Yul Brynner, né Juli Borissovitch Bryner le à Vladivostok (ou sur l’île Sakhaline) et mort le à New York, est un acteur américain d’origines suisse et mongole par son père et russe par sa mère.
Entre 1949 et 1976, il tourne dans environ une quarantaine de films.
Resté très mystérieux sur ses origines sur lesquelles il jouait, Yul Brynner a rendu son existence encore plus exotique qu’elle ne l’a été. Il a souvent prétendu s’appeler Taidje Khan, être mi-japonais, mi-suisse, et être né sur l’île de Sakhaline en 1915 ou en 1920.
Parfois, il prétendait être originaire d’une famille gitane de l’île de Sakhaline. En France, durant les années 1930, on pouvait d’ailleurs l’entendre jouer des morceaux tziganes. Au moment de sa mort, on ignorait la vérité, elle ne sera dévoilée que des années plus tard par son fils Rock Brynner. Aujourd’hui encore, son année de naissance est sujette à débat.
Le , alors qu’il était invité avec le comédien Fernandel à l’émission 36 Chandelles de Jean Nohain, ce dernier racontera que Yul Brynner avait le même âge que lui, et qu’il l’avait croisé en 1924 à l’ABC, une salle de spectacles de cabaret de Marseille, où il jouait de la musique Tzigane. Brynner déclarera avoir assisté à plusieurs spectacles de Fernandel, à l’Alcazar de Marseille, entre 1924 et 1927, et qu’ils étaient bons amis, avec Bréols et Andrex. Par l’intermédiaire de Fernandel, il fera la connaissance de Jean Cocteau et Marcel Pagnol.
En 1927, lorsque Boris Bryner quitte le domicile conjugal et abandonne sa famille, Marousia emmène ses enfants Yul et Vera à Harbin, en Chine, où ils fréquentent une école tenue par une Union chrétienne de jeunes gens (YMCA). Puis, en 1934, tous les trois s’installent à Paris.
Quand il arrive à Paris en 1934, Yul Brynner semble avoir bien plus que 14 ans, sans doute plus de 20 ans, et de plus, il s’exprimait déjà très bien en français, et en d’autres langues étrangères, dont l’anglais et l’allemand, preuves d’une éducation raffinée et complète, qui serait rare à trouver chez un jeune adolescent de soi-disant 14 ans à l’époque, un âge où normalement il devrait être en fin de collège, et plutôt surdoué, comme il parlait plusieurs langues étrangères.
Pour gagner sa vie, Yul Brynner joue de la guitare dans des clubs de nuit. Il rencontre des intellectuels tels que Jean Cocteau. Il est ensuite embauché dans la troupe du Cirque d’Hiver de Paris comme trapéziste où il fait la connaissance de Georges et Ludmilla Pitoëff. Une grave chute de trapèze lui cause une quarantaine de fractures, et il doit abandonner le cirque. Georges et Ludmilla Pitoëff l’engagent au Théâtre des Mathurins en tant que machiniste
Dès , il part pour les États-Unis afin d’étudier le théâtre avec Michael Tchekhov. Lors de son entrée aux États-Unis, âgé de 40 ans, il aurait menti sur son âge, car les services de l’immigration acceptaient rarement des individus célibataires, âgés de plus de 30 ans, car il était difficile de prouver aux usines, ou entreprises, ou plus généralement, au marché du travail américain que l’individu avait une solide expérience professionnelle.
Il commence alors à se produire à Broadway sous le nom de Youl Bryner.
Pour ce rôle, il reçoit en 1952 le Tony Award du meilleur acteur de comédie musicale dans un second rôle. Il joue 4 525 fois au théâtre le Roi de Siam. La comédie musicale est transposée au cinéma en 1956 par Walter Lang, l’acteur y reprenant son rôle. Pour cette prestation, celui qui se fait désormais connaître sous le nom de Yul Brynner remporte l’Oscar du meilleur acteur. Le film fit l’objet d’une adaptation pour la télévision diffusée sur CBS en 1972. Yul Brynner fait partie des neuf acteurs à avoir gagné à la fois un Tony Award et un Oscar pour le même rôle.
En 1951, pour son rôle dans Le Roi et moi, il se rase la tête. À la suite de l’énorme succès de cette production à Broadway et du film au cinéma, il continue à se raser la tête pour le reste de sa vie, bien qu’il portât parfois une perruque pour certains rôles. Se raser la tête à cette époque était très inhabituel, ce qui contribua à lui donner une image d’icône de son temps. Par admiration, des fans se rasèrent aussi la tête et ce style de coupe prit le nom de « look à la Yul Brynner ». La comédie musicale Le Roi et moi sera jouée plus de 4 525 fois à Broadway et en tournée, puis adaptée au cinéma en 1956, pour enfin devenir une série télévisée en 1972.
À partir de 1964, il se rasera aussi les sourcils, ce qui aura pour effet de le rajeunir, ou de masquer son âge, alors que en 1964, certains médias et gens du métier du cinéma affirmaient qu’il avait plus de 60 ans.
Plus tard, il joue dans des films tels que l’aventure épique biblique Salomon et la Reine de Saba (1959), Les Sept Mercenaires (1960), Taras Boulba (1962) et Les Rois du soleil (1963). Il est la covedette avec Marlon Brando dans Morituri (1965), avec Katharine Hepburn dans La Folle de Chaillot (1969) et avec William Shatner dans une version cinématographique de Les Frères Karamazov (1958). Il a joué le rôle principal dans New York ne répond plus (1975) et joue avec Barbara Bouchet dans L’Ombre d’un tueur (1976). Parmi ses dernières apparitions dans des longs métrages, on peut compter le film de Michael Crichton, Mondwest (1973) et sa suite Les Rescapés du futur (1976).
Avec le système des assurances, et les visites médicales obligatoires avant l’engagement dans un film avec des scènes d’action, Yul Brynner fut obligé de mettre entre parenthèses sa carrière au cinéma, à partir de 1976, car les médecins, et surtout, les producteurs, le trouvaient trop vieux. En 1976, il avait certainement 73 ans, mais le comédien ne dévoilera jamais cet âge, pourtant abordé par certains médias, dont le New York Herald Tribune, avec insistance. Si Robert Clouse l’engagera pour le film New York ne répond plus (1975), c’était du fait que le comédien jouissait encore d’une certaine aura, mais il apparaîtra assez fatigué dans le film. Après 1976, la rumeur sur son âge se répandra à Hollywood et, blessé, le comédien se réfugiera à New York. Yul Brynner se consacrera alors au théâtre, reprenant son rôle fétiche dans Le Roi et moi à Broadway, New York.
Yul Brynner a publié deux ouvrages sur la photographie, sa grande passion, pour laquelle il était doué. Certaines de ses photos issues de différentes scènes de tournages où il a fixé sur la pellicule son amie Audrey Hepburn à Venise, Elizabeth Taylor au bord de la piscine, mais aussi Samantha Eggar et l’acteur britannique John McEnery ont été exposées dans la Galerie du Passage, à Paris du au . La galerie consacre également son second étage aux portraits de l’acteur pris par ses amis et quelques grands noms de la photographie.
Il était également chanteur et guitariste. Il publia deux livres : Bring forth the children : A journey to the forgotten people of Europe and the Middle East en 1960 et The Yul Brynner Cookbook : Food Fit for the King and You, un livre de cuisine, en 1983.
Dans les années 1960, Yul Brynner a enregistré un disque de chansons tziganes The Gypsy and I, en duo avec Aliocha Dimitriévitch. Disque Vanguard VSD-79256.
Yul Brynner était également un grand amateur d’art et collectionneur.
D’autre part, il était le parrain de la femme de lettres Nathalie Rheims et de l’actrice Charlotte Gainsbourg, alors que Serge Gainsbourg, un de ses voisins de sa maison de Criquebeuf à Bonnebosq en Normandie, est le parrain de la petite Melody.
D’origine suisse par son grand-père paternel, l’acteur a habité dans plusieurs demeures situées dans l’agglomération de Lausanne, en Suisse. Il s’est tout d’abord installé en 1959 dans un appartement au-dessus d’Ouchy et possédait un petit bateau qu’il utilisait sur le Léman. Il s’est établi quelque temps plus tard à Buchillon dans la propriété de Chanivaz, toujours au bord du lac Léman. Durant ces années où il vécut dans le canton de Vaud, il côtoya régulièrement les autres stars du cinéma installées en Suisse dont Audrey Hepburn, William Holden, Richard Burton et son épouse Elisabeth Taylor.
Il a également remis a la Ville de Lausanne, en 1962, une somme de 10 000 francs suisses en faveur d’un centre d’éducation.
Yul Brynner a déclaré parler onze langues dont l’anglais, le russe, le français, le hongrois, le japonais, l’hébreu et le yiddish. Sa maîtrise parfaite de la langue française lui permit de se doubler occasionnellement lui-même dans les versions francophones de ses films, dont le film Mondwest (1973) de Michael Crichton.
Toutefois, dans le cas contraire, c’est Georges Aminel (connu notamment comme le comédien ayant doublé Dark Vador) qui lui prêtait sa voix, comme c’est notamment le cas dans Les Dix Commandements (1956) et Les Sept Mercenaires (1960).
Au milieu des années 1980, Yul Brynner apprend qu’il est atteint d’un cancer du poumon dû à sa consommation excessive de tabac (cinq paquets par jour). Se sachant mourant, en , soit neuf mois avant sa mort, il donne un entretien dans l’émission Good Morning America, exprimant son désir de faire des courts-métrages publicitaires contre les risques du tabac. Un extrait de cet entretien très poignant sert d’annonce de prévention pour l’American Cancer Society et fut diffusé après sa mort. L’extrait contient le texte suivant : « Now that I’m gone, I tell you, don’t smoke. Whatever you do, just don’t smoke. If I could take back that smoking, we wouldn’t be talking about any cancer. I’m convinced of that », ce qui veut dire : « Maintenant que je ne suis plus là, je vous le dis, ne fumez pas. Faites ce que vous voulez mais ne fumez pas. Si je pouvais revenir en arrière et ne pas commencer à fumer, nous ne serions pas en train de parler de cancer. J’en suis convaincu. »
Du au , il reprend son rôle du roi du Siam à Broadway pour une tournée d’adieu, ce qui porte ses représentations du rôle à 4 633.
À Los Angeles, quelques heures seulement avant sa 4000ème représentation dans Le Roi et moi, il reçut les résultats du test indiquant qu’il avait un cancer du poumon. Hospitalisé au Cedar Sinai hospital, à Los Angeles, au début du mois de , les médecins qui avaient son dossier médical estimèrent qu’il était inopérable. Ce qui l’obligea ainsi que la troupe de la comédie musicale qui était en pleine saison de prendre quelques mois de congé lui permettant de suivre une radiothérapie, ce qui l’empêcha de chanter ou de parler facilement.
Yul Brynner meurt le à New York, à l’âge présumé de soixante-cinq ans, le même jour qu’Orson Welles, son partenaire dans le film La Bataille de la Neretva (1969). Ses cendres reposent en France, dans le cimetière de l’Abbaye royale Saint-Michel de Bois-Aubry à Luzé. L’abbaye était occupée à l’époque par une communauté de moines orthodoxes dont l’un d’eux était un ami de la famille Brynner.
Nom du film
Evaluations
Péplum, Historique