Jeremy John Irons, généralement dit Jeremy Irons, est un acteur et réalisateur britannique, né le à Cowes sur l’île de Wight en Angleterre.
Ayant débuté sur les planches dès 1969, il se produit dans de nombreux théâtres londoniens, et fait ses débuts à Broadway en 1984 où il reçoit le Tony Award du meilleur comédien pour The Real Thing.
Il se dirige rapidement vers le cinéma : son premier rôle majeur, dans La Maîtresse du lieutenant français en 1982, lui vaut la reconnaissance de ses pairs et de la critique, et il reçoit sa première nomination au BAFTA du meilleur acteur.
Son arrière-grand-père paternel, originaire de la ville écossaise de Dundee, était l’un des premiers policiers du Metropolitan Police Service, la police territoriale de Londres, avant de devenir chartiste. Il est également originaire de l’Irlande de son côté maternel, du comté de Cork (au sud du pays, à Kilcoe Castle), où il réside actuellement, lorsqu’il n’est pas à Watlington, dans l’Oxfordshire.
Irons est scolarisé dans l’école privée de Sherborne School dans le Dorset de 1962 à 1966, où il fonde avec trois camarades un groupe de musique appelé The Four Pillars of Wisdom (« Les quatre piliers de la sagesse »), dans lequel il joue de la batterie et de l’harmonica. Il est aussi l’un des membres d’un duo comique au sein de sa « maison ». À 15 ans, il est nommé capitaine d’une équipe de rugby alors que ses parents se séparent. À 17 ans, il intègre la Combined Cadet Force, un mouvement de jeunesse soutenu par le Ministère de la Défense britannique proposant un entraînement militaire, où il obtient le grade de sergent-major régimentaire, puis échoue au concours d’entrée d’une école vétérinaire, tout en gardant une passion pour l’équitation.
Après un petit rôle amateur dans la pièce The Critic de Richard Brinsley Sheridan, et un premier emploi d’assistant manager dans un théâtre de Cantorbéry, Irons intègre à la fin de son adolescence le programme de formation de deux ans de la Bristol Old Vic Theatre School, école où sont aussi passés des acteurs et actrices célèbres tels que Daniel Day-Lewis, Miranda Richardson et Pete Postlethwaite. Son père lui finance ses études, mais il doit travailler comme artisan pour se payer des vacances.
« Tim Pigott-Smith un camarade du Bristol Old Vic a toujours pensé que j’abandonnerai le métier très rapidement, un an ou deux après avoir quitté l’école. Il m’a dit un jour : « tu n’avais pas de talent ». Mais je ne l’ai pas fait. Je portais bien les costumes, je décorais bien la scène, mais je n’étais pas un acteur comme Tim ou beaucoup d’autres. Mais à la fin des deux ans, cinq d’entre nous ont été choisis pour intégrer la compagnie du Bristol Old Vic elle-même ».
Jeremy Irons
Après son diplôme, il reste à Bristol pour trois saisons, interprétant les premiers rôles dans de nombreuses pièces de Shakespeare, Noël Coward et Joe Orton, puis déménage à Londres en 1971 disant qu’il ne souhaite pas rester un acteur du Répertoire : il veut apparaître sur les planches du West End et dans des films. À 23 ans, il obtient alors le rôle de Jean le Baptiste dans la pièce Godspell, qui est jouée plus de 1 200 fois de 1971 à 1973 au Wyndham’s Theatre.
« Un jour, j’ai auditionné pour une comédie musicale américaine appelée Godspell, de John-Michael Tebelak, qui allait être lancée à Londres. Les Américains aiment l’uniformité d’une façon que nous autres Britanniques n’aimons pas : ils veulent que tout le monde soit aligné dans une sorte de chorale homogène, et me voilà, huit centimètres de plus que tout le monde, au bout de la ligne. Mais ils m’ont quand même donné le rôle, que j’ai joué pendant deux ans dans le West End. Je me souviens d’une nuit, assis à un bout de la scène pendant une chanson que tous les autres chantaient : je jouais Jean Baptiste, et David Essex, qui jouait Jésus était assis de l’autre côté. Et j’ai pensé à ce moment, « c’est ça ! », j’ai glissé vers le théâtre sans trop y penser, mais cela me va comme un gant. »
Jeremy Irons
Il intègre la prestigieuse troupe de la Royal Shakespeare Company en 1976 et alterne le théâtre avec des petits rôles à la télévision.
Après avoir multiplié les représentations sur scène, et quelques rôles pour la télévision anglaise, Irons fait ses premiers pas au cinéma à 32 ans dans Nijinski (1980), un drame d’Herbert Ross, aux côtés d’Alan Bates.
En 1982, après un rôle dans la pièce The Rear Column (1978) au Théâtre du Globe, il est présenté par le metteur en scène Harold Pinter au réalisateur Karel Reisz, qui lui propose de donner la réplique à Meryl Streep dans La Maîtresse du lieutenant français (1981), rôle pour lequel il est nommé au British Academy Film Award du meilleur acteur. Au même moment, à la télévision, il obtient une reconnaissance internationale avec le rôle de l’aristocrate anglais Charles Ryder dans l’adaptation télévisuelle du roman d’Evelyn Waugh, Retour à Brideshead (Brideshead Revisited) en 1981 pour ITV. À la suite de son interprétation, Irons est invité à faire une lecture du roman de Waugh pour le livre audio, puis enchaîne avec les lectures de L’Alchimiste de Paulo Coelho, Lolita de Nabokov (il jouera dans l’adaptation de 1997) et James et la Grosse Pêche de Roald Dahl.
Il fait ses premiers pas à Broadway en 1984 avec The Real Thing face à Glenn Close, qu’il retrouvera dans Le Mystère von Bülow en 1991, et remporte pour son rôle le Tony Award du meilleur comédien, alors que Close remporte celui de la meilleure comédienne. Il continue à apparaître sur les planches des théâtres londoniens jusqu’en 1987. Dans les années 1980, il apparaît de façon sporadique dans plusieurs films : il incarne, face à Robert De Niro, un missionnaire jésuite du XVIIIème siècle dans Mission (1986) de Roland Joffé, qui remporte la Palme d’or à Cannes ; Il interprète le double rôle des jumeaux gynécologues dans le film Faux-semblants (1988) de David Cronenberg, qu’il retrouvera pour M. Butterfly (1993).
Il participe avec son fils Samuel au film Danny, le champion du monde (1988), l’adaptation du roman pour enfants de Roald Dahl Danny, champion du monde.
En 1990, il reçoit l’Oscar du meilleur acteur pour son interprétation du comte Klaus von Bulow dans Le Mystère von Bülow (1990) (Reversal of Fortune) de Barbet Schroeder et interprète en 1991 l’écrivain tchèque Franz Kafka dans le film homonyme de Steven Soderbergh.
Après avoir prêté sa voix à Scar dans Le Roi lion (1994), le long métrage de Walt Disney Pictures, est le narrateur en anglais dans diverses attractions des parcs Disney : le Spaceship Earth de Disney World de 1994 à 2007 ; le Studio Tram Tour: Behind the Magic de Disneyland Paris ; et l’ancienne attraction The Timekeeper, où il doublait H.G. Wells. Il double également Scar dans le spectacle nocturne Fantasmic !.
Il campe le terroriste allemand Simon Peter Gruber dans Une journée en enfer (1995) de John McTiernan et reprend en 1997 le rôle de Humbert Humbert dans la seconde adaptation homonyme par Adrian Lyne du sulfureux roman de Vladimir Nabokov, Lolita. L’année suivante, il participe au blockbuster L’Homme au masque de fer (1998) de Randall Wallacedans le rôle du mousquetaire Aramis, face à Leonardo DiCaprio, John Malkovich, Gabriel Byrne et Gérard Depardieu, et apparaît au casting de Donjons et dragons (2000), un film similaire par son genre à Eragon (2006), dans lequel il retrouve John Malkovich.
Jeremy Irons participe également quelques production européennes, notamment françaises, telles que Fatale (1992) de Louis Malle avec Juliette Binoche, And now… Ladies and Gentlemen (2002) de Claude Lelouch, avec Patricia Kaas, et Callas Forever (2002) de Franco Zeffirelli, face à Fanny Ardant.
Il retrouve les grosses productions, avec Casanova (2005) avec Heath Ledger dans le rôle-titre, ou le film épique sur les Croisades Kingdom of Heaven (2005), de Ridley Scott, où il interprète Tibérias, le régent du Royaume de Jérusalem. Il interprète la même année le Robert Dudley, comte de Leicester et favori de la reine Élisabeth Ire, interprétée par Helen Mirren, dans la mini-série britannique Elizabeth I produite par Channel 4 et HBO, rôle pour lequel il remporte l’Emmy, le Golden Globe, le Screen Actors Guild Award du meilleur acteur dans une mini-série ou un téléfilm, alors que Mirren remporte les mêmes récompenses dans les catégories de la meilleure actrice.
Après 18 ans d’absence, Irons revient au théâtre en 2006, où il joue avec Patrick Malahide dans la pièce Embers adaptée par Christopher Hampton du roman Les Braises (A gyertyák csonkig égnek) de Sándor Márai au West End. En 2008, il interprète le premier ministre britannique Harold Macmillan dans Never So Goo, et l’année suivante, il retrouve Joan Allen dans Impressionism de nouveau à New York, sur Broadway.
Irons travaille sous la direction de David Lynch dans son film Inland Empire (2006), puis il apparaît dans la seconde réalisation de l’acteur Ed Harris, Appaloosa (2008), face à Harris et Viggo Mortensen, et participe avec Joan Allen au biopic télévisuel de la vie de Georgia O’Keeffe diffusé sur la chaîne Lifetime.
Jeremy Irons est choisi pour incarner Alfred Pennyworth au côté de Ben Affleck, de Henry Cavill et de Gal Gadot dans le film américain Batman v Superman : L’Aube de la justice (2016) réalisé par Zack Snyder.
Il reprend son rôle d’Alfred dans Justice League (2017) avec Ben Affleck, Henry Cavill, Gal Gadot, Ezra Miller, Jason Momoa, Ray Fisher et réalisé par Zack Snyder. Puis on le voit dans le blockbuster Red Sparrow (2018) avec Jennifer Lawrence et plus récemment dans le film L’Étau de Munich (2021) avec George MacKay.
Jeremy Irons est marié depuis 1978 à l’actrice irlandaise Sinéad Cusack dont il a deux enfants : Samuel, né le 16 septembre 1978, et Maximilian, né le 17 octobre 1985, qui est également acteur, crédité sous le nom de Max Irons.
Il a été membre du jury des longs métrages du Festival de Cannes 2000 et président du jury international du Festival du film de Sarajevo en 2007. En 2003 il préside le jury des courts-métrages lors du Festival international du film de Marrakech.
Il remporte en 1978 le Clarence Derwent Award pour son rôle dans la pièce de théâtre The Rear Column, puis en 1984 le Tony Award et le Drama League Award du meilleur acteur pour celui de Henry dans The Real Thing, une pièce de Tom Stoppard jouée à Broadway. Au cinéma et à la télévision, il est nommé et remporte les récompenses les plus prestigieuses du monde, à commencer un Oscar (au cinéma) et un Emmy Award. De plus, il remporte à partir du début des années 1990 des prix saluant l’ensemble de sa carrière, dont un César d’honneur en 2002.
Jeremy Irons est le quatorzième acteur à remporter les « Trois couronnes des acteurs » (Triple Crown of acting) en ayant remporté un Oscar (cinéma), un Tony (théâtre) et un Emmy (télévision), qui sont trois des quatre récompenses les plus prestigieuses décernées aux États-Unis par les différentes Académies artistiques, avec le Grammy, qui récompense la musique.
En septembre 2008, il est fait membre honoraire à vie de la Law Society de l’University College Dublin, récompensant ses contributions à l’écran et au théâtre, et il reçoit le titre de Docteur honoris causa de l’université de Southampton Solent deux mois plus tard.
Année | Cérémonie | Catégorie | Film |
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1981 | Variety Club Awards | Meilleur acteur | La Maîtresse du lieutenant français |
1989 | Prix Génie | Meilleur acteur | Faux-semblants |
New York Film Critics Circle Awards | Meilleur acteur | ||
Chicago Film Critics Association Awards | Meilleur acteur | ||
Fantasporto | Prix d’interprétation masculine | ||
1990 | Oscars du cinéma | Meilleur acteur | Le Mystère von Bülow |
Golden Globes | Meilleur acteur | ||
National Society of Film Critics Awards | Meilleur acteur | ||
Los Angeles Film Critics Association Awards | Meilleur acteur | ||
Boston Society of Film Critics Awards | Meilleur acteur | ||
Chicago Film Critics Association Awards | Meilleur acteur | ||
Kansas City Film Critics Circle Awards | Meilleur acteur | ||
Prix David di Donatello | Meilleur acteur international | ||
Festival du film de Giffoni | Prix François Truffaut | Pour l’ensemble de sa carrière | |
1994 | Annie Awards | Meilleur doublage | Le Roi lion |
1997 | Emmy Awards | Meilleure narration en voix off | The Great War and the Shaping of the 20th Century |
Festival de Saint-Sébastien | Prix Donostia | Pour l’ensemble de sa carrière | |
1998 | Prix du cinéma européen | Lifetime Achievement | |
2002 | César du cinéma | César d’honneur21 | |
2006 | Emmy Awards | Meilleur acteur dans un second rôle dans une mini-série ou un téléfilm | Elizabeth I |
Golden Globes | Meilleur acteur dans une mini-série ou un téléfilm | ||
Screen Actors Guild Awards | Meilleur acteur dans une mini-série ou un téléfilm | ||
2009 | Actor’s Mission Awards | The Power of the Powerless | |
2012 | Independent Spirit Awards | Robert Altman Award (partagé avec le réalisateur J. C. Chandor, les directeurs de casting Bernard Telsey et Tiffany Little Canfield et l’ensemble des acteursN 3) | Margin Call |
Année | Cérémonie | Catégorie | Film |
---|---|---|---|
1982 | British Academy Film Awards | Meilleur acteur | La Maîtresse du lieutenant français |
British Academy Television Awards | Meilleur acteur | Retour à Brideshead | |
Emmy Awards | Meilleur acteur dans une mini-série ou un téléfilm | ||
Golden Globes | Meilleur acteur dans une mini-série ou un téléfilm | ||
1987 | Golden Globes | Meilleur acteur dans un film dramatique | Mission |
Prix David di Donatello | Meilleur acteur international | ||
1990 | Saturn Awards | Meilleur acteur | Faux-semblants |
1995 | MTV Movie Awards | Meilleur méchant | Le Roi lion |
1997 | Satellite Awards | Meilleur acteur dans un second rôle dans un film dramatique | Beauté Volée |
1999 | MTV Movie Awards | Meilleur baiser (partagé avec Dominique Swain) | Lolita |
2002 | Prism Awards | Meilleure performance dans un téléfilm | Last Call |
2005 | Satellite Awards | Meilleur acteur dans un second rôle dans une comédie | Adorable Julia |
2009 | Satellite Awards | Meilleur acteur dans une mini-série ou un téléfilm | Georgia O’Keefe |
2010 | Golden Globes | Meilleur acteur dans une mini-série ou un téléfilm | |
Screen Actors Guild Awards | Meilleur acteur dans une mini-série ou un téléfilm | ||
2011 | Festival de télévision de Monte-Carlo | Meilleur acteur | The Borgias |
Gotham Awards | Meilleure distribution | Margin Call | |
Phoenix Film Critics Society Awards | Meilleure distribution | ||
2012 | Central Ohio Film Critics Association | Meilleure distribution | |
Golden Globes | Meilleur acteur dans une série dramatique | The Borgias |
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