Joseph L. Mankiewicz, né le à Wilkes-Barre et mort le à New York, est un réalisateur, scénariste et producteur de cinéma américain.
Il est le frère d’Herman J. Mankiewicz, scénariste de films majeurs comme Citizen Kane d’Orson Welles.
Ses parents, Franz Mankiewicz et Johanna Blumenau, étaient des immigrés juifs venus d’Allemagne. Après avoir obtenu son diplôme à l’université Columbia en 1928, il est envoyé par son père à Berlin pour parfaire son éducation. Il s’intéresse au théâtre et au cinéma et est embauché par l’UFA pour traduire les intertitres des films destinés au marché anglo-saxon. À la suite de l’émission d’un chèque sans provisions, il quitte précipitamment Berlin pour Paris. En 1929, son frère Herman qui travaille comme scénariste (Marx Brothers, Citizen Kane, etc.) à la Paramount Pictures lui suggère de rentrer le rejoindre. Joseph se voit chargé de la rédaction de sous-titres puis de scénarios pour des comédies simples (Skippy, 1931, nommé aux Oscars pour son scénario) et burlesques (pour W. C. Fields).
Passant à la MGM il obtient une nouvelle nomination aux Oscars du scénario pour L’Ennemi public no 1 tourné par W.S. Van Dyke. Alors qu’il exprime le souhait de tourner lui-même ses scénarios, Louis B. Mayer le nomme producteur — il produisit entre autres Furie de Fritz Lang, qui ne lui pardonna pas d’avoir procédé à des coupes, contre son avis, sur la fin du film.
En 1942, il se brouille avec L. B. Mayer et rejoint la 20th Century Fox. C’est à ce moment que Lubitsch, victime d’une crise cardiaque et incapable de tourner, lui confie la tâche de réaliser un film qu’il devait faire : Le Château du dragon (1946).
Mankiewicz rencontre ensuite le succès avec Chaînes conjugales (1949), qui remporte les Oscars du scénario et de mise en scène. L’année suivante il réitère la performance, obtenant exactement les mêmes prix pour Ève, qui remporte également l’Oscar du meilleur film.
En 1950 alors qu’il est président de la Screen Director Guild, Cecil B. DeMille profite d’une période où Mankiewicz est absent pour tenter une offensive pro-maccarthysme. À son retour, Mankiewicz s’oppose à la manœuvre et, soutenu par John Ford, repousse l’attaque.
En 1951, après avoir tourné L’Affaire Cicéron, il quitte la Fox et Los Angeles pour aller s’installer au calme sur la côte Est.
En 1952, il adapte le Jules César de William Shakespeare pour la MGM et met en scène La Bohème de Giacomo Puccini pour le Metropolitan Opera.
En 1953, il crée sa propre maison de production, Figaro Inc., qui produisit l’année suivante La Comtesse aux pieds nus. Les films suivants rencontrent moins de succès. Il faut attendre 1959 pour que Soudain l’été dernier le ramène à l’avant-scène.
En 1960, il est appelé en urgence pour sauver le tournage de Cléopâtre (1963). Très réticent, il accepte en échange d’une grosse somme d’argent et du sauvetage de Figaro Inc. du naufrage financier. Cléopâtre l’accapare jusqu’en 1963. Son montage fut remanié par Zanuck et Mankiewicz renia le film.
En 1967 sort Guêpier pour trois abeilles et en 1970, un western, Le Reptile.
En 1972, il tourne son dernier film, Le Limier.
Il se retire ensuite, se consacrant à la lecture et se tenant en retrait de l’industrie cinématographique.
Il meurt en 1993 à quelques jours de son 84ème anniversaire et est enterré à New York.