Acteur, Réalisateur, Scénariste, Producteur
Photo de Alejandro Jodorowsky

Informations personnelles

  • Nom de naissance: Alejandroa Jodorowsky Prullansky
  • Date de naissance: 17 février 1929
  • Lieu de naissance: Tocopilla (Chili)
  • Nationalité: Chilien, Français

Biographie

 

Alejandro Jodorowsky Prullansky dit « Jodo », né le  à Tocopilla (Chili), est un artiste franco-chilien. Surtout connu comme scénariste de bande dessinée et réalisateur, il est également acteur, mime, romancier, essayiste, poète et auteur de performances au sein du groupe actionniste Panique, qu’il a créé avec Roland Topor et Fernando Arrabal. Au cinéma, il est l’auteur d’une poignée de films avec une forte symbolique spirituelle et syncrétique, et un aspect provocateur.

 

Les débuts

Alejandro Jodorowsky est né à Tocopilla le 7 ou le  d’une famille juive originaire de Iekaterinoslav (actuellement Dnipro), d’Elisavetgrad (actuellement Kropyvnytskyi) et d’autres villes ukrainiennes, émigrée au Chili lors de la Révolution russe. Son père y tient un magasin général.

À l’âge de quatre ans, le premier mot qu’il a lu est « œil ». À partir de cet âge-là, il sait parfaitement lire et à 9 ans, il a fini de lire toute la bibliothèque municipale, surtout les romans d’aventures. À 19 ans, il découvre Franz Kafka et Fiodor Dostoïevski. Il crée ensuite un théâtre de marionnettes et fait le clown dans un cirque.

 

La période parisienne

Son père voulait qu’il devienne médecin mais en 1953, il quitte le Chili pour Paris, et travaille avec le mime Marceau pour lequel il écrit Le fabricant de masques. Sur sa demande, il écrit le synopsis d’une bande dessinée, qui ne paraît que dix ans plus tard avec un dessin d’Olivier Boiscommun. Il met ensuite en scène Maurice Chevalier. Il assiste à des cours de Gaston Bachelard auprès duquel il étudie l’histoire de l’alchimie, à la suite de sa lecture des ouvrages de Carl Gustav Jung sur le même sujet. Il fréquente aussi les surréalistes. Mais en 1962, il s’en sépare et crée le groupe Panique avec Roland Topor et Fernando Arrabal, en réaction au mouvement surréaliste.

 

Carrière de cinéaste et tournages au Mexique

En 1965, il fonde au Mexique le théâtre d’avant-garde de Mexico. Il y tourne trois films, Fando et Lis (1968), El Topo (1970) et La Montagne sacrée (1973), ce dernier inspiré du Mont Analogue de René Daumal. Ses films témoignent aussi de l’influence de cinéaste aux visions oniriques comme Fellini.

Il étudie le zen auprès du maître Ejo Takata.

 

Le « cabaret mystique »

À partir des années 1980, il anime dans divers lieux de Paris (comme une université, un bar ou un dojo) une réunion ouverte hebdomadaire, intitulée « Le Cabaret mystique », où il témoigne dans l’esprit d’une agora ouverte à ses auditeurs de thèmes touchant à l’éveil intérieur comme la pratique du zen, les arts martiaux, la tradition chilienne, l’héritage spirituel de l’humanité, le massage, la « sagesse des blagues », la psychanalyse, Carlos Castaneda. On peut voir des extraits de ces réunions dans le documentaire La Constellation Jodorowsky, où l’on voit également que Jean Giraud y a participé.

Son parcours singulier est retracé dans deux ouvrages autobiographiques, Le Théâtre de la guérison et La Danse de la réalité (Albin Michel).

 

Famille

Il est le père de cinq enfants, une fille, Eugenia, et quatre garçons, qu’il fait jouer dans certains de ses films :

  • Brontis, né en 1962, acteur (qui joue enfant dans El Topo (1970) puis adulte dans La danza de la realidad (2013) et Poesía sin fin (2016). Son père envisageait de lui confier le rôle de Paul Atréides dans l’adaptation du roman de Frank Herbert, Dune. Le film ne sera jamais réalisé. Cette aventure est racontée en 2013 dans le documentaire Jodorowsky’s Dune). Brontis est le père de l’actrice Alma Jodorowsky.
  • Axel, né en 1965, acteur également (Santa Sangre, performance pour laquelle il a reçu une nomination au Saturn Award du meilleur acteur en 1991, et protagoniste du documentaire sur le chamanisme Quantum Men) puis dans La danza de la realidad sous le nom de Cristobal Jodorowsky)
  • Teo (qui joue un petit rôle dans Santa Sangre), décédé en 1995.
  • Adan, acteur et musicien le plus jeune fils, né en 1979, connu sous le nom de scène de Adanowsky. Son père le fit tourner enfant dans Santa Sangre (1989), pour lequel il remporte un Saturn Award du meilleur jeune acteur à Los Angeles en 1990, puis plus récemment dans La danza de la realidad (2013) et Poesía sin fin (2016). Il accède à la célébrité en 2008 en tant que chanteur et musicien.

 

Style graphique et imaginaire

Les univers qu’il développe sont en général des univers de science-fiction, voire des mondes fantastiques. Ses histoires se caractérisent par la présence de nombreuses métaphores et symboles, auxquels il mêle souvent une description sociale ; on pense par exemple aux révoltes contre la dictature dans L’Incal, la reconstitution de la colonisation du Mexique par les conquistadores des crapauds dans La Montagne sacrée (1973) ou encore la description des bas-fonds d’une grande ville et des religions populaires dans Santa Sangre (1989).

 

Études et travaux sur le tarot

Jodorowsky est également connu pour sa pratique du tarot divinatoire, pour lequel il a une approche plus jungienne, psychologique ou « psychomagique » qu’occultiste ou ésotériste.

Son travail autour du Tarot dit de Marseille se traduit par de nombreuses conférences depuis les années 1980, et plusieurs ouvrages parmi lesquels on peut citer La Voie du Tarot, en coécriture avec Marianne Costa. En outre il a créé avec Philippe Tourrasse, dit Philippe Camoin (descendant de Jean-Baptiste Camoin, qui avait en partie hérité par mariage et en partie racheté la fabrique des héritiers du célèbre cartier Nicolas Conver) une version modifiée et modernisée du tarot de Nicolas Conver à la fin des années 1990. La Voie du Tarot de Jodorowsky, éditions Albin Michel et la notice du Tarot de Marseille Jodorowsky-Camoin, éditions Camoin et Cie, précisent quelques détails sur la création de ce jeu de tarot : entièrement redessiné informatiquement sur la base d’un tarot de Nicolas Conver pour modèle, avec des ajouts de détails provenant de divers autres jeux de tarots dit de Marseillede Besançon et autres, ainsi que l’ajout de couleurs modernisées, ce jeu de tarot viserait aux dires des auteurs à « reconstituer le tarot tel qu’il était à son origine », mais cette affirmation ne cadre pas du tout avec l’état actuel des connaissances historiques sur les tarots. En effet, le modèle de Conver est une version assez tardive du motif dit de Marseille, les nouvelles couleurs utilisées par Jodorowsky et Camoin ne se retrouvent pas sur les tarots anciens, des détails inédits ou issus de divers jeux ont été introduits, etc.

 

Cinéma

La carrière cinématographique de Jodorowsky commence, avec La Cravate (1957), un court-métrage muet adapté d’une nouvelle, où Raymond Devos apparait.

 

Fando et Lis

Alejandro Jodorowsky réalise Fando et Lis (1968), une adaptation de la pièce de théâtre de Fernando Arrabal, autre membre du mouvement Panique. Jodorowsky avait lui-même joué dans la pièce de théâtre au Mexique. Ce film est une adaptation très personnelle et lève le voile sur l’univers complexe du réalisateur chilien. Le film est qualifié d’ésotérique, d’érotique et de surréaliste.

Fando et Lis projeté au festival du film d’Acapulco en 1968 provoque une émeute où Alejandro Jodorowsky faillit être lynché. Ce premier accueil annonce une carrière atypique.

 

El Topo

La dimension « mystique » grandissante de son œuvre lui apporte une certaine renommée. Ainsi, El Topo, réalisé en 1970, sorte de western métaphysique va devenir un « film culte ». L’aura mystique unique d’El Topo attire tous les soirs à minuit des spectateurs fervents, l’appellation de «Midnight movie» fut même créée pour El Topo. Le bouche à oreille fonctionne tellement bien que des stars comme John Lennon ou Andy Warhol viennent voir le film à l’Elgin Theater. Allen Klein, le manager des Beatles en 1970, deviendra d’ailleurs le producteur de La Montagne sacrée (1973).

 

La Montagne sacrée

En 1973, Alejandro Jodorowsky réalise un autre film culte La Montagne sacrée très librement inspirée du Mont Analogue de René Daumal. Le film est projeté au festival de Cannes en 1973 mais hors de la compétition officielle car aucun pays n’est attribué au film. Le tournage de La Montagne sacrée au Mexique connait d’ailleurs les pires difficultés avec le gouvernement mexicain, qui demande à Jodorowsky de ne pas mettre en scène une représentation quelconque de l’État ou de l’Église. Cette censure oblige Jodorowsky à fuir le Mexique pour les États-Unis.

 

Un projet avorté : Dune

En 1975, il commence à travailler l’adaptation du roman Dune de Frank Herbert, en association avec le producteur français Michel Seydoux. Le projet comportait la participation d’Orson Welles, les décors de Mœbius et d’H.R. Giger, et des musiques de Pink Floyd, Tangerine Dream et Magma. Salvador Dalí avait accepté de jouer le rôle de l’empereur Padisha Shaddam IV pour 0 l’heure de travail. Le projet tourne court quand les producteurs lâchent Jodorowsky en voyant le budget nécessaire. Quelques années plus tard, David Lynch tourne son propre Dune (1984) sans lien avec le projet de Jodorowsky et qui sera un échec. Après Tusk (1978) et l’échec de l’adaptation de Dune, Jodorowsky s’éloigne du cinéma, réservant sa créativité pour la bande dessinée.

Ce film avorté aura quand même eu le temps de donner naissance à un storyboard complet, avec le détail de toute la réalisation et notamment des effets spéciaux, costumes et ambiances. Ce travail, effrayant pour les producteurs mais fascinant pour les réalisateurs et jeunes artistes, aura cependant eu une influence séminale sur toute une partie du cinéma de science-fiction des années suivantes, dont Alien (1979) qui réutilise une bonne partie de l’équipe réunie par Jodorowsky ou même Star Wars. Du côté de Jodorowsky, une grande partie de ce travail se retrouvera dans sa production de bandes dessinées, notamment L’Incal et La Caste des méta-barons.

Le storyboard a été publié en format papier, et l’ensemble du projet a fait l’objet d’un documentaire en 2013 : Jodorowsky’s Dune.

 

Santa Sangre et Le Voleur d’arc en ciel

Alejandro Jodorowsky revient au cinéma avec Santa Sangre (1989) et Le Voleur d’arc en ciel (1990), avec Peter O’Toole et Omar Sharif. Deux films qui lui permettent de renouer avec une nouvelle reconnaissance.

 

La Danza de la Realidad

Au début des années 2000, alors qu’il n’a pas tourné depuis près de dix ans, il tente de donner une suite à El Topo (1970): Les Fils d’El Topo (The Sons of El Topo). À la suite de problèmes juridiques avec le producteur Allen Klein, le projet est renommé AbelCain. Le réalisateur a affirmé plusieurs fois son intention de mener le projet à terme, mais on ignore si ce sera effectif. Dans la même période, Jodorowsky commence un autre projet, Triptyque (Tryptych), encore inabouti. Un film coproduit par David Lynch, King Shot, est annoncé pour 2010. Marilyn Manson, Asia Argento et Nick Nolte sont pressentis, mais, par manque de financement, le projet avorte.

En 2012, Alejandro Jodorowsky fait un appel à dons par internet afin de produire un film autobiographique : La danza de la realidad (2013). Le film est tourné dans son village natal, Tocopilla, il sort en , dans les circuits classiques de diffusion. Poesia sin fin (2016), la suite de La danza de la realidad (2013) est présentée à la Quinzaine des réalisateurs du Festival de Cannes.

 

Théâtre

Le théâtre est pour Alejandro Jodorowsky une véritable école, tout comme la pantomime et les marionnettes. Longtemps acteur avant d’être réalisateur, il interprète le rôle principal de son second film El Topo (1970) et le rôle du maître alchimiste dans La Montagne sacrée (1973).

Après avoir vécu à Paris, Jodorowsky vit dans les années 1960 au Mexique, où il réalise la majeure partie de ses films. Il y développe notamment le théâtre d’avant-garde de Mexico avec son ami Fernando Arrabal, complice du mouvement Panique dont il adapte la pièce Fando et Lis à l’écran, y créant des pièces de Samuel Beckett ou d’Eugène Ionesco.

En 2001, Jodorowsky revient au théâtre, à la fois acteur, auteur et metteur en scène de son Opéra panique. En 2008 il écrit L’École des ventriloques pour la Compagnie Point Zéro (le spectacle est créé à Bruxelles en 2008 dans une mise en scène de Jean-Michel d’Hoop), et en 2009, pour son fils BrontisLe Gorille, monologue inspiré de Communication à une académie de Franz Kafka, dont il assure la mise en scène (création à Bruxelles en ).

 

Bande dessinée

Jodorowsky fit une première incursion dans la bande dessinée en 1966 avec Anibal 5, une saga illustrée par Moro. Mais c’est surtout dans les années 1980 que Jodorowsky travailla des scénarios de bande dessinée, principalement la série L’Incal, dessinée par Mœbius rencontré en 1975, avec lequel il travailla sur l’ébauche avortée de Dune. Associé au dessinateur Juan Giménez, il produisit La Caste des Méta-Barons, vaste saga du même monde que L’Incal, il y donne libre cours à ses théories sur l’importance de la lignée, le rôle de la paternité et de l’union entre deux amants. Une autre série, Les Technopères, en collaboration avec le dessinateur Zoran Janjetov (avec lequel il a déjà collaboré sur la série Avant l’Incal), reprend et développe ses mythes personnels. Il scénarise également la série Juan Solo, sorte de thriller où un jeune homme vit un parcours initiatique à travers la violence et l’immoralité dans une ville corrompue d’Amérique du Sud. Jodorowsky et Mœbius se retrouvèrent en 2000 pour réaliser Après l’Incal, qui aurait dû constituer le début de l’histoire de la troisième série dans la chronologie de L’Incal, mais qui reste inachevé avec un seul album Le Nouveau Rêve. Finalement, c’est en 2008 que Jodorowsky créa la dernière partie du triptyque de L’Incal, avec le premier tome de la série Final Incal dessinée par José Ladrönn. Il a été également le scénariste de la série du Lama Blanc dessiné par George Bess, racontant le parcours extraordinaire d’un enfant blanc, réincarnation du Grand Lama.

Il a aussi collaboré avec François Boucq sur les séries Face de Lune et Bouncer ainsi qu’avec Arno, Covial et Marco Nizzoli sur deux séries Les Aventures d’Alef-Thau et Le Monde d’Alef-Thau dont le personnage principal, né enfant-tronc sans bras ni jambes, acquerra, au fur et à mesure des épisodes, une intégrité physique et spirituelle. De la collaboration avec le dessinateur Silvio Cadelo sont nés les deux volumes de la « saga d’Alandor », Le Dieu jaloux et l’Ange carnivore, combinant univers de fantasy baroque et quête spirituelle.

 

Distinctions

Prix

  • 1989 : Prix Harvey de la meilleure édition américaine d’une œuvre étrangère pour L’Incal (avec Mœbius).
  • 1996 : Alph-Art du scénario au Festival international de la bande dessinée d’Angoulême pour Juan Solo : Fils de flingue.
  • 1998 : Prix Micheluzzi du meilleur volume (réédition) pour L’Incal lumière (avec Mœbius).
  • 2000 : Prix Micheluzzi de la meilleure bande dessinée pour La Caste des Méta-Barons (avec Juan Giménez).
  • 2001 : Prix Haxtur de la meilleure histoire longue pour Le Cœur couronné (avec Mœbius) ; et de l’« auteur que nous aimons », pour l’ensemble de son œuvre
  • 2003 : Éléphant d’Or du meilleur album de l’année et Prix du public pour Bouncer T2, La Pitié des bourreaux (Les Humanoïdes Associés).
  • 2011 : Titre de « grand rectum » de l’Université de Foulosophie.
  • 2013 : Prix Adamson du meilleur auteur international pour l’ensemble de son œuvre ;
  • 2013 : Prix Micheluzzi de la meilleure série étrangère pour Bouncer (avec François Boucq) ;
  • 2013 : L’astéroïde (261690) Jodorowsky est nommé en son honneur.
  • 2016 : Festival del film Locarno, Pardo d’onore (Pardo d’honneur)

 

Décorations

  • Officier de l’ordre des Arts et des Lettres. Il est promu au grade d’officier par l’arrêté du .

 

Hommage

Une rétrospective lui est consacré à la Cinémathèque française en 2019.

Source: Wikipédia

 

Filmographie

Trailers & Videos

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Photo de Alejandro Jodorowsky

Bande annonce El topo (1970)

Acteur, Réalisateur, Scénariste, Producteur

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