Claude Rich, né le à Strasbourg (Bas-Rhin) et mort le à Orgeval (Yvelines), est un acteur français.
Il a notamment reçu deux César : celui du meilleur acteur en 1993 pour Le Souper et un César d’honneur en 2002.
Claude Rich passe les premières années de sa vie à Strasbourg, jusqu’en 1935, puis il emménage avec sa mère et ses trois frères et sœurs à Paris, au 95, boulevard Saint-Michel après la mort de son père, ingénieur de métier, victime à 40 ans de la grippe. Sa mère espère qu’il deviendra prêtre, et bien qu’il ne choisisse pas la voie de la prêtrise, elle ne lui en tiendra pas rigueur, car elle-même ayant voulu être sculptrice, elle l’aidera beaucoup dans son désir d’être acteur. La foi de sa maman laissera néanmoins des traces, car son père étant d’origine alsacienne et sa mère d’origine bordelaise, il se définit comme chrétien-alsacien.
Durant la Seconde Guerre mondiale, vers 1943-1944, il vit aussi en pension à Neauphle-le-Vieux, à l’École du Gai Savoir de Michel Bouts où sa passion du théâtre est née. Pendant que son frère est engagé dans la 1re armée de de Lattre, Claude Rich assiste à la Libération de Paris.
Il commence à travailler comme employé de banque, suit en parallèle les cours Dullin, le Centre d’Art Dramatique de la rue Blanche, et intègre le Conservatoire national supérieur d’art dramatique, promotion de 1953 dont il sort avec le deuxième prix (par ailleurs, aucun premier prix n’est décerné cette année-là). C’est là qu’il se lie d’amitié avec plusieurs élèves qui deviendront tous d’illustres acteurs : Jean Rochefort, Jean-Paul Belmondo, Jean-Pierre Marielle, Bruno Cremer …. Ensemble ils forment ce qui fut appelé la « bande du Conservatoire ».
Claude Rich fait ses débuts au théâtre de la Renaissance, et participe au film Les Grandes Manœuvres (1955) de René Clair, ce qui lance sa carrière cinématographique.
Durant les années 1970-1980, il retourne à sa passion première, le théâtre, notamment dans Hadrien VII pour lequel il est récompensé par le Prix du Syndicat de la Critique, ainsi que dans un passage très remarqué à la Comédie-Française pour le rôle-titre de Lorenzaccio d’Alfred de Musset, mis en scène par Franco Zeffirelli (1976). Cela ne l’empêche pas d’apparaître plusieurs fois sur grand écran, notamment dans La Femme de Jean (1974) dans un rôle atypique, Adieu poulet (1975), Le Crabe-Tambour (1977) et La Guerre des polices (1979).
En 1989, il joue Talleyrand dans la pièce Le Souper de Jean-Claude Brisville, au côté de Claude Brasseur. L’adaptation cinématographique de cette pièce lui permet d’effectuer un retour en force au cinéma en 1992. Sa prestation sera récompensée par le César du meilleur acteur en 1993.
Pour la télévision, Claude Rich tourne peu : sous le faux air d’un diplomate américain marié à Claude Jade, mais secrètement un agent secret dans le feuilleton Le grand secret (1989) ; dans La Vérité en face (1993) il incarne aux côtés de Danielle Darrieux un ancien membre de la Résistance soupçonné d’avoir parlé sous la torture ; son rôle de Léon Blum dans Thérèse et Léon (2001) de Claude Goretta avec Dominique Labourier ; sans oublier son portrait d’un psychiatre célèbre, le professeur Silberstein, aux côtés de Maruschka Detmers dans Clarissa (1998) de Jacques Deray.
Il collabore à de nombreux films historiques, dont Le Colonel Chabert (1994), La Fille de d’Artagnan (1994) qui lui vaut d’être nommé pour le César du meilleur acteur dans un second rôle, Le Bel Été 1914 (1996) ou encore Capitaine Conan (1996).
Lors de la Berlinale 1996, il est membre du jury.
Il ne dédaigne pas pour autant les productions plus grand public, notamment dans les comédies La Bûche (1999), qui lui vaut d’être de nouveau nommé pour le César du meilleur acteur dans un second rôle, ou encore Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre (2002) où il interprète le druide Panoramix.
Acteur au sourire malicieux et à la voix reconnaissable entre toutes, il multiplie les apparitions au cinéma dans les années 2000, notamment dans Le coût de la vie (2003), Là-haut, un roi au-dessus des nuages (2004), Le Mystère de la chambre jaune (2003), Le Cou de la girafe (2004), Président (2006), Le crime est notre affaire (2008).
Il est récompensé par un César d’honneur en 2002, pour l’ensemble de sa carrière.
Il est à nouveau nommé en 2009 pour le César du meilleur acteur dans un second rôle grâce à son interprétation dans le film de François Dupeyron Aide-toi, le ciel t’aidera (2008).
Il incarne le père de Jean-Pierre Bacri, président de section du Conseil d’État, homme précieux et autocentré, dans la comédie de mœurs Cherchez Hortense (2012) ; cela lui vaut une nomination pour le César du meilleur acteur dans un second rôle en 2013.
Mais c’est au théâtre qu’il consacre l’essentiel de son énergie et de son talent, dans ses dernières années, avec deux pièces d’Antoine Rault mises en scène par Christophe Lidon, qui connaissent un grand succès : “Le Diable Rouge” (2008-2009) et “L’Intrus” (2011-2012).
En 2015, il se produit pour la dernière fois au cinéma dans le film d’Alain Choquart, Lady Grey (2015).
En 1957, il fait l’acquisition d’une maison à Orgeval dans les Yvelines. Il se marie le avec l’actrice Catherine Renaudin à Paris. Le couple aura deux filles, Delphine, comédienne, et Natalie Rich-Fernandez, peintre. Ils ont un fils adoptif, Rémy (adopté après la mort de son père, le comédien Bernard Noël).
Catholique, il se rend à la messe chaque dimanche mais se voit comme un « chrétien un peu pitoyable » et déclare : « Je ne suis pas un très bon chrétien. Je n’étudie pas beaucoup ma religion, mais je crois en l’amour de Dieu. De la même façon que l’on ne sait pas toujours pourquoi on aime une personne, j’aime Dieu. Je le fréquente tous les dimanches. Lorsqu’il m’arrive de confier à quelqu’un mon intention d’aller à la messe le dimanche et que mon interlocuteur me fait part de son étonnement, je lui dis que c’est moi qui suis étonné qu’il n’aille pas à l’église ». Il dit avoir prié pour jouer un rôle dans une pièce où Dieu serait évoqué mais ne veut pas jouer de rôles militants : « Ne me transformez pas en comédien catholique. Je veux rester un acteur qui puisse jouer tour à tour un salaud ou un saint. »
En décembre 2006, il signe un manifeste de « soutien total » à Benoît XVI et pour que puisse être célébrée la messe tridentine, [considérant] « comme une grâce la diversité des rites dans l’Église catholique ».
Son nom a été donné à un espace culturel de la commune alsacienne de Masevaux, inauguré en sa présence en 2004.
Nom du film
Evaluations
Policier, Drame