Claudia Cardinale, est une actrice et mannequin italo-tunisienne francophone, née le à Tunis.
Véritable sex-symbol des années 1960, elle a joué dans de nombreux films à succès, notamment dans les films Le Pigeon (1958), Le Guépard (1963) et Il était une fois dans l’Ouest (1968).
Claude Joséphine Rose Cardinale naît à Tunis à l’époque du protectorat français, dans un immeuble de l’avenue Jules-Ferry (aujourd’hui avenue Habib-Bourguiba), le « Foyer du combattant », derrière le quartier de la Petite Sicile. Son père, François, est ingénieur à la compagnie des chemins de fer de Tunis. Elle est l’aînée d’une fratrie de quatre enfants avec Blanche, Bruno et Adrien élevés par sa mère Yolande Greco. Ses grands-parents paternels et maternels sont originaires de Sicile.
Garçon manqué et enfant sauvage, elle est fascinée comme beaucoup d’adolescentes de sa génération, par Brigitte Bardot. Elle étudie au lycée Cambon, rue de Marseille. Le sicilien est la langue parlée dans sa famille et le français la langue apprise pendant sa scolarité, de sorte que, bien qu’ayant toujours eu la nationalité italienne, elle n’apprend l’italien qu’à l’âge adulte, afin de pouvoir tourner.
Ses premiers contacts avec le cinéma ont lieu en 1955 à Venise, durant la Biennale, au cours d’un voyage qui lui a été offert après qu’elle a gagné, à dix-sept ans, l’élection de « la plus belle Italienne de Tunis », concours de beauté organisé par l’office du cinéma italien. Cependant, désirant être institutrice, elle décline toutes les propositions qui lui sont faites et ne fait qu’une brève apparition dans un court métrage, Anneaux d’or (1956) de René Vautier. Violée à l’âge de 17 ans, elle refuse de se faire avorter et c’est ce qui la pousse à s’engager dans le cinéma pour gagner sa vie et être indépendante pour pouvoir élever son fils Patrick.
Ses véritables débuts dans un long métrage se font dans Goha (1958) de Jacques Baratier et surtout Le Pigeon (1958) de Mario Monicelli, sous l’égide du producteur Franco Cristaldi, qu’elle épousera en 1966.
À cause de sa voix rauque et de son italien alors approximatif, l’actrice est systématiquement doublée dans ses films, jusqu’à Huit et demi (1963). Dans la version italienne originale du film Le Guépard (1963), elle est doublée par Solvejg D’Assunta. Sur le tournage, Claudia Cardinale parle le français dans les scènes avec Alain Delon, l’anglais avec Burt Lancaster et l’italien dans ses autres scènes.
Sa présence aux côtés d’Alain Delon dans Rocco et ses frères (1960) et dans Le Guépard (1963) de Visconti, et aux côtés de Jean-Paul Belmondo dans Cartouche (1962) la font connaître du public français, alors que le succès aux États-Unis et la renommée internationale lui viennent avec Huit et demi (1963) de Federico Fellini puis, avec Le Plus Grand Cirque du monde (1964) d’Henry Hathaway; ils se confirmeront par Il était une fois dans l’Ouest (1968) de Sergio Leone.
Sur le tournage difficile des Aventures du brigadier Gérard (1970), elle empêche le renvoi du réalisateur polonais Jerzy Skolimowski en menaçant de quitter le film.
Durant les années 1970, elle se prête aussi à une parenthèse discographique qui lui vaut des succès disco en Europe et au Japon avec plusieurs passages télévisés et une large diffusion sur les ondes des radios périphériques en France de titres comme Love affair (classé n° 16 au hit-parade), et Sun… I love you en 1977 et en 1978.
À partir de la fin des années 1990, Claudia Cardinale réduit le nombre de tournages de films pour se consacrer davantage au théâtre ou à l’écriture.
Dans les années 2000, elle monte sur scène à Paris, interprétant, en 2000, La Vénitienne (anonyme du XVIème siècle) et Doux oiseaux de jeunesse de Tennessee Williams en 2005.
En 1993, elle est membre du jury de la sélection officielle au festival de Cannes. Par ailleurs, à la Mostra de Venise 1993, elle reçoit un Lion d’or saluant sa contribution au patrimoine cinématographique mondial. Cette année marque le début d’une succession de récompenses saluant l’ensemble de sa carrière cinématographique.
L’Italie continue à la saluer: elle reçoit en 1997, un David di Donatello Awards, en 1998 un Flaiano International Prizes, en 2000 le Ruban d’argent d’honneur du Syndicat national des journalistes cinématographiques italiens.
Elle enchaîne avec des prix européens : en 2002 l’Ours d’or d’honneur au Festival de Berlin mais aussi le prix Platinum du Viareggio EuropaCinema. En 2003, elle est lauréate du Prix des acteurs européens au Festival du Film de Ludwigsburg.
Puis c’est la France qui prend le relais: en 2006, elle est lauréate du Prix Henri-Langlois de Vincennes puis en 2008 reçoit l’Ordre national de la Légion d’honneur. En 2013, à la 18ème cérémonie des prix Lumières 2013, elle est lauréate du prix pour l’ensemble de sa carrière. Son pays d’origine suit rapidement : en 2009, elle reçoit les insignes du grand cordon de l’ordre national du mérite (Tunisie).
Jusqu’en 2015, elle recevra une dizaine d’autres récompenses dans des festivals internationaux à travers le monde.
Elle continue de tourner, mais dans des productions beaucoup moins exposées médiatiquement, et souvent pour des seconds rôles.
Après un viol, elle donne naissance discrètement à Londres à un garçon, Patrick, le 19 octobre 1958. Son producteur, Franco Cristaldi, lui conseille de le faire passer pour son petit frère pour ne pas contrarier sa carrière. Quand son fils a eu 6 ou 7 ans, elle a révélé ce secret pesant à un journaliste. Le père souhaitera des années plus tard le reconnaître, ce que Patrick refusera.
Après un mariage malheureux de 1966 à 1975 avec Cristaldi (qui adoptera Patrick) qui organise lui-même la cérémonie sans l’avertir, elle est la compagne de 1975 à 2013 du réalisateur Pasquale Squitieri (1938-2017). Ils ont une fille, Claudia qui a elle-même un fils, Milo, avec l’artiste plasticien Samon Takahashi.
Les rumeurs sur sa relation avec Rock Hudson à l’époque sont en réalité fausses, l’actrice révèlera plus tard avoir fait croire à son couple avec celui-ci aux journalistes pour protéger la carrière de l’acteur, à une époque où l’homosexualité était plutôt mal perçue.
Elle a toujours adopté des positions politiques marquées par des idées progressistes. Femme de gauche, elle est engagée depuis longtemps dans la lutte contre le sida, dans la défense des droits des femmes et des homosexuels. Elle a apporté sa contribution à nombre de causes humanitaires. En 1999, l’UNESCO l’a désignée « Ambassadrice de bonne volonté ».
« J’ai été une star, très jeune. Je n’ai pas de mérite, le destin en a décidé ainsi. Une étoile a toujours veillé sur moi. »
En 2009, elle publie Ma Tunisie aux éditions Timée, un livre de photos sur les traces de son enfance tunisienne.
En 2014, elle est membre du comité de soutien à la candidature d’Anne Hidalgo à la mairie de Paris.
Le 29 mars 2017, elle est désignée comme l’égérie des 70 ans du festival de Cannes en figurant sur l’affiche du festival. Les retouches apportées à la photographie, qui ont pour objet de la mincir davantage, suscitent une controverse relative aux canons de beauté féminin dans le cinéma et la communication, que Claudia Cardinale finit par écarter en la qualifiant de « fausse polémique ».
Nom du film
Evaluations