Giancarlo Giannini (né le à La Spezia, chef-lieu de la province du même nom en Ligurie) est un acteur, scénariste, réalisateur et producteur italien.
Giancarlo Giannini vit à La Spezia et à Naples jusqu’à l’âge de 10 ans puis s’établit à Rome afin d’étudier l’électronique. Après son diplôme d’ingénieur, il s’oriente vers une carrière artistique et prend des cours à l’Académie nationale d’art dramatique Silvio D’Amico.
Il commence au théâtre à Rome, à 18 ans, dans In memoria di una signora amica de Giuseppe Patroni Griffi au côté de Lilla Brignone. Puis le metteur en scène Beppe Menegatti lui donne la réplique dans Le Songe d’une nuit d’été de William Shakespeare dans lequel il interprète Puck. C’est le théâtre qui lui offre ses premiers succès avec Roméo et Juliette, mis en scène par Franco Zeffirelli, qui enthousiasme le public de l’Old Vic de Londres et avec La lupa, toujours sous la direction de Zeffirelli, au côté d’Anna Magnani.
Après de nombreuses apparitions au théâtre et à la télévision, il débute au cinéma en 1965 dans Fango sulla metropli de Gino Mangini. Suivent d’autres rôles mais il accède à la célébrité en 1967 grâce au succès d’un téléfilm adapté de Charles Dickens.
En parallèle, il rencontre la réalisatrice italienne Lina Wertmüller. Elle lui offre son premier grand rôle dans Non stuzzicate la zanzara et l’emploie par la suite dans la quasi-totalité de ses films. Mais il ne réussit pas à s’imposer comme grande vedette avant 1970, année où il interprète Dramma della gelosia, tutti i particolari in cronaca d’Ettore Scola.
Parmi les acteurs les plus doués et appréciés du cinéma italien, Giannini interprète un vaste répertoire de personnages, passant du prolétaire au boss mafieux. Il passe également avec aisance d’un registre à l’autre, de la comédie au drame. Pour ses compositions, il n’hésite pas à utiliser plusieurs dialectes.
C’est de sa collaboration avec Lina Wertmüller que naissent ses plus célèbres interprétations, grotesques, ironiques ou dramatiques : il est Tunin dans Film d’amore e d’anarchia, ovvero stamattina alle 10 in Via dei Fiori nella nota casa di tolleranza (1973), Pasqualino (Pasqualino Settebellezze, 1976) et le marin Gennarino Carunchio dans Travolti da un insolito destino nell’azzurro mare d’agosto (1974) au côté de Mariangela Melato avec laquelle il forme un autre couple de scène prometteur. Giannini et Lina Wertmüller fondent ensemble la société de production Liberty films qui finance tous leurs longs métrages.
Les rôles qu’offre Wertmüller à Giannini lui apportent le succès national et international ainsi que de nombreuses récompenses. Il obtient notamment le David di Donatello et le Ruban d’argent du meilleur acteur pour Mimì metallurgico ferito nell’onore puis un second Ruban d’argent et le Prix d’interprétation masculine au Festival de Cannes 1973 pour Film d’amour et d’anarchie. Il reçoit ensuite une nomination à l’Oscar du meilleur acteur pour le rôle-titre de Pasqualino (Pasqualino Settebellezze) en 1977.
Giannini travaille avec les meilleurs réalisateurs du cinéma italien parmi lesquels Luchino Visconti (L’innocente, 1976), Sergio Corbucci (Il bestione, 1974 ; Bello mio, bellezza mia, 1982), Mario Monicelli (Voyage avec Anita, 1979 ; I Picari, 1988 ; Il male oscuro, 1990), Dino Risi (Sessomatto, 1973 et pour la télévision Vita coi figli, 1990), Alberto Lattuada (Sono stato io!, 1973), Nanni Loy (Mi manda Picone, 1984, qui lui vaut un nouveau David di Donatello du meilleur premier rôle), Tinto Brass (Snack Bar Budapest, 1988) ou encore Franco Brusati (Lo zio indegno, 1989). En 1987, il fait ses débuts comme réalisateur avec Ternosecco qu’il écrit et interprète.
Après avoir travaillé avec Rainer Werner Fassbinder sur Lili Marleen (1980), il multiplie les apparitions dans le cinéma américain : Le Secret de Santa Vittoria de Stanley Kramer (1969), Life Without Zoë, sketch de New York Stories mis en scène par Francis Ford Coppola (1989), Il profumo del mosto selvatico (1995) d’Alfonso Arau, Hannibal (2001) de Ridley Scott, Man on Fire (2004) de Tony Scott ou encore Casino Royale (2006) de Martin Campbell ou il joue le rôle de Rene Mathis.
Dans son palmarès cinématographique, Giannini compte également le David di Donatello du meilleur acteur dans un second rôle, obtenu en 1995 pour Come due coccodrilli de Giacomo Campiotti. Puis il remporte de nouveau le David di Donatello du meilleur acteur en 1996 pour Celluloide de Carlo Lizzani et en 2003 pour Ti voglio bene Eugenio de Francesco Josè Fernandez. Un troisième Ruban d’argent du premier rôle lui est décerné en 1999 pour La stanza dello scirocco de Maurizio Sciarra. Puis il est distingué du Ruban d’argent du meilleur acteur dans un second rôle en 1999 et 2001, respectivement pour La cena d’Ettore Scola et Hannibal de Ridley Scott. Il se voit par ailleurs attribuer un Ruban d’argent comme meilleur doubleur en 1994 pour avoir prêté sa voix à Al Pacino dans le film Carlito’s Way de Brian De Palma. À noter qu’à l’international, Giannini a également obtenu le Prix du meilleur acteur au Festival de San Sebastián en 1973 pour son interprétation dans Sono stato io! d’Alberto Lattuada.
Giannini a doublé de nombreux acteurs étrangers célèbres, souvent sous la direction de Mario Maldesi; parmi eux Jack Nicholson (Shining), Al Pacino, Michael Douglas, Gérard Depardieu, Dustin Hoffman (Il maratoneta), Ian McKellen (Ricardo III), Ryan O’Neal (Barry Lyndon), Leonard Whiting (Romeo e Giulietta). Pour des coproductions internationales en langue italienne impliquant des acteurs non-italophones, il a aussi prêté sa voix à Jacques Perrin dans Le Désert des Tartares et à Helmut Berger dans Ludwig.
En 1967, il épouse l’actrice et réalisatrice Livia Giampaolo, avec laquelle il a deux fils. Avec sa seconde femme, il a également deux enfants. En 2002, Adriano Giannini, l’un de ses fils, joue au côté de Madonna dans le remake du film Travolti da un insolito destino nell’azzurro mare d’agosto (1974), À la dérive (2002), réalisé par Guy Ritchie.
Nom du film
Evaluations
Action, Espionage