Anne Baxter, née le à Michigan City dans l’Indiana et morte le à New York, est une actrice américaine.
En 1947, elle obtient l’Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle pour sa composition dramatique dans Le Fil du rasoir (1946) réalisé par Edmund Goulding.
Elle est notamment connue du grand public pour son interprétation de Néfertari, l’épouse de Ramsès II interprété par Yul Brynner amoureuse de Moïse (Charlton Heston) dans le film Les Dix Commandements (1956) de Cecil B. DeMille.
Pour les cinéphiles, elle restera une interprète de prédilection de Joseph Mankiewicz, Jean Renoir, Orson Welles, Billy Wilder, Ernst Lubitsch, Otto Preminger, Anthony Mann, Alfred Hitchcock ou Fritz Lang. Aucune autre actrice dans l’histoire du cinéma n’aura été dirigée par autant de metteurs en scène de renom.
Fille d’un représentant et petite-fille du célèbre architecte Frank Lloyd Wright, elle a 11 ans lorsque ses parents déménagent à New York, « encore le centre de l’industrie du cinéma avant le changement vers l’Ouest ». À 13 ans, elle débute sur scène et décroche une place dans une école d’acteurs « mais comme elle pensait qu’elle était trop jeune, elle fit ses bagages et retourna avec sa mère à New York, où elle continua à jouer à Broadway ».
Dès 1941, elle accède aux rôles de premier plan sous la direction de Jean Renoir et elle joue la fille de Joseph Cotten dans La Splendeur des Amberson (1942) d’Orson Welles.
Désormais elle a pour partenaires les stars masculines du studio (Tyrone Power, Dana Andrews), et poursuit dans les collaborations prestigieuses (une des spécificités de l’actrice) : après Billy Wilder, Lewis Milestone, Ernst Lubitsch, au côté de Erich von Stroheim ou Tallulah Bankhead, elle donne la réplique à son premier mari, John Hodiak, et obtient en 1947 un Oscar pour sa composition dramatique dans Le Fil du rasoir (1946), film de prestige de la Fox, réalisé par Edmund Goulding d’après Somerset Maugham.
Aussi à l’aise dans le film d’action (L’Évadé de l’enfer (1946) avec Paul Muni, Ils étaient quatre frères (1947) de John Farrow avec William Holden) que dans le western (La Ville abandonnée (1948) de William A. Wellman aux côtés de Gregory Peck et Richard Widmark), elle montre ses talents dans la comédie musicale de Walter Lang You’re My Everything (1949), face à Dan Dailey.
En revanche, si elle figure avec l’éclat de son talent dans les distributions les plus brillantes, elle est souvent éclipsée par une actrice plus belle : Gene Tierney auprès de Power dans Le Fil du rasoir (1946), Lana Turner auprès de Clark Gable dans Le Retour (1948) de Mervyn LeRoy, Linda Darnell auprès de Cornel Wilde dans La Ville empoisonnée (1948) de John Stahl.
Malgré son indéniable photogénie et plusieurs tentatives d’érotisation (Guest in the House (1944) de John Brahm), Anne Baxter souffrit sans doute de cette concurrence redoutable (Tierney, Darnell, Debra Paget, Maureen O’Hara, Betty Grable notamment dans son seul studio), mais elle régnait sur le cinéma d’auteur.
Curieusement, ce triomphe qui tient lieu d’intronisation sera sans lendemain comme pour Hedy Lamarr après Samson et Dalila (1949) du même réalisateur. Après le western Terre sans pardon (1956) où elle retrouve Charlton Heston la star se tourne surtout vers la télévision : elle apparaît dans La Grande Caravane (1959), Alfred Hitchcock présente (1963), Le Jeune docteur Kildare (1964) avec Richard Chamberlain, Batman (rôles variés en 1966 et 1967), Sur la piste du crime (1968), Le Virginien (1968), La Grande Vallée (1969) avec Barbara Stanwyck, Docteur Marcus Welby (1969-1973) avec Robert Young, L’Homme de fer (1968 et 1969) avec Raymond Burr, l’actrice n’est guère dépaysée du cinéma et un épisode mémorable de Columbo (1973): Requiem pour une Star, réalisé par Richard Quine, puis encore Banacek (1973) et Mannix (1973), jusqu’à Les hommes d’argent (1976) d’après Arthur Hailey avec, entre autres, Kirk Douglas et Christopher Plummer, Jean Peters, Joan Collins et Helen Hayes. Elle fait aussi une prestation dans la célèbre émission sur CBS, What’s My Line?
Dans les années 1970, à Broadway, elle retrouve son rôle mythique d’Eve dans la comédie musicale Applause où elle remplace Lauren Bacall, mais cette fois la « femme au gardénia » joue Margo, la vedette vieillissante.
Elle tient encore le rôle-titre dans The Late Liz (1971), au côté de Steve Forrest, son partenaire dans Boulevards de Paris (1955) de Leisen. La comédienne fait ses adieux au cinéma dans Jane Austen à Manhattan (1980) de l’Américain exilé en Grande-Bretagne James Ivory, dont elle partage l’affiche avec Robert Powell.
Son talent unanimement reconnu permet à Anne Baxter de travailler à la télévision quasiment sans interruption jusqu’à sa mort. Elle accueille Jane Seymour dans le bordel qu’elle tient dans l’adaptation du roman de John Steinbeck À l’est d’Éden (1981); de 1983 jusqu’à sa mort en 1985, elle incarne Victoria Cabot, la responsable d’un hôtel de luxe, dans la série Hôtel, où elle remplace au pied levé Bette Davis. Dans le même temps elle participe, avec Peter Cushing et Ray Milland, à une adaptation d’Arthur Conan Doyle. Elle joue ensuite dans quatre épisodes de La croisière s’amuse (1981 et 1985), servant notamment de témoin au mariage de Lana Turner et Stewart Granger.
Anne Baxter a été mariée à John Hodiak de 1947 à 1953 (avec qui elle a une fille). Elle épouse ensuite Randolph Galt (1960-1969) avec qui elle a deux filles. Et David Klee, de 1977 à sa mort.
Elle meurt des suites d’un anévrisme intra-crânien le à New York.
Année | Récompense | Catégorie | Film | Résultat |
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1947 | Golden Globe | meilleure actrice dans un second rôle – Film | Le Fil du rasoir | Lauréat |
1947 | Oscar du cinéma | meilleure actrice dans un second rôle | Le Fil du rasoir | Lauréat |
1951 | meilleure actrice | Ève (All About Eve) | Nomination | |
1969 | Emmy Award | meilleure actrice dans une mini-série ou un téléfilm | Les Règles du jeu (The Bobby Currier Story) | Nomination |
Nom du film
Evaluations
Péplum, Historique