Hafsia Herzi, née le 25 janvier 1987 à Manosque, est une actrice et réalisatrice française, révélée par son rôle dans La Graine et le Mulet d’Abdellatif Kechiche (2007).
Hafsia Herzi, d’origine tunisienne par son père et algérienne par sa mère, est la benjamine d’une famille de quatre enfants (deux frères et une sœur, Dalila).
Après le divorce de ses parents, son père s’est remarié en Algérie. Sa mère vit à Marseille, où Hafsia grandit.
Elle décroche l’un des rôles principaux du film La Graine et le Mulet (2007) d’Abdellatif Kechiche. Le film lui vaut en 2007 le prix Marcello-Mastroianni (« jeune acteur ou actrice ») lors de la 64ème Mostra de Venise, suivi en 2008 du César du meilleur espoir féminin. Dans la foulée, elle quitte sa famille pour aller vivre seule à Paris. Sa carrière d’actrice l’amène à interrompre les études de droit qu’elle avait entamées après son bac.
Elle prend 15 kg pour tenir son rôle dans La Graine et le Mulet. La scène finale de la danse orientale a exigé cinq jours de tournage. Contrairement à ce qu’elle a affirmé lors de son audition, elle ne sait pas danser et doit prendre des cours pendant le film. Blessée, elle danse même avec une attelle:
« C’était dur : pour mon premier film j’étais obligée de prendre du poids, je l’ai fait parce que j’avais quelqu’un en face de moi qui avait 100 % confiance en moi. Je devais me changer physiquement et danser. J’avais vraiment peur de cette scène. Je savais que c’était une scène importante et je l’avais tellement travaillée qu’il fallait que j’assure. C’était très dur physiquement mais bizarrement je tenais à chaque fois plus de 45 minutes. Même des professionnels de la danse me le disaient, c’est un truc de fou car une danseuse ça danse une heure maximum. Mais j’étais portée par l’énergie et par le personnage. Après le tournage j’ai dormi une semaine! »
Hafsia Herzi minimise les talents qu’on lui attribue :
« Jusqu’à ma rencontre avec Abdel, je n’avais fait que quelques figurations. Je voyais qu’il avait confiance en moi, mais je m’interrogeais : pourquoi m’a-t-il choisie alors que je ne sais pas jouer, que je n’ai suivi aucun cours … Avec le recul, même si je suis consciente du travail que j’ai fait, je continue à me dire : pourquoi moi ?. »
En larmes alors qu’elle reçoit son prix d’interprétation à Venise, elle déclare : « Un prix important, la reconnaissance de tous les efforts que j’ai faits pour ce film. Le futur ? Je ne sais pas, je suis encore toute chamboulée. » Plus tard elle déclare au sujet des deux années avant de recevoir le prix : « Pendant les auditions, personne ne voulait croire que j’avais tenu un rôle principal dans un long métrage. J’ai même ressenti du mépris. Mais j’ai en moi une rage positive. J’ai appris qu’il fallait se battre pour obtenir ce que l’on veut ».
Pour le choix des scénarios, « j’évite les clichés. Tout ce qui est femmes battues, mariées de force…. Je ne me sens pas concernée par ça et j’ai plutôt envie de montrer une image positive. Dans Française, Sofia vit des choses dures, mais elle étudie, elle en veut. » Cela l’intéresse d’« interpréter des rôles où je pourrais m’appeler indifféremment Juliette ou Charlotte. Parce que je suis avant tout française, d’origine maghrébine, certes, je ne renie absolument pas mes origines, bien au contraire, je suis aussi contente de tourner des rôles de Maghrébines, mais j’aime bien rencontrer des gens qui ont de l’imagination. » Elle est parfois confrontée aux clichés: « Dernièrement, on m’a interrogée sur les banlieues parisiennes, alors que je suis des quartiers Nord de Marseille. Ça n’a rien à voir. Ou alors, on veut me faire poser dans un style racaille. La dernière, c’est un journaliste qui m’a demandé si j’étais bien “intégrée”. Intégrée à quoi ? Je suis française. »
En janvier 2008, elle tourne dans le film de Francis Huster, Un homme et son chien (2009), aux côtés de Jean-Paul Belmondo. En septembre, elle termine le 3ème long métrage d’Alain Guiraudie, Le Roi de l’évasion (2009), dans lequel elle incarne une adolescente (Curly) dans une comédie d’anticipation. Elle enchaîne aussitôt avec le film les Secrets (2009), que tourne en Tunisie la réalisatrice Raja Amari.
Actrice confirmée, elle tourne notamment avec Emmanuelle Bercot, Caroline Link, Sylvie Verheyde ou encore Mehdi Ben Attia. Elle retrouve Abdellatif Kechiche pour la trilogie Mektoub my love dont les deux premiers volets Mektoub, my love: canto uno (2017) et Mektoub, my love: intermezzo (2019). Elle joue dans le film Persona non grata (2019) avec Raphaël Personnaz, Nicolas Duvauchelle, Anne Charrier et réalisé par Roschdy Zem.
Après un premier court-métrage réalisé 2010, Hafsia Herzi passe à nouveau derrière la caméra en 2019. Son premier long-métrage Tu Mérites un Amour (2019) est présenté à la Semaine de la critique de Cannes. Elle y incarne le rôle principal, celui d’une trentenaire qui se remet difficilement d’une rupture amoureuse.
Nom du film
Evaluations
Drame, Thriller