Mel Gibson est un acteur, réalisateur, scénariste et producteur de cinéma américain, né le à Peekskill (État de New York).
Après avoir passé une partie de sa jeunesse en Australie, il devient célèbre en tenant le rôle-titre de Mad Max (1979). Il prend ensuite place parmi les acteurs les mieux payés d’Hollywood en tenant la vedette de L’Arme fatale (1987). Grâce à l’énorme succès de ces deux franchises, il fonde sa propre société Icon Productions, qui lui permet de produire et de réaliser ses propres films comme Braveheart (1995) dans lequel il joue et pour lequel il remporte l’Oscar du meilleur réalisateur et celui du meilleur film en 1996 et La Passion du Christ (2004) qui suscite une vive polémique. Après plusieurs années difficiles, il renoue avec le succès commercial et critique avec son cinquième long-métrage en tant que réalisateur Tu ne tueras point (2016), qui lui permet d’obtenir plusieurs prix, dont 9 ACCTA Award ainsi que le people Choice Award. Le Director Hollywood Film Award lui est également décerné la même année avant d’être nommé aux Oscars 2017 dans 6 catégories dont Meilleur film et Meilleur réalisateur.
En 1985, Mel Gibson est le premier acteur à être élu l’« homme le plus sexy du monde » par le magazine People. Au total, les films dans lesquels il a joués (ou qu’il a réalisés) ont rapporté 2 milliards de dollars aux États-Unis et 5 milliards de dollars dans le monde, ce qui le place parmi les acteurs les plus rentables de l’histoire du cinéma.
Mel Gibson est le sixième des onze enfants (six filles et cinq garçons) d’Hutton Gibson et d’Anne Reilly Gibson. Sa mère est d’origine irlandaise et sa grand-mère paternelle, Eva Mylott, était une chanteuse d’opéra australienne. Un de ses frères, Donal, est également acteur. En 1968, la famille Gibson s’installe en Australie alors que Mel est âgé de douze ans. Le père vient de gagner son procès pour accident du travail contre son employeur et a reçu 145 000 $ à titre de compensation.
Pour la famille Gibson, l’émigration en Australie est un signe de protestation contre la guerre du Viêt Nam à un moment où l’aîné risque d’être appelé sous les drapeaux. C’est aussi pour Hutton Gibson, catholique fervent, le moyen de protester contre la « décadence morale » qu’il voit dans la transformation des mœurs de la société américaine. À la suite des bouleversements liturgiques et théologiques de Vatican II, Hutton Gibson est en effet devenu traditionaliste. Habitué des offices de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X, il en fonde la chapelle à Sydney.
Travaillant d’abord aux côtés de ses frères dans une usine, Mel Gibson trouvera sa vocation d’acteur grâce à sa sœur qui l’incite à se présenter aux auditions de l’Institut national d’art dramatique de Sydney. Il réussit les épreuves et sera formé pendant trois ans aux pratiques du théâtre. C’est durant ces années qu’il commence à se présenter à des castings, et se lie d’amitié avec des futurs acteurs célèbres comme Steve Bisley et Geoffrey Rush, avec qui il partage un appartement.
Mel Gibson reprend le rôle de Fletcher Christian dans le film britannique Le Bounty (1984), aux côtés d’acteurs réputés comme Anthony Hopkins, Liam Neeson et Daniel Day-Lewis. Devenu une vedette internationale réclamée par le cinéma américain, il revient dans son pays natal où il tourne la même année le film La Rivière (1984).
Il confirme son statut de star hollywoodienne pour son rôle de flic suicidaire dans L’Arme fatale (1987) de Richard Donner. Ce film d’action entre polar et comédie est un énorme succès mondial. Son duo mouvementé avec Danny Glover marque à jamais le cinéma américain et lui permet de devenir l’un des acteurs les mieux payés du monde.
En 1990, l’acteur s’écarte des blockbusters pour tenter la tragédie classique, en interprétant Hamlet dans le film de Franco Zeffirelli. Il en profite pour créer sa société Icon Productions avec son associé Bruce Davey, afin de produire des films plus intimistes comme Forever Young (1992) et L’Homme sans visage (1993), qui marque ses débuts à la réalisation. Ce virage vers des œuvres plus personnelles ne l’empêche pas de retourner dans des films grand public, et c’est ainsi qu’il retrouve Richard Donner pour le western Maverick (1994), aux côtés de Jodie Foster et James Garner.
Mel Gibson s’attaque à son œuvre la plus ambitieuse, le film historique Braveheart (1995), dans lequel il incarne le révolutionnaire écossais William Wallace. Ce grand succès public et critique relance les films épiques dans le cinéma hollywoodien et permet à Mel Gibson de remporter l’Oscar du meilleur film et du meilleur réalisateur, ainsi que le Golden Globe du meilleur réalisateur.
Entretemps, il prête sa voix au capitaine John Smith dans le film d’animation Pocahontas : une légende indienne (1995) des studio Disney. Après ces triomphes au box-office, il enchaîne les films policiers, qui l’amènent vers un cinéma de plus en plus noir : La Rançon (1996), Complots (1997), Payback (1999) tout en s’essayant au film d’auteur avec The Million Dollar Hotel (2000) de Wim Wenders. La même année, à l’opposé, il double son avatar animé dans la série télévisée Les Simpson, lors du 1er épisode de la onzième saison de la série, intitulé Mel Gibson les cloches.
En 2000, Mel Gibson poursuit dans le doublage pour le film d’animation Chicken Run, mais reprend surtout le combat pour le film de guerre The Patriot (2000), de Roland Emmerich, et Nous étions soldats (2002) de Randall Wallace, le scénariste de Braveheart.
Parallèlement, il s’essaie à la comédie romantique avec Ce que veulent les femmes (2000) de Nancy Meyers et retrouve la science-fiction dans Signes (2002) de M. Night Shyamalan. L’acteur est au sommet puisque ces deux derniers films font les meilleures recettes de sa carrière et permettent à ses cachets de s’élever jusqu’à 25 000 000 $.
Mel Gibson écrit, produit et réalise le péplum biblique La Passion du Christ (2004). Cette reconstitution des douze dernières heures de Jésus Christ fait énormément de bruit car il a choisi de la tourner en araméen, en hébreu et en latin. Les critiques du film sont très partagées, déplorant les scènes extrêmement violentes et le message supposé antisémite. Cela ne l’empêche pas de battre des records au box-office en devenant le plus grand succès pour un film indépendant et d’être nommé pour trois Oscars. Ces rentrées financières lui permettent de lancer un projet plus risqué : il poursuit en effet sa carrière de réalisateur avec Apocalypto (2006), une fresque brutale sur l’empire maya avant sa conquête par les Espagnols, avec une distribution d’acteurs quasi-inconnus de nationalité amérindienne ou mexicaine. Là encore, la sortie du film est accompagnée de nombreux débats quant à la direction prise par le cinéma de Gibson. Mais c’est surtout une image publique de plus en plus controversée qui l’amène à s’éloigner par la suite des plateaux.
Il enchaîne avec le petit film d’action Get the Gringo (2012), dont il signe aussi le scénario, mais qui passe inaperçu.
L’acteur se contente donc de seconds rôles dans des projets mineurs : il incarne l’opposant principal des films Machete Kills (2013) potacherie d’action signée Robert Rodriguez et le blockbuster vintage Expendables 3 (2014), où il prête ses traits à Conrad Stonebanks, un dangereux et redoutable trafiquant d’armes.
C’est sous la direction du metteur en scène français Jean-François Richet, pour l’adaptation du roman Blood Father de Peter Craig, qu’il prépare son retour : il y incarne un ancien détenu essayant de protéger son enfant de dangereux trafiquants de drogue.
La même année, il est choisi par le réalisateur Xiao Feng afin d’occuper le poste de directeur artistique du film The Bombing (2018), œuvre relatant le bombardement de la ville de Chongqing par les forces armées japonaises durant la Seconde Guerre mondiale. L’armée, sous le commandement de Chiang Kai-Shek, utilisait la ville pour se ravitailler. The Bombing sera réalisé en 3D. Bruce Willis obtient un rôle dans le casting.
Il dirige ensuite son 5ème long métrage, Tu ne tueras point (2016), avec Andrew Garfield dans le rôle de Desmond Doss, premier objecteur de conscience à avoir remporté la Medal of Honor pour son courage pendant la bataille d’Okinawa durant la Seconde Guerre mondiale. Le film sort fin 2016 et lui vaut d’obtenir une nomination au Golden Globe du meilleur réalisateur et plusieurs distinctions. L’œuvre du cinéaste est également nommée dans 6 catégories dont meilleur acteur, meilleur film et meilleur réalisateur, aux Oscars 2017. Parallèlement, Tu ne tueras point permet à Gibson de renouer avec le succès commercial, puisqu’il totalise près de 175 millions de $ de recettes mondiales, pour un budget de 40 millions $. L’accueil critique est plus contrasté : ainsi en France, Écran large (“impeccable de tenue et de construction dramatique”) ou 20 minutes (“fresque dont le souffle épique laisse le spectateur sonné par sa puissance et sa virtuosité”) le portent aux nues, tandis que Le Monde exprime son malaise face au “prosélytisme” du réalisateur qui voudrait à la fois “élever l’âme et satisfaire les plus bas instincts du spectateur”, et que La Croix le juge “abject et complaisant”.
La même année, il est annoncé en tant que réalisateur de la mini-série The Barbary Coast, d’après l’auteur Herbert Asbury , dont la trame est située à San Francisco durant la ruée vers l’or de 1850. Kurt Russell et Kate Hudson tiennent les rôles principaux. Il croisera ensuite Sean Penn pour le film The Professor and the Madman (2018) de Farhad Safinia, coscénariste de Apocalypto.
Mel Gibson joue aux côtés de Naomi Watts dans le film Boss Level (2018) signé Joe Carnahan, oeuvre d’anticipation. Par la suite l’acteur réalisera son sixième long métrage Destroyer : Hell from the Heavens, avec Mark Wahlberg dans le rôle principal.
Le 30 octobre 2009, sa fiancée Oksana Grigorieva met au monde une fille nommée Lucia. C’est le 8ème enfant de Mel Gibson. Oksana et Mel se sont séparés en avril 2010.
Il fréquente, depuis 2015, la cavalière et scénariste Rosalind Ross. En septembre 2016, il est annoncé que Rosalind attend un enfant, il s’agira du neuvième pour Mel et du premier pour Rosalind. Elle donne naissance en janvier 2017 à un garçon prénommé Lars Gerard.
Selon le Los Angeles Times, Mel Gibson possédait un patrimoine de 850 millions de dollars en 2006, ce qui faisait de lui l’acteur le plus riche de Los Angeles et la 47ème plus grosse fortune de cette ville. Ses propriétés incluent une villa à Malibu, une île privée dans les Fidji, ainsi que des ranch en Australie et au Costa Rica. Cependant, son divorce lui a coûté 400 millions de dollars et reste jusqu’à présent le plus cher de l’histoire d’Hollywood.
Mel Gibson ne s’est jamais publiquement identifié aux conservateurs républicains américains en dépit d’affirmations contraires dans des journaux comme le Washington Times ou le site WorldNetDaily. Il devait produire le film de Michael Moore, Fahrenheit 9/11 (2004), mais avait finalement cédé ses droits à Miramax. Moore avait alors affirmé que les républicains avaient intimidé Mel Gibson. En 1995, dans une interview à Playboy Magazine, il s’en était pris au président Bill Clinton en qui il voyait un opportuniste de bas niveau. Opposé à la guerre en Irak, Mel Gibson a indiqué en 2006 que dans certains événements ou personnages de son film Apocalypto, il y avait un peu du président « George W. Bush et de ses gars ».
Mel Gibson est catholique traditionaliste tandis que son ex-femme est anglicane. Très pratiquant, attaché à la messe tridentine, il a publiquement dénoncé les recherches sur les cellules souches à partir d’embryons humains. Bien que n’en faisant pas de publicité particulière, Mel Gibson participe à de nombreuses actions philanthropiques ou d’œuvres de charité comme Healing the Children.
La famille Gibson n’a pas pour habitude de communiquer au sujet de son engagement humanitaire, cependant on a su qu’ils ont soutenu des institutions en leur donnant des sommes substantielles. Parmi ces institutions se trouve Healing the Children. D’après Cris Embleton, l’un de ses fondateurs, les Gibson ont donné plusieurs millions de dollars pour financer des traitements médicaux pour les enfants dans le besoin à travers le monde. Les Gibson ont aussi soutenu les arts : ils ont financé la restauration d’œuvres d’art de la Renaissance et donné plusieurs millions de dollars au NIDA, où Mel Gibson avait fait ses classes.
Pendant le tournage d’Apocalypto au Mexique, Mel Gibson a donné 1 million de dollars au Rotary Club pour construire des maisons pour les personnes qui avaient perdu leur toit à la suite d’une inondation, dans la région de Yucatan. Le réalisateur a commenté son geste : « Ils ont beaucoup d’inondations là-bas. C’était comme en Louisiane, dans ces régions plus au sud. Ils ont connu une très importante inondation et quelque chose comme un million de personnes se sont retrouvées déplacées et dépouillées. J’ai toujours en tête que si vous allez dans le pays de quelqu’un d’autre pour faire un film, vous n’y allez pas pour juste profiter des lieux. Vous apportez un cadeau. C’est comme aller dans la maison de quelqu’un. Vous leur apportez une bouteille de vin, un bouquet de fleurs ou une boite de chocolat et c’est le même genre de chose sur une plus grande échelle quand vous allez dans le pays de quelqu’un et qu’ils vont vous aider à faire votre film. Vous les aidez d’abord d’une certaine manière ou bien vous leur donnez un cadeau ou alors vous les aidez de la manière que vous pouvez. C’est pourquoi nous les avons en quelque sorte aidés pour les dégâts liés à l’inondation. ».
Mel Gibson a fait don de 500 000 dollars au El Mirador Basin Project pour protéger la dernière piste à travers la forêt vierge en Amérique centrale et pour poursuivre les recherches archéologiques concernant la civilisation des Mayas. En juillet 2007, il a visité de nouveau l’Amérique centrale pour faire des dons et organiser leur utilisation pour la population indigène. Il est même allé jusqu’à rencontrer Óscar Arias Sánchez, le président du Costa Rica. Il a aussi financé la construction d’une église pouvant accueillir 400 personnes par un don de 37 millions de dollars dans les collines de Malibu (Californie), où il habite. Par ailleurs, Mel Gibson possède la compagnie qui effectuera ces travaux. Des messes respectant la forme tridentine du rite romain y sont célébrées chaque matin. Il s’engage pour la cause des enfants défavorisés à travers son association Mending Kids dont les fonds servent à soigner des enfants malades.
Mel Gibson s’est impliqué aussi de manière discrète en soutenant personnellement d’autres artistes qui ont souffert de dépendance pour des substances addictives. Il est notamment intervenu pour soutenir Robert Downey Jr., son ancien partenaire d’Air America (1990), quand celui-ci était incarcéré à la Corcoran State Prison. La chanteuse de rock Courtney Love a remercié Mel Gibson de l’avoir sauvée d’une rechute dans la drogue après que l’acteur eut aidé à la faire réhabiliter. Il a vu la chanteuse dans un hôtel de Los Angeles, alors qu’elle recommençait à prendre de la drogue. Mel Gibson avait aussi aidé Britney Spears quand elle traversait sa période la plus difficile en 2008.
Cette liste reprend les récompenses les plus prestigieuses remises à Mel Gibson.
Récompense | Année | Catégorie | Film |
---|---|---|---|
Australian Film Institute Award | 1979 | Meilleur acteur | Tim |
1981 | Gallipoli | ||
MTV Movie Awards | 1993 | Meilleure scène d’action | L’Arme fatale 3 |
1993 | Meilleur duo à l’écran | L’Arme fatale 3 | |
Oscar | 1996 | Meilleur film | Braveheart |
1996 | Meilleur réalisateur | Braveheart | |
Golden Globes | 1996 | Meilleur réalisateur | Braveheart |
Critics’ Choice Movie Award | 1996 | Meilleur réalisateur | Braveheart |
Blockbuster Entertainment Award | 1997 | Meilleur acteur | La Rançon |
1998 | Complots | ||
2000 | The Patriot | ||
Festival du film de Hollywood | 2016 | Meilleur réalisateur | Tu ne tueras point |
En 1985, il est le premier à être élu « Homme le plus sexy » par le magazine People.
En 1995, il refuse discrètement de se faire conférer le grade de chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres, en protestation contre la reprise des essais nucléaires en Polynésie française.
Le , Mel Gibson est nommé officier de l’ordre d’Australie (AO) en reconnaissance de ses « services pour l’industrie du film australien ».
En 2004, Time magazine le choisit avec Michael Moore pour être « la personnalité de l’année » mais il refuse les séances photos et l’interview. La couverture montre finalement George W. Bush.
Nom du film
Evaluations
Action
Action, Noël