Sergio Reggiani, dit en français Serge Reggiani, né le à Reggio d’Émilie (Italie) et mort le à Boulogne-Billancourt (France), est un acteur et un chanteur français d’origine italienne.
Venu du théâtre, il tourne au cinéma sous la direction de plusieurs générations de réalisateurs et s’impose comme une figure marquante du cinéma français. Venu tardivement à la chanson (à 42 ans), il est considéré comme l’un des grands interprètes de la chanson française. Exigeant dans le choix des auteurs, il chante aussi bien Baudelaire que Moustaki, ou encore Rimbaud, Dabadie ou Vian. Dans les années 1980, il se découvre une passion tardive pour la peinture, ce qui l’amène, en 1991, à exposer pour la première fois. Durant cette décennie, il publie également deux ouvrages autobiographiques.
Né à Reggio d’Émilie, en Émilie-Romagne (Italie), issu d’une famille modeste (son père, Ferruccio Reggiani, était associé coiffeur, sa mère ouvrière) et antifasciste, Reggiani arrive en France à l’âge de huit ans avec sa famille, à Yvetot en Normandie. Il suit d’abord les traces de son père comme apprenti coiffeur, puis après la lecture d’une petite annonce, s’inscrit au Conservatoire des arts cinématographiques, à Paris, où la famille s’est installée entretemps.
Serge Reggiani prend des cours d’art dramatique auprès de Léon Smet en Belgique. Il reçoit en 1938 le 1er prix de comédie à Paris, et s’inscrit en 1939 au Conservatoire national d’art dramatique.
En 1941, il commence sa carrière de comédien au théâtre dans Le Loup-Garou de Roger Vitrac. Il interprète ensuite Britannicus auprès de Jean Marais, puis joue dans Les Parents terribles de Jean Cocteau.
En 1943, sur le tournage du Carrefour des enfants perdus (1944) de Léo Joannon, il rencontre la comédienne Janine Darcey, qu’il épouse en 1945. Ils ont deux enfants, Stéphan et Carine, à qui Serge Reggiani transmet la fibre artistique. Ils divorcent en 1955.
Après la guerre, il apparaît très souvent au théâtre ou au cinéma : Les Portes de la nuit (1946), Casque d’or (1952), qui lui permet de rencontrer Simone Signoret, qui restera toujours son amie, et qu’il retrouvera plus tard dans L’Armée des ombres (1969) de Jean-Pierre Melville. Il est un comédien reconnu. Il est naturalisé français en 1948.
Il excelle dans des personnages troubles, comme dans Manon (1949) d’Henri-Georges Clouzot et dans Marie-Octobre (1959) de Julien Duvivier. En 1957, il épouse la comédienne et metteur en scène Annie Noël. Entre 1958 et 1963, ils auront ensemble trois enfants, Célia, qui deviendra pianiste, Simon et Maria.
À partir de 1964, Serge Reggiani s’oriente vers la chanson grâce à Jacques Canetti qu’il a rencontré chez ses amis Simone Signoret et Yves Montand. Jacques Canetti lui propose de participer à l’intégrale 100 chansons de Boris Vian et lui fait découvrir des chansons dont la plupart des textes sont inédits à l’exception du Déserteur.
Son premier disque sort en 1965, en pleine période Yé-Yé, et connaît un succès très encourageant pour un interprète débutant dans la chanson. Diffusée deux jours durant par RTL, la chanson Arthur, où t’as mis le corps ? fait l’objet d’un concours où les auditeurs doivent deviner l’interprète-mystère. D’après Reggiani lui-même, seuls trois auditeurs ont trouvé la bonne réponse, alors que des milliers croyaient avoir reconnu Louis de Funès.
Au théâtre, sa performance dans Les Séquestrés d’Altona de Jean-Paul Sartre est particulièrement saluée.
Il travaille aussi bien avec des compositeurs reconnus Jacques Datin notamment qu’avec de nouveaux auteurs dont certains deviendront célèbres : Pierre Tisserand, Serge Bourgois, Albert Vidalie, Georges Moustaki et Jean-Loup Dabadie (qu’il retrouvera de nouveau sur le tournage de Vincent, François, Paul et les autres en 1974), ou encore Maxime Le Forestier et Serge Gainsbourg dans les années 1970. Son fils Stéphan et sa femme, Annie Noël, écriront également pour lui.
Dans les années 1970, Claude Lemesle lui écrit de nombreux textes : Venise n’est pas en Italie, Le Souffleur et Le Barbier de Belleville. Le parolier assure la direction artistique des derniers albums. De jeunes paroliers, tels Philippe Sizaire, Jacques Roure ou Marilena Orlando écrivent pour lui dans les années 1990. Reggiani chante également les mots de Didier Barbelivien. Michel Legrand et Alain Goraguer ont aussi composé pour lui.
Il tourne deux polars à succès de Roger Pigaut : Comptes à rebours (1971) et Trois Milliards sans ascenseur (1972). Après 16 ans de vie commune, Serge Reggiani et Annie Noël s’éloignent. Ils divorcent en 1973. Il tourne pour Claude Lelouch, Le chat et la souris (1975). À la fin des années 1970, il se produit sur scène avec son fils Stéphan, puis avec sa fille Carine. Un album est publié, la critique n’est pas tendre. Noëlle Adam, danseuse et actrice partage ensuite sa vie pendant plus de 30 années (une chanson “Noëlle” lui est consacrée). Ils se marièrent en 2003, un an avant la mort de Serge (en 2009, elle publie Dans les yeux de Serge – éditions Archipel).
En 1980, à l’âge de 35 ans, son fils Stéphan met fin à ses jours dans la maison de Mougins où il se trouve avec sa femme et sa grand-mère. Serge utilisera sa voix pour jouer le Ramoneur dans Le Roi et l’Oiseau (1980). Bien qu’il ressente moins de goût pour la chanson, Serge Reggiani, soutenu par ses amis, trouve dans le travail la force de lutter contre la dépression et l’alcoolisme pourtant présents. Il continue ainsi de produire des albums qui bénéficient de la faveur du public et rencontre également un grand succès à l’Olympia en 1983 et 1989. En 1986, il tourne dans L’Apiculteur de Theo Angelopoulos.
Au cours de la décennie 1990, il reprend goût à la vie et se produit sur de nombreuses scènes : le Palais des congrès, les Francofolies, l’Olympia. Il sort un album par an dont 70 balais, puis un tous les deux ans. Il peint également et expose ses œuvres.
Il tient le premier rôle du film De force avec d’autres (1993), réalisé par son fils Simon Reggiani. En 1995, il participe au Concert des Enfoirés, Les Enfoirés à l’Opéra-Comique. Il se produit à Reggio d’Émilie, sa ville natale, puis encore à Paris à la fin des années 1990.
Le , il meurt d’une crise cardiaque à l’âge de 82 ans. Sa mort suit de quelques heures celle d’une autre figure emblématique de la chanson française, Sacha Distel. Il repose au cimetière du Montparnasse (9ème division), auprès de ses parents et de son fils Stéphan Reggiani, et non loin des sépultures de Sophie Desmarets et de Maurice Pialat.
Nom du film
Evaluations
Policier, Drame, Romance