Éric Toledano est un réalisateur, scénariste et dialoguiste français né le à Paris. Il travaille en binôme avec Olivier Nakache à la fois pour l’écriture et la réalisation.
Eric Toledano naît le à Paris. Ses parents sont originaires de Meknès au Maroc. Son père est énarque et commence sa carrière dans la haute administration marocaine, puis rejoint Paris où il va travailler au centre français du commerce extérieur. Éric Toledano a un frère aîné et une sœur médecin (gastro-entérologue) à Paris.
Il naît et grandit à Versailles où il passe une « jeunesse heureuse, chaleureuse et sympathique », courant après l’école au Cyrano ou au Roxane, les cinémas de la ville. Il déclare avoir ressenti « une émulation artistique évidente à Versailles, […] berceau de nombreux artistes comme Air et Phoenix dans la musique, ou bien les frères Podalydès au théâtre et au cinéma ».
Éric Toledano se passionne dès son plus jeune âge pour le cinéma et porte une admiration particulière au réalisateur Woody Allen et en particulier à son film Annie Hall (1977) , dont il déclare connaître les dialogues par cœur. Pour Éric Toledano, « Woody Allen est une sorte de modèle. Sa force, c’est la répétition. Il traite du même sujet, des mêmes névroses en étant pourtant à chaque fois différent et toujours aussi brillant. On appelle cela une œuvre. ».
C’est également très jeune qu’il se plonge dans les comédies italiennes ou les films de Claude Sautet. Parmi ses références cinématographiques, il cite également les films de l’équipe du Splendid comme la série les Bronzés (1978) ou Le Père Noël est une ordure (1982) film dont il déclare également connaître les dialogues par cœur. Il se déclare également influencé par les comédies anglaises et plus particulièrement le film The party de Blake Edwards ainsi que « les films de groupe d’Yves Robert ».
À propos de son éducation, il déclare : « Je crois qu’être artiste, c’est renoncer à soi. Renoncer à sa famille, à ses racines et pouvoir s’en extraire. […] Je n’ai pas l’impression que mon éducation et ma famille ont eu des vraies influences sur mon travail ».
Éric Toledano souligne lui-même le rôle important dans sa vie et son œuvre cinématographique d’une expérience vécue à l’adolescence. De 8 à 16 ans, il participe à de nombreuses activités socioculturelles, que ce soit dans des « centres aérés, des colonies de vacances via la mairie, des associations culturelles, des stages sportifs », et notamment aux activités et aux camps des Éclaireuses éclaireurs israélites de France d’Antony.
En 1989, après avoir passé son bac, il estime avoir « besoin de voir le monde ». Il part étudier un an à l’université hébraïque de Jérusalem. S’il admet « ne pas [y] avoir suivi les cours avec sérieux », il déclare avoir été très assidu aux cours d’hébreu, langue que depuis lors il maîtrise bien, continuant d’ailleurs, après son retour en France, à suivre des cours de guemara à la yeshiva des étudiants. Il déclare à propos de cette expérience : « Partir en Israël, c’était un mythe. J’avais envie de mettre des images sur cette idée, d’être acteur de cette aventure-là et pas seulement spectateur. Ce fut une année déterminante. C’est là-bas que je me suis promis de réaliser un film et de revenir en Israël le présenter ». Il visite également de nombreux autres pays (Etats-Unis, Canada, Mexique, etc.) pendant près d’une année afin de « s’enrichir personnellement ».
À la même époque, il rejoint le mouvement de jeunesse juif « Yaniv » où il est animateur quatre été consécutifs, ce qui lui permet de voyager à travers le monde. Il visite à cette occasion, outre Israël, les États-Unis, où il séjourne pendant trois mois, l’Italie et les Antilles. Après cette année de césure Éric Toledano s’inscrit à l’université en France pour y faire des études de lettres et de sciences politiques. En 1993 il obtient une licence de lettres option Cinéma à l’Université Paris III Sorbonne Nouvelle et en 1995 une maîtrise de sciences politiques à la Sorbonne avec une spécialisation en sociologie politique, visant à l’époque un Diplôme d’études approfondies dans cette matière.
En 1995, lors d’un rassemblement d’animateurs de Yaniv au Chesnay il rencontre Olivier Nakache. L’expérience des colonies de vacances, commune aux deux hommes, est au centre de leur deuxième long-métrage Nos jours heureux réalisé en 2006, à propos duquel Toledano déclare : « Pour Olivier [Nakache] et moi ce film a une place particulière. Il raconte une partie de nos vies. Pendant vingt ans nous avons été successivement pensionnaires, animateurs et directeurs de centres de vacances, notamment à Yaniv ou aux EEIF ».
Interrogé en février 2015 sur la place du judaïsme dans sa vie il souligne qu’elle est « d’abord très pudique, très personnelle », précisant également qu’elle est « assez faible dans [sa] vie. et de surcroît, peu proéminente dans [son] travail ou dans [son] quotidien ».
Sans avoir suivi une formation musicale la musique a toutefois « une grande influence sur son travail » et plus particulièrement le Jazz et le Funk. Lors de la phase d’écriture d’un scénario la musique lui inspire des séquences, « l’écriture d’une comédie c’est comme une partition, on entend la fausse note tout de suite ».
Parallèlement à ses études, Éric Toledano connaît sa première expérience cinématographique en 1993, lorsqu’il travaille en tant qu’assistant metteur en scène sur le film À la folie (1994) réalisé par Diane Kurys. Par la suite, il coréalise assez rapidement son premier court-métrage avec Olivier Nakache en 1995 : Le Jour et la Nuit (1997). En effet, décidant de consacrer leur vie au cinéma, les deux réalisateurs ne désirent s’engager dans de longues études cinématographiques, mais au contraire rentrer « tout de suite dans l’action » avec un premier court-métrage dans lequel ils investissent toutes leurs économies. Cependant, le succès n’est pas au rendez-vous.
Proche des mouvements Ras l’front et le Droit au logement, il rencontre les dirigeants d’une modeste radio libre nommée « Paris Pluriel ». Et c’est ainsi qu’à partir de septembre 1995, accompagné d’Olivier Nakache, il anime sur cette fréquence une émission consacrée au cinéma. Ils y reçoivent des réalisateurs (à l’instar de Jean-Paul Lilienfeld, Laurent Benguigui, ou Malik Chibane) et font des dossiers sur des courts métrages.
En 1999, surfant sur le phénomène du « stand-up » qui est en train de s’importer en France, leur deuxième film, Les Petits Souliers (1999), est davantage une réussite, jouissant de la collaboration de jeunes comédiens comme Gad Elmaleh ou Jamel Debbouze. En effet, à cette époque, le duo fréquente le Trévise qui organise des scènes ouvertes. Et c’est dans ce théâtre qu’ils rencontrent Gad Elmaleh, alors jeune humoriste qu’ils vont faire jouer dans leur deuxième court-métrage et qui va les aider à compléter le casting par d’autres jeunes acteurs français comme Jamel Debbouze, Roschdy Zem, Atmen Kelif ou encore Gilbert Melki. Le film est sélectionné au festival international du court-métrage de Clermont-Ferrand en 1999 et, la même année, il obtient le Prix du public au festival du film de Paris.
En 2002, Éric Toledano et Olivier Nakache écrivent et réalisent leur 3ème court métrage, Ces jours heureux (2006), qui met en scène le départ et le retour d’une colonie de vacances. C’est à cette période qu’ils font la connaissance d’Omar Sy marquant ainsi le début d’une longue collaboration artistique.
Le duo travaille quelque temps dans la société de production de Dominique Farrugia et c’est sur un plateau de la chaîne Comédie qu’ils rencontrent Jean-Paul Rouve avec lequel ils se lient d’amitié. Éric Toledano et Olivier Nakache lui proposent le 1er rôle du long métrage qu’ils sont en train d’écrire. C’est à cette période qu’ils rencontrent Nicolas Duval-Adassovsky qui décide de produire Je préfère qu’on reste amis (2005) le premier long métrage du duo. Le film, qui sort en France en 2005, connaît un succès relatif avec 330 000 entrées. Le deuxième long métrage du duo, Nos jours heureux (2006) sort pendant l’été 2006 et connaît un succès au fur et à mesure des semaines d’exploitation cumulant en fin de carrière près de 1 500 000 entrées.
En 2009, sort leur troisième long métrage, Tellement Proches (2009). Le duo poursuit leur exploration de la vie en groupe en analysant les relations familiales. Tout comme pour Nos jours heureux (2006) on retrouve au casting du film Omar Sy marquant ainsi la troisième collaboration du duo avec leur acteur fétiche.
C’est la sortie d’Intouchables (2011), leur 4ème long métrage. Omar Sy partage l’affiche avec François Cluzet. Le film connait un succès phénoménal en France avec 19,44 millions d’entrées mais également à l’international où le film cumule plus de trente millions d’entrées.
En 2014 sort Samba (2014) avec, encore une fois, Omar Sy en tête d’affiche mais également Charlotte Gainsbourg, Tahar Rahim et Izia Higelin. Le film suit le parcours d’un sans-papier dans la France d’aujourd’hui. Sans atteindre les chiffres impressionnants d’Intouchables le film cumule toutefois 3.3 millions d’entrées au box-office. Izia Higelin est nommée au César de la meilleure actrice dans un second rôle.
En 2015, Patrick Chesnais contacte le duo pour qu’ils réalisent le film de son association Ferdinand afin de sensibiliser les jeunes aux dangers de l’alcool au volant. Ils acceptent immédiatement mais tiennent à ce que ce projet ait le « même ADN tragique et comique que dans Intouchables. Essayer de faire rire et de divertir à travers des sujets très durs, c’est un peu notre marque de fabrique ». Ce court métrage, “Le Bon Vivant”, a été diffusé dans les salles de cinémas et les chaînes de télévisions partenaires de l’association à partir du 20 mai 2015. C’est également en 2015 que sortira sur les écrans leur première production La vie en grand (2015) réalisé par Mathieu Vadepied que le duo a rencontré sur le tournage d’Intouchables (2011), c’est d’ailleurs pendant le tournage des scènes en banlieue que Mathieu Vadepied a eu l’idée du scénario du film et en a parlé à Éric Toledano et Olivier Nakache.
Éric Toledano apparaît dans le film d’Emmanuelle Bercot La fille de Brest (2016). Il interprète le représentant des laboratoires Servier.
2017 marquera le retour du duo au cinéma avec leur nouveau film Le sens de la fête (2017) avec Jean-Pierre Bacri, Jean-Paul Rouve et Gilles Lellouche.
À propos de la biographie d’Éric Toledano (tout comme celle d’Olivier Nakache), le journal Le Monde fait remarquer qu’aucun portrait ne leur a été consacré dans aucun journal, que « d’eux, on ne sait presque rien », et ce malgré cinq longs-métrages dont une troisième place dans la liste des plus gros succès du box-office en France obtenue par leur film Intouchables (2011), ce que le journal explique par leur effacement médiatique au profit de leur acteur vedette (qui apparaît dans trois de leurs longs-métrages) Omar Sy, les intéressés déclarant à ce propos : « Ça nous va de rester en arrière ». Cette distance qu’ils instaurent entre eux et le public se traduit également dans leur volonté de ne pas mélanger « humour, même acide, et rébellion ».
Tous les prix et toutes les nominations concernent son duo avec Olivier Nakache.
Titre
Note
Le jour et la nuit (1995)
Comédie
Les petits souliers (1999)
Comédie
Ces jours heureux (2002)
Comédie
Le bon vivant (2015)
Comédie
Titre
Note
Je préfère qu’on reste amis (2005)
Comédie, Romance, Drame
Nos jours heureux (2006)
Comédie
Tellement proches (2009)
Comédie
Intouchables (2011)
Comédie, Biographie, Drame
Samba (2014)
Comédie, Romance, Drame
Comédie
Comédie
Titre
Note
En thérapie (2018)
Comédie
Titre
Note
La vie en grand (2015)
Drame
Qui de nous deux (2015)
Court métrage