Ingrid Bergman, née le à Stockholm, Suède, et morte le à Londres, Royaume-Uni, est une actrice suédoise.
Elle avait déjà tourné quelques films en Suède lorsque le producteur David O. Selznick lui propose en 1939 de reprendre le rôle principal de l’adaptation américaine d’Intermezzo (1939), ce qui la fait connaître dans son pays. Sa carrière internationale est lancée et sa popularité s’accroît de films en films: Casablanca (1942), Pour qui sonne le glas (1943), Hantise (1944), qui lui vaut l’Oscar de la meilleure actrice, puis Jeanne d’Arc (1948) en font la star mondiale la plus désirée et la mieux rémunérée.
Elle connaît son apogée avec trois films d’Alfred Hitchcock: La Maison du docteur Edwardes (1945), Les Enchaînés (1946) et Les Amants du Capricorne (1949).
Elle fait scandale lorsqu’elle part rejoindre le metteur en scène Roberto Rossellini, laissant derrière elle son mari et sa fille. Elle tournera avec lui Stromboli (1950). Les attaques conjointes de groupements religieux, d’associations féministes et même de politiciens la font bannir du cinéma américain pendant sept ans. Elle tourne à Paris dans Elena et les Hommes (1956) de Jean Renoir, puis à Londres dans Anastasia (1956) d’Anatole Litvak, qui lui vaudra un deuxième Oscar.
Ingrid Bergman reste comme l’une des plus grandes actrices de l’histoire du cinéma. En 1999, le classement « AFI’s 100 Years… 100 Stars » de l’American Film Institute la classe quatrième au panthéon des plus grandes actrices du cinéma américain.
C’est grâce à ce film, où elle interprète une jeune professeur de piano dont tombe amoureux le père de son élève, qu’elle est remarquée par le producteur de Autant en emporte le vent (1939), David O. Selznick. Ce dernier produit l’adaptation américaine d’Intermezzo (1939) où Ingrid tient à nouveau le rôle principal. Le film est un succès et lui ouvre les portes d’Hollywood. Elle est décrite comme un « illustre cadeau de la Suède à Hollywood. » Selznick lui propose d’américaniser son nom, ce qu’elle refuse, et lui fait signer un contrat d’une durée de sept ans. Ils ne feront que deux films ensemble au cours de cette période. Le producteur loue ainsi l’actrice à plusieurs studios. Il la négociera notamment 125 000 dollars à la Warner pour Casablanca (1942).
Dès lors, Ingrid Bergman tourne avec les plus grands acteurs hollywoodiens sous la direction de réalisateurs fameux. Si elle tourne relativement peu de films, elle reste fidèle à quelques réalisateurs, comme Alfred Hitchcock. Elle tient la vedette dans quelques longs métrages comme La Famille Stoddard (1941) de Gregory Ratoff, La Proie du mort (1941) de W. S. Van Dyke ou encore Docteur Jekyll et M. Hyde (1941) de Victor Fleming. Ces différents rôles lui permettent d’améliorer son jeu d’actrice.
En 1942, dans Casablanca, elle incarne le personnage d’Ilsa Lund, qui séduit Rick Blaine, joué par Humphrey Bogart. Il s’agit de son rôle le plus célèbre qui fait d’elle une star mondialement connue.
En 1949, Ingrid Bergman rencontre le réalisateur Roberto Rossellini dont elle admirait les films. Alors qu’elle joue dans son film Stromboli (1950), ils tombent amoureux et elle quitte l’Amérique et son mari, Petter Lindström, à qui elle laisse la garde de leur fille, Pia, et s’installe en Italie avec Rossellini, qui a coupé pour elle sa liaison avec Anna Magnani, ce qui provoque un scandale aux États-Unis. Elle l’épouse et ils auront trois enfants, deux jumelles, Isabella et Isotta Rossellini et un fils, Renato Rossellini.
Elle tourne quatre autres films sous la direction de Rossellini, ouvrant la période dite des « Bergman-films » et marquant une étape décisive dans leurs carrières respectives: Europe 51 (1952), Voyage en Italie (1954), La Peur (1954), Jeanne au bûcher (1954). Avec le rôle principal dans Anastasia (1956) d’Anatole Litvak (1956) (qui en fait l’héritière inconnue de la couronne des Romanov, massacrés après la révolution russe), Bergman fait son grand retour à Hollywood et remporte l’Oscar de la meilleure actrice pour la seconde fois de sa carrière.
Cette récompense a donc valeur de pardon accordé par le « métier »”Source souhaitée” à la star pour ses escapades italiennes. La comédienne, revenue au zénith, alterne plusieurs rôles dans des films américains et européens. Elle obtient le troisième et dernier Oscar de sa carrière, le seul en tant qu’actrice dans un second rôle, pour sa participation au Crime de l’Orient-Express (1974). Deux ans plus tard, elle interprète le personnage de Charlotte, pianiste virtuose mais mère indigne, dans Sonate d’automne (1978) d’ Ingmar Bergman, pour lequel elle reçoit sa septième nomination aux Oscars. Ce dernier rôle pour le grand écran est considéré comme l’une de ses prestations les plus abouties.
Elle fut présidente du jury au Festival de Cannes en 1973.
Pour le premier anniversaire de sa mort, plusieurs de ses amis et parents vinrent l’honorer au Festival du cinéma de Venise. Parmi eux, Gregory Peck, Audrey Hepburn, Charlton Heston, Walter Matthau, Roger Moore, Olivia de Havilland, Claudette Colbert et le Prince Albert de Monaco étaient présents.
Elle meurt seulement quelques jours après sa compatriote, l’actrice suédoise Ulla Jacobsson, également morte d’un cancer.
Son premier mari, Petter Aron Lindström, né en 1907, est le père de sa fille Pia (pour Petter Ingrid Aron), née le 22 septembre 1938. Il rejoindra Ingrid Bergman aux États-Unis et obtiendra son diplôme de médecin à Rochester.
Dans son autobiographie, Ma Vie (My Story), qui fut un livre à succès, elle révèle sa liaison avec le photographe de guerre Robert Capa qui dura deux ans. Il travaillait alors comme photographe de mode et photographe de plateau pour l’American International Pictures, notamment pour le film d’Alfred Hitchcock Les Enchaînés (1946). Hitchcock s’inspira de l’idylle du couple pour écrire le scénario de Fenêtre sur cour (1954).
Avec le metteur en scène de théâtre Lars Schmidt, qui fut son mari de 1958 à 1975, elle possédait, sur la côte suédoise, une île nommée Danholmen.
Elle fut un temps la belle-mère de Martin Scorsese, lorsque celui-ci épousa sa fille, Isabella Rossellini.
Ingrid Bergman parlait couramment le suédois, l’allemand, le français, l’anglais et l’italien. Elle n’avait aucun lien de parenté avec son compatriote le réalisateur suédois Ingmar Bergman.
« Cher M. Rossellini,
J’ai vu vos films Rome, ville ouverte (1945) et Païsa (1946), et les ai beaucoup appréciés. Si vous avez besoin d’une actrice suédoise qui parle très bien anglais, qui n’a pas oublié son allemand, qui n’est pas très compréhensible en français, et qui en italien ne sait dire que « ti amo », alors je suis prête à venir faire un film avec vous. »
— Ingrid Bergman
Elle accepta le rôle du film qu’il avait alors en préparation, Stromboli (1950). Ils se marièrent le et eurent trois enfants : un fils, Roberto Ingmar Rossellini le 2 juillet 1950, les jumelles Isabella Rossellini (qui deviendra actrice) et Isotta (qui sera professeur d’université), le 18 juin 1952. Cette relation suscita un scandale : Bergman, enceinte au moment de son mariage, fut présentée comme « l’apôtre de la dégradation d’Hollywood » et contrainte à quitter les États-Unis d’Amérique. Au cours des années suivantes, elle apparut dans quatre autres films de Rossellini, dont Voyage en Italie (1954), film très important, considéré par plusieurs critiques des Cahiers du cinéma comme étant le premier « film moderne ». Rossellini et Bergman divorceront le .
Roberto Rossellini fit cadeau à Ingrid Bergman en 1954 d’une Ferrari spécialement dessinée pour l’actrice par le carrossier Scaglietti. Ce modèle unique porte le nom de 375 MM « Ingrid Bergman ». La teinte grise de cette voiture deviendra par la suite le « Grigio Ingrid » dans la production Ferrari.
Ingrid Bergman est honorée d’un Emmy Award à titre posthume en tant que meilleure actrice, pour le feuilleton télévisé Une femme nommée Golda (1982), retraçant la vie de la Première ministre israélienne Golda Meir.
Bien qu’annoncée comme la gagnante du prix de la meilleure actrice pour son rôle dans Europe 51 (1952) lors de la cérémonie de clôture, Bergman ne reçut pas le prix parce qu’elle était doublée par Lidia Simoneschi dans la version originale du film, et les règlements du festival stipulaient qu’un interprète doublé devait être disqualifié de la compétition. Les règles furent modifiées par la suite et, sous la direction artistique de Gillo Pontecorvo, le prix fut décerné à Bergman à titre posthume, et reçu par son fils Robertino Rossellini lors de la cérémonie de clôture de l’édition du festival 1992.
Nom du film
Evaluations
Drame, Romance