Acteur, Réalisateur, Scénariste, Producteur
Photo de Cecil B. DeMille

Informations personnelles

  • Nom de naissance: Cecil Blount DeMille
  • Date de naissance: 12 août 1881
  • Lieu de naissance: Ashfield (États-Unis)
  • Taille: 1.78 m
  • Nationalité: Américain
  • Date de décès: 21 janvier 1959 (à 77 ans)

Biographie

 

Cecil Blount DeMille, plus couramment appelé Cecil B. DeMille, est un réalisateur et producteur américain, né le  à Ashfield (Massachusetts) et mort le  à Los Angeles (Californie).

D’abord acteur dans les années 1900, il fonda avec Jesse L. Lasky et Samuel Goldwyn une société de production cinématographique (l’ancêtre de la Paramount) et réalisa en 1914 le premier long-métrage tourné à Hollywood, Le Mari de l’Indienne. Grâce à ses nombreuses comédies vaudevillesques avec la star d’alors Gloria Swanson, il devint l’un des réalisateurs les plus importants du cinéma muet dans les années 1920. Il se spécialisa ensuite dans les films d’aventures et historiques, tels que Le Signe de la Croix (1932), Les Croisades (1935), Les Tuniques écarlates (1940) son premier film en Technicolor, Les Naufrageurs des mers du sud (1942), Les Conquérants d’un nouveau monde (1947), Sous le plus grand chapiteau du monde (1952) ou Les Dix Commandements (1956).

Pionnier de son art et producteur indépendant, Cecil B. DeMille fut l’un des rares metteurs en scène à bénéficier d’une totale liberté artistique tout au long de sa carrière, et fut l’un des premiers à envisager le cinéma comme un divertissement pour le grand public. Grand directeur de foules, il sut imposer un style propre et reconnaissable. Républicain, fervent garant des valeurs morales de l’Amérique puritaine, il transgressa pourtant les règles de moralité imposées au cinéma par le code Hays dans plusieurs de ses films, contenant des scènes de sensualité exacerbée (Le Signe de la croix en 1932) ou de métaphores à caractère érotique (Cléopâtre en 1934).

Si son nom reste aujourd’hui associé excessivement à l’idée de démesure et de gigantisme au cinéma, apparaissant comme le représentant archétypal du film biblique (il n’en tourna pourtant que quatre dans sa carrière), Cecil B. DeMille n’en est pas moins l’un des réalisateurs les plus importants de l’âge d’or du cinéma américain. À l’instar de David W. Griffith ou Charles Chaplin, sa carrière a été décisive et son influence importante sur ses contemporains et les générations de cinéastes suivantes.

 

Jeunesse

Cecil Blount DeMille, né le  à Ashfield, était le deuxième fils de Henry Churchill de Mille et de Mathilda Beatrice deMille (née Samuel). Son père Henry DeMille descendait de la famille protestante flamande de Mille, originaire de Bruges, réfugiée aux Pays-Bas à la fin du XVIème siècle lors de l’invasion espagnole, qui avait ensuite émigré aux États-Unis en 1658, et il était membre actif de l’Église épiscopalienne américaine. Sa mère Mathilda Samuel était arrivée aux États-Unis en 1871 à 18 ans avec sa famille juive allemande. Son frère aîné William naquit le , sa sœur Agnès le  (celle-ci décède prématurément en 1895).

Le grand-père paternel de Cecil, William Edward DeMille, avait été un négociant important en Caroline du Nord avant de faire faillite dans les années 1860. Henry DeMille exerça plusieurs métiers : pasteur, instituteur et auteur dramatique. Il ne rencontra pas grand succès jusqu’à sa rencontre avec le dramaturge David Belasco en 1887. Cecil Blount assista à sa première représentation théâtrale à l’âge de huit ans au théâtre de Madison Square. Son père mourut le , emporté par la fièvre typhoïde.

Cecil entra au collège militaire de Pennsylvanie à l’âge de quinze ans. Il voulut s’engager dans la guerre que menaient les États-Unis contre l’Espagne, mais ne fut pas enrôlé en raison de son trop jeune âge. Il sortit de l’établissement en 1898 et, suivant l’exemple de son frère, se lança dans le théâtre à Broadway. Il s’inscrit dans un cours d’art dramatique à New York et obtint son diplôme en 1900. Il joua dans une pièce à succès de Cecil Raleigh, Hearts Are Trumps. En tournée, il tomba amoureux d’une des actrices, Constance Adams : « Le , à minuit, assis sur les marches d’une pension de famille, au 9 Beacon Street, Boston, complètement oublieux du froid, nous célébrâmes la nouvelle année et le nouveau siècle en devenant fiancés ». Ils se marièrent le  dans le New Jersey.

Après une tournée au cœur de l’Amérique, il commença à écrire des pièces, parfois avec son frère. Il s’occupa également de la compagnie du Standard Opéra pendant quelque temps. Il fut engagé par David Belasco en 1907 pour une pièce écrite par son frère, The Warrens Of Virginia. Figurait également à l’affiche de cette pièce la future star Mary Pickford. La collaboration entre DeMille et Belasco prit fin, pour un contentieux sur la paternité d’une pièce, en 1911. Administrateur au sein de la Société américaine de théâtre, il rencontra Jesse L. Lasky, un producteur de vaudevilles et d’opérettes.

 

Un pionnier de Hollywood

Avec Cecil arrivé à Hollywood en 1913, Samuel Goldfish (alors vendeur de gants) et Arthur Friend (un juriste), fondent une nouvelle société, la Lasky Feature Play Company, à laquelle un troisième comparse, Jesse L. Lasky, donne son nom. Goldfish s’occupe de la distribution, Friend de la partie juridique, et Cecil B. DeMille est chargé de réaliser les films. Pour leur première production, audacieuse, ils adaptent une pièce de théâtre, The Squaw Man (Le Mari de l’Indienne sortie en 1914). Ils partent tourner à Hollywood, alors simple village de la côte ouest des États-Unis, dans une grange louée en décembre 1913 et qui fait office de studio. Le film distribué rapportee deux fois sa mise financière.

Fort de succès d’estime et public, Cecil B. DeMille commence le tournage de The Virginian le , film qui est bien accueilli, tourné à l’aide de plusieurs caméras françaises qui dominent à l’époque le marché mondial, la caméra Pathé Professionnelle. Après La Fille du Far-west (1915), tourné en huit jours, il passe à The Warrens of Virginia (1915), adapté de la pièce de son frère, où il commence à développer son souci du réalisme, notamment avec la séquence de l’explosion d’un train. Réalisme qui coûte la vie à un homme lors du le tournage de The Captive en 1915, tué par une arme qui aurait dû être chargée à blanc.

La Lasky Company engage la grande vedette cantatrice Geraldine Farrar. DeMille lui confie le rôle principale dans Carmen (1915). Puis, il lui offre un deuxième rôle dans Temptation (1915). Le film le plus célèbre de cette année 1915 reste Forfaiture (1915), qui offre à Sessue Hayakawa son premier grand rôle. “Dans ce Paris mort au plaisir, voué au silence et à l’angoisse de la guerre, les spectateurs tendus depuis des mois sur un objectif de cauchemar, se détendaient enfin devant ce drame exotique, entraînant, admirablement mené dans un esprit nouveau, un mouvement accéléré, un dynamisme jamais senti”. Ensuite il fait tourner la comédienne dans Maria Rosa (1916).

 

Des comédies conjugales aux films historiques

La période « muette » (1915-1928)

En 1915, Samuel Goldfish rencontra Adolph Zukor, avec qui il fonda la Famous Players Lasky Corporation. DeMille ne tourna que quatre films en 1916, dont Le Cœur de Nora Flynn (1916). Il fit aussi l’acquisition d’une grande propriété dans le canyon du Little Tujunga, non loin de Hollywood, qu’il baptisa Le Paradis. Il tourna son premier grand film historique, Jeanne d’Arc (1917), avec Geraldine Farrar et Theodore Roberts. C’est aussi la première utilisation de la couleur par Cecil B. DeMille dans quelques scènes. Le film fut un échec.

Adolph Zukor lui impose ensuite de tourner deux films avec Mary Pickford : La Bête enchaînée (1917) puis La Petite Américaine (1917) qui fit d’elle « la petite fiancée de l’Amérique » et qui révéla le jeune Ramón Novarro. La surenchère des salaires des stars entraîna un bouleversement de l’industrie du cinéma et des coûts de production. DeMille ne pensait pas les stars essentielles à la réussite d’un film : « Je pensais alors, et je pense toujours, que des grands films peuvent être réalisés sans vedettes. » D’ailleurs, il tourna Le Rachat suprême (1918) et L’Échange (1918) sans noms connus. Il réalisa également une réadaptation de son propre film Le Mari de l’Indienne (1918).

Après la guerre, il découvrit une jeune actrice, Gloria Swanson à laquelle il confia le premier rôle de Après la pluie, le beau temps (1919). Ce succès en entraîna six autres, dont L’Admirable Crichton (1919). En 1920, il fonda sa propre société de production, la Cecil B. DeMille Productions et continua de réaliser plusieurs films par an, dont Le Détour (1922) et Le Réquisitoire (1922) avec Leatrice Joy et « se permet des moments de marivaudages très audacieux pour l’époque (rachetés par un intertitre moralisateur) et jette les bases de tous les rapports de couple de la future comédie américaine ».

En 1923, à la suite d’un « concours de la meilleure idée de film » lancé dans le Los Angeles Times, DeMille entreprit la réalisation d’un film aux moyens colossaux : Les Dix Commandements (1923): deux mille cinq cents figurants, trois mille animaux, un budget de près de 1 500 000 dollars. Énorme succès, le film en rapporta trois fois plus. L’année suivante, il réalisa trois films aux budgets plus modestes. À la suite d’un désaccord avec la Famous Players Lasky, il créa son propre studio, le DeMille Studio et y tourna L’Empreinte du passé (1925) et Les Bateliers de la Volga (1926). Un autre projet ambitieux fut celui de porter à l’écran la vie du Christ, dans Le Roi des rois (1927). « Tout ce que j’ai fait dans Le Roi des rois et dans mes autres films bibliques, c’est de traduire dans un langage différent, celui des formes visuelles et sonores, les mots de la Bible. » Il tourne son dernier film muet avec La Fille sans dieu (1929).

En 1928, il signa un contrat de trois ans avec la MGM et tourna  Dynamite (1929), première apparition de Kay Johnson, et apporta l’année suivante son soutien au Code Hays. Après Madame Satan (1930), un film musical, et une nouvelle réadaptation du Mari de l’Indienne (1931), un échec, il créa avec Frank Borzage, King Vidor et Lewis Milestone la Guilde des metteurs en scène (qui sombra peu après). Il se retrouva à cette époque sans travail.

 

Entre incertitudes et nouveau départ

Après un voyage en Europe, où il rencontra Charles Laughton, il rentra aux États-Unis et signa un nouveau contrat avec la Paramount Pictures pour Le Signe de la croix (1932) qui lança Laughton et Claudette Colbert. Certaines scènes contournent allègrement le code Hays, probablement en raison des liens qu’entretenait DeMille avec William Hays, d’autres utilisent à nouveau des milliers de figurants. Il tourna ensuite deux films, La Loi du Lynch (1933) et Four Frightened People (1934), toujours avec Claudette Colbert. Celle-ci fut dans Cléopâtre (1934) de DeMille, « dont une séquence au moins est anthologique, celle de la séduction de Marc-Antoine ». Henry Wilcoxon, qui interprète ce dernier, devint par la suite le producteur associé du réalisateur sur quelques films.

Les Croisades (1935) est son dernier film historique à proprement parler. Loretta Young et Henry Wilcoxon sont les héros de cette fresque médiévale, inégale. DeMille signa un nouveau contrat avec la Paramount Pictures lui laissant plus de liberté. Il fait tourner la grande vedette Gary Cooper dans Une aventure de Buffalo Bill (1936) “dont la mise en scène séduit par son aisance et un souci de l’authenticité assez rare à l’époque”, puis Fredric March et Anthony Quinn (qui deviendra son gendre) dans Les Flibustiers (1938). Il refuse dans le même temps de devenir candidat républicain aux élections sénatoriales. DeMille préfère continuer de raconter l’histoire des États-Unis à travers ses films. Avec Pacific Express (1939), dont Barbara Stanwyck était la vedette, où il racontait les débuts du chemin de fer, il relança la mode du western. Le film remporta la Palme d’or au Festival de Cannes rétroactivement en 2002. Ce fut aussi son dernier film en noir et blanc.

 

Les films en technicolor

Il tourna son premier film en technicolor trichromeLes Tuniques écarlates (1940) où il retrouva Gary Cooper pour une histoire d’aventures au cœur de la rébellion du Nord-Ouest dans les années 1880 au Canada. Toutefois, il resta fidèle à sa manière de travailler, en studio, et l’immense majorité des décors n’étaient que des toiles peintes, à l’exception de quelques plans naturels tournés par une seconde équipe. Deux ans plus tard, il retrouva Paulette Goddard pour Les Naufrageurs des mers du sud (1942), où s’affrontèrent John Wayne et Ray Milland. Les scènes sous-marine permettent cette année-là à Farciot Edouart et Gordon Jennings de remporter l’Oscar des Meilleurs effets spéciaux.

Après l’entrée en guerre des États-Unis, le président américain Roosevelt évoqua à la radio l’histoire héroïque d’un médecin, Corydon Wassell. DeMille s’empara aussitôt de son histoire et fit venir le héros pour qu’il raconte ses exploits et déposa le titre de son futur film, L’Odyssée du docteur Wassell (1944). À nouveau Gary Cooper fut choisi pour interpréter le héros américain. DeMille rajouta à la fin du film un commentaire informant qu’un marin resté seul et probablement prisonnier venait d’être retrouvé sain et sauf.

Gary Cooper est pour la dernière fois le héros d’un film de DeMille où il retrouve également Paulette Goddard, Les Conquérants d’un nouveau monde (1947). Le film, qui traite de l’esclavage, se place dans un contexte où le réalisateur avait refusé de s’opposer à une loi californienne qui visait à donner à tout habitant de l’État le droit au travail, qu’il fut syndiqué ou non. Deux ans plus tard, Samson et Dalila (1949) marqua son retour au péplum biblique. Les dirigeants de la Paramount Pictures, d’abord réticents à une nouvelle folie du réalisateur, le laissèrent finalement mener à bien son projet. Le film fut un énorme succès public, et rapporta près de onze millions de dollars. L’année suivante, il interpréta son propre rôle dans le célèbre Boulevard du crépuscule (1950) de Billy Wilder aux côtés de Gloria Swanson, incarnant une ancienne star du muet préparant son retour.

Puis il sort Sous le plus grand chapiteau du monde (1952), premier grand rôle de Charlton Heston au cinéma. Le film, qui raconte les mésaventures d’un cirque en tournée, remporta notamment l’Oscar du meilleur film en 1953 et reçut un très bon accueil du public, et d’une partie de la critique : « La vie des coulisses, la routine quotidienne, le voyage éternel, le montage de la tente sont décrits par un véritable Victor Hugo du cinéma. » Toutefois, il semblerait que Cecil B. DeMille ne s’attarda pas longtemps avant de se consacrer entièrement à son ultime film, une réadaptation de sa propre œuvre de 1923, Les Dix Commandements (1956). Des moyens colossaux furent déployés : plus de trois ans d’écriture, des mois de repérage, 15 000 animaux, près de 20 000 figurants, sept mois de tournage dont plusieurs séquences ont été tournées en Égypte. Déjà âgé, le réalisateur fut victime un samedi d’une crise cardiaque, mais revint le surlendemain après le repos du dimanche, ne manquant ainsi aucun jour de tournage, pour terminer son travail. Le film, qui fut présenté à New York le , fut un triomphe mondial et plusieurs scènes appartiennent aujourd’hui à la légende de cinéma (l’Exode ou l’ouverture de la mer Rouge).

Dans les années 1950, Cecil B. DeMille, à la suite de démêlés avec des syndicats (refus du closed shop lorsqu’il était présentateur au Lux Radio Theatre, dissension avec la Directors Guild of America), devint un républicain réactionnaire en apportant son soutien au sénateur Joseph McCarthy dans la traque d’éventuels agents, militants ou sympathisants communistes aux États-Unis.

 

Décès et postérité

Cecil B. DeMille effectua un voyage en Europe où il rencontra entre autres Churchill, le pape Pie XII et Konrad Adenauer. À son retour, il se remit au travail : il voulut faire une réadaptation des Flibustiers le film fut dirigé par son gendre Anthony Quinn sous le titre Les Boucaniers (1958) avec Charlton Heston et Yul Brynner et s’atteler à la réalisation de Queen of the Queens, sur la vie de la Vierge Marie. Un dernier projet dont on ne connaît presque rien, appelé Projet X, est évoqué plusieurs fois dans ses mémoires et ses dernières correspondances. Mais fatigué, il s’éteint sans avoir pu en concrétiser aucun, le . Il est inhumé au Hollywood Forever Cemetery de Hollywood.

Une récompense, le Cecil B. DeMille Award récompense les artistes pour l’ensemble de leur carrière dans l’industrie du cinéma. Il est attribué tous les ans depuis 1952 lors de la cérémonie des Golden Globes à Hollywood. Un bâtiment de l’université Chapman d’Orange, en Californie, fut également nommé en son honneur.

 

Vie privée

Cecil B. DeMille épousa l’actrice Constance Adams DeMille (1874-1960) le  et eurent une fille, Cécilia (1908-1984). Ils adoptèrent également une orpheline, Katherine Lester (qui prit le nom de son père adoptif), laquelle épousa l’acteur Anthony Quinn.

Il était par ailleurs franc-maçon.

 

Distinctions

  • Étoile sur le Walk of Fame à Hollywood (face au 1725 Vince Street)

Récompenses

  • Oscars 1950 : Oscar d’honneur (pour l’ensemble de sa carrière)
  • Golden Globes 1952 : Cecil B. DeMille Award (pour l’ensemble de sa carrière)
  • Directors Guild of America Awards 1953 : Lifetime Achievement Award (pour l’ensemble de sa carrière)
  • Golden Globes 1953 : Meilleur réalisateur pour Sous le plus grand chapiteau du monde
  • Oscars 1953 : Oscar du meilleur film pour Sous le plus grand chapiteau du monde
  • Laurel Awards 1958 : Golden Laurel du meilleur réalisateur/producteur
  • Festival de Cannes 2002 : Palme d’or décernée rétroactivement au film Pacific Express (1939) par un jury présidé par Jean d’Ormesson

 

Nominations

  • Oscars 1953 : meilleur réalisateur pour Sous le plus grand chapiteau du monde.
Source: Wikipédia

 

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