Isabelle Carré, née le dans le 12ème arrondissement de Paris, est une actrice et écrivaine française.
Elle a obtenu le César de la meilleure actrice en 2003 pour son rôle dans Se souvenir des belles choses (2002) ainsi que le Molière de la comédienne à deux reprises (en 1999 pour Mademoiselle Else et en 2004 pour L’Hiver sous la table).
En 2018, elle a publié un premier roman chez Grasset, Les Rêveurs, qu’elle a lu ensuite à la Bibliothèque des voix. Un deuxième roman, Du côté des Indiens, est paru en 2020.
Isabelle Carré est l’unique fille d’une fratrie de trois enfants. Son père qui a révélé tardivement son homosexualité est designer et a fondé une agence de design travaillant notamment pour les stylos Waterman ou pour Pierre Cardin. Sa mère est secrétaire de direction; elle est issue de l’aristocratie vendéenne et vit de sa sculpture. Elle passe son enfance dans le 7ème arrondissement de Paris avec ses deux frères : l’aîné Benoit Carré, auteur-compositeur et ex-membre de Lilicub et Vincent.
À quatorze ans, elle se retrouve dans le service psychiatrique de l’hôpital Necker-Enfants malades après une tentative de suicide. Elle dit y découvrir le film Une femme à sa fenêtre (1976), de Pierre Granier-Deferre, et conclut, après avoir été conquise par le jeu et les répliques de Romy Schneider, que devenir actrice lui apporte une solution à son hyperémotivité. Un an plus tard, elle quitte ses parents à la suite de leur séparation, pour vivre seule. Son père règle son loyer tandis qu’Isabelle Carré fait des photos pour les magazines Jeune et Jolie, OK, Podium pour gagner un peu d’argent. Elle s’oriente vers la comédie et suit alors des cours d’art dramatique à l’American Center, au cours Florent et au Studio Pygmalion, tout en suivant sa scolarité au lycée Victor-Duruy. Elle joue son premier petit rôle au cinéma dans le film Romuald et Juliette (1988) de Coline Serreau.
Elle obtient son bac B en 1989, puis intègre l’École nationale supérieure des arts et techniques du théâtre (ENSATT). Elle commence rapidement une importante carrière théâtrale et cinématographique, alternant films grand public, films d’auteur, téléfilms et pièces de théâtre.
Elle réalise une splendide performance d’actrice dans La Femme défendue (1997) de Philippe Harel où elle est filmée sous tous les angles, et occupe l’écran durant tout le film. Cette prestation lui vaut le prix Romy-Schneider de l’espoir du cinéma français et une troisième nomination au César du meilleur espoir féminin. Elle remporte la même année le prix Gérard Philipe.
Ensuite, elle joue dans À la folie… pas du tout (2002) de Lætitia Colombani, dans lequel elle interprète la compagne avocate de Samuel Le Bihan, que lui dispute Audrey Tautou.
En 2003, elle reçoit le César de la meilleure actrice pour le film Se souvenir des belles choses (2002) de Zabou Breitman, où elle joue le rôle d’une jeune femme atteinte de la maladie d’Alzheimer.
En 2004, elle remporte le Molière de la meilleure comédienne pour son rôle dans la pièce de Roland Topor L’hiver sous la table, mise en scène par Zabou Breitman.
En 2006, elle est nommée pour le César de la meilleure actrice pour le film Entre ses mains (2005) d’Anne Fontaine, dans lequel elle joue aux côtés de Benoît Poelvoorde. Elle joue également de nouveau au théâtre dans Blanc d’Emmanuelle Marie sous la direction de Zabou Breitman, aux côtés de Léa Drucker qui interprète sa sœur sur la scène du théâtre de la Madeleine transformée en un champ de blé entourant une maison campagnarde.
Puis, elle joue dans Anna M. (2007), de Michel Spinosa, avec Gilbert Melki et Anne Consigny. Elle joue l’un des rôles principaux de la comédie Tellement proches (2009).
Puis, elle partage l’affiche de la comédie Cheba Louisa (2013) avec Rachida Brakni. L’année 2014 la voit défendre trois films : elle est mariée à Sami Bouajila pour la comédie dramatique familiale Du goudron et des plumes (2014), de Pascal Rabaté, puis retrouve le réalisateur Jean-Pierre Améris pour jouer une religieuse dans le drame Marie Heurtin (2014). Enfin, elle joue la mère de l’héroïne (jouée par Joséphine Japy) du drame psychologique Respire (2014), réalisé par Mélanie Laurent.
Elle joue dans Vingt et une nuits avec Pattie (2015) avec André Dussollier et Karin Viard, puis porte sur ses épaules la comédie Les Chaises musicales (2015) et partage l’affiche de la comédie romantique Ange et Gabrielle (2015) avec Patrick Bruel. Enfin, elle joue une mère de famille nombreuse dans la comédie dramatique Paris-Willouby (2015), au côté de Stéphane De Groodt, Alex Lutz et Joséphine Japy.
L’année suivante, elle joue dans le drame Le Cœur régulier (2016), réalisé par Vanja d’Alcantara, puis dans la comédie dramatique Une vie ailleurs (2017), où elle a pour partenaire Ramzy Bedia. Autre tandem avec un acteur habituellement comique : Comment j’ai rencontré mon père (2017) avec François-Xavier Demaison. Enfin, elle s’essaie à la comédie potache, c’est Garde alternée (2017), aux côtés de Didier Bourdon et Valérie Bonneton.
Puis, elle retrouve Bernard Campan, son partenaire de Se souvenir des belles choses (2002), pour la pièce La Dégustation, écrite et mise en scène par Ivan Calbérac, qui obtient le Molière du meilleur spectacle comique aux Molières 2019.
En , Isabelle Carré se marie avec le producteur de cinéma Bruno Pésery. Ils ont un fils en 2008, et deux filles nées respectivement en 2010 et 2012.
Isabelle Carré est marraine de l’association La chaîne de l’espoir.
Elle faisait partie, en 2005, des cinquante trentenaires les plus influents en France selon le Figaro Magazine () aux côtés notamment de Virginie Calmels, Marc-Olivier Fogiel, Hedi Slimane ou encore Matthieu Pigasse.
En , à la suite de la démission de Nicolas Hulot, elle signe avec Juliette Binoche et 198 autres personnalités la tribune contre le réchauffement climatique intitulée Le Plus Grand Défi de l’histoire de l’humanité, qui paraît en une du journal Le Monde.
En , après y avoir participé en tant que comédienne, elle participe comme auteure à l’édition 2019 du festival théâtral du Paris des femmes, fondé par Anne Rotenberg, Michèle Fitoussi et Véronique Olmi, qui met en lumière le fait que les femmes dramaturges en France sont encore cantonnées à n’occuper que 21 % de l’espace théâtral contemporain. Aux côtés de huit autres écrivaines telles que Tania de Montaigne, Adélaïde Bon et Anna Mouglalis, Isabelle Carré y signe le court texte dramatique Cinquante pas dans l’allée pour le thème annuel « les Noces ». Elle explique que « c’est l’occasion de changer de rôle, d’écouter quelqu’un s’emparer de mes mots, et avant tout de faire entendre la voix des femmes ».
Nom du film
Evaluations
Comédie