriétaire de club de baseball, dans le drame historique sportif 42, de Brian Helgeland, qui est très bien reçu par la critique.

Il fait partie des vieux « briscards » réunis par Sylvester Stallone pour le film d’action Expendables 3 (2014). Le long-métrage est ensuite sélectionné hors compétition lors du 67ème Festival de Cannes.

Source: Wikipédia

 

Filmographie

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Harrisson Ford

Bande annonce La guerre des étoiles (1977)

Acteur

Bande annonce

Trailer: Apocalypse Now

Bande annonce L'Empire contre-attaque (1980)

Bande annonce Le Retour du Jedi (1983)

Trailer: The Expendables 3

Trailer: Star Wars: The Force Awakens

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