Jeff Beck était un guitariste de rock et acteur britannique, né le à Wallington (Grand Londres) et mort le dans le Sussex de l’Est.
Il est l’un des trois guitaristes, avec Eric Clapton et Jimmy Page, à avoir joué dans le groupe The Yardbirds dans les années 1960. Il a été classé 5ème meilleur guitariste de tous les temps par le magazine Rolling Stone. La chaîne MSNBC l’a ainsi décrit comme « un guitariste pour guitaristes », et Rolling Stone comme « l’un des guitaristes solistes les plus influents dans le rock ».
Les enregistrements de Jeff Beck touchent principalement aux genres du blues rock, du hard rock, du jazz fusion ou encore de l’electronica. Beck gagne huit Grammy awards au cours de sa carrière et connait sa période d’apogée musicale dans le milieu des années 1970, en solo.
Jeff Beck figure deux fois au Rock and Roll Hall of Fame; il y est introduit en 1992 comme membre des Yardbirds, puis en 2009, intronisé par Jimmy Page, en tant qu’artiste solo. Il meurt à l’âge de 78 ans d’une méningite bactérienne; l’ensemble du monde du rock lui rend hommage.
Jeff Beck est né en 1944, de Arnold et Ethel Beck, au 206 Demesne Road, Wallington, dans la banlieue sud de Londres. À dix ans, le jeune Geoffrey Beck chante dans une chorale d’église. À 12 ans, il apprend à jouer sur une guitare empruntée, puis fait plusieurs tentatives pour construire son propre instrument. Dans son livre, Mo Foster cite Beck, en disant : “La touche était si mauvaise que ce n’était pas jouable avec un capo à la cinquième frette. Je me suis intéressé à la guitare électrique avant même de connaître la différence entre électrique et acoustique. La guitare électrique semble être une planche de bois tout à fait fascinante avec des boutons et des interrupteurs dessus. Il fallait absolument que j’en aie une”.
Le premier guitariste qui aurait impressionné Jeff Beck serait Les Paul. Cliff Gallup, le guitariste soliste de Gene Vincent et des Blue Caps, a été une autre influence musicale précoce, suivie par BB King et Steve Cropper. Après avoir quitté l’école, Jeff Beck étudie au Wimbledon College of Art, puis travaille dans divers métiers : peintre-décorateur, jardinier, peintre industriel, etc. La sœur de Jeff Beck le présente alors à Jimmy Page, et il devient par la suite guitariste de studio.
Il est alors un des premiers guitaristes à expérimenter la distorsion (notamment en 1966 sur l’album Roger the Engineer, le seul album studio qu’il enregistre avec les Yardbirds), le feed back et la fuzz box. C’est cette redéfinition du son et du rôle des guitares électriques initiée aussi par Dave Davies des Kinks dès 1964, et Keith Richards l’année suivante, qui inspirera les expérimentations sonores de Jimi Hendrix.
Pour diverses raisons, de santé notamment, Jeff Beck quitte le groupe au bout de 18 mois, fin 1966. C’est pendant ses années de présence que le groupe a enregistré la plupart de ses succès classés au Top 40 britannique.
Le travail de Beck avec les Yardbirds et l’album de 1968 Truth du Jeff Beck Group sont les premières influences du heavy metal, dont l’émergence date des années 1970. Truth et Beck-Ola sont de relatifs succès commerciaux (Truth atteint la 15ème place des Billboard Charts) et critiques. La chanson You Shook Me de Willie Dixon a été également reprise par Led Zeppelin sur leur premier album. En 1967, Pink Floyd voulait Beck pour guitariste après le départ de Syd Barrett, mais cela n’est jamais arrivé. Nick Mason se rappelle dans son autobiographie : “Aucun d’entre nous n’a eu le culot de lui demander”.
Après l’éclatement du groupe, il participe à Music From Free Creek, un projet de super session, et joue sur quatre chansons, dont une coécrite par Beck lui-même. Un projet de groupe avec Tim Bogert et Carmine Appice de Vanilla Fudge, en fin de contrat, échoue à cause d’un accident de voiture et une fracture du crâne de Beck. Après sa guérison, le groupe Cactus a déjà été formé par Appice et Bogert. Il forme un groupe avec des membres entièrement nouveaux. Sa première recrue est le batteur Cozy Powell. Beck, Powell et le producteur Mickie Most vont aux États-Unis pour enregistrer plusieurs morceaux aux studios Motown avec leurs instrumentistes résidents, mais les résultats sont restés inédits. En , Beck finalise la composition d’un nouveau groupe avec le guitariste et chanteur Bobby Tench, le claviériste Max Middleton et le bassiste Clive Chaman. Le nouveau groupe est désigné comme Jeff Beck Group et a un son très différent du premier line-up.
Rough and Ready () est le premier album enregistré par cet ensemble. Beck signe ou cosigne six des sept titres de l’album. Rough and Ready inclut des éléments de soul, de rhythm and blues et de jazz, préfigurant la direction que la musique de Beck prendrait plus tard dans la décennie.
Un deuxième album, intitulé Jeff Beck Group (), est enregistré aux studios TMI de Memphis, Tennessee, avec Steve Cropper comme producteur. Cet album dénote une forte influence soul, cinq des neuf pistes étant des reprises de morceaux américains dans ce style. I Got To Have A Song a été la première des quatre compositions de Stevie Wonder reprises par Beck. Peu de temps après la sortie de cet album, le Jeff Beck Group est officiellement dissous.
Après cette tournée américaine, Tench et Middleton quittent le groupe alors que Beck forme le trio Beck, Bogert and Appice. Appice tient le chant solo, avec de temps en temps le support vocal de Bogert et Beck. Encore présenté comme le Jeff Beck Group, le trio est programmé à Rock at The Oval en 1972, qui marque le lancement d’une tournée au Royaume-Uni, aux Pays-Bas et en Allemagne. Une tournée américaine commence en , à partir de la Floride et du Hollywood Sportatorium, et se conclut le à La Nouvelle-Orléans.
En , l’album Beck, Bogert and Appice sort (chez Epic Records) avec l’association en studio tant attendue des trois instrumentistes. Les critiques saluent les prouesses instrumentales de l’album mais le succès commercial n’est pas là, sauf pour la reprise du hit de Stevie Wonder Superstition. Le , Beck apparaît en tant qu’invité dans la tournée Ziggy Stardust de David Bowie, il rejoint Bowie et les Spiders from Mars sur scène pour interpréter The Jean Genie / Love Me Do et Around and Around (de Chuck Berry) aux côtés de Mick Ronson (dont Jeff Beck était l’une des grandes influences). Même si le spectacle a été enregistré et filmé, aucune des éditions publiées n’inclut les performances avec Beck.
Au cours d’, Beck enregistre pour Michael Fennelly sur l’album Lane Changer et participe à des séances avec Hummingbird, un groupe dérivé du Jeff Beck Group, mais ne contribue pas à leur premier album éponyme.
Au début de , le groupe a joué au Rainbow Theatre, dans le cadre d’une tournée européenne. Le concert a été diffusé dans son intégralité dans l’émission américaine Rock Around the World en septembre de la même année. Ce fut la dernière œuvre enregistrée par le groupe. Les compositions qui étaient destinées à un deuxième album studio ont été incluses sur le bootleg At Last Rainbow. Les pistes Blues Deluxe et BBA Boogie de ce concert ont plus tard été incluses sur la compilation Jeff Beck Beckology (1991).
Beck, Bogert and Appice est dissous en , avant que leur deuxième album studio (produit par Jimmy Miller) ait été terminé. Cela a conduit leur album live, Beck, Bogert and Appice Live in Japan enregistrés lors de leur tournée 1973 du Japon, à n’être sorti qu’en par Epic / Sony.
En 1975, Jeff Beck met sur pied un groupe pour une tournée américaine qui est précédée d’un concert inopiné à Londres. Il fait une tournée en avril et , la plupart du temps avec le Mahavishnu Orchestra, en conservant Max Middleton aux claviers, mais avec la collaboration de Wilbur Bascomb (basse) et du batteur de studio Bernard “Pretty” Purdie. Au cours de cette tournée, il participe au World Rock Festival de Yuya Uchida en jouant un total de huit chansons avec Purdie. En outre, il a joué une séquence instrumentale de guitare et percussions avec Johnny Yoshinaga et, à la fin du festival, rejoint pour une jam par le bassiste Felix Pappalardi de Mountain et le chanteur Akira Joe Yamanaka du Flower Travellin’ Band. Seule la partie avec Purdie est enregistrée et publiée.
Il est suivi d’un album en collaboration avec le claviériste Jan Hammer et le batteur et compositeur Narada Michael Walden Wired (1976), qui connaît autant de succès et est enregistré dans un style proche de celui de ses deux collaborateurs. La reprise de Goodbye Pork Pie Hat, standard de jazz, lui vaudra une lettre de félicitations de la part de son compositeur, Charles Mingus. Pour promouvoir l’album, Beck se joint au Jan Hammer Group pour donner un concert avec Alvin Lee à The Roundhouse en , avant d’entamer une tournée mondiale de sept mois. Il en résulte un live de 1977, le Live with the Jan Hammer Group.
À ce moment, Jeff Beck est un évadé fiscal et s’installe aux États-Unis, où il reste jusqu’à son retour au Royaume-Uni à l’automne de 1977. Au printemps de 1978, il commence à répéter avec le bassiste Stanley Clarke et le batteur Gerry Brown, en vue d’un concert au Festival de Knebworth, mais Brown finit par abandonner cette idée. Beck fait une tournée de trois semaines au Japon, en , avec un groupe composé de Clarke et de nouveaux arrivants Tony Hymas (claviers) et Simon Phillips (batterie) du groupe de Jack Bruce ». Il commence ensuite à travailler sur un nouvel album aux Ramport Studios du groupe The Who à Londres et enregistre très progressivement tout au long de 1979, pour arriver à la sortie de There and Back en . Sur cet album, trois morceaux ont été composés et enregistrés avec Jan Hammer, et cinq autres écrits avec Hymas. Stanley Clarke a été remplacé par Mo Foster à la basse, à la fois sur l’album et les performances ultérieures. Sa sortie a été suivie par une grande tournée aux États-Unis, le Japon et le Royaume-Uni.
Dans les années 1980 et 1990, Jeff Beck enregistre de façon sporadique (à cause d’acouphènes notamment). There and Back connaît un succès modéré malgré la présence d’un de ses morceaux les plus appréciés, The Pump. Puis il enregistre Flash (1985), avec la collaboration de Rod Stewart, qui lui vaut son premier Grammy Award pour le morceau Escape Song, Guitar Shop (1989), avec Terry Bozzio et Tony Hymas, Frankie’s House (Music from the original soudtrack) avec Jed Leiber au clavier en 1992, Crazy Legs (1993), avec les Big Town Playboys Who Else (1999), et You Had It Coming (2001).
Jeff Beck apparaît dans le film Jumeaux (1988) avec Arnold Schwarzenegger, Danny DeVito et réalisé par Ivan Reitman. Il interprète quatre titres : Green Onions, The Stumble, The train kept a-rollin’ et surtout I’d die for this dance sur scène avec Nicolette Larson, Terry Bozzio et Tony Hymas.
Jeff Beck gagne son troisième Grammy Award (celui de la meilleure performance instrumentale rock) pour le morceau Dirty Mind extrait de You Had It Coming.
L’album de 2003, Jeff marque l’ancrage dans le style electro-guitare utilisé lors des deux albums précédents. Le morceau Plan B de cet album lui doit son quatrième Grammy Award, une autre fois pour meilleure performance instrumentale rock.
Beck a été invité en guest star sur l’album True Love de Toots and the Maytals, où il joue sur le titre “54-46 Was My Number”, album a gagné le Grammy du meilleur album reggae en 2004.
Beck participe aux quatre festivals de guitare Crossroads organisés par Eric Clapton au stade Cotton Bowl de Dallas en , au Toyota Park Centre de Bridgeview en 2007 et 2010, ainsi qu’au Madison Square Garden de New York en .
En 2007, il enregistre un album et un DVD live au légendaire club de Jazz Ronnie Scott’s, avec Tal Wilkenfeld, Vinnie Colaiuta et Jason Rebello, et en invités spéciaux les chanteuses Joss Stone et Imogen Heap ainsi qu’Eric Clapton. Il reçoit un Grammy Award pour sa reprise instrumentale de A Day In The Life des Beatles.
Les deux camarades se retrouveront de nouveau sur scène au stade O2 Arena de Londres du 13 au . C’est cette même année qu’un incident assez inattendu s’est produit : Beck s’est coupé le bout de l’index de la main gauche en coupant des carottes, heureusement l’incident fut bénin puisque le doigt fut remis en place le lendemain. En , Jeff Beck est entré dans le Rock and Roll Hall of Fame and Museum, le Musée et le Panthéon du Rock and Roll. Il y donne un concert. Le , il est rejoint sur scène par David Gilmour au Royal Albert Hall. Dans les notes de l’album Emotion & Commotion, il explique que cette prestation lui a inspiré le morceau Hammerhead.
En 2010, il revient avec un nouvel album, Emotion and Commotion, enregistré avec la participation d’un orchestre et des trois chanteuses Joss Stone, Olivia Safe et Imelda May. Les inspirations sont très variées : reprises de Jeff Buckley, compositions avec son claviériste Jason Rebello, reprises de musiques de film, d’opéra. Dans l’essentiel de ces reprises, la guitare de Jeff Beck remplace la partie chantée sur l’original. Il se sépare de Vinnie Colaiuta et Tal Wilkenfeld (qui rejoignent le groupe de Herbie Hancock), qu’il remplace par Rhonda Smith (ancienne bassiste de Prince) et Narada Michael Walden pour son Tour 2010.
Il donne un concert en hommage à Les Paul à l’Iridium Jazz Club les 8 et en compagnie de Imelda May. La performance sort sur DVD et CD sous le nom de Jeff Beck: Rock ‘N’ Roll Party Honoring Les Paul le .
Le , en compagnie d’autres artistes et musiciens, Jeff Beck est invité à jouer à la Maison Blanche, devant le Président Obama. Il se produit avec la bassiste Rhonda Smith et la batteuse Veronica Bellino.
En 2016, Jeff Beck s’associe avec Carmen Vandenberg et Rosie Bones du groupe britannique de rock garage Bones pour sortir l’album Loud Hailer.
Jeff Beck sort son dernier album studio, intitulé 18, en juillet 2022. Le guitariste s’entoure notamment de Johnny Depp, avec lequel il effectue sa dernière tournée. Jeff Beck meurt le 10 janvier 2023, à l’âge de 78 ans, après avoir contracté une méningite bactérienne.
Beck fut pionnier dans le travail du son par le réglage de l’amplification, et ceci dès les Yardbirds en 1965. Il comprit très vite l’utilisation qu’il pouvait faire du couple guitare-ampli dans les petites salles bondées où les Yardbirds se produisaient. Le matériel, de puissance limitée, et donc poussé à fond, souvent de mauvaise qualité et rafistolé tant bien que mal, produisait force larsen que Jeff se chargea de contrôler pour accoucher d’un son tout à fait révolutionnaire pour l’époque.
De plus, il fut l’un des premiers guitaristes de rock à utiliser le vibrato comme un instrument à part, qui fait partie intégrante de son jeu. Il s’appuie sur lui pour apporter de nombreuses modifications au son et à sa justesse. L’exemple le plus frappant est le morceau Where Were You? sur l’album Jeff Beck’s Guitar Shop. Jeff l’utilise, combiné au bouton de volume, pour changer de ton et obtenir des effets de liaison entre les notes, qui rappelle une scie musicale. Beck est également connu pour réussir à obtenir un son très pur sur certains morceaux. Cette réussite tient notamment à l’usage des doigts nus au lieu de médiators pour pincer les cordes de son instrument.
Beck maîtrise un grand nombre de techniques de guitare, dont le tapping et le bottleneck sont certainement les plus notables. Outre cela, il utilise de nombreux effets, dont la distorsion, les effets d’écho (delay), wah-wah, des pédales de fuzz, ou encore la talkbox (mélange de la guitare et de la voix) qu’il utilise sur sa reprise de She’s a Woman des Beatles.
Sa voix ne se prêtant pas bien au chant, on ne l’entend que sur très peu de ses enregistrements (la chanson The Nazz Are Blue des Yardbirds, avec Rod Stewart sur Let Me Love You de l’album Truth, et sur son single Hi Ho Silver Lining), c’est pourquoi il a souvent recours à des vocalistes.
Beck joue également de la basse, et joue parfois à “aider” son bassiste en concert, se glissant dans son dos et jouant sur les cordes du haut tandis que l’autre utilise celles du bas.
Fender sort en 1991 une Stratocaster signature Jeff Beck pourvue de micros Lace Sensor Gold en formation H/S/S avec un humbucker en position chevalet, un switch pour passer le micro double en micro simple et un manche au profil large en forme de U avec une touche en palissandre et 22 frettes jumbo, des mécaniques Schaller bloquantes et un sillet LSR à billes. Ce modèle est remis à jour en 2001 avec un manche plus mince au profil asymétrique facilitant l’accès aux aigus et les micros Lace Sensor sont remplacés par des micros Hot Noiseless aux aimants céramiques. La « Jeff Beck Stratocaster » existe également en version Custom Artist fabriquée par le Fender Custom Shop depuis 2004.
Jeff a utilisé des guitares de marque Gibson au début de sa carrière (des Les Paul « sunburst », et une « goldtop » de 1954, repeinte dans une teinte brune, dite « Oxblood ») qu’il reprend à certaines occasions. Sa Fender Esquire de 1954 utilisée pendant sa période avec les Yardbirds avec des amplificateurs Vox AC30 est au Rock and Roll Hall Of Fame. Le Fender Custom Shop sortit une reproduction fidèle de cette guitare sous la forme d’une édition limitée de 150 exemplaires en 2006.
Il possède également une Gretsch Duo Jet, utilisée sur l’album Crazy Legs, une Jackson Soloist et une Fender Telecaster avec lesquelles il apparaît aux concerts de charité pour l’ARMS en 1983.
Nom du film
Evaluations
Comédie