Acteur
Photo de Raimu.

Informations personnelles

  • Nom de naissance: Jules Muraire
  • Date de naissance: 18 décembre 1883
  • Lieu de naissance: Toulon (France)
  • Nationalité: Français
  • Date de Décès: 20 septembre 1946 (à 62 ans)

Biographie

 

Jules Muraire, dit Raimu, est un acteur français, né le  à Toulon et mort le  (à 62 ans) à Neuilly-sur-Seine.

Vedette de music-hall à ses débuts, il devient, grâce à Sacha Guitry, un des « monstres sacrés » du cinéma français des années 1930 et de la première moitié des années 1940, devenant notamment l’interprète-fétiche de Marcel Pagnol. Raimu reste dans les mémoires pour son interprétation de César dans la « trilogie marseillaise » : Marius (1931), Fanny (1932) et César (1936), et du boulanger trompé dans La Femme du boulanger (1938).

 

Les débuts

Jules, Auguste, César Muraire naît en décembre 1883 à Toulon, fils de Joseph Muraire, tapissier, et d’Élisabeth Gouzian à qui il voue une véritable passion. Peu porté sur les études, il se bagarre au lycée, ce qui lui vaut d’être exclu, et ses parents doivent l’inscrire dans une institution pour enfants difficiles. Il découvre très jeune le monde du spectacle et est attiré par le métier de comédien. Mais son père, qui veut le voir reprendre son atelier de tapissier s’y oppose et le fait embaucher comme marmiton à l’Hôtel du Louvre. La mort brutale de ce père, alors qu’il n’a que quinze ans, le ramène à sa vocation d’artiste.

Il débute alors sous le nom de Rallum, le , à 16 ans et demi, dans les cafés-concerts et les guinguettes à matelots de sa région natale, la Provence, mais sans succès, car il chante mal. Engagé par une modeste troupe locale, les Lauri-Laur, il fait même une courte tournée en Afrique du Nord. Puis il fait des petits boulots : croupier au Casino d’Aix-les-Bains et commerçant.

En 1908, il entre au théâtre de l’Alhambra à Marseille comme souffleur, puis enchaîne au théâtre de l’Alcazar de Marseille et au Palais de Cristal. Ayant adopté le pseudonyme de Raimut (verlan approximatif de son nom Muraire), il se fait finalement appeler Raimu et devient une vedette régionale dans un répertoire de comique-troupier popularisé par Polin, dans lequel se sont essayés aussi Jean Gabin et Fernandel.

Félix Mayol, immense vedette, chansonnier et directeur de music-hall d’origine toulonnaise, le repère et le fait venir à Paris pour jouer dans les revues qu’il monte dans son propre théâtre, le concert Mayol9. Jusqu’à la guerre de 1914, Raimu se produit dans de nombreux cafés-concerts et music-halls, tels La Cigale, les Folies Bergère et le Casino de Paris.

En août 1914, il est mobilisé à Orange au sein du 15ème ETEM (Escadron du Train des Equipages Militaires) et part au front en septembre. Lors d’un de ses premiers contacts, il est enseveli sous une sape. Il en réchappe, mais perd du poids, tombe malade et est réformé en mars 1915.

 

Premiers succès

Andrée Spinelly, vedette de l’époque avec laquelle il entretient une liaison, le fait jouer à ses côtés dans Plus ça change au théâtre Michel en 1915, puis c’est Sacha Guitry qui lui confie son premier rôle important dans Faisons un rêve en 1916. On le remarque ensuite dans L’École des cocottes (1920) avec Andrée Spinelly, Le Roi de Flers et Caillavet (1920), Le Blanc et le Noir (1922) de Sacha Guitry. Léon Volterra, propriétaire du Casino de Paris, du théâtre de Paris et du Théâtre Marigny, le fait jouer avec succès dans des revues, dans le sketch du Forçat, satire des scandales financiers de l’époque, et dans des comédies d’Yves Mirande, de Sacha Guitry ou de Flers et Croisset. En 1928, lorsqu’il rencontre Pagnol, Raimu est un acteur reconnu, mais il n’a pas encore interprété de rôle de premier plan.

 

Vedettariat

L’arrivée en 1928, en Europe, du cinéma parlant fait connaître Raimu par son jeu, sa personnalité et sa voix méridionale tonitruante si caractéristique.

En 1929, il connaît un triomphe au théâtre de Paris avec Marius de Marcel Pagnol (avec Orane Demazis). Ces deux Provençaux, l’un d’Aubagne, l’autre de Toulon, s’apportent mutuellement la gloire et la célébrité avec ce classique du théâtre. Il connaît un nouveau triomphe avec l’adaptation de la pièce au cinéma : Marius (1931) film d’Alexander Korda et premier film de la « trilogie marseillaise » de Pagnol, un des premiers films parlants à succès du cinéma français. Étant fâché avec le directeur du théâtre de Paris, Léon Volterra, il ne participe pas à la création sur scène de Fanny, le rôle de César y étant tenu par Harry Baur, mais il reprend en 1932 ce rôle dans la version filmée de Fanny (1932) tournėe par Marc Allégret. Il figure ėgalement dans les adaptations filmées de pièces qu’il a jouées sur scène comme La Petite Chocolatière (1932), L’École des cocottes (1935) et Le Roi (1936).

Il se marie, le 28 mars 1936, dans la salle de mariages de la mairie du VIIIème arrondissement à Paris, avec Ester Honorine Métayer (actrice de cinéma) (Narbonne, 21 décembre 1905-1977) mère de sa fille de dix ans, Paulette (1925-1992).

La même année, il joue une dernière fois le rôle de César dans César (1936), réalisé par Marcel Pagnol. La « trilogie marseillaise » devient un classique du cinéma français. Il fait partie de la prestigieuse distribution des Perles de la couronne (1937) de Sacha Guitry, puis tourne dans Un carnet de bal (1937) de Julien Duvivier. Il retrouve Pagnol pour le rôle du boulanger cocu dans La Femme du boulanger (1938), puis celui du puisatier dans La Fille du puisatier (1940) tourné au début de l’Occupation. Durant cette période, il est très sollicité par la firme cinématographique allemande, Continental-Films, pour laquelle il tourne Les Inconnus dans la maison (1942) d’Henri Decoin, puis élude toutes les autres propositions prétextant être sous contrat de longue durée avec d’autres producteurs, dont Roger Richebé.

 

Consécration

Le , il entre comme pensionnaire à la Comédie-Française sans en devenir pourtant sociétaire. En effet, son séjour au Théâtre-Français va tourner court. Après deux comédies de Molière dans lesquelles il tient le rôle-titre, Le Bourgeois gentilhomme et Le Malade imaginaire, on ne lui confie qu’un « lever de rideau » en un acte, L’Anglais tel qu’on le parle de Tristan Bernard. Aucun autre projet, ni Les affaires sont les affaires ni Le Voyage de monsieur Perrichon, ne se concrétise. Pagnol, sarcastique, lui écrit : « J’espère que, dans l’ombre des comédiens du Français, tu te trouves au frais et que ta retraite te paraît agréable. »

Il compte parmi ses amis Paul Chambrillon, « fin connaisseur de Céline et ami d’Arletty ».

Il retrouve le cinéma avec Les Gueux au paradis (1946) de René Le Hénaff et L’Homme au chapeau rond (1946) de Pierre Billon qui sera son dernier film.

 

Décès

Le , Raimu roule en voiture sur la nationale 7, qui était à l’époque l’axe Paris-Méditerranée, pour aller à Monte-Carlo. Aux environs de Mâcon, un accident survient et Raimu subit de multiples fractures. Retour en ambulance à Paris, où il est opéré à la clinique Lyautey. Il en sort le dimanche 6 mai 1946, au bout de 54 très longues journées. Trois mois plus tard, Il va à l’Hôpital américain de Paris pour une nouvelle opération chirurgicale, en apparence bénigne, dans le but de soigner les complications de la fracture du tibia provoquée par l’accident. Il meurt au bloc opératoire le  d’une crise cardiaque (probablement une syncope blanche provoquée par une allergie à un produit anesthésiant).

Marcel Pagnol relate l’annonce de son décès :

«  À midi et demi, on vint m’appeler à table. Je pensai qu’il n’était pas encore réveillé, mais que la serviable infirmière allait me donner de ses nouvelles. C’était une voix inconnue, une voix de femme.

— Le cas de M. Raimu était beaucoup plus grave qu’on ne vous l’a dit. L’opération a duré deux heures, il ne s’est pas réveillé.
— Vous voulez dire pas encore ?

Il y eut un silence tragique. Puis la voix murmura :

— Non. Il ne se réveillera plus.  »

Il avait prévu de quitter la Comédie-Française mais ne s’était pas résolu à envoyer sa lettre de démission, « écrite en avril 1946, alors qu’il était cloué sur son lit à la clinique Lyautey ».

Des funérailles grandioses sont organisées en l’église Saint-Philippe-du-Roule, auxquelles ont assisté des milliers de personnes puis il est inhumé au cimetière de Toulon. Le poète Maurice Rostand lui rend hommage en composant ces vers :

 

Quand s’éteint cette voix
Fameuse et familière
Pagnol pleure ici-bas
Là-haut pleure Molière.

 

Marcel Pagnol prononce son éloge funèbre : « on ne peut faire un discours sur la tombe d’un père, d’un frère ou d’un fils, et tu étais les trois à la fois. »

Orson Welles estima qu’il était « le plus grand acteur au monde ». Pagnol raconta qu’il a vu arriver Orson Welles dans son bureau, lui demandant « Je veux voir monsieur Raimu ». Marcel Pagnol lui répondit que Raimu venait juste de mourir et vit alors Orson Welles fondre en larmes : « C’était le meilleur de nous tous ! » dit-il.

Source: Wikipédia

 

Filmographie

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Photo de Raimu.

Bande annonce La femme du boulanger (1938)

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