Jane Fonda née Jane Seymour Fonda à New York le est une actrice et une productrice américaine, également auteur, féministe et militante pacifiste. Elle est, notamment, deux fois lauréate de l’Oscar de la meilleure actrice et deux fois lauréate d’un BAFTA.
Elle fait ses débuts à Broadway en 1960 dans la pièce There Was a Little Girl, pour lequel elle reçoit sa première des deux nominations au Tony Awards, avant de débuter la même année au cinéma avec la comédie La Tête à l’envers (1960). Elle obtient une renommée dans les années 1960 au cinéma avec L’École des jeunes mariés (1962), Un dimanche à New York (1963), Cat Ballou (1965), Pieds nus dans le parc (1967) et Barbarella (1968), ce dernier film réalisé par son mari de l’époque, Roger Vadim. Jane Fonda est nommée sept fois aux Oscars, la première fois pour On achève bien les chevaux (1969), avant de remporter à deux reprises l’Oscar de la meilleure actrice pour Klute (1971) et Le Retour (1978). Elle obtient d’autres nominations aux Oscars pour Julia (1977), Le Syndrome chinois (1979), La Maison du lac (1981) et Le Lendemain du crime (1986). Elle obtient d’autres prix tels l’Emmy Award pour sa prestation dans le téléfilm Les Poupées de l’espoir (1984), deux BAFTA pour Julia et Le Syndrome chinois et quatre Golden Globes.
En 1982, elle sort sa première vidéo d’exercices, Jane Fonda’s Workout, devenue la vidéo la plus vendue de l’époque. Ce sera la première des 22 vidéos d’entraînement publiées par elle au cours des 13 années suivantes, qui se vendront au total à plus de 17 millions d’exemplaires. Divorcée de son deuxième mari Tom Hayden, elle épouse le magnat des médias Ted Turner en 1991 et se retire du métier d’actrice. Divorcée de Turner en 2001, Jane Fonda fait son retour en tant qu’actrice avec son premier film en quinze ans, la comédie Sa mère ou moi (2005). Ses films suivants sont Georgia Rule (2007), Le Majordome (2013), C’est ici que l’on se quitte (2014) et Youth (2015). En 2009, elle retourne à Broadway après une absence de 45 ans, dans la pièce 33 Variations, qui lui vaut une nomination au Tony Awards, alors que son rôle récurrent dans la série dramatique d’HBO The Newsroom (2012-2014) lui vaut deux nominations aux Emmy Awards. Elle diffuse également cinq autres vidéos d’exercices entre 2010 et 2012. Elle partage l’affiche avec Lily Tomlin, Sam Waterston et Martin Sheen dans la série originale de Netflix, Grace et Frankie, créée en 2015.
Fonda est également une activiste politique, visible à l’ère de la contre-culture pendant la guerre du Vietnam, et s’implique ensuite dans le plaidoyer pour les femmes. Elle est photographiée assise sur un canon antiaérien lors d’une visite en 1972 à Hanoï. Elle proteste également contre la guerre d’Irak et la violence contre les femmes, et se décrit comme féministe. En 2005, avec Robin Morgan et Gloria Steinem, elle cofonde le Women’s Media Center, une organisation qui travaille à amplifier les voix des femmes dans les médias grâce au plaidoyer, aux médias et au leadership, et à la création de contenu original. Fonda fait partie du conseil d’administration de l’organisation.
Née à New York, Jayne Seymour Fonda est la fille de l’acteur Henry Fonda et de la socialite Frances Ford Seymour, sa seconde épouse. Selon son père, leur nom de famille provient d’un ancêtre italien ayant immigré aux Pays-Bas dans les années 1500. Là-bas, il se marie et la famille commence à utiliser des prénoms néerlandais, avec le premier ancêtre de Fonda arrivant à New York en 1650. Jane Fonda possède également des ascendances anglaises, écossaises et françaises. Son nom est inspiré par la troisième épouse du roi Henri VIII, Jeanne Seymour, à laquelle elle est lointainement apparentée du côté de sa mère. Elle a aussi un frère, Peter, également acteur, et une demi-sœur maternelle, Frances de Villers Brokaw (surnommée « Pan »), dont la fille, Pilar Corrias, est propriétaire de la Pilar Corrias Gallery à Londres.
Après un placement volontaire en observation dans un asile psychiatrique, Frances Fonda se suicide en se tranchant la gorge avec une lame de rasoir, en avril 1950, alors que Jane a douze ans. En 2005, dans ses mémoires, l’actrice écrit que pour sa recherche documentaire, elle fut autorisée à accéder au dossier psychiatrique de sa mère et découvrit que cette dernière avait été violentée dans son enfance, un traumatisme qui a sans nul doute contribué à son instabilité émotionnelle et mentale ultérieure. Plus tard en 1950, son père Henry épouse la mondaine Susan Blanchard, qui a neuf ans de plus que sa fille. Le mariage se termine par un divorce en 1956. À quinze ans, elle reçoit un enseignement en danse classique à Fire Island Pines, à New York. Elle est scolarisée à la Greenwich Academy à Greenwich, dans le Connecticut. Elle fréquente également la Emma Willard School à Troy, dans l’État de New York, et le Vassar College à Poughkeepsie, où elle est une étudiante quelconque.
Ses rapports avec son père, froid et distant avec elle, ne sont pas bons. Elle devient mannequin pour financer ses cours de théâtre, apparaissant deux fois sur la couverture du magazine Vogue. Mais elle refuse d’être transformée selon les canons de beauté en cours à Hollywood à cette époque.
Son travail sur scène dans les années 1950 jette les bases de sa carrière cinématographique dans les années 1960. Elle tourne en moyenne près de deux films par an tout au long de la décennie, à partir de son premier long-métrage sorti en 1960, la comédie La Tête à l’envers (1960) de Joshua Logan, dans lequel elle reprend le rôle qu’elle avait incarné au théâtre, celui d’une cheerleader (pom-pom girl) poursuivant une star du basket incarnée par Anthony Perkins. La performance de la jeune actrice de vingt-deux ans lui vaut des critiques mitigées, mais lui permet d’obtenir le Golden Globe de la révélation féminine de l’année. Elle décrira sa première expérience avec un studio hollywoodien et les critiques sans fin sur son apparence comme « un cauchemar kafkaïen », ne réussissant pas à redécouvrir l’excitation qu’elle éprouvait dans les classes de Strasberg et ne sachant pas comment utiliser ce qu’elle avait appris là-bas pour rendre son personnage de cheerleader plus que monodimensionnel.
Elle enchaîne avec La Rue chaude (1962), drame adapté du roman de Nelson Algren se déroulant durant la Grande Dépression, où elle montre l’étendue de sa gamme de jeu, en incarnant une prostituée de la Nouvelle-Orléans, partageant l’affiche avec Laurence Harvey et Barbara Stanwyck. Le film est notoire pour être le premier film hollywoodien à parler du lesbianisme. Fonda tient le rôle principal féminin de la comédie dramatique L’École des jeunes mariés (1962), adapté d’une pièce de Tennessee Williams, incarnant une jeune femme qui se précipite dans un mariage incertain avec un vétéran de la guerre de Corée. La prestation de la jeune actrice lui vaut une nomination au Golden Globe de la meilleure actrice dans un film musical ou une comédie et le long-métrage remporte un succès commercial. Elle tourne Un dimanche à New York (1963), qui lui vaut d’être qualifiée de « la plus belle et la plus douée de toutes nos nouvelles actrices » par Newsday, mais a également des détracteurs, pour sa prestation de jeune femme frigide dans Les Liaisons coupables (1962), adaptation d’un roman d’Irving Wallace: elle est qualifiée de « pire actrice de l’année » par le Harvard Lampoon. Toujours en 1963, elle vient en France pour tourner le thriller Les Félins (1964) de René Clément avec Alain Delon. En 2017, elle décrit sur CNN son entretien avec Clément, où il tente de lui extorquer des faveurs sexuelles, qu’elle lui refuse. Sorti en plein été 1964, le film obtient un certain succès commercial.
Sa carrière fait une percée avec la parodie de western Cat Ballou, dans laquelle elle incarne une institutrice devenant hors-la-loi. Le film obtient cinq nominations aux Oscars et fait partie des dix plus grands succès au box-office de l’année 1965. Il est également considéré comme le film ayant amené Jane Fonda à devenir une actrice bankable. À cette époque, elle rencontre Roger Vadim, son premier mari, qu’elle épouse en 1965, et qui fait d’elle un sex-symbol en lui confiant le rôle-titre du film d’heroic fantasy Barbarella (1968).
Elle tourne avec Yves Montand sous la direction de Jean-Luc Godard et de Jean-Pierre Gorin dans Tout va bien (1972). Plus tard, les deux réalisateurs, en hommage à l’actrice, réaliseront un autre film : Letter to Jane, où ils commentent une heure durant la photographie de Jane prise lors de son voyage au Vietnam en pleine guerre, faisant à ce moment-là les gros titres de l’actualité.
En 1978, elle découvre l’aérobic et, au début des années 1980, elle publie Jane Fonda’s Workout, première d’une série de 23 vidéos d’exercices sportifs. Les ventes atteignent au total 17 millions d’exemplaires, un succès planétaire surfant sur la tendance du culte du corps dans les années 1980. L’argent récolté sert à financer la carrière politique de son époux Tom Hayden. Mais son mariage sombre en 1989, ce-dernier vivant mal la futilité de l’entreprise de sa femme, alors qu’elle considère que celle-ci était utile pour financer ses combats politiques et rembourser ses prêts.
Privilégiant un cinéma d’auteur engagé qu’elle finit même par produire comme Le Retour (1978), Jane Fonda réussit à se faire un prénom à Hollywood sans que plane sur elle l’ombre de son père. Elle obtient deux Oscars : l’un couronnant son rôle de prostituée dans le film policier Klute (1971) d’Alan J. Pakula, l’autre distinguant sa prestation en épouse de vétéran du Vietnam dans Le Retour (1978) de Hal Ashby. Elle donne la réplique à son père Henry dans son dernier film : La Maison du lac (1981), qu’elle finance, d’ailleurs.
Elle met un terme à sa carrière d’actrice au début des années 1990, mais apparaît de temps en temps dans des feuilletons télévisés.
Elle réalise son grand retour pour le cinéma avec une comédie qui l’oppose à Jennifer Lopez : Sa mère ou moi ! (2005). En 2010, elle reçoit des mains de Bertrand Delanoë la médaille de la Ville de Paris.
Depuis 2015, elle est à l’affiche de la série Netflix, Grace et Frankie aux côtés de Lily Tomlin. Un retour télévisuel triomphal pour l’actrice qui renoue avec les hauteurs de la critique et est, de nouveau, citée lors de cérémonies de remises de prix prestigieuses (Emmy Awards, Screen Actors Guild Awards…).
Divorcée, en 1972, de Vadim, elle épouse, en 1973, le sénateur démocrate Tom Hayden, dont elle partage les engagements politiques. Ensemble, ils ont un fils, l’acteur Troy Garity (qui porte le nom de sa grand-mère paternelle), et adoptent une fille.
En 1991, après deux ans de relation, elle épouse en troisièmes noces le magnat de la presse américain Ted Turner. Elle se fait poser des implants mammaires, et le quitte un mois plus tard après avoir découvert qu’il a une maîtresse ; elle revient finalement mais divorce en 2001.
Entre 2009 et 2017, elle a pour compagnon le producteur Richard Perry.
Elle a vécu en France et parle couramment le français.
Très engagée politiquement, elle fut une des figures les plus en vue de l’Amérique politisée et contestataire des années 1960. Elle soutint activement le mouvement afro-américain des droits civiques et défendit le leader des Black Panthers : Huey P. Newton. Elle avait également alerté l’opinion publique sur la situation désastreuse des Amérindiens aux États-Unis, et longtemps lutté pour les droits des femmes, s’affirmant féministe. Durant la guerre du Viêt Nam, ses prises de position contre le gouvernement américain de l’époque ainsi que son voyage au Vietnam en 1972, où elle alla rendre visite à des prisonniers de guerre et des villageois isolés, soutenant la thèse selon laquelle Richard Nixon aurait donné l’ordre de bombarder le système de digues des rivières du Nord communiste, ont longtemps alimenté la polémique.
Elle critiqua souvent l’administration Bush notamment à propos de l’intervention militaire en Irak et de la mauvaise gestion des dégâts causés par le cyclone Katrina à La Nouvelle-Orléans.
Elle continue aujourd’hui de militer pour la paix et la résolution du conflit israélo-palestinien.
Nom du film
Evaluations
Policier, Thriller