Charles Aznavour né Shahnourh Varinag Aznavourian le à Paris et mort le à Mouriès (Bouches-du-Rhône), est un auteur-compositeur-interprète, acteur et écrivain franco-arménien.
Au cours d’une carrière commencée en 1946, il a enregistré près de mille deux cents chansons interprétées en plusieurs langues : en français, anglais, italien, espagnol, allemand, arménien, napolitain, russe et dernièrement en kabyle. Il a écrit ou coécrit plus de mille chansons, que ce soit pour lui-même ou d’autres artistes.
Il est l’un des chanteurs français les plus connus en dehors du monde francophone. Décrit comme « la divinité de la pop française » par le critique musical Stephen Holden, Charles Aznavour a été consacré « chanteur de variété le plus important du xxème siècle » par CNN et Time devant Bob Dylan, Frank Sinatra et même Elvis Presley.
Sans renier sa culture française, il représente l’Arménie dans plusieurs instances diplomatiques internationales à partir de 1995, et obtient la nationalité arménienne en 2008. Il est nommé au poste d’ambassadeur d’Arménie en Suisse, son pays de résidence, et le représentant permanentde ce pays auprès de l’ONU.
Shahnourh Varinag Aznavourian naît à la clinique Tarnier au 89 rue d’Assas dans le 6ème arrondissement de Paris, au sein d’une famille d’artistes habitant rue Monsieur-le-Prince.
Son père, Micha Aznavourian, Arménien né à Akhaltsikhé, en Géorgie (où Charles a donné un concert en 2012), est le fils d’un des cuisiniers du gouverneur d’Arménie. Sa mère, Knar Baghdassarian, est issue d’une famille de commerçants arméniens de Turquie. Ne parvenant pas à écrire correctement le prénom Shahnourh ou Chahnour, la sage-femme de la clinique de la rive tenue par une congrégation religieuse où il naît, donne au bébé le prénom de Charles.
Charles voit le jour par hasard en France, alors que ses parents séjournent à Paris dans l’attente d’un visa pour les États-Unis. Micha Aznavourian, ancien baryton, travaille alors dans le petit restaurant arménien de son père, Le Caucase dans le 5ème arrondissement de Paris, rue Champollion. Quelques années plus tard, Micha ouvre son propre restaurant, rue de la Huchette et aussi nommé Le Caucase, où il chante pour les exilés d’Europe centrale. Nommé Le Caucase, la cuisine et la musique de l’établissement y étaient plutôt d’inspiration russe. Avec sa femme, une comédienne, ils élèvent leurs deux enfants, Charles et sa sœur aînée Aïda, qui joue du piano, dans une atmosphère de musique et de théâtre, au milieu des nombreux artistes qui fréquentent le restaurant.
L’établissement faisant faillite, Micha ouvre ensuite un café rue du Cardinal-Lemoine, juste en face de l’École des enfants du spectacle (le Collège Rognoni), une école réputée pour ses classes à horaires aménagés. Le petit Charles y est inscrit, ayant manifesté la volonté d’être acteur. La famille va très souvent au cinéma, et le dimanche matin, est consacré au cinéma russe, qu’ils vont voir à Pigalle. Pour l’arménien, ils ont le théâtre arménien qui tourne en France.
À l’âge de neuf ans, il prend pour nom de scène Aznavour et commence au Théâtre du Petit Monde une carrière de chanteur et de comédien. Vers 12-13 ans, il est engagé par Varna et Audiffred au Casino de Paris et l’Alcazar de Paris. Il voit à de nombreuses reprises Maurice Chevalier et, plus tard, voue une grande admiration pour Charles Trenet, qui devient son modèle ; à ce sujet, il déclare : « Parce qu’il a fait ce que les autres n’ont pas fait, chanter des chansons gaies, mais avec du fond. Il a montré qu’on pouvait aller au-delà de la chansonnette facile ». En octobre 1941, il entre dans la compagnie théâtrale de Jean Dasté avec laquelle il arpente toute la zone nord de la ligne de démarcation pendant un an et demi.
Durant la Seconde Guerre mondiale, les Aznavour, parents et enfants, ont caché des juifs et des Arméniens dans leur modeste appartement parisien.
En 1941, il rencontre Pierre Roche, pianiste, compositeur et « directeur » de l’École du Music-Hall (devenue par la suite le Club de la Chanson), avec lequel il se lie d’amitié. Ensemble, ils forment le duo Roche et Aznavour qui se produit dans différents galas. En 1946, Aznavour est remarqué par la chanteuse Édith Piaf qui le convainc avec son acolyte de l’accompagner, avec Les Compagnons de la chanson, dans une tournée en France et aux États-Unis en 1947-1948.
La « conquête » de l’Amérique par les deux acolytes s’effectue toutefois au Québec en 1948, où le duo se produit pendant un an et demi. Ils se retrouvent au cabaret montréalais Au Faisan Doré pendant quarante semaines, où ils donnent onze concerts hebdomadaires. Entre 1948 et 1950, ils font paraître six 78 tours, contenant notamment les titres J’ai bu (1948), Départ express (1948) et Le Feutre taupé (1948).
Roche choisit de vivre au Canada avec Aglaé, une jeune chanteuse dont il est tombé amoureux. Ne voyant pas le succès venir, Aznavour songe à rester à Montréal, mais Piaf l’en dissuade, l’encourage à poursuivre une carrière solo et l’incorpore dans sa tournée d’été comme régisseur et chanteur en première partie. Charles vit ainsi intimement dans l’ombre de Piaf pendant huit ans, étant son homme à tout faire et secrétaire, chauffeur et confident. Sentant le jeune chanteur complexé par son grand nez, elle le convainc, à la fin de l’année 1950, de subir une rhinoplastie à New York.
« Quels sont mes handicaps ? Ma voix, ma taille, mes gestes, mon manque de culture et d’instruction, ma franchise, mon manque de personnalité. Ma voix ? Impossible de la changer. Les professeurs que j’ai consultés sont catégoriques : ils m’ont déconseillé de chanter. Je chanterai pourtant, quitte à m’en déchirer la glotte. D’une petite dixième, je peux obtenir une étendue de près de trois octaves. Je peux avoir les possibilités d’un chanteur classique, malgré le brouillard qui voile mon timbre […]. »
En 1952, il postule même pour remplacer Marc Herrand qui a quitté Les Compagnons de la chanson, mais en vain. Cependant, il reste en très bons termes avec eux, et sera parrain de la fille de Fred Mella, Laure, qui naîtra quelques années plus tard. En 1955, il fait sa première apparition à la télévision française dans l’émission Télé-Paris à Cannes où il chante Le Palais de nos chimères.
C’est en 1953, au cours d’une tournée au Maroc, que Charles Aznavour connait à la scène pour la première fois le succès. Contrairement à l’accueil indifférent parfois franchement hostile qu’il connait à chacune de ses prestations en France, au Jardin d’Hiver de Casablanca, le public lui fait un triomphe. Le spectacle Les trois notes (avec également à l’affiche, Florence Véran – compositrice de Je hais les dimanches – et Richard Marsan – alors imitateur et futur directeur artistique de Léo Ferré), tourne également dans plusieurs villes marocaines… (cette tournée de trois mois en Afrique du Nord, le conduit également en Algérie et en Tunisie). Au casino de Marrakech, Aznavour est remarqué par le directeur du Moulin-Rouge Jean Baudet (alors en vacances), qui l’engage. L’année suivante, le chanteur se produit durant trois mois dans le célèbre cabaret parisien. En 1955, du 1er au 21 juin, il est à l’affiche de l’Olympia, en première partie de Sidney Bechet. Pour son tour de chant, à la demande de Bruno Coquatrix, il écrit une nouvelle chanson, qui sera son premier véritable succès au disque, Sur ma vie. Malgré les critiques, qui médisent aussi bien sur sa voix que sur son physique, il est encore sur la scène de l’Olympia, cette fois en première partie (avec Gloria Lasso et Annie Fratellini), du duo comique Roger Pierre et Jean-Marc Thibault, du 29 décembre 1955 au 17 janvier 1956.
1955 et 1956, sont deux années également riche en succès discographiques : À t’regarder, Vivre avec toi, Parce que, […], Après l’amour. Cette chanson est dans un premier temps couplée sur un même disque avec Sur ma vie, avant de réapparaitre en titre vedette sur un super 45 tours nommé Interdit au moins de 16 ans. Les critiques et la censure se déchainent, d’autant que le disque contient une autre chanson jugé sulfureuse Je veux te dire adieu. Coécrite avec Gilbert Bécaud, les deux artistes enregistrent chacun leur propre version qui diffère quelque peu : là où Bécaud chante « Et tu mords dans sa vie pour tisser ma souffrance », Aznavour n’hésite pas et par sa voix le vers devient « Et tu mords dans sa vie pour tisser ta jouissance », y gagnant son surnom de « crucifié du traversin ». Malgré cela, à partir du milieu des années cinquante, Charles Aznavour bénéficie d’une certaine reconnaissance que ne se démentira plus, la presse écrit alors « La France est Aznavouré », il lui reste encore à convaincre sur scène…
Après un premier passage à l’Alhambra en 1956, il est à nouveau sur cette scène en octobre 1958 et en décembre (le 2), il est à l’Olympia à l’affiche d’un Musicorama avec (notamment) Petula Clark, où il obtient un grand succès et deux rappels. En 1960, l’artisque signe avec la maison de disques Barclay, où il obtient plus de moyens et une plus grande liberté artistique. C’est cette même année , le 12 décembre, soir de première, que sa carrière prend définitivement son envol, avec la chanson Je m’voyais déjà (titre écrit quelques mois auparavant dans un bar de Bruxelles et qui fut refusée par Yves Montand), qu’Aznavour interprète « dos au public », dans une mise en scène audacieuse qui s’avérera payante… Après sept chansons interprétées devant un public froid, l’artiste avec ce titre sort son ultime atout : Je m’voyais déjà, raconte l’histoire, non autobiographique, d’un artiste dont la carrière « ne décolle pas ». À la fin de sa prestation, des projecteurs sont braqués sur le public. Aucun applaudissement. En coulisses, Aznavour est prêt à abandonner le métier. Retournant saluer une dernière fois, il voit la salle de l’Alhambra crouler alors sous un tonnerre d’applaudissements. C’est un triomphe. Il a trente-six ans.
Le , il donne une représentation unique au Carnegie Hall de New York. Connu aux États-Unis en tant qu’acteur dans le rôle d’Édouard Saroyan dans Tirez sur le pianiste (1960) avec Marie Dubois, Nicole Berger, Michèle Mercier de François Truffaut. Il s’y présente en tant que chanteur pour un récital d’une heure. Malgré une grève des journaux qui dure depuis 113 jours, la salle est comble.
Alternant les titres français et les traductions anglaises, il amuse le public en reprenant Mômes de mon quartier avec l’accent de Maurice Chevalier, mais impose également l’anglais avec You’ve let yourself go (Tu t’laisses aller), faisant face à la fronde de certains spectateurs présents. « Ne serait-ce que par politesse pour les Américains, je vais chanter en anglais ». En 2014, la sortie d’Aznavour, l’anthologie en 60 CD permet au public de découvrir pour la première fois ce concert, considéré comme le véritable lancement de sa carrière internationale.
En 1972, il crée la chanson Comme ils disent, qui, première du genre, traite de l’homosexualité de façon sérieuse et sans dérision. Sa chanson Les plaisirs démodés, résolument moderne dans son orchestration, connaît un grand succès en France, tout comme Mes amis, mes amours, mes emmerdes. Sa chanson She se classe numéro un des ventes au Royaume-Uni et no 44 aux États-Unis, fait rarissime pour un artiste français.
En 1974, Aznavour obtient un grand succès au Royaume-Uni où sa chanson She est passée au Number One dans les charts trois fois plus vite que quiconque. Son autre chanson bien connue au Royaume-Uni était Dance in the Old Fashioned Way.
En 1974, Jack Jones a enregistré un album entier de compositions Aznavour intitulé Write Me A Love Song, Charlie, réédité en 2006 sur CD.
En 1981, Charles Aznavour est co-soliste sur la chanson Stenka Razine, qu’il a écrite, interprétée avec Les Compagnons de la chanson.
Depuis le terrible séisme de 1988 en Arménie, il ne cesse d’apporter son soutien au pays d’origine de ses parents grâce à sa fondation Aznavour pour l’Arménie. Sa chanson Pour toi Arménie (1989), enregistrée avec la collaboration de plus de quatre-vingts artistes, se hisse au sommet des hit-parades.
En 2001, pour le remercier, son nom est donné à une place dans le centre d’Erevan, la capitale arménienne, sur la rue Abovyan par les autorités du pays. Une statue lui est même érigée à Gyumri, la ville d’Arménie la plus touchée par le séisme de 1988.
Avec le ténor italien Luciano Pavarotti, il chante l’Ave Maria de Gounod ensemble. En 1995, il joue avec le célèbre violoncelliste russe et ami Mstislav Rostropovitch pour inaugurer la présidence française de l’Union européenne. L’un des plus grands amis et collaborateurs d’Aznavour est le ténor espagnol Plácido Domingo, qui interprète souvent ses tubes, notamment un enregistrement en studio solo des Bateaux sont partis en 1985 et des versions en duo en français et en espagnol en 2008, ainsi que plusieurs interprétations en direct Ave Maria d’Aznavour.
En 1994, Aznavour joue avec Domingo et la soprano norvégienne Sissel Kyrkjebø lors du troisième concert annuel de Domingo à Vienne. Les trois chanteurs interprètent une variété de chants de Noël, de méduses et de duos.
En 1998, il revisite ses anciens succès en leur donnant une « couleur » jazz sur l’album Jazznavour, réalisé avec la collaboration de Dianne Reeves, Jacky Terrasson, Michel Petrucciani, Eddy Louiss, Richard Galliano et André Manoukian.
La même année, CNN et les lecteurs du Times Online à travers la planète élisent Charles Aznavour « artiste de variétés du siècle ». Il est reconnu comme étant le performer par excellence du siècle, avec près de 18 % des votes, déclassant ainsi Elvis Presley et Bob Dylan.
Au printemps 2005, il amorce une tournée d’adieu nord-américaine, qu’il entame au Québec et qu’il conclut à l’automne de l’année suivante aux États-Unis et au Canada. Un concert donné en plein air à Erevan le par le « héros national » (titre qu’il possède en Arménie) rassemble plus de 100 000 spectateurs.
Au début de l’automne 2006, Aznavour débute une nouvelle tournée dite « d’adieu », aux États-Unis et au Canada, où il obtient des critiques très positives. Il commence 2007 avec des concerts dans tout le Japon et en Asie. Au cours du second semestre, Charles Aznavour, du 9 octobre au , chante au Palais des congrès de Paris, où il propose au public un concert plus intimiste, accompagné d’une orchestration très rythmée, ainsi que des titres qui, depuis des décennies pour certains, n’avaient plus été interprétés (Il pleut, Viens, Entre nous, Pour faire une jam, etc.). Ces représentations parisiennes précédent une tournées en Belgique, aux Pays-Bas et dans le reste de la France. À l’entame de cette tournée d’adieu, l’artiste a à plusieurs reprises déclaré « qu’elle durerait probablement, si sa santé le lui permettait, au-delà de 2010 ». À 93 ans, Aznavour est en excellente santé, même s’il est vrai que soixante ans sur scène l’ont rendu « un peu mal à l’aise ».
Faisant partie des personnalités les plus appréciées de son pays, selon un sondage de début janvier 2007, il publie en octobre 2007 un recueil de nouvelles, intitulé Mon père, ce géant. Dans ce premier recueil, il aborde des thèmes familiaux, parfois sensibles, tout en insistant sur l’importance du rôle des parents.
Il termine une tournée au Portugal en février 2008. Tout au long du printemps 2008, il tourne en Amérique du Sud, donnant plusieurs concerts en Argentine, au Brésil, au Chili et en Uruguay (il revient en Amérique latine à automne).
Le , il est investi à titre d’officier honoraire de l’Ordre du Canada. Le jour suivant, à l’occasion des célébrations entourant le 400ème anniversaire de la ville de Québec, Charles Aznavour se produit le sur le site des Plaines d’Abraham, en plein cœur de la Vieille-Capitale. Ce spectacle, qui attire plus de 100 000 spectateurs, est seulement le troisième concert en plein air du chanteur.
Le , le président de la République d’Arménie, Serge Sargsian, confère au chanteur français la citoyenneté arménienne. En février 2009, il accepte le poste d’ambassadeur d’Arménie en Suisse, sur proposition du président arménien. Le , il présente ses lettres de créance à Hans-Rudolf Merz, le président de la Confédération suisse.
Charles Aznavour est également le représentant permanent de l’Arménie auprès de l’Organisation des Nations unies (ONU) à Genève. Le , il présente ses lettres de créance à Sergueï Ordjonikidze, le directeur général de l’office des Nations unies à Genève.
Le , sort le double album Duos, sur lequel Aznavour reprend avec de nombreux artistes plusieurs de ses succès. L’année suivante parait l’album Charles Aznavour and The Clayton Hamilton Jazz Orchestra qui s’inscrit dans la même veine que son album Jazznavour (sorti en 1998), où il réenregistre, avec un orchestre de jazz et d’autres invités artistes de jazz, d’anciennes chansons sur de nouveaux arrangements.
En 2009, Aznavour effectue des tournées à travers l’Amérique. Baptisé Aznavour en liberté, ce nouveau tour débute fin avril 2009 avec une vague de concerts à travers les États-Unis et le Canada, qui l’amène à traverser l’Amérique latine à l’automne, ainsi qu’une fois de plus aux États-Unis.
À l’automne 2009, il publie une autobiographie, intitulée À voix basse, où il aborde différents moments de sa carrière et de sa vie privée.
Le , il est président d’honneur de la vingt-cinquième édition des Victoires de la musique, cérémonie au cours de laquelle il reçoit une « Victoire d’honneur » pour l’ensemble de sa carrière.
En août 2011, sort l’album Aznavour toujours, avec 11 nouvelles chansons et Elle (en duo avec Thomas Dutronc), adaptation française de She. Il entame ensuite une tournée à travers la France et l’Europe, Charles Aznavour en toute intimité, qui débute avec 21 concerts à l’Olympia.
Le , il donne une unique représentation à Moscou, dans la salle de spectacles du Kremlin. En , il se produit à la Maison symphonique de Montréal ainsi qu’au Capitole de Québec, puis à l’amphithéâtre Gibson de Los Angeles, ainsi qu’en Géorgie (où le concert sera partiellement diffusé à la télévision géorgienne).
Le , il annonce la sortie d’un album consacré à des chansons qu’il a composées de 1950 à 1970, avec Gilbert Bécaud (projet qui demeure inabouti).
Le , il interprète en duo à Bercy, à l’occasion des 70 ans de Johnny Hallyday, Sur ma vie.
En 2014, Il chante en duo avec Zaz dans le dernier album de la chanteuse, intitulé Paris sur la chanson J’aime Paris au mois de mai. La même année, il entreprend, pour ses 90 ans, une tournée mondiale qui passe par Israël, l’Arménie, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Pologne, l’Espagne, l’Italie, les États-Unis, la Russie, la Suisse, la Belgique et le Canada. Le 12 mai, lors de son concert à l’Opéra d’Erevan en Arménie, sont présents le président Arménien, Serge Sargsian, et le président de la République Française, François Hollande.
Le , sort un album-hommage collectif de reprises de quelques-unes de ses plus grandes chansons, Aznavour, sa jeunesse.
En avril 2015, il donne deux représentations en Russie (à Saint-Pétersbourg et à Moscou). En septembre 2015, il se produit pour la première fois au Palais des sports de Paris, durant six représentations.
En novembre 2015, à 91 ans, il reçoit un NRJ Music Awards d’honneur qui lui est remis par Sting. En août 2017, il reçoit son étoile sur le mythique Walk of Fame à Hollywood puis se produit en concert à l’AccorHotels Arena.
En 2014, 2015 et 2016, Aznavour a poursuivi sa tournée internationale, notamment à Bruxelles, Berlin, Francfort, Barcelone, Madrid, Varsovie, Prague, Moscou, Bucarest, Anvers, Londres, Dubaï, Montréal, New York, Boston, Miami et Los Angeles, Osaka, Tokyo, Lisbonne, Marbella, Monaco, Vérone, Amsterdam et Paris.
Il donne une série de concerts en décembre 2017 à Bercy. C’est la première et la dernière fois qu’il passe dans cette salle. Après avoir été contraint d’annuler des concerts en avril à Saint-Pétersbourg (victime d’un tour de reins) et en mai, en raison d’une fracture de l’humérus gauche, il donne ses deux derniers concerts au Japon les 17 et 19 septembre 2018. Au moment de sa mort, il devait entamer une nouvelle tournée et chanter notamment à Bruxelles et Paris.
« J’habite en Suisse et je trouve déplorable que l’on dise “Ah oui, il est parti en Suisse”. Alors, ceux qui partent en Angleterre, en Espagne ou dans les îles ne sont pas partis ! C’est juste la Suisse ! Si j’étais parti en Irlande, je ne paierais pas d’impôts ! En Suisse j’en paie. Et ça on ne le dit pas ! On a inventé un monstre : c’est le monstre de la Suisse. Ça ne tient pas debout leur histoire, d’autant moins que l’on dit que nous ne payons pas nos impôts en France. Si, j’en paie ! Au début de l’année, on m’a tellement emmerdé que je me promenais avec ma feuille d’impôts dans la poche ! Et je la sortais : “Regardez ce que j’ai payé !”. Au départ, quand je travaille, on retient 15 %. Il y avait un million, cent quinze mille euros, plus les 15 % déjà retenus. La question n’est pas de payer ou pas des impôts en Suisse. Je paie des impôts en Suisse, j’ai un forfait. Je paie des impôts partout où je travaille. »
Concernant l’immigration en France et l’intégration, Charles Aznavour déclare, en février 2013 : « Je suis devenu Français d’abord, dans ma tête, dans mon cœur, dans ma manière d’être, dans ma langue… J’ai abandonné une grande partie de mon arménité pour être Français… Il faut le faire. Ou alors il faut partir ».
Le , il appelle à venir en aide aux communautés chrétiennes et kurdes persécutées au Moyen-Orient et propose de les accueillir dans les villages français, « qui ont besoin d’être repeuplés ».
Le , il provoque la polémique en déclarant qu’on « pourrait faire un tri » entre les migrants pour garder les « génies » et les « gens utiles », dans un contexte d’augmentation des demandes d’asile en France.
Le , l’Arménie est frappée par un violent séisme. Par solidarité, Charles aznavour crée l’association Aznavour pour l’Arménie, dans le but de réunir et d’envoyer vêtements et nourriture aux rescapés. Au début de 1989, sort la chanson Pour toi Arménie. Composée par Georges Garvarentz et écrite par Charles Aznavour, les fonds récoltés servent au financement d’une fondation de solidarité.
Le , à l’occasion des 80 ans du chanteur, la chaine TF1 retransmet une émission spéciale qui lui est consacrée, en direct du palais des congrès de Paris et en présence du président de la République française Jacques Chirac et de son épouse. La soirée est donnée au profit de l’Institut national du cancer. Un double CD et un DVD, Bon anniversaire Charles !, sont mis en vente et les bénéfices sont également reversés à l’institut.
Le , il chante devant 100 000 spectateurs à Erevan en Arménie, à l’occasion de l’ouverture de l’Année de l’Arménie en France. Le président Jacques Chirac et son homologue arménien Robert Kotcharian sont présents.
Le , l’artiste qui, depuis le 7 septembre, se produit à l’Olympia, donne une représentation au profit de l’association Aznavour pour l’Arménie.
Charles Aznavour s’est à plusieurs reprises impliqué dans la politique française, arménienne et internationale au cours de sa carrière.
Il apparaît dans le film documentaire de Raymond Depardon 1974, une partie de campagne (2002), lorsqu’il chante en soutien de Valéry Giscard d’Estaing durant l’un des derniers meetings de l’entre-deux-tours de la campagne présidentielle de 1974. Il fait ainsi partie des nombreuses personnalités du monde artistique à soutenir Valéry Giscard d’Estaing face à François Mitterrand.
Lors de l’élection présidentielle de 2002, lorsque Jean-Marie Le Pen se qualifie au second tour face au président sortant Jacques Chirac, Charles Aznavour signe la pétition « Vive la France » et appelle tous les Français à chanter la Marseillaise en signe de protestation.
Il soutient Nicolas Sarkozy lors de l’élection présidentielle de 2012.
Il a fait campagne pour une réforme internationale du droit d’auteur. En novembre 2005, il a rencontré le président de la Commission européenne José Manuel Barroso sur la question de la révision de la durée de protection des artistes interprètes ou exécutants et des producteurs de l’UE, préconisant une prolongation de la loi américaine prévoyant 95 ans, affirmant que « en terme de protection, les artistes et les maisons de disques sont du même avis. La prolongation de la durée de la protection serait bénéfique pour la culture européenne, positive pour l’économie européenne et mettre fin à la discrimination actuelle avec les États-Unis ». Il a notamment soutenu la femme politique Christine Boutin dans son combat pour une autorisation forfaitaire de « licence globale » pour le partage de fichiers protégés par copyright sur Internet, affirmant que la licence éliminerait la créativité. En mai 2009, le Sénat français a approuvé l’un des projets de loi anti-piratage sur Internet les plus stricts, avec un vote écrasant de 189-14. Aznavour était un partisan de la mesure et l’a considéré comme une victoire entraînante.
Depuis le tremblement de terre arménien de 1988, Aznavour aide le pays à travers son association Aznavour pour l’Arménie. Avec son beau-frère et co-auteur Georges Garvarentz, il a écrit la chanson Pour toi Arménie, interprétée par un groupe d’artistes français célèbres et qui est restée n°1 des ventes pendant dix semaines.
Il a écrit une chanson sur le génocide arménien intitulée Ils sont tombés.
En 1995, Aznavour a été nommé ambassadeur et délégué permanent de l’Arménie auprès de l’Unesco. Il est membre du conseil d’administration international de Armenia Fund. L’organisation a versé plus de 150 millions de dollars d’aide humanitaire et d’aide au développement des infrastructures à l’Arménie depuis 1992. Il a été nommé officier de la Légion d’honneur en 1997. En 2004, il a reçu le titre de héros national de l’Arménie, la plus haute distinction de l’Arménie. Le 26 décembre 2008, le président arménien Serzh Sargsyan a signé un décret présidentiel pour l’octroi de la citoyenneté de la République d’Arménie à Aznavour, qu’il a qualifié de “chanteur et personnalité publique éminent” et de “héros arménien”.
En 2011, le Musée Charles Aznavour a ouvert à Erevan, en Arménie. Il y a deux les principales places nommées Place Charles Aznavour en Arménie, une à Gyumri où une statue fut érigée (là où il y eut le plus grand nombre de vies perdues durant le tremblement de terre) et une à Erevan (sur la rue Abovian).
En avril 2016, Aznavour s’est rendu en Arménie pour participer à la cérémonie de remise du prix Aurora Prize. Le 24 avril, avec Serzh Sargsyan, Garéguine II et l’acteur George Clooney, il a déposé des fleurs au Mémorial arménien du génocide.
En parallèle à son activité de chanteur, Charles Aznavour a mené une longue et variée carrière en tant qu’acteur, apparaissant dans plus de 80 films et téléfilms.
En 1960, il tient le rôle principal dans le film Tirez sur le pianiste de François Truffaut. Il a également présenté une performance acclamée par la critique dans le film Dix petits nègres (1974). Il incarne un rôle secondaire dans le film allemand Le Tambour (1979); le film remporte l’Oscar du meilleur film en langue étrangère en 1980. Puis, il est, avec Michel Serrault « tête d’affiche » dans Les Fantômes du chapelier (1982) de Claude Chabrol. Dans la version 1984 de Die Fledermaus, il apparaît et joue le rôle d’un des invités du prince Orlovsky. Cette version, mettant en vedette Kiri Te Kanawa, est dirigée par Plácido Domingo au Royal Opera House à Covent Garden.
Il tourne dans le film Ararat (2002) d’Atom Egoyan qui est sont film le plus personnel car il traite du génocide arménien. Le dernier film dans lequel on peut le voir est Une Revanche à Prendre (2018) réalisé par Kader Ayd.
En 2012, Charles Aznavour s’installe en Suisse à Saint-Sulpice (canton de Vaud) pour se rapprocher de son fils Nicolas, qui habite l’une des deux maisons qui se trouve sur le terrain, car Nicolas Aznavour, spécialiste des mécanismes énergétiques du cerveau à l’EPFL jusqu’en 2013, a décidé de s’occuper de son père à plein-temps.
Sa fille Katia est mariée à l’humoriste et producteur Rachid Kallouche, dit Jean-Rachid. Depuis les années 1980, sa choriste soliste est la chanteuse Claude Lombard. Depuis 1996, il est également accompagné sur scène par sa fille Katia, comme choriste et avec qui il interprète le duo Je voyage.
Charles Aznavour est cousin de l’acteur américain Mike Connors, notamment célèbre pour son rôle dans la série télévisée Mannix.
Il est de religion chrétienne apostolique arménienne.
Il meurt dans son sommeil le , à l’âge de 94 ans, à son domicile de Mouriès (Bouches-du-Rhône), qu’il a fait construire vers 1991. Depuis une dizaine d’années, il y cultivait des oliviers et produisait de l’huile d’olive, qu’il commercialisait.
Nom du film
Evaluations
Policier, Drame, Thriller