Patrice Leconte est un réalisateur, scénariste, metteur en scène, dessinateur et écrivain français né le à Paris.
Il est révélé comme scénariste/réalisateur durant les années 1980 avec plusieurs comédies populaires portées par la troupe du Splendid: Les Bronzés (1978) et Les bronzés font du ski (1979). Il les retrouve vingt ans plus tard pour Les Bronzés 3 : Amis pour la vie (2006).
Entre-temps, il se diversifie et signe plusieurs films acclamés par la critique : la comédie dramatique Tandem (1987), le drame Monsieur Hire (1989), Le Mari de la coiffeuse (1990), La Fille sur le pont (1999), qui sont tous nommés aux Césars dans la catégorie Meilleur Réalisateur.
Mais c’est sa comédie en costumes Ridicule, en 1997, qui lui vaut le César 1996 du meilleur réalisateur et le BAFA du meilleur film en langue étrangère en 1997. Durant les années 2010, il signe la comédie dramatique Voir la mer (2011), qui lui vaut le Swann d’or du meilleur réalisateur mais signe aussi son premier film d’animation, Le Magasin des suicides (2012).
Patrice Leconte a, selon son autobiographie, un père gynécologue obstétricien et une mère qui fut une des pionnières de l’accouchement sans douleur, ainsi que trois frères et sœur1. Il passe son enfance à Tours, tournant dès 15 ans des petits films d’amateur.
Il part à Paris en 1967 pour suivre le cours Littré, puis entre à l’IDHEC, prestigieux établissement de ses rêves qui se révèle « poussiéreux et archaïque, sans contact avec le vrai cinéma ». Il écrit quelques critiques aux Cahiers du cinéma, demeure extérieur au mouvement de Mai 68, puis se lance avec plus ou moins de bonheur dans le court métrage. Parallèlement, il contribue au journal Pilote de 1970 à 1974, produisant des planches d’une grande originalité et réalise de nombreux films publicitaires.
Ses premiers longs-métrages passent inaperçus ou sont mal reçus. En 1975, il se lance dans un projet plus ambitieux, en adaptant des personnages de Gotlib avec Jean Rochefort et Coluche: Les vécés étaient fermés de l’intérieur (1976). le film est mal reçu par la critique et ses résultats déçoivent au regard des têtes d’affiches. Patrice Leconte commence à croire qu’il a fait fausse route dans le cinéma et accentue sa carrière publicitaire. En 1977, il accepte un dernier projet, l’adaptation à l’écran d’une pièce de café-théâtre: Amour, Coquillages et Crustacés, renommé à l’écran Les Bronzés (1978). Et le film est un des plus grands succès du cinéma français. S’ensuit pendant une dizaine d’années une série de comédies, généralement autour de la troupe du Splendid, mais aussi d’acteurs comme Coluche, Bernard Giraudeau et Gérard Lanvin, qui rencontrent souvent le succès Viens chez moi, j’habite chez une copine (1981), Les Spécialistes (1985), qui lui permet d’aller vers un registre dramatique).
A l’approche des années 1990, il décide vraiment de changer de registre: il livre la comédie dramatique Tandem (1987), où Gérard Jugnot rase sa moustache pour donner la réplique à Jean Rochefort. C’est la première fois qu’il cadre aussi, et livre un récit entièrement personnel; ensuite, il livre le très sérieux Monsieur Hire (1989), dans lequel il propose une nouvelle adaptation d’un roman de Georges Simenon en révélant un Michel Blanc totalement à contre-emploi, livide et bouleversant. Enfin, Le Mari de la coiffeuse (1990) lui permet de dresser un portrait inclassable d’un homme qui n’arrive pas à aimer sa femme comme il le voudrait. Dans les trois cas le public accepte ce changement de style, grâce au très grand soin que Leconte apporte à l’esthétique et au rythme du film, la gestion des tensions et la direction d’acteurs.
Cependant, les échecs successifs de la comédie contemporaine Tango en 1993 et du drame en costumes Le Parfum d’Yvonne en 1994, ne le découragent pas de mélanger les deux genres: en 1996 sort ainsi Ridicule qui le réconcilie avec le public et la critique, en même temps qu’il lui permet de remporter les Césars du meilleur réalisateur et du meilleur film.
Il réunit des trios d’acteurs mythiques pour ses deux prochains projets: d’abord les monstres sacrés Jean-Pierre Marielle, Philippe Noiret et Jean Rochefort dans Les Grands Ducs (1996), puis le trio de stars Jean-Paul Belmondo, Alain Delon et Vanessa Paradis pour la comédie dramatique Une chance sur deux (1998). Il retrouve la jeune actrice/chanteuse pour La Fille sur le pont (1999), où elle donne la réplique à Daniel Auteuil. Cet ambitieux drame en noir et blanc annonce des années 2000 placées sous le sceau de la noirceur.
Il surprend en revenant à la comédie: l’équipe du Splendid a fait de nouveau appel à lui pour réaliser le troisième volet des Bronzés, Les Bronzés 3 (2006). Il propose la même année la comédie dramatique Mon meilleur ami (2006), qui combine le fidèle Daniel Auteuil à la star de la comédie Dany Boon.
Il connait un flop avec La Guerre des miss (2008), qui associe la star Benoît Poelvoorde à la plus discrète Olivia Bonamy.
Les films réalisés par Patrice Leconte entre les années 1990 et 2000 ont permis à Gérard Jugnot, Jean Rochefort, Michel Blanc, Charles Berling et Daniel Auteuil d’être nommés au César du meilleur acteur (remporté par Auteuil et Blanc) et à Juliette Binoche et Vanessa Paradis au César de la meilleure actrice.
Il est également président du grand jury du Festival du grain à démoudre de Gonfreville-l’Orcher en 2010.
Il propose une petite comédie de moeurs, Voir la mer (2011), qui lui permet de s’éloigner des castings quatre étoiles pour diriger l’ex-miss Météo Pauline Lefèvre. Le Magasin des suicides (2012) sort l’année suivante.
Il fait un grand écart artistique: en livrant la comédie chorale française Une heure de tranquillité (2014), avec Christian Clavier, Carole Bouquet, Rossy de Palma, Stéphane De Groodt et Valérie Bonneton, puis en renouant avec le drame historique en costumes avec Une promesse (2013). Cette co-production internationale lui permet de diriger les comédiens anglais Rebecca Hall, Alan Rickman et Richard Madden.
Participant occasionnellement à l’émission de Laurent Ruquier, On va s’gêner, sur Europe 1, durant cette décennie, il finit par rejoindre la bande de chroniqueurs de Cyril Hanouna à la rentrée 2015 dans l’émission Les Pieds Dans Le Plat, toujours sur Europe 1.
En 2016, Luc Besson le choisit comme parrain de la cinquième promotion de l’École de la Cité, dans laquelle il intervient régulièrement.
Il est marié avec Agnès Béraud, sœur du réalisateur Luc Béraud et attachée de presse des Cahiers du cinéma, avec qui il a eu deux filles, Marie et Alice.