Réalisateur, Scénariste
Photo de Julien Duvivier.

Informations personnelles

  • Nom de naissance: Julien Henri Nicolas Duvivier
  • Date de naissance: 3 Octobre 1896
  • Lieu de naissance: Lille (France)
  • Nationalité: Français
  • Date de décès: 29 octobre 1967 (à 71 ans)

Biographie

 

Julien Duvivier, né le  à Lille et mort le  à Paris, est un réalisateur français. Il a marqué le cinéma français de la période 1930-1960. Parmi ses films les plus originaux, figurent notamment Pépé le Moko (1937), Panique (1946) et Voici le temps des assassins (1956). Célèbre pour sa noirceur et son pessimisme, il connut cependant l’un de ses plus grands succès publics avec son Le Petit Monde de don Camillo (1952) avec Fernandel.

 

Carrière

Julien Duvivier, a fait ses débuts en tant qu’acteur de théâtre en 1916 à l’Odéon, sous la direction d’André Antoine.

 

Les premières armes

En 1918, il entre dans le domaine du cinéma chez Gaumont en tant que scénariste ou assistant réalisateur, aux côtés de Louis Feuillade, d’André Antoine, et de Marcel L’Herbier. L’année suivante, en 1919, Duvivier réalisera son premier film, Haceldama ou le prix du sang, qui ne connaîtra cependant pas un grand succès.

Parmi les films qu’il tourne dans les années 1920, plusieurs traitent de sujets religieux, notamment Credo ou la Tragédie de Lourdes (scénario Georges d’Esparbès), L’Abbé Constantin (1925), ou encore La Vie miraculeuse de Thérèse Martin… Sa filmographie ne restera jamais cantonnée cependant à une thématique ni même à un style particulier et il tourne L’Homme à l’Hispano (1926) avec Georges Galli.

 

Les années 1930, l’âge d’or de sa carrière

Dans les années 1930, il est engagé par de la société de production Film d’Art fondée par Marcel Vandal et Charles Delac où il pratique le travail d’équipe. Duvivier y restera neuf ans.

C’est avec David Golder, réalisé en 1930, que Duvivier connaît un premier succès. C’est aussi son premier film parlant, et la première expérience du parlant pour l’acteur Harry Baur.

1934 marque la première collaboration de Julien Duvivier avec l’acteur Jean Gabin, qu’il dirige dans Maria Chapdelaine (1934).

Pour La Bandera (1935), Julien Duvivier s’attache pour l’écriture les talents de Charles Spaak, qui avait jusque-là collaboré avec Feyder, Grémillon, Allégret et L’Herbier. Ils travailleront par la suite souvent ensemble.

Après le tournage du Golem (1936), film fantastique, Duvivier entreprend La Belle Équipe (1936) avec Jean Gabin, Charles Vanel, Raymond Aimos, une œuvre qui restera un titre phare du réalisateur. Dans ce film, cinq traîne-savates décrochent le gros lot à la loterie et décident d’acheter en commun une guinguette au bord de l’eau ; mais les imprévus se succèdent, et quand la femme s’en mêle, il n’y a plus grand-chose à sauver. La fin originale du film étant jugée trop pessimiste, les producteurs imposent à Duvivier, à son grand dam, de réaliser un dénouement plus heureux. Si ces deux fins existent toujours, c’est la version optimiste qui a été exploitée en salle.

Trois films s’enchaînent ensuite : L’Homme du jour (1936), Pépé le Moko (1937) et Un carnet de bal (1937). Tandis que le premier, avec Maurice Chevalier dans le rôle principal, est un film mineur dans la carrière du réalisateur, les deux autres sont d’incontestables sommets. Pépé le Moko, qui nous plonge dans le milieu de la pègre, et qui a pour décor exotique la ville d’Alger, est par ailleurs le film qui véritablement propulse Gabin au rang de vedette internationale.

En 1938, Duvivier signe un contrat avec la MGM et va tourner aux États-Unis un premier film, une biographie de Johann Strauss, The Great Waltz.

L’année suivante, déjà de retour en France, Duvivier met en scène La Fin du jour (1939), dans lequel des acteurs de théâtre à la retraite luttent pour que la maison de repos créée pour les accueillir eux seuls ne ferme pas ses portes ; on retrouve dans ce film Michel Simon en vieil acteur cabotin, et Louis Jouvet en vieux jeune premier psychotique qui croit encore en son pouvoir de séduction. C’est sans doute le film le plus émouvant du réalisateur et il a souvent déclaré que, de tous ses films, celui-ci était son préféré. Duvivier enchaîne ensuite avec La Charrette fantôme (1939), film fantastique adapté d’un roman de Selma Lagerlöf.

Duvivier tourne Untel père et fils (1945), avec Raimu, Michèle Morgan, et Louis Jouvet ; le film, une chronique familiale, ne pourra, à cause de la tournure prise par les événements politiques, être projeté qu’à la fin de guerre, du moins en France. Ce film, en dépit d’une distribution excellente, est généralement considéré comme un film mineur, voire raté, de Duvivier.

 

La guerre – période américaine

Durant la Seconde Guerre mondiale, contrairement à Marcel Carné notamment, qui malgré les circonstances poursuit sa carrière en France, Julien Duvivier part de nouveau travailler aux États-Unis, où il réalise 5 films : Lydia (1941), 2 films à sketches : Six destins (1942), avec Charles Boyer, Rita Hayworth entre autres stars (1942) et Obsessions (1943), avec Edward G. Robinson, Charles Boyer et Barbara Stanwyck, ensuite L’Imposteur (1943), avec Gabin et Destiny (1944).

 

L’après-guerre

À son retour en France, Duvivier éprouve quelques difficultés à renouer avec son succès des années 1930. Il sort Panique (1946). Condensé exhaustif des instincts les plus vils et les plus bas de la nature humaine, l’œuvre, adaptée du roman Les Fiançailles de monsieur Hire de Georges Simenon, reste le film le plus personnel, le plus noir et le plus nihiliste de son auteur. Ce sera un échec cuisant, tant critique que public. La critique lui reprocha une volonté de retour au réalisme poétique d’avant-guerre. Duvivier continuera cependant, après un court détour en Grande-Bretagne en pour le tournage d’Anna Karénine (1948) et un tournage en Espagne pour Black Jack (1950), à travailler en France jusqu’à la fin de sa vie.

Il réalise Sous le ciel de Paris (1951), un film d’une très grande originalité d’un point de vue du découpage scénaristique : au cours d’une journée à Paris, on suit des gens dont les destins vont finir par se croiser. La même année, Duvivier tourne le premier volet des Don Camillo : Le Petit Monde de don Camillo (1952) avec Fernandel qui rencontre un succès populaire immédiat et auquel il donne lui-même une suite Le Retour de don Camillo (1953), avec Fernandel. La série se prolongera sous la direction d’autres réalisateurs.

Dans Voici le temps des assassins (1956), on retrouve Jean Gabin dans le rôle d’un brave restaurateur qui se fait gruger par une jeune femme cynique et sans scrupules, jouée par Danièle Delorme. Un film très noir, et un portrait de femme démoniaque marquant. Duvivier tourne un autre grand film : Marie-Octobre (1959), avec Danielle Darrieux, Paul Meurisse, Serge Reggiani et Bernard Blier, entre autres. Un exercice de style : 11 personnages (neuf hommes, deux femmes la reine et l’ouvrière pourrait-on dire), unité de lieu, de temps, d’action, et une mise en scène omniprésente, inquisitrice, presque menaçante, avec un souci constant et presque maniaque du cadrage et de la composition de l’image. La même année, le metteur en scène est invité à faire partie du jury au Festival de Cannes.

Il se livre une dernière fois à l’exercice du film à sketches, avec Le Diable et les Dix Commandements (1962). L’année suivante, sort Chair de poule (1963), dont le scénario est l’adaptation du roman Tirez la chevillette (Come Easy, Go Easy, 1960) de James Hadley Chase et dont l’intrigue présente bien des similitudes avec celle du Facteur sonne toujours deux fois (1946). Une fois de plus Duvivier présente un personnage de garce sans scrupules.

Alors que la production de Diaboliquement vôtre (1967) vient de s’achever, film dans lequel il est question d’un homme rendu amnésique à la suite d’un accident de voiture, Duvivier est lui-même victime d’un accident de la circulation, provoqué par une crise cardiaque qui lui coûte la vie. Il est âgé de 71 ans et laisse derrière lui une filmographie riche de près de 70 titres, parmi lesquels on compte d’incontournables classiques du cinéma mondial.

Il est enterré au cimetière ancien de Rueil-Malmaison dans les Hauts-de-Seine. Son épouse Olga est décédée en 1955.

 

Thèmes récurrents

  • La bande, le groupe, la microsociété et la façon dont les individus peuvent évoluer ou pas au sein de leur environnement humain est un thème fréquent : La Belle Équipe qui donne son titre au film, la petite ville de Panique, le village italien des Don Camillo, le groupe d’acteurs retraités de La Fin du jour, le groupe d’anciens résistants dans Marie-Octobre, la gigantesque microsociété qu’est Paris dépeinte de façon impressionniste dans Sous le ciel…, les films de Duvivier sont comme des bouts de vie tissés. À côté de cela on y trouve des personnages à la solitude d’autant plus pesante, déchirante, qu’un monde grouille de vie autour d’eux : le Saint-Clair de La Fin du jour, le Monsieur Hire de Panique, l’assassin et la vieille dame aux chats de Sous le ciel…, le traître aux abois une fois dévoilé dans Marie-Octobre
  • On trouve des portraits de femmes particulièrement cyniques dans La Belle ÉquipePaniqueVoici le temps des assassinsChair de poule
  • On trouve des scènes se passant sur ou sous les toits dans La Belle ÉquipePanique (extraordinaire scène finale). Sous le ciel de Paris (1951) commence, après quelques vues aériennes de Paris, par un plan où l’on voit un chat de gouttière marcher sur un toit ; et l’assassin du film s’est aménagé un atelier de sculpteur dans une mansarde. C’est dans une mansarde également qu’habite le jeune homme de Boulevard (1960) à qui il arrive de temps à autre de fuguer par la lucarne, ainsi que le cambrioleur, joué par de Funès, du sketch Tu ne déroberas point dans Le Diable et les Dix Commandements
  • La voix off : de celle de Dieu (Jean Debucourt) dans les Don Camillo à celle du diable (Claude Rich) dans Le Diable et les Dix Commandements. Une voix off (François Périer) est omniprésente dans Sous le ciel de Paris.

 

Héritage

Jean Renoir a dit au sujet de Duvivier : « Si j’étais architecte et devais construire un monument du cinéma, je placerais une statue de Duvivier au-dessus de l’entrée. Ce grand technicien, ce rigoriste, était un poète. » Outre Jean Renoir, notamment Ingmar Bergman et Orson Welles tenaient Duvivier en haute estime.

Duvivier est l’inventeur d’un univers d’images où le réalisme le plus cru et souvent très noir est pénétré d’une fantaisie insolite. Après la Seconde Guerre mondiale, il donne une représentation tout aussi pessimiste de la société française, qu’il montre dominée par l’hypocrisie, le cléricalisme étroit, la mesquinerie et la rouerie féminine.

 

Anecdotes

  • Julien Duvivier a écrit ou collaboré aux scénarios de pratiquement tous ses films.
  • Julien Duvivier avait la réputation d’être un véritable despote sur les tournages, surtout avec les techniciens.
  • Il eut des acteurs fétiches : Harry Baur, Jean Gabin et des collaborateurs fidèles, comme Charles Spaak, Henri Jeanson, René Barjavel, pour l’écriture.
Source: Wikipédia

 

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