François Ozon est un réalisateur français, né à Paris le .
Il a été cinq fois nommé au César du meilleur film et du meilleur réalisateur.
Fils d’un biologiste et d’une professeur de français, François Ozon, aîné turbulent d’une famille de quatre enfants, reçoit une éducation catholique.
François Ozon est ouvertement homosexuel. La sexualité, l’ambiguïté, l’ambivalence et la subversion des normes sociales ou familiales sont certains de ses thèmes privilégiés.
Ozon se passionne très tôt pour le cinéma. Il fait quelques apparitions comme figurant et met en scène quelques courts métrages amateurs en super 8 dans lesquels il fait jouer les membres de sa famille. Après une maîtrise de cinéma à l’Université Paris I, il intègre, en 1990, le département Réalisation de la Femis, dont il sort diplômé quatre ans plus tard (promotion 1994). Il y rencontre ses futurs producteurs Olivier Delbosc et Marc Missonnier.
À sa sortie de l’école, il tourne ses premiers courts-métrages « professionnels », qui lui assurent très vite une certaine reconnaissance dans le milieu de cinéma. Ces films obtiennent d’ailleurs de nombreux prix dans des festivals. Durant dix années, François Ozon enchaîne les courts-métrages avant de passer au long métrage avec Sitcom (1998). C’est avec Sous le sable (2000) qu’il reçoit une large reconnaissance publique et critique.
Il rencontre à Paris Philippe Rombi qui compose pour des élèves de la Fémis en parallèle de ses études au CNSMDP. Il signe à ce jour la quasi-totalité des bandes originales de films de François Ozon.
En 2003, François Ozon fonde la société de production FOZ, qui coproduit la plupart de ses films.
Il tourne un film par an en moyenne et aime explorer divers genres qu’il confond parfois : drame intimiste, mélodrame, film fantastique, comédie, film policier, comédie musicale, film noir, thriller ou film à costume. Ses scénarios s’attachent à relater le voyage intérieur de ses protagonistes, majoritairement féminins, qui se trouvent confrontés à la difficulté d’affirmer leurs désirs dans une société normative ou violente. Dans sa manière de filmer, Ozon alterne entre réalisme et artificialité revendiquée. Il a souvent recours à une forme de stylisation extrême (décors, costumes, filmage, musique) pour faire émerger une vérité cachée sur ses personnages et jouer sur la confusion du vrai et du faux.
Dès Sitcom (1998), son premier long métrage, il se penche sur la naissance de passions transgressives chez l’individu et la destruction des conventions établies. Sous le sable (2000), qui relance la carrière de Charlotte Rampling, relate le parcours d’une femme d’âge mur en plein déni de la mort de son époux. Huit femmes (2002) adapte une comédie policière du théâtre de boulevard écrite par Robert Thomas. Ce huis clos humoristique, kitsch et vénéneux se situe dans les années 1950 et réunit un casting exclusivement féminin sur l’exemple de Women (1939) de George Cukor. Parmi les huit vedettes sollicitées se trouvent Catherine Deneuve, Isabelle Huppert, Fanny Ardant, Emmanuelle Béart et Danielle Darrieux. Le film, qui est un grand succès critique et public, reçoit l’Ours d’argent de la meilleure contribution artistique pour sa distribution lors du Festival de Berlin 2002. Swimming Pool (2003) se conçoit comme une relecture de La Piscine (1969) de Jacques Deray, portée par un face-à-face malsain entre Charlotte Rampling et Ludivine Sagnier qui fut révélée par Gouttes d’eau sur pierres brûlantes (2000). 5×2 (2004) propose une intrigue à rebours en cinq séquences sur la vie d’un couple, débutant sur le divorce et s’achevant sur la rencontre amoureuse.
Le Temps qui reste (2005) brosse le portrait d’un photographe homosexuel atteint d’un cancer qui réfléchit à la manière de mener ses derniers mois de vie. Angel (2007), tiré d’un roman d’Elizabeth Taylor, est tourné en anglais avec une distribution internationale. Cette réalisation revisite le mélodrame d’époque flamboyant, entre ironie et célébration, dans la lignée de Sirk et Vincente Minnelli. Ricky (2009) mêle peinture du monde ouvrier et onirisme tel que le pratique le réalisme magique. Avec Potiche (2010), interprété notamment par Catherine Deneuve, Fabrice Luchini et Gérard Depardieu, le cinéaste s’intéresse à l’émancipation d’une femme au foyer bourgeoise des années 1970. Ozon revient alors à l’adaptation d’une pièce de boulevard dans un mélange d’humour et de kitsch analogue à l’esprit de Huit femmes (2002). Il évoque ensuite le parcours d’une jeune fille de bonne famille, apparemment structurée, qui s’adonne à la prostitution occasionnelle dans Jeune et Jolie (2013).
Avec Grâce à Dieu (2018), François Ozon réalise un film ancré dans l’actualité en retraçant le combat des victimes d’un prêtre pédophile du diocèse de Lyon pour obtenir réparation face au silence de la hiérarchie catholique locale, notamment le Cardinal Barbarin. Le film obtient le Grand Prix du Jury à la Berlinale 2019. François Ozon se défend d’avoir fait un film contre l’Eglise, et le voit comme un film qui « vise à aider à l’Eglise à comprendre toutes les maladresses et erreurs qui ont été commises ». Le 7 mars 2019, à la suite de la condamnation du cardinal Barbarin à 6 mois de prison avec sursis, François Ozon déclare : « La justice n’a pas eu besoin de mon film pour donner son verdict. Les faits étaient connus, dans des articles, des livres, des reportages et surtout dans les témoignages des victimes ».
Le style de François Ozon mélange plusieurs aspects, dont l’un des plus saillants est l’utilisation d’un symbole idéalisé de la femme : dans la majorité de ses films, l’auteur fait passer une vision personnelle des rapports entre hommes et femmes grâce au rôle clé que revêt la figure féminine.
En 2012, François Ozon est membre du jury de la 62ème édition du Festival international du film de Berlin, présidée par Mike Leigh, en compagnie de Charlotte Gainsbourg et de Jake Gyllenhaal. La même année, il obtient la Coquille d’or au 60ème Festival de Saint-Sébastien pour Dans la maison (2012), une histoire de vampirisation par un élève surdoué de son professeur de français incarné par Fabrice Luchini.
Nom du film
Evaluations
Policier, Drame